Catégorie:Les Fehnri

De Marches du Nord
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La plupart des RemansAramides, Dalanes et autres Ondrènes– ne connaissent que les Fehnri présents dans leur Empire, quoique ceux-ci soient indirectement issus du lointain Matriarcat de Fehn. Situé par delà les Mers Serpentines, Fehn est apparemment un pays de jungles dirigé par des sorcières impies (!) mais, à la vérité, aucun Reman n'y a jamais mis les pieds : jusqu'à la récente arrivée d'ambassadrices fehnri, le peu qu'en savaient les Impériaux leur venaient soit des légendes tarabiscotées que les baladins fehnri aiment à raconter sur leurs terres ancestrales, soit des quelques informations que les navigateurs kerdans étaient prêts à divulguer...

Les Fehnris arrivés dans l'Empire sont pour la plupart petits, souriants et volubiles, ils ont la peau sombre (quoique les teintes aillent du vieil ivoire au brun foncé) et des cheveux noirs, souvent frisés.
On trouve parmi ces immigrés "remanisés" des marchands, des caravaniers, quelques artisans (dont d'excellents orfèvres, tailleurs et maroquiniers), des apothicaires et herboristes, des boutiquiers ouverts très tard, de soi-disant "magiciennes" et devineresses (qui ont intérêt à ne pas trop se faire remarquer), des artistes et prostitués des deux sexes, des baladins, quelques guerriers aux armes exotiques et, surtout, toute la racaille que l'Assemblée des Reines fehnri jette régulièrement à la mer sur de frêles esquifs plutôt que d'en encombrer leur territoire : des voleurs et escrocs de toutes sortes, les redoutables sicaires, quelques mercenaires et des esclaves échappés des chantiers de Malayorahna, la capitale sculptée en lutte perpétuelle contre l'invasion végétale.
Généralement matriarcaux, adorateurs des Matrones et de Fehen, la Déesse Noire maîtresse des secrets, de la sorcellerie et des insectes, les Fehnri forment au sein de l'Empire de Rem le peuple le plus mal traité (en dehors des géants).

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Quoique le climat nordique soit particulièrement difficile pour ce peuple issu des tropiques, les Fehnri sont de plus en plus nombreux à s'installer dans les Marches du Nord, où l'emprise proportionnellement moins serrée de l'Empereur et du Culte des Pères leur laisse des libertés qu'ils ne trouvent pas ailleurs, alors que les progrès graduels de la colonisation offrent des opportunités à une foule de caravaniers, boutiquiers et artisans certes "noirs", mais pour la plupart lettrés
Sans compter que les Ondrènes tolèrent que n'importe qui porte des armes, permettant aux Fehnri de s'y défendre.
Il est aussi très possible que, les Ondrènes ayant au Nord déjà des souffre-douleurs indigènes, le racisme pesant sur les Fehnri y soit un peu moins oppressant...

Évidemment, ceux qui connaissent bien ce peuple ou en sont originaires ont une vision bien plus nuancé du peuple Fehnri, mais l'accès aux divers Secrets de cette catégorie est souvent limité par la maîtrise de sa Langue Annelée (tous les PJ dont c'est la langue natale sont considérés comme ayant un score de 4).


Population Immigrée

Si le racisme est une banalité entre les différents peuples qui composent l'Empire de Rem, les « Noirauds » représentent néanmoins la seule véritable population "immigrée" et attirent pour cela plus que leur part d'attaques. Sans compter qu'on prétend que leurs femelles sont des sorcières et que, d'après le Culte des Pères, ils sont les rejetons de la Première Traîtresse, Fehen, et de ce fait l'une des rares ethnies du continent à pouvoir être asservies.

Parce que, dans leur Langue Annelée, "Fehnri" est un pluriel féminin et que la domination féminine est une caractéristique de ce peuple, à partir d'ici nous dirons "elles".


Exilées

Depuis environs deux siècles que la coutume a pris à Fehn de bannir les réprouvées de toutes sortent (insurgées, délinquantes, orphelines, aristocrates en disgrâce...) en les lançant sur des radeaux[1] à travers les Mers Serpentines, plus de noyées que de rescapées se sont échouées, par milliers, sur les côtes du royaume de Horne (où elles ont depuis des siècles été employées comme esclaves dans les ports du Sanctuaire), du sud de l'Empire de Rem (en particulier au duché de Varangue) et jusque dans l'estuaire de l'Arem et le duché de l'Estran.

Les courants marins ne suffisent d'ailleurs pas à expliquer ces destinations : s'il est vrai qu'ils entraînent facilement les embarcations vers le Nord, les Mers Serpentines sont vastes et les Îles Mordorées se situent justement entre les deux continents. Mais ces nations insulaires ont toute été longtemps en guerre avec Fehn, et les exilées n'y ont jamais été les bienvenues.
Celles qui y on fait escales ne s'y sont donc pas attardées, ou y ont été tuées, et c'est donc vers le continent Nord qu'on retrouve les plus chanceuses.

Secret réservé aux PJ ayant non seulement Langue Annelée 4 mais aussi Kerdan à 3 :
Vu l'extrême difficulté de la navigation hauturière dans cet univers, il n'est pas surprenant que des navigateurs Kerdans soient impliqués dans la migration maritime des exilées de Fehn. En effet, à l'époque où les Venderine commerçaient déjà au Sultanat de Safran mais peinaient encore à accéder à Fehn, ils ont pris l'habitude de transporter les réfugiées vers le Nord en échange de connaissances sur le Matriarcat, qu'ils les aient rencontrées sur les plages de Kaliganthàm ou repêchées au gré des Mers Serpentines. C'est ainsi qu'ils apprirent de leurs passagères la Langue Annelée, l'importance des contrats et les subtilités du commerce fehnrique.
Si la "dynastie dorée" n'accéda pourtant jamais à Fehn, supplantée par les Lusiarine après une guerre navale des plus retorses, elle permit néanmoins à des milliers d'exilées d'atteindre Colnire, puis Narcejane...


Nombre de ces survivantes ont eut des enfants dans l'Empire, et sous la pression des peuples des plaines, se sont concentrés dans les grandes villes de la côte ou des montagnes lointaines, d'abord dans le grand port de Narcejane où ils ont noué des amitiés avec l'Arche kerdane locale, puis dans la principauté de Duriane et aujourd'hui dans la Marche des Sylves et les Marches du Nord.

Si les natives de Fehn les appellent lyatarejhi, les Exilées, la plupart de celles qui sont nées dans l'Empire ne réalisent pas à quel point leur société s'est éloignée de la culture originelle du Matriarcat et se considèrent simplement comme "des Fehnri". Les Lalnyhari, étant la première lignée à renouer depuis Fehn avec les descendantes des Exilées, sont aussi les premières à mesurer la dérive culturelle et le terme lyatarejhi a probablement plus de sens pour ces ambassadrices que pour celles qu'il désigne...


Au sein de l'Empire

Si quelques rumeurs circulent sur une colonie fehnri dans les Archipels Kerdans, pour celles qui finissent dans l'Empire de Rem, en tous cas, la vie est rude. La population fehnri du continent compte environs 45.000 esclaves –largement employés au Marquisat de Horne, à Varangue et en Aromagne– pour peut-être 60 ou 70.000 "libres citoyen(nes)s de l'Empire". Dans les faits, ces dernières sont presque universellement marginalisées : considérées comme malhonnêtes, elles n'ont pas le droit de posséder de terre (il leur est donc impossible de participer à l'agriculture, principale activité économique du continent), d'accéder aux emplois impériaux ou à l'armée régulière (dans la plupart des Duchés, elles n'ont même pas le droit de porter les armes) et leur religion est interdite dans la plupart des cités impériales. Le Culte des Pères ne se privent d'ailleurs pas de rappeler fréquemment que les enfants de Fehen sont la cause de tous les malheurs du monde, y compris la disparition des Premiers.
Bien peu d'artisans remans prendraient donc un fehnri en apprentissage –encore moins unE Fehnri– limitant leur accès aux artisanats locaux, on leur fait rarement confiance dans le commerce et nombre de marins considèrent qu'elles portent la poisse, les confinant aux travaux des quais (de fait, les Fehnri mâles travaillent souvent comme débardeurs autour des comptoirs kerdans). La garde ne les défend jamais non plus puisqu'ils sont tous considérés comme coupables a priori, et les "Noirauds" -tout spécialement les femmes- sont donc les victimes désignées de tout un tas de persécutions populaires dès que les navets poussent mal ou que le lait tourne.


Dans un tel contexte, il a bien fallu que les Fehnri "remanes" s'organisent pour survivre : d'abord en reproduisant en miniature le système matriarcal et les castes de Fehn (comme décrit plus bas), ensuite en se regroupant en "Ruches" (idem) et enfin en constituant une Pègre, organisée pour assurer la subsistance autant que la protection de la communauté[2] : les Nocturnes.

Aujourd'hui, les Fehnri sont nombreuses à se rassembler dans la Principauté Dalane, et plus particulièrement dans sa capitale, Duriane, où la tolérance générale, la liberté de culte et l'influence des Venderine leur ont permis de développer la plus importante ruche de l'Empire (voir #Ruches), et pourtant largement soustraite aux yeux du reste de la population.


Persécutions

Parce qu'elles sont visiblement étrangères et même étranges, qu'elles vivent en communautés séparées du reste de l'Empire, qu'on les considèrent généralement comme des criminelles ou mêmes des sorcières (!) et parce qu'elles descendent censément de la Traîtresse originelle Fehen, les Fehnri servent fréquemment de boucs-émissaires aux Impériaux. Le fait qu'on leur interdise de posséder des terres, qu'ils exercent en conséquence nombre des métiers les plus dépréciés et qu'ils arrivent pourtant à prospérer ne fait qu'empirer le sentiment qu'ils sont des parasites de l'Empire.

Aussi, quand les épidémies frappent, que les récoltes sont mauvaises ou que les marchés s'effondrent et que la révolte gronde, la populace s'en prend fréquemment aux Noiraud(e)s lors de pogroms plus ou moins spectaculaires : on les tabasse dans les rues, on pille leurs échoppes, on en pend ou en démembre quelques-unes et, à l'extrême, on incendie leurs ruches. Si ces exactions sont désormais interdites à Duriane (ne serait-ce que pour éviter de déséquilibrer l'économie de la principauté ou de bouter le feu aux autres habitations), elles restent relativement courantes dans les duchés du Sud et dans les colonies ondrènes où, en plus des persécutions courantes, de grands massacres racistes surviennent tous les 20 ou 30 ans.


Les ratonnades ont peut-être bien commencé à Colnire : unique port maritime de l'actuel duché méridional de Varangue, jadis la cité portuaire la plus au Sud du Haut-Royaume, l'endroit a accueilli des milliers de réfugiées depuis au moins le II° siècle avant l'Ère Impériale. Les Fehnri y ont appris la Langue des Pères, accepté tous les travaux qui déplaisaient à leurs hôtes, elles ont construits de petites maisons dans les faubourgs de la ville, ouvert des échoppes et, bon an mal an, s'étaient à peu près intégrées à la cité quand la Guerre de Horne commença en -33 à la frontière varangienne.
Alors même que les Matrones ne faisaient pas mystère de leur antipathie pour les Hornois et que plusieurs centaines de leurs mâles s'étaient joints à l'armée du Haut-Royaume, la guerre épuisait les greniers de Varangue, le prix du pain augmentait et les Colniens commençaient à regarder les Fehri comme des "bouches inutiles". Après 8 années de guerre, des moissons médiocres en l'an 25 et quelques sermons contre "l'hérésie étrangère" dans les temples des Pères, des citadins s'étaient persuadés que l'existence d'esclaves fehnri à Horne était la preuve d'une collusion des Noirauds avec l'ennemi[3] : une vague d'agressions racistes commença aux premiers jours d'automne. Bientôt, un Colnien s'en prit à une Matrone et fut tué par ses mâles : le lendemain, une foule enragée mettait le feu aux maisons fehnri et tabassait touts celles qui tentaient de s'enfuir. Le bourgmestre ne fit jamais le décompte des "étrangères" (qui, pour certaines, vivaient là depuis 4 générations) blessées ou tuées, mais le saccage dura plus d'une huitaine, à l'issue de laquelle les survivantes quittèrent la cité en masse pour s'installer plus au Nord.
À ce jour, il n'y a plus de ghetto fehnri à Colnire.


Un autre exemple frappant s'est produit au début de la Révolte des Ondrènes, dans la colonie de Salviane. Les Fehnri s'étaient installés en nombre et depuis longtemps dans cette région forestières, où ils participaient largement à l'essor économique en exerçant les fonctions d'apothicaires, d'herboristes et de médecins : si c'est dans les faubourgs de la jeune cité qu'ils étaient les plus nombreux, on trouvait une famille de rebouteux fehnri dans presque chaque village des alentours.
Mais en l'an 11 È.I., les récoltes avaient été si maigres que la disette menaçait avant-même que la Révolte n'oblige les nobles à appauvrir encore leur peuple pour ravitailler leurs duchés au sud des Monts Voilés. L'hiver apporta alors une épidémie de grippe qui tua des milliers de colons mais épargna, de fait, les Fehnri apothicaires : il n'en fallu pas plus pour que se répande la rumeur que les Noirauds étaient à l'origine de la maladie. Au mois des Loups, la populace s'en prit à eux dans toute la ville pour dévaster leurs boutiques et s'accaparer leur supposée fortune, puis les poursuivit jusque dans les campagnes pour les envoyer au bûcher afin de "repousser le mal" (sans grands résultats sanitaires, évidemment).
Si les chroniques officielles n'ont, là non plus, pas fait l'effort de dénombrer les victimes, les érudits kerdans estiment que plus de 5.000 Fehnri furent ainsi massacrés en trois huitaines. Les survivants affolés disparurent un temps au fond des bois, avant de reparaître au printemps et de ré-investir, graduellement, le faubourg de la Marne lorsque la carrière locale manqua de main d'œuvre. Mais leur communauté ne commis plus l'erreur de se disperser et se concentre aujourd'hui dans ce seul quartier de Salviane, encore plus misérable depuis la fin de l'extraction de craie mais désormais enclos dans les murailles de la cité.


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Société

Les lyatarejhi ont donc reproduit en miniature le système matriarcal de Fehn, découpé en castes et structuré par l'appartenance à une Lignée, elle-même dominée par des Matriarches.
Mais la position et donc l'attitude des Matriarches de l'Empire sont évidemment très différentes de ce qu'elles avaient dans leur pays d'origine : n'être plus dominantes et même carrément menacées complique grandement leur vie dans l'Empire et crispe leur autorité vers une brutalité qui n'aurait lieu d'être à Fehn. Une situation qui implique diverses adaptations, qui a renforcé un culte animiste très minoritaire au Matriarcat et crée toutes sortes de tensions au sein des #Ruches...

Tout d'abord, la caste des Matrones n'est plus, comme à Fehn, définie par le droit d'enfanter : nobles ou non, la plupart des lyatarejhi font des mômes comme bon leur semble (ou comme la biologie le leur impose) avec le relatif assentiment des Matriarches puisque multiplier leur population devrait, en théorie, accroître leur pouvoir. Mais les Lignées remanes n'ont apparement plus le pouvoir de limiter leur descendance ni celle de leurs affidées, il semble même qu'elles ne puissent plus en choisir le sexe, et les mâles se font donc plus nombreux...
Il faut alors bien que ces mâles servent à quelque chose et, justement, le pouvoir reproductif des Matrones s'est déporté vers un autre : faire de l'argent. De l'argent autrement plus nécessaire dans l'Empire que pour leurs richissimes homologues des tropiques.
Alors les Matrones se font patrones : elles dirigent les commerces, elles comptent, elles prêtent, elles louent, elles encaissent les dividendes, elles extorquent et elles volent, employant les mâles pour les aspects les plus violents de ces affaires.

En particulier, les Exilées pratiquent l'usure : à Fehn, on considérait d'ailleurs comme vertueux pour les riches de prêter de l'argent (avec intérêt) à celles qui en manquaient, leur offrant ainsi l'occasion de s'élever au sein du Matriarcat mercantile. Et comme les Fehnri savent toutes écrire et compter, on établit beaucoup de "billet de crédits" et on commerce même largement des emprunts à tout propos.
Mais, dans l'Empire où la plupart des Exilées sont arrivées démunies, celles qui s'étaient déjà installées pratiquent des taux oppressifs, et celles qui veulent démarrer un atelier ou un négoce se trouvent vite endettées à vie auprès des Matrones, qui tissent ainsi une toile de dettes –au centre de laquelle se trouve toujours une Matriarche.

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On ne donne évidemment pas le titre de "Matrones" à toutes les Mères de familles et, au sein des Ruches, se trouvent nombre d'artisanes, d'artistes, médecins, enseignantes, boutiquières, escrimeuses, jardinières qui appartiennent toutes à une Matrone, ou lui doivent de l'argent. Souvent propriétaires de leur petite maison, elles espèrent s'élever dans une hiérarchie qui accorde encore beaucoup d'importance à la méritocratie, et de plus en plus à la fortune, par leur loyauté à une Matriarche et l'excellence de leur travail.
Le seul palier réellement infranchissable reste celui de "màjhiciennes", parce que les Matriarches de l'Empire se réserventnt les pouvoirs occultes, et qu'il faut avoir été élevée par elles pour en apprendre l'art.

La majorité des Fehnri, femmes ou mâles, sont toutefois moins fortuné·es et vivent de métiers précaires, souvent à l'extérieur des Ruches : porteurs, lavandières, balayeurs, femmes de chambre, fileuses, maçons, courtisanes, ouvriers agricoles, muletières, bouviers, prostituées...
Celles-là ne possèdent pas même leur toit et doivent un loyer aux Matronnes, elles sont bien plus exposées au racisme hors du ghetto, bien plus souvent la proie de l'esclavage.

Vus les horizons économiques limités que leur offrent l'Empire, ce système économique a produit une sorte de mafia, c'est à dire une société beaucoup plus fermée et violente qu'elle ne l'était à Fehn, où une grande part de l'activité économique est illégale selon les lois impériales quoiqu'elle ne soit pas forcément criminelle, mais où au moins les Nocturnes protègent effectivement leurs compatriotes des constants abus des "Blêmes" (les continentaux pâles de peau, quoi : Remans, Dalanes, Ondrènes...). Mais les mêmes Nocturnes forment aussi la milice des Matriarches et, encore plus souvent, les collecteurs des Matrones...


Culte, Ancêtres & Insectes

Si l'Empire interdit la "religion fehnri", il serait bien en peine de la décrire : moins qu'une religion organisée, ce n'est qu'un très banal culte des ancêtres auxquelles la plupart des familles rendent honneur et font de petites offrandes. Mais bien sûr ces ancêtres sont essentiellement féminines et généralement des "sorcières", puisque les Fehnri s'en remettent souvent aux célèbres aïeules de leur Lignée, donc des matriarches défuntes.
La dévotion qu'on leur témoigne et l'importance des offrandes qu'on leur fait ont également augmenté parmi les lyatarejhi, pour alléger un quotidien souvent pénible par la mythification d'un passé glorieux, et l'espoir d'un retour à l'abondance grâce à la bénédiction des aïeules.

Mais c'est une tradition animiste, encore répandue dans les campagnes de Fehn quoique considérée comme arriérée par l'élite du matriarcat, qui excite le plus la haine des Remans. Puisque, pour les Fehnri, toute vie est transitoire et, née de la Màn, retourne à la Màn pour se réincarner un jour, un rite persistant veut qu'on confie aux créatures dont la vie est la plus courte des messages pour l'au-delà : les insectes s'y prêtent particulièrement puisque les calligraphes fehnri peignent sur leurs chitines de petits mots à destination des Aïeules, pour se porter chance, demander conseil ou pour rendre grâce.
Ces rituels plutôt anodins ont pris une toute autre dimension dans l'Empire, où non seulement la "màjhi" est plus rares et les traditions du Matriarcat se sont déformées en légendes, mais où la vie est aussi bien plus rude, courte et brutale. Peu à peu, le système de caste a été associé à une sorte de hiérarchie des insectes, et certains ont pris la valeur d'esprits totémiques : non plus seulement les symboles de certaines vertus nécessaires aux Exilées, mais presque des divinités à part entières auxquelles les lyatarejhi sont de plus en plus nombreuses à adresser leurs prières...


▼ EN TRAVAUX ▼
araignées, scarabées, termites


fait de n'être plus dominantes mais menacées c, crispe leur pouvoir et à l'intérieur de leur société.
Non seulement exilées et bafouées mais privées de leur opulence, de leur richesse culturelle et de leur omnipotence, forcées de se cacher pour échapper au bûchers de l'Inquisition, les Matriarches sont devenues venimeuses.



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Lignées nordiques

Malgré l'exil, la distance et le temps passé depuis la séparation de Fehn, la notion de Lignée est si essentielle à l'identité et à la société fehnriques que les lyatarejhi en ont largement conservé les principes une fois installées dans l'Empire. Trois des plus importantes Lignées "remanes", possédant des sujets de Duriane à Aroche, descendent même plus ou moins directement d'anciennes dynasties du Matriarcat...

Lamùshandri

La noble Lignée de Lamùsha est peut-être l'une des plus anciennes des Terres Premières : alchimistes et influentes politiciennes car en fait les horticultrices des Jardins Enfouis, elles ont jadis fondé la ruche des Braseros d'Améthyste avec leur alliées Saoshri, mais elles en ont perdu le contrôle il y a un peu plus de 20 ans quand la redouté Saraatsha a remporté le "Jeu des Princesses" puis, à l'encontre des traditions, décidé d'asseoir son pouvoir en massacrant ses concurrentes vaincues (sans d'ailleurs faire trop de distinction entre les Lamùshandri et celles des filles de Saosha qui soutenaient leur règne depuis des générations).
Les survivantes se seraient alors réfugiées auprès de la Ruche des Bourgeons Parfumés.


Pratsumri

Descendante de la lignée de Pratvindrah (exilée de Fehn après avoir été vaincue par les Lalnyhari), celle de Pratsum rassemble les Fehnri "campagnardes" habitant les hauts-bourgs qui entourent la cité de Duriane. Beaucoup de leurs mâles sont ouvriers ou machinistes à l'Arche des Sources, le comptoir kerdan installé le plus loin de la mer par les Venderine et dont les scieries débitent les gigantesques arbres-ancêtres ramenés des Sylves voisines avant d'expédier ce bois précieux sur le fleuve Arem. Les autres sont plutôt palefreniers, muletiers ou charretiers pour les femmes qui dirigent la véritable affaire familiale : la contrebande.

Officiellement de simples transporteurs au service des grandes Maisons Marchandes (en particulier les Anvarel, dont leurs clients les Durgaut !), les petits chariots colorés des Pratsumri sillonnant les alpages de Mongar et d'Anguedale pour former une filière si efficace que, un peu avant le début de l'Ère Impériale, les Seigneurs du Nord leur avaient carrément interdit de traverser la Passe des Corneilles de crainte qu'ils n'envahissent toutes les Marches du Nord. La branche septentrionale des Pratvindri était pourtant installée de longue date à Darverane et jusqu'à Salviane mais, ainsi détachés de la lignée de Pratsum depuis 40 ans, les contrebandiers "nocturnes" des Marches ont largement pris leur indépendance des Jardins Enfouis.
Certaines d'entre elles se sont néanmoins fait une spécialité de contourner les frontières, comme le roué Rabindranath Pratvindresh (portant mâle, et plus connu sous le surnom de Malvolio) dont les insaisissables Fourmis ont longtemps été les seules à relier, parfois, les Pratvindri à leur lignée d'origine.


Saoshri

Branche exilée de l'ancienne dynastie de Saùna, jadis d'influentes légistes-màjhiciennes du Matriarcat, les descendantes de Saosha sont devenues des savantes (astronomes, naturalistes, mathématiciennes...) : c'est de leurs rangs que sont issues Saraatsha, Sariégushni, Soashna et quelques autres "sorcières" rencontrées par les Talendans...


Varohari

Lignée aujourd'hui "mineure" apparemment née dans l'Empire de Rem, les descendantes de Varoha, surnommée "l'Ombre de Velours" sont principalement des voleuses et des assassines qui ont, jadis, largement contribué à l'établissement des traditions et du fonctionnement des Nocturnes. À la suite d'un conflit de plusieurs décennies contre les Lamùshandri, elles ont été écartées du pouvoir à Duriane comme à Aroche, et semblent s'être essentiellement regroupées dans la cité de Darverane, désormais sous l'égide de la (jeune) Matrone et alchimiste Varindhiprinya.

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Ruches

→ article détaillé et catégorie : "Ruches fehnri"
Si les Fehnri de l'Empire de Rem n'ont pas le droit de posséder des terres arables (et partagent avec les Emishen le douteux privilège de pouvoir encore être réduits en esclavage), ceux qui en ont les moyens peuvent par contre acheter des habitations en ville. Alors, dans nombre de grandes cités, ils ont fondé des ghettos extrêmement fermés où ils vivent entre eux, selon leurs traditions, formant ce qu'ils appellent des Ruches, ou Gyahm dans leur Langue Annelée, et chacune est dirigée par une Matriarche, sélectionnées parmi la caste dominante des Matrones.

Parce que ces Ruches sont largement constituées de bicoques presque empilées les unes sur les autres, constituant des pâtés de maisons labyrinthiques et largement enclos, entourés d'un périmètre de petits commerces qui forment presque une muraille entre la Ruche et l'extérieur, il est (sciemment) très difficile d'en dénombrer la population. Toutefois, il semble que les principales Ruches de l'Empire, non seulement les plus notables mais possiblement les plus peuplées, soient les trois suivantes :

  • la Ruche des Flots Scintillants, sur le grand port marchand de Narcejane, est la plus ancienne du continent, mentionnée dans les chroniques locales dès -110 avant l'È.I.. Parce que les Fehnri y sont notamment au service des très influents Venderine et donc partiellement protégées des agressions, la Ruche portuaire est sans doute la plus ouverte vers l'extérieur et ses mâles sont des milliers à travailler comme portefaix sur les quais. L'installation des Fehnri aux abords des comptoirs kerdans est par la suite
  • les Jardins Enfouis sont enterrés dans les sous-sols de Duriane, capitale de la Principauté Dalane dont la relative tolérance religieuse et le commerce foisonnant ont permis l'installation de milliers de Fehnri depuis près d'un siècle. Si cette Ruche est probablement un bastion de la pègre "nocturne", elle est assez ouverte sur le reste de l'Empire pour être associée à la vénérable dynastie kerdane des Venderine et à la Maison Marchande des Anvarel, dont une nuée de petits colporteurs fehnri (de la Lignée de Pratsum) transportent les marchandises à travers tout le Nord de l'Empire.
  • les Braseros d'Améthyste s'installèrent en marge du port d'Aroche, la plus grande cité des Marches du Nord, durant la construction de l'Arche des Melangoline (commencée en -72). Longtemps sous la coupe des Jardins Enfouis, il semble que les Braseros aient pris leur indépendance avec l'arrivée au pouvoir de la redoutée Matriarche Saraatsha.

À la pleine époque de reconstruction d'Arnelore, la capitale impériale prise au Royaume Solaire en -130 mais restée en ruines quasiment jusqu'au règne de Semeron le Conquérant (débuté en -35), les Fehnri furent longtemps employées comme esclaves puis ouvrières et même artisanes sur les nombreux chantiers. Mais après quelques 50 ans d'une servitude peu à peu transformée en profession, les Fehnri y ont largement été remplacées par les esclaves emishen depuis le développement de cette traite après l' : privées d'emploi et donc de tout levier social, les "Noirauds" ont vite été chassé(e)s de la capitale pour migrer vers l'Estran et, surtout, vers les Marches du Nord...

▼ Détails réservés aux Fehnri eux-mêmes ▼


De par l'organisation des Lignées fehnri en Ruches et le peu d'effort que font leurs habitantes pour déclarer les naissances autant que les décès, les chiffres de la population "libre" ont été gravement sous estimés et avoisinent plutôt les 250.000 individues, notamment concentrées autour de Duriane et de la Marche des Sylves (premier territoire récemment conquis (mais toujours instable) à l'Ouest de l'Échine du Monde) mais aussi dans le grand port impérial de Narcejane et celui des Marches du Nord : Aroche.

Cependant, les Fehnri sachant lire, compter et cultivant le goût de l'information hérité de leur nation d'origine, beaucoup d'entre elles ont une assez bonne idée de leur démographie dans l'Empire, comme les Lalnyhari s'en sont aperçues en prenant contact avec les Lignées nordiques lors du mariage d'Adira Pratesh.

De fait, la principauté dalane abrite aujourd'hui plus de 40.000 Fehnri : au moins 20.000 rien que dans les bas-fonds de Duriane, au sein de la Ruche des Jardins Enfouis (plus de 3 fois les estimations des autorités princières), et encore autant dans les mines et scieries des Hauts-Bourgs environnant. Dans les Sylves, elles sont près de 30.000, soit presque de 10% de la population "impériale" de la zone conquise.

Dans l'Estran, leur enclave historique de Narcejane compte encore près de 11.000 personnes, quoiqu'elles rayonnent peu à peu vers les exploitations des marécages où plus de 20.000 d'entre elles ont trouvé une sorte de havre : elles y fondent des villages lacustres et vivent apparemment en bonne intelligence avec les "bourbeux" des basses-terres estrani.

Au récent Marquisat de Horne, près de 12.000 d'entre elles vivent et travaillent encore autour de Khorodavahr, une des rares villes portuaires encore en activité, quand plus de 8.000 esclaves (tous mâles) sont employés à déblayer les ruines côtières du Sanctuaire.

Avant l'an 16 de l'È.I., elles étaient presque 30.000 autour de la capitale impériale d'Arnelore, serrées dans les taudis de la rive Nord de la cité, louant leur mâles à la lente reconstruction de la capitale ou comme journaliers dans les vignes et les champs qui couvrent des dizaines de kilomètres sur chaque rive du fleuve Arem.
Mais depuis que le recours aux esclaves Emishen les a chassées de la capitale, moins de 5.000 travaillent encore à l'extérieur. Certaines se sont installées dans les marécages de l'Estran, ont rejoint la grande ruche des Jardins Enfouis ou ont cherché fortune dans les Sylves, mais beaucoup ont répondu à l'invitation de Saraatsha, Matriarche des Braseros d'Améthyste qui avait besoin de troupes pour lutter contre les Jardins Enfouis...

C'est ainsi que, dans les Marches du Nord, la ruche d'Aroche concentre aujourd'hui près de 8.000 personnes, dont la prévôté ne connaît que le tiers, au point de porter en fait la population de la cité à plus de 55.000 habitant(e)s.

. Une fois soustraits les 2.000 esclaves de Bragone, moins de 3.000 fehnris vivent dans le reste des marches, principalement dispersés entre Darverane, Salviane et Valmire, ou dispersés dans la campagne à la faveur des lopins distribués par l'Armée Impériale. Car si le Nord est le seul endroit où les Fehnri puissent porter les armes, ils représentent en fait plus de 1.000 soldats dispersées dans divers régiments.
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Archétypes

Archer, baladin, assassin, médecin, marin, mineur, devineresse, escroc ou voleuse lié(e)s aux Nocturnes de Duriane, prostitué(e), mercenaire, contrebandier, colporteur, marchand d'esclaves ou dresseur de géants...

Noms fehnri : le nom de famille exprime une appartenance à une Matriarche et les prénoms sont généralement à consonance hindou ou indonésienne : Abhijeet, Asandratra, Anjali, Baidehi, Kishan, Chandni, Ramesh, Haripriya, Shubham, Jehannaz, Vikram, Meera, Himesh, Padma, Laghima, Barijaon, Isha, Anjavid, Baijayanthi...



  1. Quoiqu'il y eut également des départs organisés sur des jonques, comme lors de la migration des Pravindhari.
  2. Tout en imposant l'autorité des Matriarches par la violence, quand-même...
  3. Si la xénophobie est l'idéologie préférée des cons, c'est bien parce qu'elle n'a pas besoin de faire sens.

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