Riger

De Marches du Nord
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Longtemps un état indépendant dont l'emprise participa à façonner la côte orientale du Continent, Riger s'est finalement rallié aux Aramides depuis quelques générations pour devenir un duché impérial. Rigorne, son ancienne capitale, a néanmoins conservé une certaine influence culturelle, politique et un poids économique manifeste puisque son port reste la plaque tournante du commerce maritime entre Lycène, Lorune, Orsane, Devorne, Felriane et Narcejane.
C'est par ailleurs le siège de la maison Loryame, dont les négociants opèrent aujourd'hui jusque dans les Marches du Nord...

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L'époque des Royaumes Côtiers

L'Âge Sombre ne l'a pas été très longtemps pour les Royaumes Côtiers : alors que s'éteignait le Royaume Solaire, la cité-état de Rigorne a émergé au cours du troisième siècle avant l'Ère Impériale comme une puissance majeure sur la Mer du Levant, dont la zone d'influence s'est bientôt étendue à Senacore, l'Estran, Dejanire, Felriane et Lycène.
Cette influence n'était pas exempte de conflits, et les Rigériens envahirent plusieurs fois la côte lycienne de la baie d'Harel sans cesser de guerroyer contre leurs voisins estranis, mais c'est finalement la nécessité de se défendre des pillards ondrènes et le développement de la marine marchande felrianaise (grâce à l'influence kerdane) qui conduisirent les quatre petits états à une forme d'alliance à la fois diplomatique, culturelle et économique, illustrée par l'adoption d'une monnaie commune, la coupille de sel. Une monnaie justement instaurée par les Rigériens et qui leur profita d'autant plus que si le sel est indispensable à l'alimentation humaine, l'Estran et Rigorne sont les principaux exportateurs de sel de mer sur le Continent : ayant cours de l'Estran à Orsane, la Coupille resta en usage jusqu'à l'avènement de l'Empire de Rem.
On notera que c'est à Rigorne que naquit la première "monarchie parlementaire" du Continent.

Plus de détails pour les PJ ayant le talent "Histoire".


Il y a environs trois siècles, Rigorne n'était encore que la plus grosse d'une bonne douzaine de cités-états qui se partageaient la région de "la Rige", qui désignait au départ la plaine côtière au sud-est des Monts de la Lune, de la Baie d'Harel (à l'est de Mélanque), jusqu'à l'embouchure de l'Arem.
Peu à peu, chacune de ces villes commerçantes et concurrentes prirent parti (pas toujours volontairement) pour l'une des quatre cités s'étant établies comme les plus influentes de la région, soit (du nord au sud) Bressame, Senacore, Rigorne et Esturile (ancienne "capitale" de l'Estran), formant autant de "protectorats". Mais la pression conjointe de la concurrence maritime des Malnides, le harcélement des pirates ondrènes ou des pillards mongrels, l'avancée territoriale des conquérants aramides et les suggestions diplomatiques des Venderine incitèrent finalement les quatre cités à instaurer ensemble une taxation protectionniste et une armée de défense commune. Cette armée n'eut guère de succès militaires mais la cohésion politique qu'elle nécessitait, ajoutée à leur monnaie commune, l'influence kerdane et la montée en puissance de Felriane finirent par lier ces cités en une ligue "rigienne" en -172 [1] de plus en plus difficile à distinguer d'une véritable nation.

Sauf que toutes les nations du Continent était alors des royaumes et que la ligue constituée sur un modèle très kerdan n'avait pas de roi : si son parlement était désormais fermement installé à Rigorne, au point qu'on commence à parler de ligue rigérienne, la direction de son armée comme son économie souffrait des rivalités internes.
Aussi, quand le Haut-Royaume déclencha de premiers conflits frontaliers, le parlement rigérien décida de se choisir "un potentat" qui, pour la durée du conflit, aurait les pleins pouvoirs pour conduire le pays et diriger la guerre. Ça ne lui évita pas la défaite, et la ligue y perdit toute la région de l'Estran... mais la monarchie rigérienne, elle, perdura.


Pourtant, la cité de Rigorne n'aurait sans doute pas connu une telle ascension au siècle suivant si leurs alliés kerdans, en particulier la puissante dynastie des Venderine, n'avaient incité les Princes-Marchands rigériens à conclure une paix durable avec leurs voisins du Haut-Royaume après l'annexion de l'Estran [2] pour mieux se concentrer sur la concurrence maritime de Felriane [3]. Si l'influence culturelle de Rigorne doit beaucoup à sa capacité à capter et redistribuer les créations de ses alliés, comme le papyrus estrani qui participa largement à diffuser la calligraphie rigérienne dans le monde savant, celle des Kerdans est particulièrement sensible dans le style architectural "rigérien", qu'on retrouve aujourd'hui à Lycène, Farlane et depuis peu à Orsigile et même Salviane [4] : il combine le goût des arches ombragées et des colonnades typiques des Archipels avec le bois sculpté si populaire sur ces côtes forestières et des toitures très hautes, adaptées aux régions humides, tuilées de bardeaux et fréquemment bariolées.

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Néanmoins, l'influence rigérienne sur la côte déclina au premier siècle avant l'Empire : d'abord à cause de l’expansion du Haut-Royaume, dont la conquête de l'Estran entraîna un développement considérable du port concurrent de Narcejane au Sud, ensuite parce que l'unification progressive des Ondrènes sous la bannière lorunoise ne fit que multiplier les raids et la piraterie venus du Nord. Et lorsque les Venderine s'allièrent finalement aux Aramides, déplaçant peu à peu leur commerce des côtes vers les grandes plaines de l'Arem, ils achevèrent de saper la domination économique de Rigorne, qui avait déjà largement perdu le contrôle militaire de la région. Après avoir financé la Guerre des Lunes qui unit Mongar au Haut-Royaume en dévastant Lycène, des tractations diplomatiques s'engagèrent avec les Aramides, et se conclurent en -42 par l'allégeance de Rigorne au Haut-Royaume.
Son rayonnement culturel perdurerait néanmoins, de même que son importance dans le commerce impérial, notamment par son blé, ses vins, son bois et tout particulièrement la traite du sel, qui profite depuis longtemps à la maison Loryame, à ce jour l'un des plus puissantes organisations marchandes du Continent...


Rigorne

cité ducale, grand port maritime, arche Venderine


Senacore

Seconde ville du duché par sa population et son économie, Senacore fut probablement bâtie sur les vestiges du port premier que le Livre des Âges appelle Ateparhonrad, le "quai du Levant". Une des premières cités maritimes à émerger de l'Âge Sombre, son influence marchande et politique s'étendit bientôt jusqu'à l'actuel duché de Lycène, avant que la pression conjuguée de ses concurrents malnides et des pirates ondrènes n'incite les doges de Senacore à rejoindre la ligue rigienne (qui deviendrait bientôt la ligie riGÈRienne et l'épine dorsale des Royaumes Côtiers).
Longtemps réputée pour sa tradition musicale et la qualité de ses luthiers –la lyre étant toujours l'emblème de la ville, l'ex-cité-état est surtout connue actuellement comme le principal marché aux épices de l'Empire et le siège de la puissante Maison Loryame, considérablement enrichie dans le commerce maritime et plus particulièrement la traite du sel, au point qu'elle dominerait même le parlement de Rigorne. Les Melangoline y maintiennent d'ailleurs un "comptoir" prospère, quoique certains "travers historiques" leur interdisent d'y ouvrir une véritable arche.


Bressane

Région pastorale et forestière dont la cité comtale, sur le fleuve Géronne, est réputée pour son fromage (le bleu de Bressane...). Grâce à d'importants investissements de la Maison Loryame, des barons entreprenant s'y sont récemment lancés dans la construction d'engins de siège destinés à l'exportation...



  1. Assez proche de la Ligue Hanséatique de notre monde...
  2. Dont l'actuelle capitale, Narcejane, héberge la plus ancienne Arche kerdane du Continent depuis -184.
  3. La marine felrianaise doit elle-même beaucoup à l'alliance des Malnides avec une autre dynastie kerdane aujourd'hui déchue, les Celsine. Ce qui incite quelques chroniqueurs à penser que les Venderine auraient pu manipuler les Rigériens pour anéantir leur propre concurrence...
  4. Car la prévoté des Lisières, quoique située dans les Marches du Nord, affiche depuis longtemps une identité très lycienne qui n'a fait que s'accroître avec la stature du comte Berinor...