Catégorie:Melangoline

De Marches du Nord
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Originaires de Saltarella, dans l'archipel de Mantilla (le plus nordique des îles kerdanes), les Melangoline forment depuis près de 50 ans l'une des quatre "dynasties" dominant la nation maritime. D'abord réputés pour l'excellence de leur architecture et de leurs chantiers navals, ils se sont grandement enrichis en exploitant les premiers comptoirs au Pays des Vents, s'appuyant sur leur alliance avec Orsane et le contrôle du port felrianais de Sainte-Maïse pour constituer la plus vaste flotte marchande au Nord de Riger, donc la seconde du Continent (après celle des Venderine). Possédant depuis de nombreux comptoirs et de fructueuses Arches commerciales à Felriane (leur siège presque continental), Enssyane, Orsigile et Aroche, les Melangoline ont ainsi instauré un quasi-monopole sur le commerce en Mer d'Écume, profitant de la chute des savants Celsine pour devenir la "dynastie pourpre" et les premiers bénéficiaires de la récente colonisation des Marches du Nord.

Mais leur hégémonie est aujourd'hui remise en question par le développement maritime de la Maison marchande Barandir, l'autorité grandissante de la jeune duchesse de Felriane (lassée que les Kerdans fassent la pluie et le beau temps dans son domaine), l'émergence des Sotorine –assez téméraires pour installer des comptoirs jusque dans le "Grand Nord" grâce à leur association avec les Talendans. Dernièrement, la menace grandissante de la piraterie –la redoutée Valeria "Negra" étant venue s'ajouter à la nuisance constante des Grésans, a aussi porté un coup dur à leurs lignes maritimes comme à leur prestige.
Loin de se laisser abattre, les Melangoline ont réagi en constituant une nouvelle alliance avec les Torodine, autrefois leurs patrons puis devenus leurs concurrents, les corsaires Maletudine et la figure montante de Larmond d'Aroche pour sécuriser la Mer d'Écume, affermir leur contrôle sur le Golfe de Meren et reprendre l'avantage dans leur perpétuelle compétition avec les puissants Venderine.

Histoire de la dynastie pourpre

Les Melangoline sont la dernière "grande famille" en date à s'être hissée au rang de dynastie et à concourir dans l'éternelle compétition mercantile et politique pour l'exploitation du Continent par les marchands kerdans. À l'époque où les Venderine régnaient sans partage sur Altammire, contrôlaient encore Felriane et s'étaient déjà implantés au royaume des Aramides en construisant le port de Narcejane, les Melangoline n'étaient encore qu'une famille mineure de carriers et d'artisans, qui se spécialisaient peu à peu dans la construction navale et l'architecture grâce au granit et aux forêts de chênes de leur grande île de Saltarella[1].
Selon l’historienne Eva Celine, ce sont justement les progrès nautiques des Saltarellais qui ont amené la marine kerdane à évoluer de la corbita antique vers les caraques modernes, ouvrant l'ère de la navigation hauturière.

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Du Cénacle à Felriane

L'excellence des navires navires de Saltarella les fît remarquer par leurs voisins, les conquérants Torodine qui, au II° siècle avant l'Ère Impériale, régnaient déjà sur l'archipel des Périades et tentaient de soumettre tout le pourtour de la Mer du Cénacle [2]. La "dynastie vermeil" fît donc des Melangoline leurs "clients" –comme elle l'avait déjà fait des pirates Negrine– et employa leurs bâtiments dans la guerre navale qui les opposaient alors aux Venderine et Lusiarine, et qu'on appellerait ensuite "guerre du Cénacle" (entre -126 et -117). Mais les Torodine furent finalement vaincus par l'union des "grandes familles" derrière les dynasties d'or et de sinople, union qui aboutit peu après à la fondation du Concile (en -116), mettant cependant fin à la domination des Venderine pour transformer les Archipels en une fédération parlementaire.

Ce Concile ayant bientôt voté l'interdiction des guerres entre Kerdans sous peine de lourdes sanctions économiques, les Torodine décidèrent de plutôt supplanter les Venderine à Felriane, avec l'aide des érudits Celsine, des Maletudine (d'abord corsaires des Venderine, mais ayant rejoint Felriane une fois privés de guerre dans leurs archipels) et, donc, des Melangoline. Après trois décennies de manigances pour d'abord séparer la dynastie felrianaise des Malnides de ses partenaires Venderine, puis évincer tout à fait ces derniers de l'archipel felmar, c'est à leurs architectes préférés qu'ils firent construire leur première Arche felrianaise en -84, au bord du port alors secondaire de Sainte-Maïse.
La famille saltarellaise grandit alors en même temps que la ville portuaire, à mesure que se développaient le commerce maritime avec les Royaumes Côtiers (aujourd'hui les duchés impériaux de l'Estran, Riger et Lycène) mais aussi la piraterie ondrène –qui offrit aux architectes l'occasion de fortifier les côtes de Felriane (y compris le siège de la petite seigneurie non-moins flibustière de Bastelle), puis de Riger.

À la suite des explorations nordiques des Celsine[3], les Torodine avaient mis le pied au Pays des Vents, mais trouvaient d'une part la Mer d'Écume trop dangereuse et, d'autre part, les Emishen trop incultes pour qu'il vaille la peine d'installer chez eux des escales permanentes : ils se contentaient donc de voyages sporadiques vers les colonies ondrènes d'Aroche et de Darverane[4].
C'est donc très volontiers que la dynastie vermeil –alors concentrée sur les négoces de l'Estran (où elle tentait de concurrencer les Venderine), de Riger et d'Orsane– revendit ses concessions venteuses à ses clients Melangoline : les architectes se précipitèrent alors pour établir des comptoirs sur la côte des Épées, d'abord dans la baie des Guivres ("Écume 2") puis à l'embouchure du fleuve Ombreux ("Écume 3") et finalement à Aroche même ("Écume 4"), où ils entreprirent à leurs propres frais la construction d'un port d'eaux profondes, capable d'accueillir de grandes nefs à partir de -72.

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Durant la Guerre des Lunes

Échangeant au Nord des outils de Lorune, des textiles felmar et des huiles kerdanes contre les peaux et fourrures des Emishen ou le bois et les métaux des colons ondrènes, les Melangoline revendaient le tout dans les ports du Golfe de Meren et des Royaumes Côtiers pour ré-investirent massivement les bénéfices dans leurs chantiers navals, produisant chaque année de nouveaux navires en partance pour le Nord. Alors même que les Torodine s'enlisaient dans une guerre commerciale pour tenter –en vain– de déloger les Venderine de Narcejane, les architectes constituaient une vaste flotte marchande, qui s'imposa peu à peu comme le principal transporteur entre les colonies du Pays des Vents et leurs suzerains ondrènes.
Si toute l'opération impliquait de gros investissements et un endettement grandissant auprès des Torodine, la matriarche Giosafa Melangoline restait persuadée que l'avenir de sa famille se trouvait au Nord [5] et, si ses enfants peinaient à réaliser son projet, la Guerre des Lunes allait finalement leur donner raison.


Les Torodine applaudirent d'abord quand les esneques de Rhoalberd des Ondrènes mirent à sac Narcejane à l'automne -70 (et plus particulièrement le comptoir des Venderine) puis, l'année suivante, lorsque le Haut-Royaume assembla une vaste coalition contre les pirates ondrènes, la dynastie vermeil persuada d'autant plus facilement les Malnides de rester neutres que Felriane étaient à peu près épargnée par les Ondrènes, au moins depuis quelques décennies qu'ils y écoulaient leur butin.
En réalité, les Torodine comptaient bien, depuis Sainte-Maïse, livrer des vivres et des armes à leurs nouveaux amis orsanis et même lorunois (alors que ces derniers attaquaient encore récemment les navires kerdans) mais, les ayant vus venir, les Venderine parvinrent eux à faire interdire par le Concile toute implication de la dynastie vermeil dans le conflit. Cette dernière n'allait pas pour autant abandonner une vendetta qui durait alors depuis trois générations : elle continua un temps les livraisons et, quand les sanctions financières dans les Archipels se firent trop lourdes, elle proposa carrément à ses clients Melangoline et Sotorine (alors une petite famille installée à Bastelle depuis à peine une génération) de prendre gratuitement leur indépendance pour peu qu'ils continuent de ravitailler le Royaume des Ondrènes, en particulier depuis ses colonies venteuses.
Pendant les années qui suivirent, chaque fois que les Venderine usèrent de leur influence au Concile pour pénaliser le soutien des Torodine aux Ondrènes, ces derniers cherchèrent de nouveaux moyens pour continuer, allant jusqu'à vendre leur comptoir d'Orsigile aux Melangoline quand les autorités kerdanes menacèrent de le fermer tout à fait s'ils continuaient de « commercer avec les pirates ».


Pour sa part, Giosafa ne cessa jamais d'approvisionner Orsane, même après que Felriane ait dû fermer ses ports aux Ondrènes sous peine de représailles militaires, qu'une flotte "internationale" –constituée de Maletudine[6], de Rigériens et d'Aramides– soit (laborieusement) parvenue à bloquer le détroit de Mæln en -62 (de fait, puisqu'eux-même livraient bien plus au Nord, à Orsigile) ni même lorsque le Concile imposa un embargo complet à son île natale de Saltarella : désormais fermement implantée dans le golfe de Meren et bien trop engagée au Pays des Vents pour en abandonner le commerce, la famille rebelle encaissa les sanctions sans y perdre trop d'argent.
Malgré tout, les tenaces Ondrènes furent simplement vaincus par la terre, en -58, sous les coups conjoints des Aramides, des Dalanes et des Mongrels. Et alors que les Sotorine y gagnèrent leur premier comptoir à Tharguel, les Melangoline s'acquirent pour longtemps la loyauté des seigneurs d'Orsigile.

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Conquête du Nord

→ pagé détaillée "Conquête du Nord"
Tous leurs investissements sur la côte d'Écume ne commencèrent pourtant à payer des dividendes qu'à la génération suivante : avec la Première Guerre Nordique, les seigneurs d'Aroche et les autres colonies des Lisières eurent grand besoin d'être –à leur tour– ravitaillé·es depuis Lorune et Orsane, toujours par les incontournables Saltarellais. Bien sûr, leurs alliés exigèrent qu'ils abandonnent leurs comptoirs chez les Arkonnelkan, désormais ennemis des colons ondrènes, mais ceux-ci n'avaient jamais été très rentables et, cette fois, le Haut-Royaume n'essayait plus de les empêcher de livrer ni le Concile kerdan de couler les revenus de ces transports : les profits commencèrent enfin à s'accumuler.

Bientôt, les Melangoline purent agrandir (une première fois) la rade de Sainte-Maïse et investir dans l'autre grand port du Golfe de Meren : Enssyane, où les Celsine avaient fondé leur plus belle Arche mais que la guerre des lunes avait depuis ravagée. Récemment reconstruit grâce aux compensations offertes par le Haut-Royaume après la guerre (mais bien évidemment prélevées sur les nouveaux "duchés" de Lorune et Orsane), le nouveau port d'Enssyane voyait refleurir le commerce, grâce au regain d'activité dans tout Lycène autant qu'au sel et au grain de la Maison Loryame, alors en pleine ascension.
Comme la dynastie Celsine, elle, déclinait de plus en plus, les architectes de Sartarella n'eurent pas trop de mal à racheter les ruines de son Arche lycienne pour la reconstruire de manière certes plus modeste[7], mais autrement plus rentable. Et lorsque la banqueroute obligea carrément les malheureux Celsine à céder leurs sièges parlementaires, les Melangoline purent en acquérir plusieurs, revenant peu à peu en grâce grâce à leur réussite financière –comme c'est souvent le cas dans les Archipels...

Quoique les autres Écumeurs, jaloux, commencèrent à moquer leur habitude de racheter les comptoirs fondés par d'autres en les appelant "les coucous du Levant", les Melangoline s'enrichirent encore durant les générations suivantes, étendant leur influence dans sur tout l'archipel kerdan de Mantilla, leur flotte surclassa bientôt toutes celles de la Mer d'Écume et ils formèrent finalement une nouvelle dynastie, officialisée par le changement de leurs couleurs en -14, lorsqu'ils obtinrent un sixième représentant au Concile.
Peu après, lorsque les Negrine voulurent se libérer du patronage des Torodine, c'est à la nouvelle dynastie pourpre qu'ils proposèrent de racheter leurs servitude : l'affaire fût conclue mais, désormais, la dynastie vermeil considèrerait –à raison– les Saltarellais comme ses principaux concurrents dans le Golfe de Meren.

Quand la Révolte des Ondrènes éclata en l'an 12 (È.I.), Felriane était devenue un duché impérial et les Melangoline furent interdits de soutenir les insurgés, sous peine d'être tout simplement bannis de l'Empire. Mais rien ne les empêchait vraiment de continuer le commerce avec les Marches du Nord, et les Ondrènes d'en tirer un profit indirect. Avec l'aide des seigneurs d'Aroche, les Saltarellais purent transformé leur comptoir en une Arche conséquente puis, une fois la révolte matée et Lamdo d'Orsane promu Duc-Gouverneur du Nord, les excellentes relations de sa lignée avec la jeune dynastie kerdane repartirent de plus belle : grâce à leurs alliances et leur maitrise de la traîtresse Mer d'Écume, les Melangoline devinrent bientôt les principaux bénéficiaires de la conquête du Nord (sinon les seuls), position qu'ils conservèrent pendant plus de 20 ans, soit jusqu'à ce que les Barandir (première Maison Marchande ondrène et maritime) se permettent de défier leur contrôle sur le port d'Orsigile et que, encore plus récemment, l'irruption les Talendans et leurs alliés Sotorine fassent irruption sur l'Échiquier du Nord...

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Concurrence

L'expansion des Saltarellais commençant à menacer les intérêts maritimes des Torodine, alors encore la seconde flotte de la région, les deux dynasties entrèrent dans une compétition qui se fît féroce au début des années 20 (È.I.), et les deux camps se souviennent plus particulièrement de l'affaire de la Granada... À l'époque où les Torodine de Darverane et les Melangoline d'Aroche se disputaient âprement les traites de la fourrure et du métal, en pleine expansion suite à l'invasion ondrène, la hausse des tarifs portuaires que la dynastie pourpre imposaient à ses anciens patrons déclencha une querelle qui tourna à la violence en l'an 23, lors du départ –anormalement désordonné– du convoi hivernal pour Felriane : en quittant le port, un brigantino Maletudine grilla la priorité à la Granada de Flavio Torodine, les deux navires s'accrochèrent et, en représailles, la grande caraque écrasa le petit deux-mâts contre la digue. Des Melangoline furieux grimpèrent alors le bordé de leur assaillant et une escarmouche éclata pendant que le brigantin sombrait en bloquant la sortie de la rade. En plus de retarder le convoi jusqu'à ce que les glaces manquent de piéger tous les navigateurs, l'incident fît trois morts (dont un noyé) et des dizaines de blessés, motivant un procès jugé par le Duc-Gouverneur en personne, qui donna finalement raison à la dynastie pourpre.

Les frais portuaires exigés par les Melangoline ayant déjà sévèrement entamé les bénéfices de leurs comptoirs venteux, ce camouflet judiciaire décida les Torodine à se retirer d'Aroche puis de Darverane (ils conservèrent pourtant leur position à Archerune, encore assez lucrative et très stratégique), mais il se lancèrent bientôt dans une contre-offensive financière sur les côtes ondrènes : partout où les Melangoline commerçaient, la dynastie vermeil proposa des services et des denrées à prix cassés, comptant sur sa trésorerie autrement plus profonde pour pousser ses compétiteurs à la banqueroute. Cette stratégie d'épuisement dura plus de quatre ans, saignant non seulement les Melangoline mais encore leurs récents clients Negrine et même les Sotorine. Depuis le Sud de l'Empire, les Venderine comprirent rapidement que les pertes financières consenties par les Torodine créaient une occasion de les éjecter de Narcejane, et entreprirent de leur appliquer le matraquage qu'ils imposaient à leur propre compétition nordique : forcé de choisir entre ses nouveaux concurrents et ses vieux ennemis, l'Archonte de Farlane, Gino Torodine, lâcha finalement sa prise sur les Écumeurs.
Mais l'affrontement des deux dynasties avait entre-temps permis à de nouveaux rivaux d'émerger dans le Golfe de Meren...


Barandir

Les premiers à profiter de l'affaiblissement des Melangoline furent les marchands Barandir, nés à Orsane de l'union d'une lignée de forgerons avec d'anciens clans pirates –que la présence grandissante des corsaires Maletudine avait "vivement incités" à se reconvertir dans la traite des esclaves depuis l'an 16. Les Barandir ne regroupaient jusque là qu'une flottille disparate, et ne se mêlaient que sporadiquement d'autres cargaisons que les esclaves venteux, mais ils en tiraient déjà une fortune croissante et des contacts de plus en plus amicaux avec les Rigériens : avec l'appui du duc Lamdo d'Orsane, ils avaient ainsi pu se constituer officiellement en Maison Marchande en l'an 18.

À partir des années 24-25, la pression exercée par les Torodine sur le comptoir saltarellais d'Orsigile leur donna évidemment des idées : comptant moins sur une organisation moderne que sur leur capacité à produire rapidement les navires rustiques qu'affectionnent les Orsanis, sur la rudesse de leurs marins pour transporter presque n'importe quoi par tous les temps et sur la préférence patriotique des marchands ondrènes, les Barandir commencèrent eux aussi à se mêler de commerce non seulement vers Lycène et Felriane, mais bientôt jusqu'à Bressane puis Senacore, grappillant peu à peu des parts de marché.


Sotorine

En parallèle, une autre famille issue de Mantilla avait suivi le modèle des Melangoline, grandissant peu à peu dans leur ombre : par la grâce d'une paix précaire entre les indigènes et les colons de la Marche des Lacs, les audacieux Sotorine commençaient enfin à rentabiliser leurs comptoirs longtemps anémiques, ils avaient même investi dans leur première Arche à Bastelle (commencée en -16). Sous l'impulsion de l'Archonte Ricardo, héritier du célèbre navigateur Arenzio, les Sotorine s'étaient à leur tour lancés dans l'ingénierie navale, s'appuyant sur la technologie saltarellaise pour développer un nouveau type de corsaro optimisé pour la vitesse et qui, après des décennies de recherches, aboutit finalement en l'an 26. Ayant battu plusieurs records de vitesse au départ de Felriane, démontré leur efficacité contre les vagues scélérates de la Mer d'Écume et raflé plusieurs prix aux Jeux Insulaires, leurs "cutelle" –les coutelas– étaient prêts à accélérer le commerce : ils doublèrent rapidement les navires Melangoline sur les marchandises périssables, puis sur les produits de luxe ou spécialisés (les peaux et fourrures, l'alchimie et les teintures[8], la verrerie et l'alcool, notamment).

Mais ce n'est qu'à partir de l'an 34 que les Saltarellais prirent la pleine mesure de leurs nouveaux concurrents, alors que l'Arche d'Aroche tentait encore de s'adapter au brutal changement de gouvernement qui avait vu la cité portuaire passer des mains fermes de Berinor de Salviane aux menottes inexpérimentées de Larmond d'Orsane, et devait notamment se concilier le nouveau suzerain de la cité sans s'aliéner le prévôt des Lisières.
S'étant arrangé avec les autorités militaire du village nordique de Tal Endhil pour accéder aux minerais locaux, les Sotorine s'attaquèrent à l'une des plus précieuses exportations des Marches et, jusqu'alors, la chasse gardée des Melangoline : le fer. Et cette ressource indispensable de l'armement, dont les Barandir s'étaient déjà arrogés les sources orsanies, monta vite en prix et en importance stratégique à partir du printemps de l'an 37, lorsque les indigènes Emishen se soulevèrent en déclenchant la Troisième Guerre Nordique (et notre campagne)...


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Organisation actuelle

Bien plus centralisée que les autres dynasties, les Melangoline sont dirigés depuis près de trente ans par la main de fer du patriarche Porfirio, régnant depuis sa villa dans la capitale kerdane d'Altamire sur les 8 sièges que sa lignée détient désormais au Concile, sur l'archipel largement agricole de Mantilla (à l'exception notable de l'île de Corvado) et sur l'arche principale de Sainte-Maïse, qui relaie ses décisions vers Enssyane, Orsigile et Aroche. De fait, leurs Archontes comme leurs Pilotes sont largement subordonnés au patriarche, et participent ainsi à une stratégie continentale très coordonnée, qui ne s'étend pas que sur les côtes de l'Estran jusqu'au Grand Nord mais aussi sur des générations.
Grâce à cela, et malgré une concurrence grandissante tant sur la construction navale que sur le transport, en l'an 39, les Melangoline contrôlent encore près de 45% du commerce maritime (en tonnage annuel) des ports de Riger jusqu'aux Marches du Nord : les Barandir 17%, les Sotorine 10%, les Torodine 6% et Adira Pratesh 3% [9], quand une foule de petits armateurs se partagent les 19% restant.


Ces chiffres ne traduisent pourtant pas la véritable puissance économique des Saltarellais car, avec un capital qui se compte en millions de £unes[10] et des ports où passent la plupart des cargaisons de la Mer d'Écume (que ce soit au départ, en transit ou à l'arrivée), ils peuvent déjà modifier le cours d'une denrée rien qu'en choisissant de réduire ou d'augmenter leurs frais de transports et leurs tarifs portuaires, de prioriser ou de ralentir l'expédition d'une marchandise.
Si l'on considère en fait l'énorme volume cumulé des cales de leur flotte et de leurs entrepôts tout le long des côtes, ils peuvent même "créer de la rareté" rien qu'en faisant un peu de rétention : dès lors qu'il contrôle par exemple presque 50% du fer échangé dans leur secteur, il leur suffirait d'en retenir dans leur port un simple dixième (donc 5% du total) pour faire lentement grimper le prix des armes, de l'outillage, des clous et des fers à cheval dans la plupart des villes du Levant (tout spécialement celles qui ne produisent pas de fer), où même générer une pénurie chez les clients qui dépendent entièrement des livraisons maritimes.
Bien sûr, leurs Archontes jureraient la main sur le cœur ne jamais s'abaisser à de telles pratiques mais, quand la précédente duchesse de Felriane a tenté d'augmenter les impôts de Sainte-Maïse il y a 20 ans, le cours des huiles, des fourrures et des métaux a flambé "comme par hasard", engendrant une soudaine inflation qui ne s'est résorbée qu'après qu'elle ait trouvé un arrangement avec les Melangoline...


Quasiment depuis leur arrivée à Felriane dans les bagages des Torodine il y a plus de 120 ans, les Saltarellais ont multiplié les comptoirs : d'abord comme le seul moyen d'employer leurs savoir-faire pour développer leurs propres négoces, puis dans une véritable stratégie d'expansion commerciale autour du Golfe de Meren mais, dernièrement, plutôt comme une méthode de saturation et d'étouffement de la concurrence.
Ils commencèrent donc au Pays des Vents quand ils avaient encore tout à prouver et qu'il y suffisait d'un bon navire, beaucoup d'audace et une cabane en rondins pour s'approprier un secteur, conservant encore aujourd'hui les concessions d'Écume 2 et Écume 3 pourtant abandonnés depuis la Première Guerre Nordique[11] (le comptoir d'Aroche, à l'inverse, fut si fructueux qu'il devînt une Arche). Si les comptoirs ondrènes acquis ensuite s'avérèrent sensiblement plus faciles à exploiter et restent très lucratifs aujourd'hui malgré l'ingérence des Barandir, nombre des autres établissements sont pourtant à peine rentables, voire déficitaires : la véritable vocation de ceux-là est de maintenir le contrôle de la dynastie sur le commerce côtier, et donc sur la politique du.

En pratique, les concessions saltarellaises dans l'Empire de Rem sont organisés en quatre secteurs –les Marches, le Golfe de Meren, Felriane et Riger–, la plupart dirigé par un(e) Archonte et un(e) Exarque, quoiqu'ils obéissent tous au siège (presque) continental de Sainte-Maïse...


Arche de Sainte-Maïse

Toujours voisin de la citadelle construite pour les Torodine (il y a plus d'un siècle), le siège de la dynastie pourpre dans l'Empire de Rem est aujourd'hui presque une ville séparée de l'agglomération felrianaise : un vaste quartier qui couvre plus du tiers de Sainte-Maïse, ceint de sa propre muraille à l'intérieur de laquelle l'architecture saltarellaise s'emploie à impressionner les visiteurs à force de clochetons et de hautes fenêtres, "l'Arche" inclut non seulement sa propre rade, les cales sèches de ses immenses chantiers navals et d'innombrables entrepôts, mais aussi ses propres manufactures (voiles, cordages, parchemin, métallurgie, maroquinnerie...) et ses échoppes, les vastes offices de l'Exarchie, une grande auberge, le Palace des Archontes (construit sous Giosafa) et des centaines de petites maisons –reliées par des courrées à la mode sartarellaise– pour les quelques 2.500 résidents plus ou moins permanents.
Au grand dam de la jeune duchesse Malarise de Felriane, les Melangoline y jouissent d'une extra-territorialité presque totale : non seulement ont-ils leur propre garde et leurs propre marine de guerre, mais les règlements du Concile kerdan s'y appliquent bien plus que la loi felrianaise, ou même impériale.

Quoiqu'elle ne soit officiellement que l'Exarque de Sainte-Maïse et l'épouse de l'actuel Archonte Benito, Rosella Melangoline, fille aînée du dynaste Porfirio, bénie par sa confiance et sa représentante au Nord de l'Empire, est la véritable dirigeante non seulement de l'Arche, ses considérables services "diplomatiques", sa flotte marchande et plus largement du port de Sainte-Maïse, mais de tous les Melangoline et leurs familles clientes opérant dans l'Empire de Rem.
Ce qui fait probablement d'elle la reine officieuse du commerce maritime à travers la Mer d'Écume toute entière, seulement concurrencée au Sud par les Venderine de Narcejane. La diplomatie de ses employés a par ailleurs permis un récent rapprochement avec les Torodine, ouvrant en l'an 37 les négociations qui ont lancé #Le Cartel...

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Arche d'Aroche

Principal (et longtemps unique) port marchand des Marches du Nord, Aroche, le siège local des Melangoline et son Auberge Calamine ont été souvent visité·es par les Protagonistes, donc amplement décrit·es sur la page de la cité et celle d'Écume 4. Qu'il suffise donc de dire que si l'Archonte Adrio y assure la gestion des affaires courantes, c'est sa fille adorée, l'Exarque Salomé, qui y représente sa puissante marraine Rosella (donc Porfirio), et tente aujourd'hui de rentabiliser le comptoir d'Écume 7, récemment acheté aux Sotorine.
Aroche est par ailleurs l'Arche de rattachement des comptoirs Melangoline de Salviane, du Grand Nord et, peut-être dans un proche avenir, d'Archerune...


Salviane

Installé au sortir de la Première Guerre Nordique, alors que fleurissait le commerce fluviale sur la Lessane et que la cité s'étendait sur les deux rives de l'Ocrine, cet établissement élégant au cœur de la ville est essentiellement une boutique de luxe : une taverne gastronomique et un débouché local pour les importations depuis Riger ou Felriane (y compris le vin, le sel, les huiles, la charcuterie, les épices et les textiles fins) plutôt qu'un vrai comptoir d'exportation.
Il faut dire que son mandat est moins commercial que diplomatique : maintenir de bonnes relations avec le puissant comte-prévôt Berinor de Salviane depuis qu'il a été "chassé" d'Aroche en 33, et que la dynastie pourpre a dû baiser l'anneau de son successeur, le jeune Larmond d'Orsane. Malgré le caractère très décontracté du Pilote Bramire Melangoline (que des Protagonistes ont rencontré durant l'épisode 30) "L'Absent"), sa mission n'est pourtant pas de tout repos puisqu'elle réclame de garder un œil non seulement sur la vaste famille du comte et ses décisions militaires (capables d'affecter même Aroche), mais aussi sur les diverses factions qui rivalisent dans les coulisses[12] de cette cité en apparence si policée.


Écume 7

Fondé par Bartolome Sotorine en l'an 36 pour négocier des fourrures puis de l'ivoire avec la manade de la Côte, le débarcadère sur le Fleuve Brun a été revendu aux Melangoline à peine deux années plus tard –et pour seulement 6.000£, un peu parce que les "Sotorine des Lacs" manquaient alors de fonds pour transformer leur (relativement) proche comptoir d'Écume 6 en une nouvelle "Arche d'Azur" et surtout parce que les Saltarellais l'exigeaient en échange de leur soutien au bailli Durgaut dans sa candidature à la prévôté des Lacs.
La dynastie pourpre n'a pourtant pas eu à s'en féliciter depuis, réalisant un peu tard que les farouches Liam'Lon n'entendaient pas commercer avec des "dirsen" qu'ils ne connaissaient pas, et que la ligne maritime à travers le Golfe Cinglant était désormais menacée par la terrible pirate Valeria "Negra" (cf #Le Cartel).

Salomé n'étant toutefois pas du genre à se laisser décourager, aux Labours de l'an 39, elle a expédié vers le Fleuve Brun le brigantin Crescenzo, commandé par son aventureux cousin Baldassar Melangoline et chargé d'une quantité d'alcools, de charcuteries, de sel, de ferronnerie et d'outillage pour tenter de se concilier les indigènes. Celui-ci étant rentré à Aroche deux mois plus tard avec quelques fourrures et (carrément) trois défenses de morse, l'opération commence à revêtir un prudent optimisme...


Archerune ?

→ Article détaillé sur l'histoire de l'Arche Torodine.
Les Torodine liquidaient déjà leurs actifs maritimes au profit de leur activité bancaire quand l'éruption de la Troisième Guerre Nordique bombarda leur "petite Arche sous la grande" de toute une série de crises : l'incendie du port d'Archerune, la prohibition de l'esclavage par la prévoté des Lacs (jusque là une source de revenue importante pour le seul établissement Kerdan à transporter des captifs) puis l'embargo voté en représaille par le Conclave archerunois, qui bloqua les derniers négoces des Torodine avec la Marche nordique. Lassés des toutes ces avanies et récemment réconciliés avec leurs anciens concurrent Melangoline à la faveur du Cartel d'Aroche, l'Archonte Regina Torodine lança à l'été 39 des tractations pour leur revendre une "Arche" qui n'en avait plus que le nom. Toutefois, ces négociations traînant parce que les attaques des Rebelles emishen sur le Dramguil restreignaient les transports fluviaux, donc le rendement du comptoir et l'intérêt des Melangoline, Regina proposa également l'affaire aux Endilans et aux Sotorine : la suite de l'épisode 49) "Circonstances" nous dira comment la vente a tourné...

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Arche d'Enssyane

La plus grande cité maritime du Golfe de Meren proprement dit accueille la Nouvelle Arche, bâtie sur les ruines de "l'Arche des Sables" (érigée par les Celsine au II° siècle et détruite par les Mongrels durant la Guerre des Lunes), au centre de son propre système de quais "en travées", modèle réduit du port circulaire qui le jouxte : une série de canaux et de docks partiellement couverts (car la région est pluvieuse) sont disposés en cercles concentriques [13], reliés par de hautes passerelles, qui permettent à deux douzaines de bateaux d'accastiller en même temps pour décharger, charger, s'échanger des marchandises... Afin de s'y retrouver, les Celsine avait mis au point un code-couleur encore en usage, où toutes les cargaisons allant vers la même destination sont ornées de rubans d'une seule teinte vive, et sont donc amassées vers le quai dédié, signalé par des drapeaux de même couleur, pour être embarquées par le premier navire en partance.
À la différence des grandes nefs hauturières basées à Felriane, les Melangoline y possèdent une vingtaine de petits navires côtiersbrigantins, tartanes et bélandres– qui circulen tout autour du golfe, et remontent les fleuves lyciens jusqu'à Paremine, Rivelune et s'aventurent parfois même vers Rordame.

Officiellement dirigée par l'Archonte Jeronima, nièce du vieil Exarque Mergildo –lui-même frère cadet du dynaste Porfirio, c'est sans doute l'Arche qui jouit de la plus grande autonomie, quoiqu'elle rende tout de même des comptes à Sainte-Maïse au sujet des 4 (ou 5) comptoirs ondrènes qui en dépendent...


Orsigile

Établi par les Venderine à partir de Felriane dans la seconde moitié du II° siècle[14], il fut repris par les Torodine en -109 avec l'appui du roi Wralruhn (de la branche lorunoise [15]). Temporairement délaissé lors du transfert du trône ondrène et des intérêts kerdans vers Delarane, il fut considérablement agrandi –en même temps que le port sur la baie des Grisards– lors des ravitaillement maritimes de la Guerre des Lunes, puis revendu aux Melangoline en -63.
Symbole de l'alliance centenaire entre les seigneurs d'Orsane et la dynastie pourpre, ce "comptoir" est en fait une petite citadelle à la sortie de la cité ducale, comprenant un gros donjon courtaud à deux niveaux maintes fois rénovés, quatre tours d'angle flanquées d'entrepôts et un vieux rempart entourant son propre bassin, une large cour et une auberge beaucoup plus moderne, puisque ajoutée il y a à peine 30 ans par les Saltarellais. Tout au Sud, l'ancien chantier naval, de moins en moins utilisé, sert encore au radoub de divers navires kerdans et orsanis.

Orsigile étant de longue date une plaque tournante des minerais et de l'armement ondrènes, le Concile kerdan s'est maintes fois opposé à la construction d'une véritable arche qui pourrait profiter à la piraterie (ou nuire à ses alliés Aramides). Mais parce que la dynastie pourpre y fait autant de diplomatie que de négoce avec une stabilité éprouvée, le grand comptoir est devenu une école maritime pour les jeunes Melangoline, qui sont presque une centaine à débarquer chaque année de Felriane ou de Saltarella pour être éduqués –à la dure– par le doyen Luchino, quelques capitaines en pré-retraite et autres questore vieillissants.


Delarane

Bâtis un peu hâtivement sur une des multiples îles de l'anse du Dælwahr lorsque le roi Harlberd y déménagea sa capitale en -79, le comptoir et le pont qui le relie aux autres faubourgs insulaires de Delarane durent être entièrement reconstruits après avoir été ravagés par la terrible tempête de -43. Dirigé par la Pilote Griselda Negrine, l'une des très rares "clientes" à s'être élevée à ce rang chez les Melangoline : elle commande une flotille côtière plutôt modeste mais maintient des profits honorables grâce aux exportations d'artisanat (essentiellement vers les autres villes ondrènes), de viandes (de grands troupeaux de bovins paissant dans les plaines voisines du Dælrov) et d'une bière ambrée appréciée jusqu'à Felriane.


Elorsame

Ce petit comptoir saltarellais en terre ondrène est essentiellement dédié aux expéditions de fer : établi en -66 pour accélérer les livraisons vers les forges de Loralne, Delarane et Orsigile durant la Guerre des Lunes, il n'a été maintenu depuis que pour alimenter en métal l'énorme consommation des chantiers navals de Sainte-Maïse.
Seulement constitué d'un appontage et deux bâtîments dispersés le long des docks, soit un entrepôt-échoppe surmonté de bureaux bas de plafond et une petite auberge qui accueille assez peu de visiteurs pour servir de logement au maigre personnel, cette succursale lugubre et humide ne s'intéresse aux autres minerais de la région qu'afin d'amortir ses frais de fonctionnement et n'est éventuellement autorisée à traiter d'autres marchandises qu'à la condition qu'elles n'interfèrent en rien avec les envois de fer. L'endroit ne possède d'ailleurs pour toute embarcation qu'un petit bélandre, puisque les transports de fer sont assurés par un corsaro (armé) qui fait tous les mois l'aller-retour depuis Felriane.

Si l'on ajoute à ses pauvres locaux et son mandat pour le moins étriqué une ville notoirement humide, lugubre et hostile au divertissement comme aux étrangers[16], on comprend que le comptoir d'Elorsame, pour "stratégique" qu'il soit, serve également d'affectation disciplinaire pour les employés trop remuans : sous l'autorité rogue de l'ex-fantassin de marine Tullio Melangoline, Sainte-Maïse compte bien qu'il finiront tous par filer droit.


Loralne ?

Au début du Ier siècle, quand la couronne des Ondrènes alternaient encore entre les lignées d'Orsane et de Lorune, les Torodine jugèrent diplomatique d'ouvrir un comptoir à Loralne, quoiqu'il n'y avait encore guère de commerce à y faire. L'endroit se vit néanmoins rehaussé en une petite Arche au début de la Guerre des Lunes, et rapidement "sous-loué" aux Melangoline quand le Concile kerdan commença à faire les gros yeux.
Mais justement parce que les Melangoline se liaient étroitement aux Orsanis, les Torodine choisirent de s'allier aux Lorunois, donc de maintenir une présence durable dans leur capitale.

Néanmoins, un siècle plus tard, les Torodine voulaient revendre leur vieille arche et l'ont donc offert aux Maletudine à l'été 38 (probablement pour ne pas laisser toute la place aux Melangoline) et, après négociations, ont convenu avec eux d'un plan de paiements échelonnés (car, s'il n'est pas connu, le prix devait se compter en dizaines de milliers de £unes). Malheureusement, de récents déboires maritimes, la perte de la traite du sel (au profit des Sotorine, à qui il l'avait récemment ravie) et le déploiement d'une nouvelle flotte dans les Mers Serpentines auprès des Lusiarine ont nettement vidé les caisses de la famille corsaire : les paiements ont pris du retard, au point de menacer le contrat de vente.
Ce qui intéresse évidemment les Melangoline et leur stratégie de saturation de la côte du Levant : même si l'Exarque Rosella ne parvenait pas à convaincre les Torodine de finalement vendre ce comptoir à sa dynastie, elle pourrait à l'inverse offrir un investissement salvateur aux Maletudine, acquérant non pas l'établissement mais un certain contrôle sur sa gestion future : les négociations sont en cours...


Mélanque

La plus récente des succursales de la dynastie pourpre n'est encore qu'une échoppe, ouverte à la hâte durant l'automne 38 avant que les Sotorine ne puissent y revendiquer une concession, ces derniers ayant en effet pris contact avec le comte Perimbor et rapidement développé une production de chanvre –donc de cordages– dans le comté reculé de Léandre.
Si la générosité fait dire aux Kerdans que le comté de Méharle, encore le plus pauvre de Lycène, possède "un certain potentiel économique", la vérité est que la région toute entière devra évoluer avant que le comptoir saltarellais produise autre chose que de l'obstruction.

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Comptoir de Senacore

S'il est extrêmement difficle d'empêcher des Kerdans décidés d'accéder à un port et d'y transformer un bout d'entrepôt en "comptoir", la construction d'une Arche implique des travaux bien plus vastes et donc, nécessairement, la bienveillance des autorités locales. L'implication des Melangoline dans la Guerre des Lunes n'ayant pas échappé à Riger, il est peu probable que le duché côtier les autorisent jamais à y fortifier une position et le secteur méridional de la dynastie pourpre est donc dirigé depuis leur comptoir de Senacore.

Ce siège est une grosse batisse cossue flanquée d'une échoppe accuillante et de deux entrepôts dans un quartier très commerçant, mais malheureusement en retrait du port antique où les Melangoline ne possèdent même pas leur propre quai : une fois n'est pas coutume, leurs navires doivent donc payer les frais d'accastillage comme tout le monde. Des frais que les grandes nefs saltarellaises poussent vers des sommes rondelettes mais que la Pilote Pierina paye de bonne grâce, autant parce que le commerce local est assez fructueux –notamment grâce aux cargaisons transportées pour les Loryame– que parce que les Saltarellais font de leur mieux pour se montrer dociles et même serviables auprès du comte Florimon, lui-même très ami avec Nicodore Loryame, l'un des trois doyens dirigeant la puissante Maison Marchande.

Depuis Senacore, les Melangoline dirigent ensuite 2 établissements plus petits...


Bressane

Port fluvial plus que maritime, bâti il y a bientôt trente ans pour faciliter les transports de la Maison Loryame entre Senacore et ses possessions agricoles le long de la Géronne, l'endroit connaît un gain d'activité sensible depuis que les futaies de la région servent à une nouvelle industrie : les engins de siège.


Esturile

Situé dans la seconde ville du duché de l'Estran, bien loin de leurs autres établissements et d'une rentabilité douteuse, le comptoir d'Esturile a été acquis en l'an 18, quand les Melangoline ont brièvement tenté d'intervenir dans la querelle des Torodine et des Venderine pour le contrôle de Narcejane, et du duché qui l'entoure. Si ce plan fut un lamentable échec, il semble d'une part que la dynastie pourpre soit incapable d'abandonner une concession et, d'autre part, qu'ils aient fini par y trouver une source de sel moins chère que celles de Riger : après vingt ans d'existence, ce petit comptoir lointain pourrait enfin s'avérer rentable.

Deux tartanes se croisent sur la côte de Riger.


EN TRAVAUX

  • flottes militaires des Maletudine et Sangrine, revenues des Îles Mordorées.
  • place des "clients" Negrine et Celsine.


Le Cartel

Depuis l'été de l'an 37 (È.I.) et la signature d'un contrat "historique" avec le Duc-Gouverneur des Marches du Nord, contrat d'ailleurs rédigé par Rosella Melangoline, la grande arche d'Aroche est devenue le centre d'un puissant "cartel" composé des armateurs Melangoline, des banquiers Torodine, des corsaires Maletudine (au service des deux précédents) et de Larmond d'Orsane, prévôt de la cité et repésentant en la matière de l'État-Major de l'Armée du Nord, donc de son père le Duc-Gouverneur.
À eux tous, ils tentent notamment de constituer une flotte militaire impériale capable non seulement de débarquer par le Nord de la Marche des Lacs pour régler une bonne fois le conflit qui y opposait alors le prévôt Rhilder le Boiteux à la coalition indigène du chef oloden Kainen Tahrel, mais aussi de mettre fin à la piraterie au large des Îles de Grès –qui taxe sévèrement les bénéfices que les Marches rapportent au duché d'Orsane.

Si le premier objectif a été abandonné depuis la mort de Rhilder et la nomination en l'an 38 du Talendan Liméric Durgaut à la prévôté des Lacs, le Dalane s'étant empressé d'y mettre fin à l'esclavage pour négocier une trêve durable avec les Oloden, une nouvelle menace est apparue sur la Mer d'Écume : la flottille pirate de la renégate kerdane, Valeria "Negra", qui harcèle les lignes maritimes depuis l'été 38.
Possédant une véritable nef de guerre "hauturière" qu'on prétend invisible (!), la redoutée Penumbra, Valeria a –en seulement une année– capturé, pillé et coulé suffisamment de navires kerdans et ondrènes entre le Golfe Cinglant et les Îles de Grès pour déborder complètement la protection maritime des Maletudine et devenir l'ennemie prioritaire de la marine marchande, donc du cartel.


Pour éliminer "la Negra", ce cartel a recruté en l'an 39 l'aide des Sotorine et des Lalnyhari, les premiers ayant traité avec la pirate avant qu'elle ne s'en prenne aux commerce en Mer d'Écume (alors qu'elle magouillait à Felriane avec des Hornois, voir les épisodes 35) "Hivernage à Felriane" et 36) "Profondeurs") et les secondes parce qu'elles avaient établi une sorte de pacte avec Valeria (durant l'épisode 44) "Long Courrier") –mais celle-ci s'est vite démontrée complètement incontrôlable.
Personnellement affectée par la mort de sa propre marraine, Circé Melangoline, aux mains de la Negra, Rosella organise aujourd'hui une grande offensive maritime visant à débusquer la flotille pirate jusque dans son repaire de la baie des Guivres et l'attaquer avec la plus vaste flotte militaire depuis la Guerre des Lunes...



Cette concurrence est aujourd'hui en train de se modifier largement : d'abord, les Torodine et l'appui des Maletudine leur apportent la puissance militaire pour défendre leurs profits contre la piraterie au large des Îles de Grès comme le bois d'arbres-ancêtres nécessaire à leurs chantiers navals et, bientôt, à une nouvelle expansion vers les Royaumes d'Ébène.

Mais, dans l'intervalle, la vieille alliance des Melangoline avec le baron Berinor de Salviane leur a coûté assez cher lorsque celui-ci a perdu la confiance du Duc-Gouverneur et donc la cité d'Aroche, et que Lamdo d'Orsane a, en représailles, commencé à taxer les bénéfices de leur arche d'Orsigile suite à une malheureuse affaire de contrebande de sel.

Aujourd'hui, l'arche arochaise commence donc à être déficitaire et doit demander des fonds et des armes aux Torodine pour honorer les commandes passées par les régiments mercenaires... Le plus important de ces contrats, passé avec le général Arund-le-Taureau, a d'ailleurs été mis à mal lorsqu'une certaine Diane Maletudine a eut la mauvaise idée d'égorger l'un des lieutenants préférés du Taureau, Greylen le Gantelet. Mais les Melangoline ne sont pas devenus une dynastie en pleurant sur leur sort : ses membres arochais devisent actuellement des projets audacieux pour sortir de cette mauvaise passe et pouvoir enfin profiter financièrement de la guerre qui vient... encore faudrait-il éviter qu'une bande de chiens fous comme les Talendan ou les Sotorine débarquent soudain dans leur jeu de quilles.


Les Melangoline ont en effet trois plans parallèles :
  • retrouver Diane Maletudine et la livrer au Taureau,
  • participer à la construction des navires de la future flotte de guerre arochaise, avec le soutien technique d'Almerino Maletudine et Jianni Torodine,
  • prendre pied en territoire Liam'Lon, où des rapports consistants placeraient un nouveau passage vers les Sylves permettant de contourner l'hégémonie des Venderine à Duriane.

Attention, gros spoiler.


Ils ignorent néanmoins que, si le passage existe en effet par le Défilé des Hurlements, celui-ci donne sur les Terres Déchiquetées où les Del'Ranan ont trouvé refuge depuis qu'ils ont été subitement décimés par les Semi du Pays des Glaces : c'est là-bas qu'on joue actuellement l'épisode introductif solo intitulé "le Rêve au Sud", dans une contrée glaciale et envahie par les monstres.
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  1. D'ailleurs voisine de Corvado, terre natale des Sotorine, dans l'archipel de Mantilla, le plus au Nord des contrées kerdanes.
  2. Quoique les Kerdans n'en parlent guère aux Terrane, préférant conserver l'image d'un peuple trop civilisé pour la guerre, eux aussi ont eut leur période de conflits pendant l'Âge Sombre...
  3. Des navigateurs Celsine furent en effet les premiers Kerdans à explorer la région des Lisières puis celle des Lacs, l'équipage de Sequana Celsine atteignant Aroche en -118 et même Darverane, alors une petite bastide de chasseurs lorunois, en -93.
  4. Plus de détails sur l'installation du comptoir puis le développement de l'Arche d'Aroche sont disponibles sur sa propre page.
  5. Inspirant en cela une autre aventurière issue de la clientèle des Torodine : Fiona Sotorine.
  6. Les Maletudine gardent d'ailleurs un très mauvais souvenir de ce blocus puisque, en sus d'y avoir opéré en première ligne et repoussé les assauts répétés des flottilles orsanies au prix de sanglants combats navals, les corsaires n'ont finalement jamais été payés par leurs patrons Venderine ni leurs commanditaires Aramides : les deux puissances se renvoyèrent la facture pendant plusieurs années, jusqu'à ce que les Maletudine obtiennent du Concile d'être libérés de ce patronage infamant.
  7. Les Enssyons et les historiens prétendent en effet que l'Arche des Sables était l'une des merveilles architecturales de la côte du Levant, rivalisant paraît-il avec les constructions antiques du Royaume Solaire, mais il n'en reste aujourd'hui que quelques descriptions lyriques dans de vieilles chroniques régionales et une poignée de statues, récupérées par les Melangoline et maintenant exposées dans leurs bureaux locaux.
  8. C'est aussi à cette époque que les Sotorine mettent au point le Bleu des Lacs.
  9. Et ce avec seulement 2 nefs (!), dont l'une s'éloigne frèquemment jusqu'aux Îles Mordorées, mais qui sont les plus grands quatre-mâts de tout le secteur.
  10. Soit le budget annuel de Lorune, pour situer : dans toute la région, il n'y a vraiment que les Torodine qui contrôlent autant d'argent.
  11. Bien qu'un récent rapport de la capitaine Natalia Sangrine semble indiquer qu'Écume 2 était « étonnamment bien entretenu » lorsqu'elle y fût séquestrée par Valeria "Negra"...
  12. En particulier la Conspiration des Ondrènes et le Culte des Pères, l'Ondhor et la Ruche des Bourgeons Parfumés.
  13. Techniquement des dodécaèdres plutôt que de véritables cercles...
  14. La datation est pour le moins vague, car ni les Kerdans ni les Ondrènes ne se préoccupaient tellement d'archives à cette époque : les fameuses "chroniques malnides" mentionnent seulement que, en -129, Venderine et Torodine commencèrent à se disputer le contrôle du fort maritime.
  15. Possiblement le grand-père du fameux Rhoalberd, mais les historiens se disputent à ce sujet, Wrarlruhn ayant engendré beaucoup de bâtards...
  16. En plus d'être largement xenophobe, Elorsame est une cité où l'Ondhor pullule, et qui était d'ailleurs un havre de piraterie il y a encore quelques années.

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