Catégorie:Darverane

De Marches du Nord
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Fondée il y a plus d'un siècle-et-demi dans les Brèches de Cainil, un secteur de crêtes et de crevasses marquant l'endroit où la Grande Chaussée s'est jadis effondrée dans le fleuve Grondant, Darverane est le siège de la Prévôté des Lacs, une puissante citadelle ondrène toisant quatre villages et une une dizaine de hameaux fermiers.

Derrière les remparts de la cité elle-même s'entassent aujourd'hui plus de 6.500 âmes [1], un port fluvial (un peu en déshérence), une bourgeoisie naissante, un grand temple dédié à Saint Olgham, nombre d'artisans et commerçants organisés en une guilde prospère (sous l'égide de la maison Borwyn), un grand marché permanent et des ventes d'esclaves hebdomadaires, plusieurs auberges, un ghetto fehnri et tout un foisonnement de caravaniers, de colons fraîchement arrivés des duchés ondrènes, de chercheurs d'or, de baladins, de mercenaires en virées, de truands de l'Ondhor...
Le tout surplombé par le chateau qui sert dorénavant de résidence au Prévot Liméric Durgaut et son nombreux entourage.

De fait, c'est carrément "la grand'ville" et le meilleur endroit pour faire des affaires dans toute la Marche.


Histoire

Un mythe populaire fait remonter la fondation de Dhar-Verann (la "Fin de la Route") à un héros lorunois de l'Âge Sombre, Maromrod le Veneur, sur lequel court encore maintes chansons épiques et grivoises. Chasseur émérite, pillard redouté et homme-lige d'un des premiers graf de Rhordamn (aujourd'hui le comté de Rordame), Maromrod aurait été découvert dans les bras de sa reine et aurait fuit avec elle la colère de leur seigneur pour s'installer « au bout du monde connu », possiblement vers 130 avant l'Ère Impériale.
Ses chasses légendaires lui valant l'admiration des sauvages [2] auraient bientôt attiré auprès de lui toute une communauté de trappeurs, de pelletiers et de colons ondrènes, établissant ainsi une bastide sur la crête dominant le fleuve Grondant.


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Sous la dynastie des Veneurs

À cette époque, la région des Lacs était encore largement inexplorée et la vallée de Cainil déchirée par une guerre tribale entre Otlalnan et So'Sherkan : le village "dirsen" à leur frontière, sous la protection des Oloden (tribu des Si'Olonil) et visité par les bardes Rimdehl, est alors devenue une sorte de comptoir commercial neutre où colons et indigènes des quatre tribus échangeaient marchandises, chansons, chevaux, blessés [3] et promesses de trêves.

Pendant quatre générations, les seigneurs successifs de Dhar-Verann se transmirent le titre de "Veneur" [4] en l'honneur de leur glorieux ancêtre Maromrod et, grâce à leur politique pacifique autant qu'à leur position au carrefour des routes commerciales, permirent à au bourg de de prospérer. Il s'étendit nettement, prenant peu à peu les proportions d'une ville sur les pentes de sa colline originelle, et se fortifia même un peu lorsque s'y installèrent de nombreux réfugiés de la Guerre des Lunes.
L'allégeance de Darverane aux seigneurs d'Aroche l'entraîna pourtant dans la Première Guerre Nordique (de -45 à environs -36), et les Oloden lui fermèrent l'aval du fleuve, obligeant les Veneurs à développer leur fief vers les jeunes colonies ondrènes de la vallée des Cerfs : les années -30 virent donc la construction du grand pont sur le fleuve Grondant, celui sur le fleuve Louvoyant et de plusieurs forts sur la route de l'Ouest.

Mais en -28, des chevaux volés aux farouches Oloden déclenchèrent la Seconde Guerre Nordique, qui ne dura que deux ans mais s'avéra beaucoup plus intense et, après que le dernier des Veneurs y fut tué avec son unique héritier, s'acheva sur un traité interdisant les installations dirsen au nord des Brèches de Cainil, obligeant désormais les colons à acheter de nouvelles terres aux Rimdehl.

▼ Détails accessibles avec Histoire 2 ou plus :

Considéré comme un facteur de paix dans un pays en plein développement, la ville prospéra et s'agrandit, soutenue par la fondation d'une abbaye à Brasure, centralisant la production d'une douzaine de villages paysans construis tout autour des Brèches de Cainil (elles-mêmes impropres à l'agriculture) et de trois mines de fer et de cuivre ouvertes dans les crevasses, qui alimentèrent bientôt les creusets de Darverane. Son commerce profitait par ailleurs des croisements entre la Grande Chaussée et les voies fluviales (qui se prolongeaient au Nord comme à l'Ouest par les Baies Jumelles puis le fleuve Louvoyant vers les territoires des Liam'Lon et des Elloran, et s'écoulaient vers l'Est d'Archerune jusqu'à Salviane et Aroche).
Lorsque les réfugiés de la Guerre des Lunes se déversèrent dans la région pendant que le Haut-Royaume annexait les terres ondrènes, nombre d'entre eux préférèrent la tolérante Darverane où la dynastie des Veneurs, bienveillante et alors ininterrompue depuis quatre générations, régnait sur l'une des rares cité hébergeant à la fois une chapelle des Premiers et un temple d'Onghar [5] en plus d'un comptoir kerdan, érigé par les Torodine (en -56) mais aussi fréquenté par les Melangoline et les Sotorine.


La cité changea pourtant radicalement de politique sous le règne du Veneur Marwærn : parce qu'il s'était marié à la fille de Greold le Dévot, son fief fût entraîné dans la Première Guerre Nordique en -45. Au cours des 9 ans que dura cette guerre, les Darverins s'empressèrent de fortifier lourdement une cité dont les quartiers et faubourgs s'étalaient alors sur toute la colline, ils exploitèrent les mines voisines jusqu'à les épuiser complètement, ils chassèrent les Rimdehl du riche territoire de chasse des Brèches et, attisant ainsi un conflit qui couvait de longue date avec leurs voisins Oloden, se virent fermer pour longtemps la voie fluviale vers le Nord et l'Ouest.

Quoique les Ondrènes (et les Kerdans) en sortirent vainqueurs, Darverane devait maintenant chercher ses ressources et ses débouchés vers le Nord-Ouest : c'est dans le but de relier la cité aux exploitations minières de Brendorne et Solerane qu'on construisit entre -37 et -35, avec l'aide financière du graf arochais Cerellard le Sage [6], le grand pont de 250m de long sur le fleuve Grondant (passagers et marchandises traversaient auparavant au moyen d'un bac), le fort de Dunwæld sur la longue route de l'Ouest et, au Sud du lac d'Acier, un second pont franchissant le fleuve Louvoyant (terminé en -32), bientôt agrémentée d'une auberge-relais fortifiée.
Malgré la rivalité grandissante des "Lorunois" darverins contre les colons majoritairement anguedais de Corelguil et la recrudescence du brigandage dans cette région encore à moitié sauvage, celle qu'on commençait à appeler la "Cité des Lacs" attira bientôt à elle le commerce de la vallée des Cerfs et sembla à nouveau prospérer, au point que la jeune maison marchande des Borwyn et des forgerons Barandir [7] puissent s'associer aux Torodine [8] pour fonder en -31 la première guilde de toute la région.


Malheureusement, la Seconde Guerre Nordique éclata trois ans plus tard, après que des brigands [9] aient volé des chevaux aux Oloden, toujours associés aux Rimdhel. Pour tenter de reprendre le terrain perdu lors du conflit précédent, ces indigènes se lancèrent dans une guerre de harcèlement contre les Darverins et leurs nouveaux alliés Okhina'en (embauchés comme éclaireurs et cavaliers en échange d'un soutien contre les forces de Corelguil qui ne devait jamais venir) : pendant deux ans, les deux camps menèrent de nombreuses escarmouches, brûlèrent beaucoup de villages ondrènes et emishen dans toute la vallée de Cainil en tuant probablement un ou deux milliers de personnes (dont plus d'une moitié de civils) sans réellement gagner de territoire.

Après que le Veneur Morgyll et son fils-héritier moururent ensemble dans l'une des dernières batailles, les belligérants finirent par s'accorder sur une paix amère dont le pacte impliquait que plus aucun Dirsen ne s'installerait en territoire Oloden (au Nord des Brèches) et que les nouveaux colons devraient désormais acheter leurs terres aux Rimdehl (en grains, chevaux et métaux). C'est ainsi qu'une paix presque stable s'instaura pour plusieurs décennies, puis que les pentes des Monts Torallen furent peu à peu cultivées autour de Cordane et jusqu'aux environs de Brasure : au prix de l'extinction de la dynastie des Veneurs, en -26.


Veneurs connus

  • Maromrod le Veneur, premier du nom, probablement mort vers -110
  • Morumwik, arrière-petit-fils du fondateur, régna de -87 à -55
  • Marwærn, neveu du précédent, lia sa dynastie à la maison d'Aroche (régna de -55 à -38
  • Marnorek-au-Sabot, fils de Marwærn, difforme mais bâtisseur, régna de -38 à -31, sans laisser d'héritier mâle.
  • Morgyll, cousin du précédent, met fin à la querelle de succession en soumettant le seigneur-brigand Kolwahr "le Renard" en -29, mais meurt avec son fils-héritier en -26.


Histoire de Holterune et des Veneurs vue par Ryswald de Rhordamn, accessible au Conseil du Prévôt ou avec Histoire 3


Fulbard de Morholt, troisième fils (bâtard-mais-adopté) du comte Hroark de Morholt (mort en -87) est venu se tailler son propre fief chez les Sauvages vers -95, à l'époque où Dhar-Verann était encore un village de chasseurs dirigés par le petit-fils du fondateur Maromrod le Veneur. Fulbard n'ayant ni envie de se soumettre aux Veneurs, ni l'intention de partager le gibier avec les Darverins, ses compagnons, son épouse et lui s'installèrent donc une sorte de "pavillon de chasse" sur le plateau herbeux qui surplombe les Brèches de Cainil, en haut d'une colline sur les contreforts du Tranchoir. Aussitôt baptisé Holter-Ruhn (la "demeure des Holtons"), c'était alors la bâtisse la plus avancée dans la forêt des Tertres, immense et mystérieuse, qu'aucun Ondrène n'avait encore jamais franchie : toutes sortes de légendes couraient sur les créatures plus ou moins féeriques qui y auraient rôdé, et on croyait à l'époque que c'était un bout des Sylves.
En tous cas, avant de commencer à y élever des chevaux, Fulbard avait abattu un élan absolument gigantesque dont le crâne orne encore la grande salle de son château (avec les bois, il occupe un mur entier), et qui fît la gloire de la famille pendant quelques générations.

Fulbard a de fait eu une assez large descendance –d'ailleurs un de ses multiples neveux, Odhar le Lupin, accompagna l'expédition minière qui fonda Brendorne (en -78, précise Léa Celsine)– et le château familial a été peu à peu entouré par des chaumières à mesure qu'on colonisait le plateau.
Plus ou moins à cette époque, des druides d'Onghar (probablement venus d'Orsane) ont commencé à fréquenter le nouveau village : Ryswald ne se souvient pas qu'ils aient jamais eu tellement d'influence en dehors du château lui-même, mais une tapisserie y représente encore un des précédents seigneur holterois, Wolklad au Chêne Rouge, petit-fils de Fulbard, avec un druide en robe pâle tenant un grand poignard courbe[10] debout à la droite de son trône.

Durant le règne du Veneur Morumwik, le druide de Wolklad a été accusé de sorcellerie par les prêtres de Brasure : Darverane n'était pas en très bons termes avec l'abbaye mais, d'un côté, les Veneurs avaient besoin du métal des Remans et, de l'autre, ils commençaient à se lasser des Holterois qui refusaient leur autorité en "débauchant" moult réfugiés fuyant la Guerre des Lunes sur lesquels Darverane comptait pour étendre ses colonies. Pire, les Holterois contrôlaient alors la route de l'Ouest, au bout de laquelle des prospecteurs Anguedais venaient de percer la première mine de Solerane, et prétendaient maintenant prélever un octroi sur tous les transports.
Avec le soutien d'un moine-combattant nommé Périmbert, Morumwik en a donc profité pour déclarer une espèce de guerre miniature (peut-être une 50aine de soldats dans chaque camp), défaire Wolklad au combat, exécuter le druide... et quand-même marié la fille du vaincu à l'un de ses propres fils, rattachant en -62 des Holterois moins qu'enthousiastes à sa maisonnée.

Tout le secteur a continué de prospérer, mais les Rimdehl de la Futaie commençaient à protester : durant la Première Guerre Nordique et à la demande des Veneurs, c'est le "baron" [11] Kurnhan de Holterune, premier fils de cette union forcée, qui a commandé leur éradication : ça a dû commencé en -43 et Ryswald croit se souvenir qu'il a fallu s'y reprendre en plusieurs fois, mais en tous cas leur cercle fut abattu un peu avant la bataille de Rerdone, donc avant -39.
Les Holterois ayant ainsi agrandi leur domaine, les rapports entre eux et les Veneurs se sont nettement apaisés, au moins jusqu'à la mort du graf Marnorek-au-Sabot, fils de Marwærn (le Veneur qui a épousé une fille de Greold le Dévot en entraînant la région dans la guerre).
Né souffreteux et avec un pied difforme, ce qui a fait des histoires avec la famille de sa mère, Marnorek a instauré beaucoup d'institutions "endilane", y compris la première guilde de Darverane, lancé les grands travaux de la route de l'Ouest (les ponts, le fort de Dunwæld) et laissé un journal de son règne qui a souvent servi d'inspiration à Ryswald. Mais il est mort à 26 ans d'une énième maladie (durant l'hiver -31, précise Léa Celsine), en n'ayant engendré qu'une fille, d'ailleurs aveugle d'un œil, Marylde.

Pendant la querelle de succession qui s'en est suivi à Darverane, Kolwahr "le Renard", second fils de Kurnhan (le premier a été tué par un sanglier dans la forêt) a plus ou moins fait sécession, devenant une sorte de seigneur-brigand en révolte contre les Veneurs : même après avoir été chassé de Holterune, il a compliqué le développement de l'Ouest depuis Brendorne jusqu'à ce qu'un cousin arochais de Marnorek, Morgyll, parvienne à éliminer le Renard, obtenant grâce à cela le titre de Veneur. Morgyll n'a quand-même pas fait très long feu puisque son fils et lui sont morts en -26 durant la Deuxième Guerre Nordique, déclenchée en volant des chevaux aux Oloden.

Quelques suzerains médiocres se sont ensuite succéder à la tête de la Cité des Lacs, vite assassinés ou déposés, sans jamais avoir rétabli l'unité de la région, et les barons de Holterune sont graduellement devenus plus influent qu'eux, quoique l'Ouest ait alors fonctionné en complète indépendance.
Heureusement, en -9, le fameux Ærithrad de Rhordamn, père adulé de Ryswald, est arrivé pour sauver la région : une bande de pillards Anguedais issu de Brendorne terrorisait alors toute la contrée, lançant des raids jusqu'à Solerane ou la Futaie sans que le baron Karlovred de Holterune ni le seigneur Ferwik le Lycien (régnant alors sur Darverane) n'arrivent à les en empêcher : le chevalier-mercenaire Ærithrad et sa petite armée (323 hommes !) ont éliminé les pillards puis, ayant pris la Cité des Lacs par la force l'année suivante, Ærithrad eu l'excellente idée d'épouser la fille de Karlovred –la belle Karenil– avant de se déclarer "Graf" et d'engendrer avec elle la presque-dynastie des Grafs de Rordhamn, interrompue par Rhilder après Ærisvar (frère aîné de Ryswald) puis Ærwond, son neveu ingrat.

  1. Depuis les combats de l'année 37 qui ont chassé tant de fermiers vers les rares cités de la Marche.
  2. C'est une légende ondrène, hein...
  3. Le Hagad de la guerre mettant les blessés d'une bataille à la charge des vainqueurs, qui doivent ensuite les rendre à leurs familles.
  4. Une charte édifiée par Othond le Bossu et conservée au cloître d'Aroche stipule que le titre de Veneur, pourtant local, faisait des seigneurs de Darverane des "jarl", soit une sorte de comte des Grafs arochais.
  5. Quoique ce dernier ait été rasé depuis, il indique que les deux cultes ont jadis cohabité pacifiquement au Pays des Vents, fût-ce brièvement.
  6. Fils de Greold le Dévot.
  7. Alors à peine une famille notable dans cette récente province ondrène.
  8. Torodine qui tentaient alors de sauver leur investissement portuaire, malmené par les complications diplomatiques du commerce fluvial.
  9. Ou possiblement des colons plus téméraires que la moyenne...
  10. Dans l'iconographie ondrène, les druides sont plutôt représentés avec des poignards sacrificiels que des serpettes, évidemment.
  11. Plus exactement "Bæregh" dans la terminologie Ondrène : vassal d'un Graf possédant son propre fief.


Les Grafs de Rhordamn

Après la période héroïque des Veneurs, Darverane vit se succéder plusieurs suzerains autochtones qui, malgré cette période de paix relative au Pays des Vents, échouèrent à instaurer un pouvoir pérenne dans leur ville déjà "grande" (pour l'époque et la région). Quoique tous les historiens remarquent que la croissance de Solerane s'arrogeait les ressources de la vallée des Cerfs au détriment de Darverane, certains attribuent cette faiblesse à l'influence grandissante des Maisons Marchandes, des Kerdans et du Haut-Royaume sur une cité de moins en moins isolée, quand d'autres y voient une conséquence des rivalités de plus en plus vives entre les Darverins plus ou moins "lorunois", les Orsanis d'Aroche et les Anguedais d'Archerune ou Corelguil.

Arrivant dans ce contexte incertain, Ærithrad de Rhordamn, nobliau-mercenaire venu de Lorune avec sa petite armée, n'eut guère de mal à prendre le contrôle de la cité en -10. Au cours d'un règne brutal mais efficace de presque 20 ans, il renforça grandement son fief, l'étendit et s'allia aux Morholt, tout en bâtissant une puissante citadelle dotée de vastes geôles (où entasser plein de rebelles et d'indigènes pour se mettre à la traite des esclaves).
Le décès de son fils aîné laissa la régence à son cadet, Ryswald de Rhordamn, jusqu'à ce que le jeune Ærwond de Darverane, petit fils du "graf", prenne le pouvoir à son oncle pour ruiner tout ce bel ouvrage...

En effet, du haut de ses 15 étés et conseillé par quelques ondrènes revanchards, Ærwond lança aussitôt sa propre insurrection contre le Duc-Gouverneur. Ce dernier n'eut même pas vraiment à la réprimer : à peine les troupes darverines avaient-elles engagé celles de "l'Usurpateur", commandée par le déjà fameux Berinor de Salviane, que les Oloden et les Rimdehl (réconciliés) envahirent le canton de Darverane. Ayant déjà fort à faire ailleurs en ce printemps 24, les "Impériaux" abandonnèrent simplement l'insurgé à son sort...

▼ Détails accessibles avec Histoire 2 ou plus :

Chevalier-mercenaire déjà trentenaire et plus ou moins chassé de Rhordamn après un conflit territoriale contre les Tharguel, Ærithrad de Rhordamn était récemment arrivé au Nord quand il fut appelé à la rescousse du seigneur Ferwik de Darverane, inhabituellement issu d'une famille lycienne et alors harcelé par des pillards anguedais. Ærithrad repoussa prestement ces derniers, entra triomphalement dans la cité... et pris aussitôt le pouvoir.
S'étant déclaré Graf (carrément), il assura sa position politique en épousant une fille du clan Morholt, déjà implanté dans la vallée de Cainil à partir du village de Holterune et, au cours d'un règne de 19 ans, renforça grandement l'importance militaire de son fief dans la Région des Lacs en absorbant l'essentiel du territoire des Rimdehl [1], raffermit sa prise sur la vallée des Cerfs et promis l'aîné de ses deux fils, Ærisvar, à la fille du (désormais) comte de Rordame, consolidant une alliance avec le "vieux pays" qui dura encore deux générations. C'est aussi à lui qu'on doit la construction de l'actuelle citadelle et de ses vastes geôles où croupirent ensuite des générations successives de brigands, de rebelles indigènes et de Fehnri malchanceux peu à peu revendus comme esclaves, ainsi qu'un certain nombre d'opposants (dont les partisans du malheureux Ferwik).


Lorsque Ærithrad s'éteignit dans son lit (contre toute attente), Ærisvar de Darverane lui succéda donc en l'an 9 (È.I.). Lorsque celui-ci fut mortellement blessé dans une escarmouche avec les Oloden (sur le territoire desquels il s'était entêté à poursuivre un cerf) alors que son héritier n'avait pas encore un an, son frère cadet Ryswald assura la régence à travers la Révolte des Ondrènes –qu'il soutint ardemment– puis le début de l'invasion du Pays des Vents par Lamdo d'Orsane (an 16). Reconnaissant "un peu tardivement" ce nouveau suzerain en 21 pour mieux profiter du commerce des esclaves alors en plein essor, Ryswald parvînt néanmoins à obtenir le titre de "prévôt des Lacs" pour son pupille, Ærwond de Darverane, qui pris les rênes en 24 et confina aussitôt son oncle à l'abbaye de Brasure pour mettre en œuvre son propre plan, qui s'avéra désastreux.


La porte Ouest de Darverane, vue du pont sur le fleuve Cainil.

Rhilder le Boîteux

À la même époque, Rhilder le Boiteux, capitaine-mercenaire déjà aguerri et réputé pour sa cruauté, reprenait le commandement du régiment des Écorcheurs suite à la mort de leur fondateur darverin, Orvel "l'Écorché", durant le siège sanglant de Mont-Griffon. Une de leur fêtes ayant incendié une auberge-relais à la sortie de Salviane, les mercenaires se trouvaient désormais interdits de séjour sur le territoire de Berinor (incluant alors Aroche et toutes les Lisières), Rhilder décida donc de ramener ses troupes vers leur terre d'origine.

Ce qui s'avéra une entreprise plutôt héroïque, considérant qu'il leur fallu se tailler un chemin à travers la vallée de Cainil alors à feu et à sang. Ralliant en route les mercenaires, miliciens et insurgés ondorhœn largement abandonnés par Ærwond, retranché dans sa cité depuis près de six mois, le Boîteux remporta plusieurs victoires en quelques huitaines et installa son armée à Holterune pour se préparer à briser l'encerclement de Darverane.
Avec l'appui d'Arund-le-Taureau et de leurs alliés, les Écorcheurs libérèrent la cité juste avant l'hiver 24, et y prirent leurs quartiers.


Désormais à la tête d'une solide citadelle et d'une armée encore renforcée par la population reconnaissante, Rhilder entrepris de repousser les forces indigènes vers le Nord, ce qui occupa le plus gros de l'an 25. Mais les relations du jeune seigneur en titre et de son général imposé s'envenimèrent durant l'automne, culminant à la fin du mois des Chasses par une tentative des dernières forces fidèles à Ærwond pour porter secours à Brasure sans l'aide des Écorcheurs, afin de redorer le blason de leur suzerain. Ces loyalistes s'étant fait massacrer et la colère grondant de plus en plus dans la cité, le Boîteux saisit l'occasion de décapiter le jeune seigneur après un procès aussi public qu'expéditif.
Et ce n'est qu'au printemps suivant que Rhilder monta une solide expédition pour effectivement briser le siège de Brasure, plaçant le bourg montagnard et son abbaye sous son autorité.

Avant l'été 26, Rhilder le Boîteux finit de repousser les Oloden, organisa l'exécution de plusieurs milliers de Rimdehl (on parle de 6 à 8.000 morts en quelques huitaines) et asservi presque tous les autres pour relancer les productions agricole et minière –donc le commerce– d'une vallée alors au bord de la ruine.
Désormais victorieux, exécuteur d'Ærwond l'Insurgé et seul maître de tout le canton, le Boîteux n'eut pas trop de mal à obtenir de Lamdo d'Orsane le titre de prévôt des Lacs, malgré l'opposition du prévôt Berinor des Lisières.


Grâce à une politique aussi brutale que mercantile (favorisant notamment le commerce du metal, des chevaux, des esclaves et des farines), Rhilder se maintint au pouvoir pendant 12 ans malgré le déplaisir des autres prévôts comme du Duc-Gouverneur, auquel la légende veut qu'il ne paya jamais tribut. S'appuyant sur la prospérité renouvelée de la cité, le développement du canton alentour et (paraît-il) en prèlevant sa part des multiples trafics de l'Ondhor dans la Marche des Lacs pour financer une solide armée encadrée par ses fidèles Écorcheurs, le Boîteux vécu en roitelet, isolé mais indépendant, attaqués de toutes côtés mais opiniatrement vainqueur.
Jusqu'à la soudaine insurrection des Kormes au printemps 37, qui tentèrent de conquérir le recoin le plus sauvage de la prévôté (et probablement des Marches du Nord) en assiégeant le village-frontière de Tal Endhil [2], défendu bec et ongle par un jeune capitaine-mercenaire dalane qui, après une victoire héroïque, allait devenir la Némésis de Rhilder. Car ce capitaine Durgaut allait se révéler tout aussi ambitieux, teigneux et retors que le puissant prévôt, mais encore bien plus diplomate, populaire... et entouré d'une bande de farouches aventuriers cosmopolites déterminés à prendre leur indépendance du prévôt.

Le conflit larvé entre Darverane et Durgaut dura 18 mois et réclama l'intervention de Son Éminence le Primat pour faire de Tal Endhil un bailliage indépendnat de la Marche des Lacs. Puis, à la fin des Fenaisons de l'an 38, durant une nuit d'émeutes soudaines, les truands de l'Ondhor s'entretuèrent dans les rues avant de s'en prendre à la garde, des esclaves et des prisonniers politiques s'évadèrent des geôles, le quartier des minoteries partît en flammes et Rhilder le Boîteux fût assassiné dans son imprenable citadelle.

▼Ci-dessous, l'ancien gouvernement du prévôt Rhilder, tel que Talendans l'ont connu avant leur accession au pouvoir. ▼


Après sa prise de fonction, le prévôt Rhilder a dissous le conseil de la ville (jusque-là constitué par cooptation de patriarches nobles, chefs de familles marchandes, maîtres de corporations, officiers...) pour régner sans partage, et tenta d'émuler la figure historique d'Ærithrad de Rhordamn, lui faisant notamment consacrer des chansons et un vitrail au Temple de Saint Olgham. Dans cet esprit, il épousa la fille d'un vassal de Morholt qui paru d'ailleurs éclairer son existence pendant presque deux ans. Mais, tragiquement, elle mourut en couches et Rhilder retrouva aussitôt ses anciens travers, peut-être un peu plus accentués encore.
Pau apprécié du Duc-Gouverneur comme de l'état-major, sa charge de prévôt n'a jamais été assortie d'un titre de noblesse, alors que Romald de Corelguil est baron-prévôt de la Marche des Gemmes et Berinor de Salviane comte-prévôt des Lisières.

Mais si la population le craint plus qu'elle ne le déteste c'est parce que, depuis une décennie, le Boîteux a nettement assis son autorité, sécurisé et développé le territoire mais surtout rendu Darverane à sa prospérité passée. Mais il y est parvenu en pressurant toute la Marche des Lacs au profit de sa prévôté : s'il a fait rehaussé les fortifications, percé des mines, construire des moulins, des haras et des tours de guet, ses collecteurs d'impôts se sont multipliés aussi vite que les patrouilles, les guildes et maisons marchandes furent vite mises en laisse, l'indépendante Brasure a dû versé un tribut à son protecteur, le bassin du fleuve Grondant a été largement déboisé pour fournir de nouvelles terres arables et vendre du bois de construction et les taxes n'ont cessé de s'alourdir sur toute la population (nobles y compris).
Et quoique les darverins ne s'en préoccupent guère, des milliers d'Emishen et de chevaux ont été raflés jusque dans les Monts d'Azur pour alimenter deux des commerces les plus rentables de la région...


Quoiqu'il soit très actif sur les questions politiques, économiques, militaires et légales [3], le prévôt n'a plus que rarement été vu en public ou n'a accordé beaucoup d'audience depuis la mort de son épouse, il y a dix ans : il ne quitte jamais la cité, rarement la citadelle. Son pouvoir se fait pourtant sentir un peu partout à travers ses officiers :

● malgré son grade apparemment modeste, le lieutenant Visemir "l'Estoc" –des Écorcheurs– est notoirement le bras droit et écuyer du prévôt Rhilder, qui le représente dans nombre de fonctions officielles. → en fuite avec ses Écorcheurs

● le jeune échevin Silvar Borwyn remplace depuis peu Maître Fimbras, dont il était l'assistant jusqu'à ce que son mentor soit convaincu de détournement de fonds et roué sur l'esplanade du Contre-Écu à l'automne dernier. Quoiqu'il ait étudié à Brasure, le garçon semble un peu dépassé par la brutale promotion qui l'a mis à la tête des affaires économiques et des finances de la Marche. → assistant de l'intendant Tardil de Bedlam

● le chevalier Ulwrek de Holterune est un vieux guerrier d'ascendance lorunoise qui s'occupe de l'armée, dont l'organisation des patrouilles dans la Marche et la coordination de la reconquête avec le comte de Morholt (depuis le printemps 38). Il a ostensiblement pris un coup de vieux depuis son fils Ulnor, apparemment complice de Fimbras, est écroué à la citadelle jusqu'à ce que l'argent perdu soit retrouvé... → exécuté par "le Billot" comme complice des assassins de Rhilder

● le capitaine Rhœnord "Billot", descendant d'une lignée de bourreaux remontant aux Grafs, est l'officier en charge de la garde darverine comme des affaires judiciaires de toute la Marche. Ses jugements, rendus à la Caserne (plutôt qu'à la Citadelle) et souvent exécutés sur l'esplanade du Contre-Écu, sont réputés beaucoup plus durs pour les campagnards et les Remans que pour les citadins ondrènes, au point que l'Ondhor semble avoir pris ses aises dans la ville-basse... → tué lors de la percée de Rhorwæld

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Liméric "des Lacs"

Deux mois plus tard, après d'âpres négociations avec l'état-major et diverses puissances des Marches, Durgaut arracha la charge de prévôt et remplaça son ennemi à la tête de Darverane : une nouvelle ère commençait pour la ville et sa Marche... qui commença par la prise de la ville, alors encore occupée par les Ondrènes de Griesvor de Morholt.

▼ Ci dessous, le réçit de la prise de la Ville par l'armée Talendane ▼


La matinée grisâtre de l'Hered croissant des Vendanges tardait à laisser le soleil filtrer jusqu'aux berges du fleuve Cainil quand un archer ondrène, de garde sur le haut pont reliant la Grande Chaussée à la Caserne hérissée de tourelles assise sur la porte nord de Darverane, vit soudain les voiles "bleu des Lacs" de la Rorquale fendre la brume.
Avant que la sentinelle n'ait pu s'arracher à son ahurissement –on avait plus vu de voilier remonter le fleuve depuis une décennie, une douzaine de longues pirogues avaient glissé sous la voûte du pont, les premières heurtant rapidement les quais de pierre où une foule de débardeurs fehnri les attendaient anxieusement avec des échelles de cordes : Vasco Sotorine, Nadine la Moucheuse et une centaine de Maletudine prirent pied sur le port en quelques instants, les rameurs s'activant aussitôt vers l'amont pour laisser la place à la large cogue orsanie dont, les voiles peu à peu abattues, on lançait déjà des amarres.

Le temps que quelques douzaines de gardes locaux se précipitent vers le port, les Kerdans avaient envahi les rues et les toits adjacents alors que les passerelles du navire déversaient une marée de Hotars et de lanciers léandrais : au pas de course, ils se déployèrent en trois rangs, leurs boucliers ne s'écartant finalement que pour laisser passer l'Inflexible Commandant Dharomjarn à l'Étendard de la Foi, qui fît quatre pas au devant de ses hommes et, d'un grand geste théâtral, planta entre les pavés boueux une longue hampe où flottait la bannière de Tal Endhil.

D'une voix mal assurée, un sergent de ville parvînt à demander « Qui va là ? » à la haute silhouette bardée d'airain pour s'entendre répondre, d'une voix forte où s'entendaient les majuscules : « Messire Liméric Durgaut, Prévôt de la Marche des Lacs au nom du Duc-Gouverneur ! Va prévenir qu'on l'accueille instamment à la citadelle, car son armée est trop vaste pour tenir sur ces quais !
_Oh, si on se serrait un peu, m'est avis qu'on pourrait ten...
_Vos gueules, et déployez-vous avant qu'ils ne commencent à vous compter. ».

Et pendant que le sergent courrait vers la ville haute, derrière l'infanterie lourde qui s'était mise à marcher en direction des Bardeaux pendant que les Kerdans fonçaient vers l'esplanade du Contre-Écu, le Mancino s'amarrait à son tour pour débarquer encore plus de troupes talendanes, le Coppavento dans son sillage...

Le baron Werek de Harden, commandant pour le comte de Morholt les places fortes du canton depuis la mort du prévôt Rhilder, fût bientôt tiré du triste inventaire des celliers de la citadelle par un Lévrier de Rordame, affolé, pratiquement poursuivi par une douzaine d'officiers talendans et Dario Celsine, brandissant dans le museau du moindre soldat ondrène les documents au sceau du Duc-Gouverneur. À la vue du questor, la moustache du Lorunois se tordit en une espèce de sourire et, d'un geste large, il désigna les vastes entrepôts souterrains où les pas des arrivants résonnaient d'autant plus clair que l'endroit était pratiquement vide :
« J'espère que vous avez amené un casse-croûte, grinça le baron.
_J'espère que vous avez préparé vos bagages » lui rétorqua Andréas.

Le baron borgne haussa les épaules et laissa les envahisseurs en plan dans les caves, puis commença à grimper les escaliers vers le sommet du donjon, envoyant tous les soldats inquiets qu'il croisait faire leur paquetage et se rassembler dans la cour du château.
Arrivé au dernier étage, il trouva la salle du conseil grande ouverte sur une petite foule de Talendans, le nouveau "Sénéchal des Lacs" Lamberil de Sorelne, Ulnor de Holterune échappé de ce même donjon il y a un peu plus de deux mois, des notables locaux très excités (autant dire des traîtres, parmi lesquels Werek reconnu cet emmerdeur de Nicéas Vasaride) et même une poignée de Fehnri toutes enturbannées de soie.
« Ah. Perdez pas de temps, hein...
_Messire de Harden, le salua raidement son ancien vassal Herle de Lorune.
_Tiens ! 'Tombes bien, toi, ya pu d'Ondhor mais de la sorcellerie dans la ville basse...
_C'est pour ça que je suis venu.
_Parfait. Vot' Durgaut s'est pas déplacé en personne ?
_Il sera là dans l'heure...
_Ah oui, 'marche moins bien depuis sa... maladie, sourit le Lorunois. Hé ben faîtes comme chez vous, hein : j'va ramasser mon baluchon, mon Noiresouche, pis j'vais emmener mes gars sur l'front. C'pu la peine de s'attarder par ici...  » conclut-il, apparemment soulagé de quitter la ville.

Il s'en allait vers les appartements voisins quand, dans son dos, un des représentants de la guilde s'exclama : « Pillard ! Assassin ! Que les Pères vous maudissent !
_Les Totems, plutôt : z'allez vite vous mettre à la mode des Venteux, ça va être croquignol... » répondit le baron en clignant de son œil valide.
Le silence qui suivit annonçait la gêne de toute la population quand les Ondrènes, y compris le capitaine Rhœnord "Billot" et plus de la moitié de la garde, abandonnèrent tout simplement la place aux nouveaux maîtres, que les Darverins n'avaient jamais connus que comme des ennemis.

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la Cité des Lacs

Juchée sur sa colline pointant hors de la forêt accidentée des Brèches de Cainil, sans véritables cultures à proximité, Darverane s'est largement développée comme un centre d'artisanat, d'abord à partir de la chasse et de la pêche, puis du bétail (cochons et brebis, principalement) qui alimentent encore aujourd'hui le quartier du Ravin. Les mines et carrières ouvertes dans les Brèches à la fin de l'Âge Sombre (et aujourd'hui abandonnées), avec les exploitations forestières (qui perdurent petitement, en cette période de guerre), permirent ensuite l'installation des métiers de la pierre, du bois et du métal qui contribuèrent à l'esprit industrieux de la cité sous la dynastie des Veneurs.
Mais ce n'est qu'à partir des "Grafs de Rhordamn" que Darverane a centralisé les productions agricoles des bourgs voisins vers le faubourg des Meules, devenu un quartier intérieur avec l'élargissement de l'enceinte durant la Première Guerre Nordique, augmentant l'activité citadine autant que son influence sur les campagnes alentours.

À force de drainer le commerce de la vallée des Cerfs et d'attirer les négociants bourgeois d'Archerune vers le grand marché de la Place des Veneurs, l'austère cité de pierre s'est peu à peu préoccupée de culture et de divertissement, malgré ses réticences.
C'est ainsi qu'un écrivain public, un luthier, un marchand d'épices et un autre de couleurs se ont immiscés jusque dans la ville-haute (numéros en noir, sur le plan) par les Dalles, puis que tavernes et hostelleries, fumeries ou maisons de jeu fehnri, sports et combats ondrènes sont entrés dans la ville-basse (numéros en blanc). Au grand-dam du Culte des Pères, prostituées, dentistes et baladins ont même pris leurs habitudes sur l'esplanade populaire du Contre-Écu...


Gouvernement

En prenant ses fonctions à la fin de l'automne 38, le nouveau prévôt Durgaut a amené de Tal Endhil son précédent Conseil, bientôt étoffé de quelques notables locaux :


Grand Conseil

Si le Conseil du Prévôt administre effectivement la Marche des Lacs et ses différents services, le "Grand Conseil" est une assemblée consultative ouverte à une foule de nobles, notables, représentants des guildes, ambassades étrangères...


1) Quartier du Pont, 2) Citadelle, 3) Q. des Chartes, 4) Q. des Dalles, 5) Q. du Ravin, 6) Q. des Bardeaux, 7) Q. des Meules, 8) Q. du Port, 9) Faubourg des Fanges.
A) Caserne, B) Guilde, C) Temple de St. Olgham, D) forges Barandir, E) place des Veneurs, F) maison Borwyn, G) tour des Captifs, H) porte de Brasure, i) La Soyeuse, J) esplanade du Contre-Écu, K) Le Caveau, L) La Rubiconde, M) place des Écaillers,N) ghetto fehnri, O) La Porte de Miel, P) porte de Greold

Quartier du Pont (1)

Le premier quartier historique, bien avant que n'existe le Pont qui lui donne aujourd'hui son nom, conserve aujourd'hui les façades de pierres grossières –souvent sculptées de bêtes monstrueuses et de runes approximatives pour chasser sorciers et mauvais esprits, les fenêtres étroites à volets ferrés et les toits d'ardoises à un seul pan typiques de Lorune.

Anciennement le quartier "noble", encore habité par quelques vielles familles guerrières ou chasseuses, mais dont les nouveaux résidents bourgeois tentent d'égayer les rues lugubres par des fleurs et des icônes religieuses, l'endroit est patrouillé jour et nuit depuis la Caserne (A), grandement transformée il y a quelques années par un architecte du Sud. Parce qu'elle fût érigée sur les vestiges du premier castel des Veneurs, sa grande salle d'armes et nombres de ses ruelles héberge encore les pierres tombales des ancêtres héroïques, aujourd'hui usées par les ans, les roues et les sabots.


Citadelle (2)

→ article détaillé : Citadelle de Darverane
Commencée par l'avant-dernier Veneur, agrandie sous le Graf Ærithrad de Rordame et encore renforcée de herses et de tourelles par le prévôt Rhilder, cette forteresse est de loin la mieux défendue de toute la région des Lacs. Depuis l'an 26 que Rhilder y a pris ses quartiers, trop de travaux ont été fait et trop peu de gens y ont eut accès pour que l'organisation intérieure en soit connue des riverains.


les Chartes (3)

Les anciennes résidences des pelletiers, rénovées et agrandies pour les nobles, prêtres et croquants, forment aujourd'hui le quartier le plus opulent de Darverane. Dans une ville généralement serrée et pentue, c'est le seul secteur à la fois spacieux et presque plat, solidement encadré par la forteresse et trois redoutes : on y trouve notamment un manoir des Morholt, un autre des Rordame, les demeures des propriétaires terriens du canton.
Le siège de la Guilde (B) rassemble non seulement les Maisons Marchandes (Borxyn, Barandir et quelques Anvarel) mais aussi les corporations historiques de la pierre, du bois et de la chasse.

Le temple des Pères (C), dédié à Saint Olgham (ironiquement), s'adjoint d'un large parvis (où se déroulent la plupart des fêtes religieuses, mais fort peu de célébrations "impériales") et d'un cloître desservant à l'Ouest une hostellerie tranquille pour les voyageurs aisés, au Sud un hospice actuellement engorgé par les guerres et, à l'Est, une congrégation de Pénitents acharnée à évincer le culte d'Herem, encore très présent dans la ville-basse.


les Dalles (4)

Sensiblement incliné vers le Sud, l'ancien quartier des tailleurs de pierre est aujourd'hui, après la désaffection des carrières voisines, occupés par toute une variété d'artisans, dont encore des orfèvres, joaillers, sculpteurs et ardoisiers, mais beaucoup d'ateliers du bois : charpenterie et couvreurs, menuiserie et ébénisterie, tonnelleries et charrons, fours à goudron (de pin), empennage et vannerie dont la sciure et la résine s'incrustent perpétuellement entre les pavés autour de la porte haute (vers le Pont).
Vers la porte-basse (et le Ravin) se rassemblent plutôt les métiers qui n'ont pas la chance d'appartenir à la guilde : potiers, souffleurs de verre, l'unique luthier, l'écrivain public, le marchand de couleurs et de rubans...


le Ravin (5)

Depuis la fondation de la ville, le creux de la colline accueille les artisanats liés à la chasse et au bétail : les équarrisseurs et bouchers, mais surtout les artisanats du cuir (maroquiniers, cordonniers, parcheminiers), de la graisse (candeliers, savonniers) ou leurs cousins de la fourrure et du poil (fourreurs, pelletiers, fabricants de brosses & pinceaux...).
Sous le règne d'Ærithrad, l'écoulement perpétuel du sang des abattoirs et des eaux usées des tanneurs a fini par motiver le percement d'un système d'égouts qui, depuis, s'écoule de la ville-haute jusque vers le port. Malheureusement, il n'emporte pas l'odeur ni les mouches, particulièrement insistantes en été...

Par la Porte de Brasure (H), la route mène d'abord vers les fermes de Cordane puis vers la cité abbatiale dont elle tire son nom.


les Bardeaux (6)

Le bas-quartier de bois est construit en étages et dans le style rigérien autour de l'ancienne place des Coupilles" [4], rebaptisée place des Veneurs (E) après l'extinction de leur dynastie et l'érection d'une statue représentant Maromrod. La place attirent depuis les échoppes autrefois dispersées dans la ville haute autour de son grand marché permanent où s'échangent des denrées non seulement du reste de la Marche, mais de tout le Pays des vents et même des duchés ondrènes.
Caravaniers, maquignons et soldats y visitaient les écuries et maréchaux-ferrants bien avant l'installation des forges Barandir (D) (à l'époque du régent Ryswald), mais elles ont ensuite amené dans leur voisinage des armuriers, fourbisseurs, ferronniers et étameurs, taillandiers et rémouleurs dont l'importance pour une cité guerrière a bientôt été reconnue par la Guilde.

Au matin de chaque Hered, la lourde poterne de la Tour des Captifs (G) s'ouvrait sur le long tunnel qui la relie aux souterrains de la Citadelle pour le marché aux esclaves. La présentation toujours emphatique des Emishen et Fehnri, enchaînés devant la demeure des Borwyn (F), faisait alors la joie des badauds autant que la fortune du patriarche Gustav.

Depuis l'arrivée de Durgaut, l'esclavage est suspendu, les souterrains de la citadelle vides et la Tour est occupée par le contingent de hotars du Prévot et le commandant de son armée, qui en ont fait leur cantonnement. La porte de la Tour des captifs ne s'ouvre plus que pour laisser passer les patrouilles hornoises, et personne d'autre : les nouveaux occupants tiennent à leur intimité.


les Meules (7)

À partir de l'esplanade du Contre-Écu (J), les greniers, boulangeries, pressoirs et moulins (à mules), récemment transformés en véritables minoteries, s’inclinent sur toute la moitié Est du quartier auquel elles ont donné leur nom. La moitié Ouest, en surplomb, héberge plutôt les filatures, tisserands et couturiers qui habillent une grande partie de la Marche.

Malgré la rivalité entre les deux corporations (exacerbée depuis que celle du textile est entrée à la guilde grâce à l'appui des tanneurs), leurs ouvriers se retrouvent avec toutes les petites gens de ce quartier populaire à la bruyante taverne du Caveau (K), bâtie sur les restes du temple d'Onghar (rasé en -72), et dont le sous-sols accueillent les combats de coqs, de chiens et de lutte ondrène. Repaire indépendantistes et des truands de l'Ondhor, ses caves verraient passer un considérable trafic d'alcool (plus ou moins frelaté).

Les soirs d'été, quand l'air est doux et que le prévôt garde les portes de la ville ouvertes jusqu'à la nuit noire, l'esplanade s'anime d'une foule de jongleurs, comédiens, troubadours et putains, pendant que les tire-laine rôdent parmi les touristes et les bourgeois en goguette. Les plus fortunés finiront la nuit à l'exotique bordel de la Soyeuse (i) –dont la réputation tient à sa vedette fehnri, mais les plus malchanceux donneront leur ultime spectacle entre les piloris, billots et potences qui occupent le coin Sud-Ouest de la place.


le Port (8)

Depuis plus de trois générations que les conflits avec les Oloden ferment l'aval du fleuve Grondant au commerce fluvial, le quartier du port s'est lentement dégradé, malgré la pêche qui fournit encore les étals de la place des Écaillers (M) et les barges qui circulent jusqu'à Cordane, Prival, Ternil et parfois Holterune (quoique les bâteliers évitent de préférence les rapides sur la Rohène). Une partie des entrepôts sont encore employés par des négociants, mais plusieurs ont été reconvertis en étables et la plupart des portefaix travaillent aujourd'hui comme porteurs d'eau, montant les baquets remplis en amont de la cité vers les fontaines, auberges et même les résidences de la ville-haute.

Aux abords de la Porte de Greold (P), nommée d'après l'ancien Graf d'Aroche lorsque son fils soutînt la construction du pont, un ghetto fehnri (N) s'est développé grâce à la tolérante dynastie des Veneurs. Sous la régence de Ryswald, les "Noirauds" darverins ont d'ailleurs en partie échappé aux persécutions de l'an 11, mais les menaces et les attaques se sont multipliées depuis que l'Ondhor puis Rhilder ont gagné en influence : à la fin du printemps 38, des émeutiers ondrènes ont finalement provoqué une tuerie et même incendié la Porte de Miel (O), restaurant, maison de jeu et –avouns-le– quartier général des Nocturnes locaux.

la Rubiconde (L)

Malgré la relative déliquescence du voisinage, l'auberge Rubiconde s'élève encore au sommet du quartier. Autrefois un relais kerdan bâti par les Torodine, il y a maintenant plus de 15 ans qu'ils ont revendu à des Borwyn ce gros bâtiment rigérien doté d'une large cour bordée d’arcades et d'un grand réfectoire surplombé par une scène et des mezzanines desservant trois étages en galeries, de plus en plus luxueux et étroits –donc exclusifs– en montant vers son immense toit jaune (il était orange, à l'origine, mais n'a pas été repeint depuis longtemps)

Et si l'auberge est toujours rentable, la fréquentation s'y est "diversifiée" sous la direction de Fergus Borwyn : les cuisines offrent désormais deux menus (soupe ou viande), on y croise encore beaucoup de négociants, d'érudits et autres voyageurs honnêtes, mais les étages les plus bas accueillent désormais des artisans locaux, des mercenaires et marchands d'esclaves, de simples ouvriers, des prostituées, des Ondhorœn et parfois même des Fehnri, ainsi qu'une variété de spectacles (musique, danse, théâtre, jonglerie) qui en font un véritable centre culturel ! Évidemment, les bardes emishen n'y sont plus les bienvenus aujourd'hui et les croquants de la ville-haute n'y viennent plus que pour s'encanailler dans une ambiance quelque peu "imprévisible", au point qu'un crieur annonce les spectacles en déclenchant souvent de grands mouvements de foules et que des gardes armés de gourdins veillent dans les escaliers.


le faubourg des Fanges (9)

À la sortie Sud de la ville, entre les berges du fleuve et la route vers Prival s'étend un pré marécageux où des centaines de familles ondrènes, chassées de leurs fermes par les Rebelles, se sont installés depuis l'automne dernier, une fois que la cité elle-même fut trop engorgée pour accueillir davantage de réfugiés.
L'hiver a été rude dans ces cabanes improvisées, mais le retour de la belle saison a transformé tout le terrain en bourbier, réveillé les moustiques et les maladies commencent à s'y répandre...

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le Canton

L'appellation remane de "canton" a longtemps désigné, un peu grossièrement, l'ancien fief des Veneurs et donc les campagnes environnant Darverane. Pourtant, en l'an 39, le Conseil du Prévôt Durgaut y a en fait taillé trois vrais cantons administratifs, un pour Darverane, un pour Brasure et un pour Holterune, ne conservant la responsabilité que d'une poignée de villages...

La vallée du fleuve Cainil, les Brèches et les colonies ondrènes : nommés en noir, les villages détruits par les Rebelles (et pas encore reconstruits à l'été 38). F1, F2 et F3 sont les fortins récemment bâtis lors de la reconquête de la vallée par les forces lorunoises.

Malverne

Sis au milieu des Brèches de Cainil, ce village minier a toujours eu mauvaise réputation (son signifie "le Val Mauvais" en patois Ondrène), possiblement parce qu'une étrange maladie y a tué la moitié des colons dès sa seconde année d'existence (vers -70). L'extraction de fer a tout de même permis au bourg de se développer jusqu'à compter près de 450 habitants en l'an 10 mais, depuis 20 ans, il s'est peu à peu déserté suite à une série de calamités : la fermeture de sa mine de fer (il y a une génération, après un éboulement qui fît plus de 30 morts, alors que le filon semblait presque épuisé), quatre attaques des Oloden depuis l'an 16 (la dernière en 37), puis la pression des Écorcheurs qui, ayant pris le maquis à la fin de l'été 38, se sont installés dans les Brèches et ont terrorisé les villageois jusqu'à l'hiver suivant.
Aujourd'hui, la reconstruction de Ternil attire nombre des survivants, au point qu'il n'y reste plus qu'une 50aine d’obstinés vivant parmi des dizaines de chaumières abandonnées.


Prival

Au-delà du village de paysans et de maraîchers qui s'enorgueillissent d'un embarcadère, d'un splendide pressoir construit par Hadrien "Muraille" et d'un bouilleur de cru produisant un hydromel qui s'exporte jusqu'à Archerune, les champs de blé, d'avoine et de "kolzad" [5] de Prival courent le long du fleuve jusqu'au hameau de Vandoise, qui vit surtout de la pêche.
Récemment augmentée de réfugiés lisirians, leur population combinée avoisine aujourd'hui les 600 âmes.


Ternil

Incendié par les Oloden en l'an 37, ce hameau en bordure du Cainil, tout au Nord du canton, est resté en ruines pendant deux ans et fut même, un temps, utilisé comme embarcadère par les terribles Écorcheurs. Mais, au printemps de l'an 39, le Conseil du Prévôt ayant rétabli des relations diplomatiques avec les indigènes et commençant même à acheter des chevaux aux Oloden, il s'aperçut que le village abandoné pouvait non seulement accueillir des fermes, aisément reliées à Darverane par le fleuve, mais aussi une garnison à même de sécuriser la route des Brèches, trop longtemps menacées par les brigands.
En trois mois, 800 personnes de toute la région y ont donc été relogées, les berges du fleuve déffrichées et labourées, l'embarcadère a été agrandi pour permettre aux navires de haute mer d'y faire escale et un fortin érigé au Sud du village. On y installe même un maréchal-ferrant, puisque les caravanes escortées par l'Armée des Lacs recommencent à circuler sur la route voisine.

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  1. Cette fois sans déclencher d'intervention des Oloden, avec qui il faisait le négoce des chevaux.
  2. Événement qui lança notre campagne. :)
  3. De fait, ses décrets sont légions...
  4. Nom attestant l'influence passée des Royaumes Côtiers jusqu'au Nord
  5. Plante oléagineuse importée de Lycène depuis quelques générations.

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