Lycène

De Marches du Nord
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Duché impérial sur la côte sud du Golfe de Meren, voisin de Riger (au Sud-Est), de Marale (à l'Ouest) et de Lorune (au Nord), Lycène est le plus paisible des duchés ondrènes, plus porté à l'agriculture, au commerce le long de ses multiples fleuves et aux sciences qu'à la guerre ou à la rébellion.
Son port d'Enssyane, à l'embouchure du fleuve Lyce, est l'un des plus importants du golfe, et Paremine, sa cité ducale, héberge d'ailleurs la troisième université de l'Empire [1], en plus de corderies qui équipent nombre des navires sur la Côte du Levant.


Période rigérienne

L'Âge Sombre ne l'a pas été très longtemps pour les Royaumes Côtiers : alors que s'éteignait le Royaume Solaire, la cité-état de Rigorne a émergé au cours du troisième siècle avant l'Ère Impériale comme une puissance majeure sur la Mer du Levant, dont la zone d'influence s'est bientôt étendue à Felriane, l'Estran et donc Lycène. Cette influence n'était pas exempte de conquêtes militaires, et les Rigériens envahirent plusieurs fois la côte lycienne de la baie d'Harel dont le port de Mélanque. Mais c'est plutôt la nécessité de se défendre des pillards ondrènes et le développement de la marine marchande felrianaise (grâce à l'influence kerdane) qui conduisirent les quatre petits états à une forme d'alliance à la fois diplomatique, culturelle et économique, illustrée par l'adoption d'une monnaie commune, la coupille de sel, qui resta en usage jusqu'à l'avènement de l'Empire.

Malgré la concurrence que se livraient Rigorne et la dynastie des Malnides de Farlane depuis le deuxième siècle avant l'È.I., cette période "rigérienne" vit un considérable développement agricole (en particulier la culture du lin), culturel, technique et intellectuel dans tout le bassin de la Lyce. C'est d'ailleurs à cette époque que commencèrent les travaux de creusement des canaux reliant ce bassin au fleuve voisin, l'Ensselle, que se développa le port de Méharle et que Paremine devînt la capitale, transférée vers l'intérieur des terres pour la prémunir des raids côtier.
Ce qui était certainement une bonne idée, mais s'avéra vain lorsque le Royaume des Ondrènes décida d'annexer les terres lyciennes, les envahissant par la terre autant que la mer à partir de -131 : en -128, la reine Moryane, veuve depuis un an, épousa un seigneur lorunois pour mettre fin aux hostilités.

Période aramide

La domination ondrène, déjà adoucie par la volonté de la noblesse lycienne de s'associer aux lorunois plutôt que de leur résister, perdit de son emprise à peine deux générations plus tard, lorsque la couronne revînt à la dynastie de Harlberd d'Orsane (père de Rhoalberd). À mesure que le pouvoir se centralisait, la participation économique de Lycène au reste du royaume lui permit de retrouver un peu de son influence perdue avant même que n'éclate la Guerre des Lunes (en -69).
Celle-ci fît de Lycène son principal champ de bataille, perdu, reconquis et reperdu maintes fois, causant une dévastation qui explique bien mieux que l'influence lorunoise comment tant de Lyciens [2] s'engagèrent dans les armées ondrènes. Lorsque ces dernières capitulèrent finalement devant le Haut-Royaume, Enssyane était dévastée, le bassin de la Lyce et la côte d'Harel n'étaient plus que ruines fumantes...

Pourtant, les décennies qui suivirent virent Heormor le Juste mériter son surnom en investissant massivement pour reconstruire le pays, d'abord comme base-arrière de la future conquête de Rigorne [3], puis dans un apparent effort pour démontrer aux Ondrènes rebelles tous les bénéfices de la civilisation, et finalement parce que, sans "le grenier de la Lyce", les territoires conquis risquaient de retomber dans leurs anciens cycles de famines et de pillages côtiers.
Bénéficiant de plus d'un commerce maritime grandissant à mesure que la piraterie diminuait et de l'apport des capitaux kerdans, les prémisses de l'Ère Impériale furent une véritable renaissance pour Lycène qui, bientôt élevée au rang de duché, entra dans une période de développement économique et culturel qui dépasse aujourd'hui son ancienne période "rigérienne"...

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Paremine

Fondée au milieu d'une vaste plaine agricole et à la croisée de plusieurs voies terrestres et fluviales, la cité ducale rasée et reconstruite est aujourd'hui une métropole qui concentre presque un dixième de toute la population lycienne, ses vastes faubourgs ayant de longtemps débordé les rustiques fortifications datant de la conquête ondrène. La vieille-ville, construite et rénovée "à la rigérienne" (de multiples échoppes sous arcades au rez-de-chaussée d'habitations souvent collectives, des toits très pointus et peints, des alignements de halles et de ponts couverts, de piliers sculptés et de jardins fleuris...) héberge ainsi un grand théâtre circulaire, de majestueuses statues de marbres représentants les souverains successifs [4] et l'ancienne Halles aux Grains (aujourd'hui un marché très bourgeois). Le tout est néanmoins encerclé de remparts aussi épais que grossiers où les portes sont presque des tunnels, mais les chemins de rondes ornés de jolis clochetons et de créneaux ouvragés, culminant en une forteresse, à la fois garnison et prison où la brique neuve a partiellement remplacé les vieilles pierres, et voisinant pourtant les toits colorés du palais ducal d'où règne la duchesse Morgone.
Un parc verdoyant relie ce dernier au quartier de l'université : une ancienne abbaye de pierre blanche, aujourd'hui une antenne de la Bibliothèque Impériale entourée de quatre "collèges" reliés par des allées couvertes, perpétuellement envahis de jeunes gens tapageurs, d'érudits venus de tout l'Empire et d'un nombre saisissant de Kerdans.


Le contraste architectural est tout aussi saisissant vu du port fluvial, en réalité un véritable centre industriel entourant un vaste bassin circulaire dont rayonnent quatre grands canaux traversés de ponts très arqués, et dont les longs entrepôts et corderies [5] de bois peints, les forges et manufactures pointues et la grande place du Marché aux Poids (où matériaux et cargaisons se négocient au prix de gros) s'étalent sur plusieurs hectares à partir des murs de la forteresse. En plus de tavernes animées où coulent à flots le vin de Rigorne et la bière locale, réputée tout autour du Golfe, il est de plus en plus courant d'y voir de longues colonnes d'esclaves, principalement emishen, dont l'usage grandissant a beaucoup fait pour la "renaissance" du pays.
Le comptoir des Sotorine se trouve sur les quais du canal Nord : une haute bâtisse rigérienne hébergeant une filature, flanquée d'une part par les ateliers alchimiques et de l'autre par une échoppe dédiée aux lettres (livres, chandelles, papiers, encres, écrivain public...).


Enssyane

Nichée au bout d'une baie très protégée, entourée de champs et traversée par l'embouchure de l'Ensselle, Enssyane a été reconstruite après la Guerre des Lunes comme une couronne d'échoppes, d'ateliers et d'habitations entourant un large port semi-circulaire, fortifié d'une haute tour dont le phare marque l'entrée de la rade.
En plus d'une hostellerie qui s'élèvent sur trois niveaux, l'Arche des Melangoline [6] y dispose de ses propres quais qu'elle loue à ses compatriotes Sotorine et Maletudine, mais le reste du port est plein de navires de pêche, de cogues remanes, de knörir ondrènes et de caraques venues de Tharguel, Loralne, Orsigile, Rigorne, Felriane et même de Narcejane.
En plus d'être l'un des deux plus grands ports sur le Golfe de Meren, en perpétuelle concurrence avec celui d'Orsigile, Enssyane est la région d'origine d'un "chevalier Berinor" ayant fait une grande carrière dans les Marches du Nord...


Rivelune

Grand comté occidental et frontière avec Lorune, jadis une région de culture et de progrès techniques mais systématiquement ravagées durant la Guerre des Lunes puis la Révolte des Ondrènes, site de la dernière bataille de Rhoalberd ; inclue la baronnie de Sarde.
Accessoirement le siège d'un des plus anciens monastères des Pères hors des plaines de l'Arem, berceau de l'Ordre des Pénitents et ancêtre de l'abbaye de Brasure....


Méharle

Le comté de Méharle est une étroite bande côtière à l'Ouest de la baie d'Harel, dont la population vit essentiellement de pêche et de l'élevage de chèvres sur les pentes abruptes des Monts de la Lune : historiquement rigérienne, la région fût annexée en -128 par les envahisseurs Ondrènes, désireux d'ouvrir ce couloir terrestre vers les plaines agraires de Bressane et le reste du royaume de Riger. Mais s'il y eut des pillages, l'invasion prévue par les Ondrènes n'eut jamais vraiment lieu et, lorsque les frontières furent redéfinies à l'issue de la Guerre des Lunes, Méharle resta lycienne, sa noblesse s'étant de longue date associée et mariée avec celle de Paremine.
Ce qui ne changea pas grand-chose pour la populace harélienne, qui continua de vivre dans ses petits villages sporadiquement accrochés aux contreforts montagneux comme elle le faisait depuis les Royaumes Côtiers, largement oubliée du monde et notamment des investissements remans dans le reste de Lycène (à la période de reconstruction).


Mélanque

Bâtie au creux de l'anse des Cornets, la cité comtale est le principal port marchand de la côte et –s'il faut en croire les rares visiteurs– l'unique vraie cité de cette région modérément peuplée, profondément autarcique et certains diraient même un peu "arriérée" [7]. Autant pour s'ouvrir sur le monde et se défaire de cette réputation que pour assurer enfin la prospérité de leur contrée, les petites noblesse et bourgeoisie de Méharle travaillent depuis quelques décennies à y développer les mines de cuivre, l'agriculture et l'artisanat (en particulier l'étamage, le tannage et, dernièrement, la corderie).
L'actuel comte Perimbor de Méharle, très pieux, père de 8 enfants et réputé "proche du peuple", est d'autant plus populaire qu'il reçoit volontiers au château de Mélanque toutes sortes de lettrés, baladins et marchands, maintient les taxes au minimum, distribue les terres récemment défrichées (au Sud de son fief) à une foule de petits fermiers et s'associent volontiers à toutes les tentatives qui peuvent favoriser l'économie locale ou le Culte des Pères. Grâce à lui autant qu'à l'emploi d'esclaves importés des Marches du Nord, Mélanque devient peu à peu une (petite) cité moderne, pieuse et industrieuse, impatiente de participer au négoce international qui, malheureusement pour elle, s'en fout un peu : jusqu'ici, seuls les expansionnistes Melangoline y ont tout récemment ouvert un (petit) comptoir..


Îles Lucanes

À l'extrémité Nord de la côte se trouve une poignée d'îles rocheuses, pointues et désolées, mais entre lesquelles est niché un important massif corallien (d'eau "froide"), très poissonneux et exploité par une petite communauté de pêcheurs. D'autant plus isolés que les lignes maritimes passent d'ordinaire bien au large de ces eaux peu profondes et hérissées de récifs, ces Lucans sont réputés farouches, consanguins et même "païens", parlant un patois incompréhensible même par les Haréliens (dont l'accent est pourtant moqué jusqu'à Felriane).
Ils ne reçoivent donc de visite qu'en été, lorsque la pêche bât son plein tout le long de la côte et que quelques navires viennent négocier des perles et des casiers de calmars au petit port très encaissé de Ravanol. Le reste de l'année, Méharle est trop heureuse d'oublier ces quelques villages accrochés aux falaises, qui semblent incarner tout ce que le comté ne veut plus être.


Léandre

La principale –et nouvelle– région agraire de Méharle se trouve dans sa seule plaine un peu large, tout au Sud de la baie. En plus des élevages de vaches qui se sont multipliés à flanc de montagne, les comtes de Mélanque y ont favorisé le développement de cultures de céréales, de chanvre et de lin, dans l'espoir de se joindre au commerce des cordes et voiles qui ont tant enrichi Paremine (les Sotorine de Bastelle furent leurs premiers clients).

► Depuis le printemps de l'an 38, les Talendans emploient une compagnie de 200 lanciers léandrais, vétérans de la guerre des Sylves commandés par le chevalier le chevalier Térance du Lagre (le fleuve qui marque la frontière entre Lycène et Riger).


  1. Après celles de Duriane et d'Arnelore.
  2. Au nombre desquels un certain Æryl de Sarde...
  3. Qui n'eut en fait jamais lieu, les Rigériens rejoignant le Haut-Royame de leur plein gré moins d'une génération plus tard, peut-être intimidés par la destruction de Lycène et certainement affaiblis par leur rivalité avec Felriane.
  4. Abattues par les conquérants Lorunois, elles ont été refaites à neuf au début de l'Ère Impériale.
  5. Car le lin et le chanvre locaux fournissent en cordages la plupart des navires de Felriane à Aroche.
  6. Techniquement fondée par les Celsine en -75 avant l'È.I., l'arche d'Enssyane est l'un des premiers comptoirs qu'ils ont du revendre lorsque les finances de leur dynastie ont périclité...
  7. Au point qu'elle resta longtemps la dernière région du Continent à pratiquer les "rites des Eaux Jumelles"...