Mont-Griffon

De Marches du Nord
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À l'extrême est de la Marche des Lisières, l'austère forteresse de Mont-Griffon contrôle la frontière la mieux gardée de tout le pays : car au-delà du fleuve Ombreux (Geh'wayl Korarlan en Langue des Vents) s'élèvent les Montagnes des Épées, territoire de la puissante tribu guerrière des Arkonnelkan.

Aujourd'hui commandée par Salvor du Tertre, la citadelle fut fondée par Berinor de Salviane en l'an 16, après une sanglante campagne qui repoussa les Otlalnan hors des vallées et permit aux Impériaux de s'approprier le mont, dressé face aux Montagnes des Épées sur la rive gauche du fleuve.
Assiégée, investie puis incendiée par l'ennemi en l'an 21, la place forte est reconquise 2 ans plus tard après des huitaines d'un siège particulièrement sanglant : elle sera par la suite fortifiée avec d'énormes moyens, largement fournis par Berinor...

Suite à la "mésentente" du Duc-Gouverneur et du baron-prévôt des Lisières, le général Salvor du Tertre a été fait "bailli de Mont-Griffon" en 32, lui donnant toute autorité pour administrer une région assez large autour de la forteresse (il est donc général-bailli, oui : le duc-gouverneur adore les double-titres).
Son principal projet actuel est d'ailleurs la construction d'une muraille continue de plusieurs centaines de km de long, sur toute la rive ouest du fleuve Ombreux. À l'état-major, on ricane de ce que sa dernière demande de fonds expliquait qu'au rythme actuel, il faudrait 64 ans pour finir les travaux...


Les Martyrs de Mont-Griffon

Au terrible siège de Mont-Griffon de l'an 23 se trouvait notamment le révérend-inquisiteur Boniface d'Issarine à la tête d'une petite troupe de pénitents venus expiés dans le combat diverses fautes criminelles (plutôt que d'être pendus, bannis ou de subir l'opprobre).
On y trouvait divers "vilains", des soldats touchés par la Foi et même quelques chevaliers, comme : des guerriers, chevaliers comme le sinistre Werek de Harden, qui après quelques années de combat et de flagellation avait déjà perdu un œil en expiant le meurtre de sa première épouse ou le chevalier orsani Melegard du Havre-Fer, qui tua son cousin (et amant) lors d'une chasse au sanglier.
Quoique leur nombre n'ait cessé de varier au rythme des pertes violentes et des vocations que Boniface savait suscité chez les assiégés désespérés, les chroniques semblent indiquer qu'ils ne furent jamais plus d'une 50aine et, après le siège, une bonne douzaine d'entre eux repartirent vers l'Empire à la suite de Werek de Harden, à qui le décès de son frère aîné laissait soudain la responsabilité du fief familial (en le privant d'expier dans la mort).

Ayant miraculeusement survécu au siège, Boniface et une poignée de ses Martyrs tentèrent plusieurs fois de franchir le fleuve Ombreux pour y traquer le sorcier Lorkan Elakhendil, dont l'intervention pendant le siège avait failli leur coûter la vie à tous. Mais leurs premières incursions furent sanctionnées par de lourdes pertes. Quelques escarmouches avec les Arkonnelkan clairsemèrent violemment les rangs des zélotes, et il fallu que le Révérend promette l'absolution des pires crimes à quiconque blesserait le sorcier pour reconstituer sa troupe.
Mais Melegard était justement un traqueur aguerri : il rassembla quelques coureurs des bois démobilisés, embaucha des éclaireurs compétents, acheta une poignée d'esclaves otlalnan pour leur servir de rameurs comme de porteurs et, après une préparation de quelques huitaines, les Martyrs passèrent le fleuve en pirogues.
Des quelques 60 hommes armés et bien équipés qui se lancèrent aux trousses du sorcier à la fin des Vendanges de l'an 25, seulement neuf hommes s'échouèrent sur la rive impériale du fleuve deux huitaines plus tard, dont Boniface, Melegard du Havre-Fer et quelques pauvres hères mutilés et, bien souvent, profondément brûlés.


ENJEU STRATÉGIQUE

Mont-Griffon, conquis de haute-lutte, fortifié à grands frais et institué en "bailliage impérial", est à bien des égards la clé de voûte du front est et l'un des points stratégiques les plus essentiels des Marches du Nord. C'est ainsi que son général-bailli commande aujourd'hui au second plus gros contingent permanent de l'Armée du Nord : la forteresse elle-même est défendue par plus d'un millier d'hommes, et encore autant de patrouilleurs arpentent la berge occidentale du fleuve Ombreux pour relier la dizaine de fortins qui l'entourent. Ces "petites" garnisons et villages fortifiés totalisant eux-mêmes quelques 2000 hommes de plus, c'est donc environs 4.000 hommes que l'Empire aligne face aux fréquentes attaques des Rebelles.

Car c'est donc, surtout, la seule forteresse des Marches qui soit encore régulièrement assaillie, les Arkonnelkan -et depuis quelques temps les Kormes- harcelant les troupes impériales et tentant régulièrement de percer le blocus. Le taux de pertes militaires y étant sensiblement plus élevé qu'ailleurs, l'endroit sert également de garnison "disciplinaire" on l'on envoie les soldats rétifs et les officiers emmerdants pour leur faire les pieds.

Tant que Mont-Griffon tient, la Marche des Lisières peut prospérer. Si cette barrière orientale cédait, les rebelles se répandraient dans les plaines et menaceraient tout ce que le baron Berinor a construit depuis des décennies...