Catégorie:Otlalnan

De Marches du Nord
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La tribu des Otlalnan ("les Oies") fut longtemps la plus nombreuse du Peuple du Vent, vivant confortablement dans l'immense vallée du fleuve Dramguil (aujourd'hui la Marche des Lisières) où ils élevaient des chevaux et des moutons, pêchaient, chassaient et cultivaient même des champs.
Mais parce qu'ils furent les premiers Emishen à être effectivement envahis puis conquis, d'abord par les Ondrènes puis par l'Empire de Rem, les Otlalnan semblent aujourd'hui avoir disparu : après avoir abandonné leurs chevaux et leurs territoires à l'envahisseur dirsen (honte à eux), ils furent massivement asservis, spoliés, souvent déportés et certains clans presque intégralement massacrés dans l'un des chapitres les plus sombres de la Conquête du Nord...


Jadis

Il y a encore quatre ou cinq générations, les Otlalnan étaient de loin la tribu la plus nombreuse et la plus prospère du Pays des Vents : plus de 150.000 individus vivaient en harmonie dans le plus vaste territoire au sud de la Région des Lacs.
Les plaines, les collines et les forêts étaient alors parsemées d'une myriade de petites communautés plus ou moins sédentarisées, reliées entre elles par les groupes les plus nomades (dont les cavaliers Barantanen, les marins Eritorden et les Lewyllen de Aile du Shorael) vivant de chasse, de cueillette, de pêche, d'élevage et même d'agriculture, le clan des Eibradon ayant été le premier à cultiver des champs d'orge, de lin et de veidhin.
À cette époque, la "région" des Lisières était pour les Emishen un véritable pays de cocagne, où le gibier, les Oiseaux-Totems et les plantes médicinales abondaient, des troupeaux de chevaux, de moutons et même des bisons galopaient librement dans les immenses prairies et les forêts ombreuses.

Déjà à l'époque, les tribus montagnardes (So'Sherkan et Arkonnelkan) enviaient les Emishen des plaines (Otlalnan, Oloden, Liam'Lon) mais, si les rivalités et les conflits étaient fréquents, le négoce et la diplomatie des Lewyllen comme l'influence pacifique des Otlalnan apaisaient la plupart des guerres.

La grande tribu des Oies comptait alors 4 clans...


Barantanen

Les "Bernaches”, qu'on appelait aussi le "clan du printemps", avait une grande importance symbolique chez les Emishen : en plus d'être les principaux éleveurs de chevaux d'Emib, les Barantanen étaient les gardiens du grand cercle de Sheb'Ben Rhiban, les dépositaires de l'histoire d'Emib[1] et les préposés aux célébrations inter-tribales.
En particulier, à l'équinoxe de printemps, le retour saisonnier de leurs Oiseaux-Totems donnaient aux cavaliers nomades barantanen le signal du retour vers la "Montagne du Foyer" et son grand cercle mégalithique, où les Barantanen accueillaient bientôt le grand rassemblement annuel des tribus pour plusieurs huitaines de fêtes, d'enseignements, de commémorations... et de négociations politiques.

Les bardes-cavaliers du clan des Bernaches cultivaient ainsi l'identité emishen, créant un "ciment social" essentiel à la cohésion de leur peuple. Qu'ils aient été parmi les premiers vaincus par l'envahisseur est alors, au choix, un affreux drame ou un coup de génie des stratèges ondrènes.


Eibradon

Le clan des Eiders étaient les voisins des Barantanen, plus ou moins sédentarisés entre les Lacs Marbrés, le Lac des Traits et l'actuelle abbaye d'Hellerune. Probablement le premier clan emishen à cultiver la terre et à exploiter les forêts, ils étaient aussi des artisans (forgerons, tisserands, menuisiers...), d'importants éleveurs (moutons, chevaux, géants...) et mêmes des bâtisseurs :
les basses plaines du Dramguil sont ainsi parsemées des vestiges de leurs villages très ronds, souvent fortifiés (quoique sommairement), de pressoirs communautaires (peut-être de moulins à vents rudimentaires : les historiens se disputent encore) et même des ponts de bois lasurés qu'ils construisaient sur les cours d'eau.


Eritorden

Les "Pélicans” était le clan le plus "marin" de la tribu : occupant la Conque et la côte sud du Golfe Cinglant depuis des temps immémoriaux, ils construisaient des navires pour remonter le fleuve vers les territoires des Barantanen et des So'Sherkan, mais ils étaient amis des Kerdans et commerçaient également par la mer avec les Oloden, les Elloran, les Liam'Lon, les Larindeln et peut-être même les Del'Ranan.
Les anciens récits font en tous cas état de leur rivalité continuelle avec les Arkonnelkan et mêmes les pirates grésans, et l'on sait que le Cercle se trouvait à l'emplacement actuel de la citadelle d'Aroche.


Otindhil

Il semble que les “Cygnes” aient formé un clan assez mineur, cousins des Eritorden mais vivants sur les rives du fleuve Ombreux, dans un secteur que la tradition décrit comme "la Vallée des Roseaux" (il paraît que c'est là qu'aurait été installé un très ancien comptoir kerdan, "Écume 3", peut-être bien fondé par les aventureux Sotorine).
Les Otindhil auraient largement participé aux fréquents conflits entre les Arkonnelkan et les Otlalnan, prenant alternativement le parti de leurs puissants voisins montagnards ou de leurs cousins marins.


Arrivée des Dirsen

Lorsque les premiers Ondrènes arrivèrent au Pays des Vents (il y a peut-être deux siècles), ils apportèrent des techniques et des produits inconnus qui les firent accueillir à bras ouverts, en particulier l'acier (constituant toutes sortes d'outils et d'armes d'une qualité très supérieure au bronze emishen), la charrue et la bière, mais aussi de la chaudronnerie en étain ou en fonte, des rouets et des métiers à tisser, de nouveaux instruments de musique, des clous (!), de la verrerie, des étriers...
Les Dirsen commerçant déjà depuis quelques temps avec les Lewyllen et les Halia'Hetan, les généreux (car prospèrent) Otlalnan ne s'inquiétèrent pas de voir les étrangers bâtir des cités de pierre ou défricher de nouveaux champs : les plaines étaient tellement vastes qu'il y avait bien de la place pour tout le monde !


D'ailleurs, tant qu'ils étaient encore peu nombreux, les pionniers ondrènes se montrèrent plutôt respectueux des Emishen. Surtout, ils partageaient leur technologie avec les autochtones, l'offrant d'abord aux Otlalnan (en particulier aux Barantanen que les colons percevaient à tort comme les "chefs" d'Emib, et aux Eibradon dont le mode de vie ressemblait le plus à celui des colons), puis bientôt aux So'Sherkan, quand ils réalisèrent que leurs montagnes regorgeaient de minerais.
Mais, chaque année, les Ondrènes -d'abord Anguedais et Lorunois, bientôt Orsanis- arrivaient de plus en plus nombreux et, à mesure qu'ils avaient plus de bouches à nourrir et plus de force pour s'imposer, les colons se révélèrent de "mauvais voisins" : ils méprisèrent de plus en plus ouvertement les préceptes du Hagad et les territoires claniques, abattirent les forêts, chassèrent "hors-saison" et parfois jusqu'aux Oiseaux-Totems. Et si les Otlalnan crurent que ce comportement inciterait les clans guerriers à leur prêter main-forte pour discipliner les intrus, c'était sans compter l'ancienne convoitise des clans montagnards pour les richesses des plaines...


D'abord, les nouvelles techniques apportées par les colons avaient surtout profité à l'agriculture, à la pêche et au commerce des Otlalnan. Mais, bientôt, elles permirent aux Emishen des montagnes de creuser des mines et de bâtir des forges pour s'armer (principalement les Halia'Hetan et les Edell'Okhil [2].
Les Kerdans -principalement la dynastie des Melangoline, déjà très investie dans le développement du bourg portuaire d'Aroche- vont d'ailleurs y mettre leur grain de sel en tentant à leur tour d'exploiter pour exu-mêmes les richesses grandissantes du Pays des vents. Et comme les Ondrènes n'étaient alors pas plus unis que les Emishen, des alliances instables se formèrent entre divers colons et différents indigènes qui, en changeant assez souvent, aller susciter un climat de guerres larvées pendant près d'un siècle.


Les Guerres Nordiques

Lorsqu'en -45 (avant l'È.I.)le seigneur d'Aroche, Greold le Dévot, déclencha la première Guerre Nordique en abattant le Cercle de Pierres des Eritorden pour construire une citadelle à sa place, les tribus emishen en général et les Otlalnan en particulier étaient déjà largement divisés, au grand désespoir des Barantanen.

Alors, au lieu de s'unir contre ce qu'il fallait désormais appeler l'envahisseur ondrène, les tribus voisines laissèrent les clans fort peu guerriers des Eritorden et des Eibradon combattre seuls, et être ainsi vaincus. Un scénario qui se répéta après l'avènement de l'Empire de Rem de l'autre côté des Monts Voilés, d'abord lors de l'incursion impériale vers le Grand Nord (qui ne sera stoppée que par les Liam'Lon), puis avec l'arrivée massive de colons suite à la Révolte des Ondrènes et à nouveau de l'invasion en règle menée en l'an 15 par le jeune duc d'Orsane.
Et chaque fois que les Barantanen, les Eibradon, les Eritorden (alors déjà très affaiblis) et finalement les Otindhil tenteront de résister à la poussée des Ondrènes, ils y perdront un peu plus de guerriers, de ressources et de territoires...


Aujourd'hui

S'il aura fallu des décennies d'immigration, de luttes intestines, d'intrigues et de guerre ouverte, les offensives successives des Ondrènes puis de l'Empire de Rem ont finalement eu raison des Otlalnan, dans la quasi-indifférence des autres Emishen.
La tribu a effectivement cessé d'exister entant qu'entité politique et ses clans semblent désormais avoir à peu près disparu, que leurs membres aient été massacrés, déportés, asservis ou parce que les survivants ont peu à peu perdu l'habitude de porter leurs insignes claniques...

Ceux qui n'ont pas su s'intégrer à la société impériale comme main d’œuvre bon marché et se convertir au Culte des Pères forment le gros de la population emishen en esclavage (il doit bien y avoir 30.000 Otlalnan dans les duchés nordiques de l'Empire de Rem, travaillant dans les mines, sur les docks du Golfe de Meren ou comme ouvriers agricoles).
Une courte majorité s'est soumise (peut-être 50 ou 60.000 personnes) et vit désormais dispersée dans les villages de la Marche des Lisières, le plus souvent dans des faubourgs insalubres de Salviane, Valmire, Langolne ou l'Escarpe, parfois dans des villages forestiers loin des routes impériales...


► Parce qu'ils représentaient le principal risque de soulèvement, les Barantanen ont été pourchassés jusqu'au dernier, la plupart tués, quelques-uns réduits en esclavage au sud des Monts Voilés.

les Eibradon forment le gros des survivants "intégrés" comme sous-citoyens dans la Marche des Lisières. Si vous rencontrez des manouvriers emishen sales, alcooliques et dépressifs sans insignes de clan, maniant la serpe dans les champs des colons contre une miche de pin et un pichet de bière, ce sont généralement des Eibradon...

Les Eritorden ont disparu des Marches du Nord : vaincus puis dispersés durant la Première Guerre Nordique et quasiment anéantis lors de l'invasion suivante, les rares survivants se seraient exilés dans les Îles Tourmente ou Shilorken.

► Enfin, nombre des Otindhil qui n'ont pas été tués ou asservis lors de l'invasion impériale auraient trouvé refuge dans la Péninsule des Épées, auprès des Arkonnelkan.


  1. Si l'histoire du Peuple du Vent est essentiellement orale, donc souvent floue, des historiens impériaux pensent que les gravures de certains Cercles de Pierres pourraient en fait être de très anciennes "notations" des traditions et des événements passées. Voir "Mythologie & Spiritualité du Peuple du Vent", monographie du frère consignant Abradem le Paremin.
  2. la tribu guerrière des Arkonnelkan, elle, maîtrisait alors les mines et la forge depuis assez longtemps)

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