Catégorie:Lalnyhari

De Marches du Nord
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Les Lalnyhari forment la plus jeune des sept Lignées dirigeant « l'empire » de Fehn, fondée il y à peine 120 ans par la Princesse Lalnyha, suite à une scission de la Ligné de Pravindrah, exilée et anéantie depuis. Basée dans la mégalopole portuaire de Nanghyamsi, la Lignée de Lalnyha s'est largement étendue à travers les Îles Mordorées, s'affirmant comme la principale institution diplomatique de Fehn en négociant une paix apparemment durable entre la Lignée concurrente des Rhûdari et le Royaume de Singhal, que les précédentes harcelèrent pendant plusieurs décennies.

S'étant alliées depuis avec la dynastie kerdane des Lusiarine, les Lalnyhari se sont considérablement enrichies dans le commerce maritime et leurs ambassadrices ont récemment atteint Felriane pour y bâtir une sorte de consulat : le Khujayan de Farlane.


Rebelles & Ambassadrices

Lorsque meurt une Reine de Fehn, les Princesses de sa Lignée forment des coteries et s'affrontent rituellement pour le titre avec toute la ruse, la manipulation, la sorcellerie et la cruauté dont elles sont capables, allant fréquemment jusqu'au meurtre. Mais, il y a un peu plus d'un siècle, dans la grande cité portuaire de Nanghyamsi, la lutte de succession pour la Lignée de Pravindrah a déclenché une quasi-guerre civile entre partisans des deux finalistes, au point que l'Assemblée des Reines fût saisie pour arbitrer le conflit : après bien des tractations, l'habile princesse Lalnyha obtint de fonder une nouvelle Lignée pour peu qu'elle abandonne la cité à sa rivale.

Des centaines de milliers de Lalnyhari –Matrones, artisanes, marinières, guerriers, serviteurs, esclaves...– partirent donc s'installer dans les multiples archipels des Mers Serpentines, emmenant avec elles la plupart des navires, des fonds et des Contrats du Matrimoine pour fonder la première Lignée maritime de Fehn. Au cours des générations suivantes, elles prospérèrent dans une relative indépendance entre la péninsule du Nanjarinha et les Îles Mordorées, au point de remporter la juridiction des échanges dans ces eaux (commerce, ports et douanes, diplomatie, esclaves...) pendant que les Pravindrahri restantes, évidemment affaiblies, déclinaient face à la concurrence des autres Lignées. C'est ainsi que les Lalnyhari parvinrent à leur reprendre la grande cité portuaire et, exilant peu à peu les Pravindrahri survivantes vers les mêmes archipels où elle fût repoussées encore plus au Nord par les autochtones, certaines d'entre elles finirent par atteindre Horne et, de là, se répandirent dans les Terres Premières[1]...

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En un peu plus d'un siècle, le nombre des Lalnyhari a presque triplé pour atteindre près d'un million de personnes, et si leur Matrimoine compte beaucoup plus d'entrepôts, de marchandises, de contrats, de boutiques, de vaisseaux, de chantiers navals ou d'esclaves que des rizières et citadelles qu'affectionnent les autres Lignées, elles ont bâti leur palais à Nanghyamsi et des comptoirs jusqu'à Samudra, l'île-capitale de Singhal.

Mais pendant ce temps, la puissante Lignée guerrière de Rhûda entreprit de conquérir les Îles Mordorées grâce aux navires des Lalnyhari, mais ces dernières durent bientôt freiner les ambitions militaires de leurs consœurs au risque de voir s'effondrer leurs précieux commerces sans pour autant s'aliéner l'Assemblée des Reines : après plusieurs générations de ce subtil numéro d'équilibrisme, elles développèrent un évident talent pour tempérer (et parfois exploiter) l'appétit territorial de Fehn, faire valoir des solutions diplomatiques et, bien sûr, développer ainsi leur propre influence.
Plus particulièrement, en étant la première Lignée à établir des contacts avec l'Empire de Rem après la chute de Horne puis en négociant une trêve entre Rhûda et le Royaume de Singhal, les descendantes de Lanyha sont de facto devenues les ambassadrices de Fehn au Nord de l'équateur, élisant au passage l'audace et la négociation comme leurs vertus cardinales.

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Conflits récents, nouvelles opportunités

Depuis des siècles et donc bien avant la fondation de la lignée de Lalnyha, les rares tentatives fehnriques pour atteindre le Dhamyarin, c'est à dire le Continent nordique [2], se sont heurtées au Royaume Solaire, alors déterminé à barrer la route aux "sorcières fehnri" et ayant d'ailleurs établi un protectorat dans l'archipel le plus septentrional des Îles Mordorées, le Sultanat de Kaligantham. Mais depuis l'effondrement de l'influence solaire et, finalement, la Chute de Horne face aux armées aramides, les Lalnyhari furent les premières à tenter d'établir des relations par delà les Mers Serpentines.
C'était sans compter la tendance des traditions guerrières à engendrer des conflits...


Au royaume de Singhal

Depuis bien des décennies, les Lalnyhari commercent de la soie, des épices, des bois précieux, des métaux et des esclaves avec le royaume de Singhal, sans doute la plus puissante nation des Îles Mordorées, dont la capitale Samudra jouit d'une culture raffinée mélangeant les anciennes traditions solaires et les innovations fehnriques à des mœurs "délicieusement permissives". Mais à mesure que les négociantes de Lalnyha s'implantaient dans cet archipel et commençaient à y côtoyer les dynasties kerdanes des Venderine et des Lusiarine, la belliqueuse Lignée de Rhûda conquérait peu à peu les Mers Serpentines par le Sud et soumettaient plusieurs nations insulaires [3]... jusqu'à empiéter sur les frontières de Singhal en déclenchant une nouvelle guerre.

Le conflit s'étala sur plusieurs décennies de luttes d'influence dans les îles frontalières, de piraterie et d'embargos entre flottes singhalaises, fehnriques ou kerdanes, d'assassinats politiques et de longues périodes d'attente méfiante entrecoupées de sanglantes batailles. Quarante ans de cette guerre sporadique transformèrent certainement l'équilibre des pouvoirs dans la région : presque un tiers du territoire singhalais passa sous contrôle de Rhûda, les Venderine furent chassés de Singhal après que la flotte militaire de leurs clients Sangrine ait été anéantie par les Rhûdari, les Lusiarine s'accaparèrent les lignes maritimes des précédents avec l'aide des Lalnyhari et, après bien des tractations, l'Assemblée des Reines attribua à ces dernières la juridiction des échanges dans les Mers Serpentines, leur conférant une certaine autorité sur la région et donc sur le conflit.
Alors, grâce au pouvoir grandissant de la Reine Lalyordrah, souveraine de la Lignée diplomate, les Rhûdari durent tempérer leurs ambitions et une nouvelle dynastie monta sur le trône de Singhal pour signer un armistice avec Fehn qui tient depuis 9 ans.

Les Lalnyhari en profitèrent pour fonder à Samudra un grand "Khujayan", à la fois consulat et port de commerce bâti sur le chantier inachevé de l'arche des Venderine, d'où les marchandises singhalaises voguent depuis vers Fehn et d'où leur nouvelle flotte marchande rayonne désormais dans toutes les Îles Mordorées.

▼ Détails réservés aux PJ Lalnyhari


En réalité, il serait plus juste de dire que les Lalnyhari prirent prétexte de conflits grandissant avec les nations insulaires pour proposer à la puissante Lignée guerrière de Rhûda de s'associer dans la conquête des ces mers. Mais pour ce faire, les Rhûdari demandèrent à l'Assemblée le contrôle du grand port de Nanghyamsi : à mesure que les armées de Fehn s'étendaient dans les îles de Jahandavirhanua, envahissaient l'archipel de Jyanang et abattaient les forces du Roi-Sorcier de Tarhumanaga, la Lignée de Pravindrah fût d'abord supplantée puis finalement absorbée entre plusieurs autres. Certes, les Rhûdari ont ensuite déclenché une guerre contre le royaume de Singhal qui a compliqué le commerce maritime pendant plusieurs décennies, mais c'était un petit prix à payer pour exécuter la vengeance posthume de Lalnyha...

De même, certains de leurs détracteurs pointent le rôle plus qu'ambigu que les Lalnyhari ont joué dans le déclenchement de la guerre avec Singhal, l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle dynastie singhalaise et la manière dont les Matriarches de Lalnyha ont évincé du royaume insulaire les Kerdans Venderine au profit des bien plus malléables Lusiarine. Mais les Lalnyhari s'en fichent, puisqu'elles ont elles-mêmes écrit l'Histoire de ce conflit pour les annales de Fehn, et qu'elles considèrent le subterfuge comme la troisième vertu cardinale de leur lignée (après l'audace et la négociation)...
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Affaire de l'Aigle de Rem

Les Lalnyhari cherchaient déjà des partenaires commerciaux au Marquisat de Horne lorsque survint un tragique incident diplomatique.
Depuis l'an 21 du calendrier reman, appâtés par les somptueux cadeaux et les invitations répétées des Lalnyhari de Samudra, quelques marchands varangiens et dignitaires du Marquisat décidèrent de se rendre au "Sultanat de Safran" pour y acheter des épices et y établir une sorte d'ambassade impériale. Si ces premières missions ne rencontrèrent que des succès très mitigés (notamment parce que les émissaires s'étaient trompés de destination...), ils y retournèrent plusieurs fois au cours des années suivantes et réussirent finalement à intéresser d'autres Remans, affrétant finalement leur propre navire, sobrement baptisé l'Aigle de Rem et battant pavillon impérial [4]. Partis pour le "royaume de la soie et des épices" au début de l'été 33, une quarantaine d'aventureux guidés par la pilote kerdane Claudia Sangrine arrivèrent quelques mois plus tard à Kalingantham, en plein milieu d'une des guerres larvées –de plus en plus fréquentes– entre le Sultanat et la Lignée de Rhûda...


Si la plupart de ces "navigateurs" remans étaient de simples (et donc "dispensables") marins rigériens ou estranis, l'expédition était dirigée par une dizaine de nobles et grands bourgeois de l'Empire, en particulier deux assesseurs expédiés par le duché de Marale (dont un petit-fils du duc Arsombald), quatre marchands de la maison Vasaride, quelques chevaliers aromans et un Sénéchal du Marquisat.
Sans doute impressionnés par les merveilles du Sultanat de Kaligantham, gravement ignorant du contexte local et tout empreints d'arrogance impériale, les visiteurs eurent l'idée doublement regrettable de proposer l'aide militaire de l'Empire au Sultan, avant de continuer leur voyage vers Singhal (où on ne les attendait plus vraiment) pour y faire la même offre : arraisonnés en chemin par un équipage de Rhûdari mécontentes, la majorité des Remans furent capturés, interrogés et lentement dépecés avant que les Lalnyhari ne puissent intervenir pour en soustraire quelques-uns à la torture. Et si les diplomates parvinrent à rapatrier la Kerdane et trois Remans survivants vers Narcejane sur un navire des Lusiarine avec un message d'excuses polies à destination de l'Empereur, toute l'affaire fût considérée à la cour impériale comme une déclaration de guerre, en grande partie à cause de la colère de l'influent Duc de Marale.


Depuis près de 6 ans, les deux grands empires s'apprêtent donc à une guerre qui s'annonce titanesque mais qui tarde à commencer. D'abord parce que les deux belligérants sont séparés par les Mers Serpentines, que l'affrontement devrait donc être essentiellement maritime mais que ni les Fehnri ni les Remans ne maîtrisent encore la navigation hauturière. Ensuite, parce que les forces impériales (ou pour mieux dire "maréliennes") sont déjà mobilisées dans les Marches du Nord et se méfient de nouvelles révoltes ondrènes. Enfin parce que les Lalnyhari se démènent pour non seulement freiner les préparatifs de guerre mais, idéalement, trouver une solution diplomatique qui préserverait leurs intérêts commerciaux s'étendant toujours plus au Nord...

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Riger, Felriane et les Marches du Nord

Malgré la mésaventure de l'Aigle de Rem, les inlassables négociantes obtinrent de leurs alliés Lusiarine d'être mises en rapport avec leur plus gros clients reman, la Maison Loryame : comme celle-ci achetait nombre des produits que les Lalnyhari vendaient aux transporteurs kerdans, des rabais substantiels convainquirent cette famille marchande d'employer son influence sur la côte du Levant afin d'introduire les Lalnyhari auprès des ducs, des comtes, du Culte des Pères, des sénéchaux impériaux et de toutes les institutions impériales qui accepteraient de les recevoir pour ouvrir enfin des relations diplomatiques avec l'Empire.
Mais malgré les cadeaux, la patience, les messages courtois et l'habileté des ambassadrices, on leur ferma la porte en les traitant de sorcières partout de Varangue à Lycène... sauf à Felriane. Car dans son petit duché insulaire, largement partagé entre les dynasties kerdanes et des comtés rétifs, la jeune duchesse Malaryse avait désespérément besoin d'allié·es et de financements "indépendants".

En l'an 35, la duchesse choisit donc d'ignorer les rumeurs de sorcellerie entourant les matriarches de Fehn pour leur permettre d'établir leur premier Khujayan en terre impériale, à la périphérie de sa cité ducale de Farlane. Il fallu plus d'un an pour que le somptueux consulat soit construit, à grands renforts d'ouvriers locaux quoique les ingénieurs et nombre de matériaux aient été importés de Fehn par les navires des Lusiarine, et que les affaires diplomatiques et commerciales prennent leur pleine ampleur sous la direction de la matriarche Lalsangzuali, qui s'était déjà illustrée en arrangeant le sauvetage des survivants de l'Aigle de Rem.


Dans les deux années qui suivirent, ce Khujayan investit des sommes colossales à Felriane comme à Riger, y développa des activités bancaires (encore modestes) et un nouveau marché pour la soie, élargit considérablement celui des épices, de l'encens et des bois précieux. Les négociantes y acquirent ainsi une meilleure compréhension du féodalisme et de la culture de l'Empire, elles trouvèrent de nouveaux partenaires parmi les marchands et armateurs du Golfe de Meren, elles collaborèrent même à quelques projets scientifiques avec le collège ducal et l'académie de Sielle.
Mais tous leurs efforts ne suffisaient toujours pas à nouer de véritables relations avec la noblesse du Continent, jusqu'à une rencontre fortuite durant l'hiver de l'an 37 : l'Honorable Adira Pratesh, fraîchement arrivé à Felriane pour y négocier une affaire de sel avec les Loryame, et se faire construire une grande nef par les Sotorine de Bastelle.
Si les premiers contacts avec Vighnu Pratesh furent un tantinet "tendus", les Lalnyhari trouvèrent en Adira un précieux allié, non seulement ouvert d'esprit et peut-être le premier "lyatarejhi" de tout l'Empire à accéder au poste de sénéchal impérial, mais surtout un entrepreneur intrépide et influent au sein d'une communauté tout aussi cosmopolite : les Talendans. Par Adira, le Khujayan fût rapidement mis en relation avec les Sotorine puis la Légation talendane, trouvant ainsi une voie certes un peu détournée vers le Continent, mais leur permettant d'envoyer dès le printemps 38 des ambassadrices dans la grande cité portuaire d'Aroche sur la nouvelle nef d'Adira, pour y rencontrer le prévôt Larmond d'Orsane et, plus discrètement et laborieusement, la Ruche des Braseros d'Améthyste.


Suite à une rencontre fructueuse organisée avec l'aide de la Légation talendane à Aroche, l'Adulée Ambassadrice Lalnamûrti parvient rapidement à nouer une alliance avec l'ambitieux Larmond, lui offrant fonds et artillerie pour soutenir sa guerre contre les Rebelles emishen en échange d'un droit de commerce vers les Marches du Nord.

Dans ce grand élan d'enthousiasme diplomatique, les Lalnyhari, curieuses des aventureux Talendans qui leur ouvraient soudain tant de nouvelles portes, s'engagèrent même à expédier une représentante jusqu'à Tal Endhil : la jeune Lalsyani, fille cadette et adorée de la puissante Lalsangzuali, allait donc débarquer dans la vallée des Lacs en Paliers après une éprouvante traversée, épaulée par son élégant mais frigorifié assistant, Devanagari Lalsangesh...


Ambassade darverine

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Quand Durgaut et ses Endilans ont pris le contrôle de la Marche des Lacs et transféré leur administration à Darverane au début de l'automne 38, l'Estimée Ambassadrice Lalsyani et son équipe les y ont suivis, achetant l'hiver suivant une grande masure sur le port, en bordure du ghetto fehnri, pour la rénover et en faire non seulement leur résidence mais une ambassade et un comptoir commercial.


En l'an 39, la petite ambassade (théoriquement) dirigée par la propre fille de la puissante Lalsangzuali compte donc 13 membres :

  • l'Estimée Ambassadrice Lalsyani, dévouée mais âgée d'à peine 13 ans.
  • son secrétaire/précepteur, Devanagari Lalsangesh, diplomate expérimenté et "Colibri de Lalsangzuali" (ce qui semble indiquer qu'il a la faveur de sa Révérée Maîtresse),
  • la Distinguée Apothicaire Nehandiri, alchimiste, soignante et camériste de Lalsyani,
  • Shurya, jeune érudite et négociante de rang apparemment "intermédiaire" (?).
  • Tepkal, gigantesque guerrière "myriadine" en armure de bois, garde-du-corps personnelle de Lalsyani.
  • Nhaàsim, jeune calligraphe grassouillet, secrétaire et décorateur de l'ambassade.
  • le vieux serviteur Huzir, majordome-cuisinier-couturier à tout faire.
  • 6 "spadassins" fehnris en guise de gardes, engagés dans le ghetto voisin avec l'aide de leur propre Matriarche, Varindhiprinya (dont Hiran et Ranveer Lamesh).


"Darna Mepintri"

▼ Réservé aux PJ Lalnyhari


La Persienne aux Lilas

Énergie : Agents – 14 pions

Capacités :

  • Actualité 2 (rassembler les infos relativement notoires)
  • Investigation 5 (se renseigner, sur qqchose de précis, caché, pas évident, autre réseau de renseignement, enquêter, découvrir)
  • Dissimulation 7 (ne pas être repéré par les autres réseaux, couverture) : tant qu'un réseau Mise plus en Dissimulation que dans ses autres Capacités cumulées, il génère un malus à quiconque tenterait de le détecter.
  • Blanchiment 3
  • Antiquité du Nord 2
  • Recrutement 1


  • Contact: Cour des Marauds 2, Marchands Remans du Nord 1, Marchands Ondrènes des Lacs 1, Melangoline 1


Agents

  • Bhejrem : dealer de narcotiques, escroc et un peu pickpocket, ce Fehnri élégant de presque 20 ans était l'émissaire de la précédente Matriarche du ghetto darverin, tragiquement décédée dans l'incendie d'une minoterie. En plus d'être un délicieux baratineur, il connaît bien les négoces et la pègre de la région, y compris ce qui reste de l'Ondhor après l'assaut des Talendans.
  • Distinguée Apothicaire Nehandiri, déjà alchimiste, soignante, empoisonneuse et camériste de la suite de Lalnamûrti, a juste assez de compétences en espionnage pour suppléer à Devanagari en cas de besoin. À peine plus jeune que ce dernier, extrêmement élégante, elle est immédiatement rentrée dans les bonnes grâces de Lalsyani en lui promettant que « l'alchimie est la voie de celles dont la Màn est plus intellectuelle que viscérale » (Devanagari, lui, a entendu dire que c'était "l'art màjhique de celles qui n'ont pas de talent").
  • le jeune scribe Nhaàsim est plus doué pour la calligraphie et la décoration que pour le travail de terrain, mais il participe au réseau en tant que cryptographe.
  • Ayrol "Piécette", un courtier-changeur-usurier-recéleur autrefois lié à l'Ondhor basé à Holterune.


Informateurs

  • Varindhiprinya, alchimiste, artiste du déguisement, politicienne opportuniste et désormais Matriarche du ghetto darverin.
  • Mélénice "Roulier" : sœur de Mérane mais veuve d'un caravanier (selon elle) "par la faute de Dario Celsine", elle a été recrutée pour infiltrer la Prévôté en offrant ses services aux renseignements de Durgaut. → pas encore résolu
  • Colom: neveu et secrétaire particulier de Tardil de Bedlam (l'intendant et bras droit du Prévôt et récemment promu Grand Échevin de la Marche).
  • Saorùni (indépendante), patronne du Pavillon des Âges (boutique d'antiquités archeroise)


Réprimande de Shurya

La cohabitation de l'ambassade avec les Endilan n'a pas été sans heurt, mais un modus vivendi semble avoir été trouvé


Un matin tout au début de l’Hiver, alors que Shurya vient faire ses courses dans le quartier des dalles au seul parcheminier valable en dehors de Brasure, elle est abordé par une jeune femme mince à l'allure kerdane. Celle ci se présente comme étant la questora Lea Celsine. La questora est accompagné, deux pas derrière, par 4 hommes du Guet. La questora après s'être présenté explique à Shurya qu'elle est attendue dans le bureau du questor de la Prévôté, Dario Celsine. Et pas plus tard que tout de suite....

Curieusement, Shurya n'est pas conduite jusqu’aux bureaux du Guet, qui se trouvent à la Caserne (le bâtiment qui ferme l’accès au pont), mais directement à la Citadelle. Dans la cour se croisent de nombreux soldats, quelques officiers du Guet, des bureaucrates et aussi des citadins ordinaires venant probablement plaider quelque affaire. Suivant Lea Celsine au travers de la cour, elle emprunte un couloir puis d’un escalier en colimaçon jusqu’au premier palier, où se trouve une sorte de bureau “annexe” du Guet devant la porte duquel patiente un Hotar. La porte s’ouvre alors brutalement, précipitant un individu aux bras tatoués dans les bras du Hornois. Le type beugle “Mais puisque j’vous dis que j’suis inno…” Le Hotar lui colle alors un poing ganté en pleine face, l’envoyant valser au loin. La gueule en sang, recrachant deux dents, le malfrat est ramassé par le Hornois et emmené hors des lieux.

La porte du bureau est restée ouverte et dans son encadrure se trouve un homme au visage balafré et aux cheveux gris très courts, un nouveau venu ici qu’elle croit être un certain Rautlec d’Urone. L’homme lui adresse un hochement de tête associé à un étrange sourire (dans lequel Shurya semble lire… de la gourmandise ???). “Je crois que c’est à vous” dit-il en faisant signe à Shurya d’entrer et de s’assoir. La pièce est arrangée de manière fonctionnelle. Une table sur laquelle s’empilent des dossiers en souffrance se trouve le long d’un mur et, au fond de la pièce, il y a un petit bureau tout simple. Dario est installé derrière ce bureau, en pleine lecture d’un parchemin. Il règne dans la pièce la bonne odeur d’épices provenant du bol de chiro fumant déposé sur le bureau. Rautlec referme la porte et s'appuie dos à elle, barrant l'entrée. Shurya s’installe sur un petit banc face au bureau. Tout en continuant à lire un document, Dario s’adresse à elle : “Bien… Mademoiselle Shurya, comme je pense que vous savez très bien pourquoi vous êtes là, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Vous même, comme toute votre ambassade de Fehn, êtes ici les invités du Prévôt Durgaut. Le fait d’être des invités vous donne certainement droit à des privilèges. Mais ces privilèges ont une limite très claire, que vous ne pouvez ignorer : c’est l’espionnage. Vous avez été prise la main dans le sac à espionner dans Darverane par l’un des agents du Prévôt. C’est quelque chose que Messire ne peut tolérer.” Dario lève enfin les yeux de son parchemin et le pose sur le bureau. Il regarde la Fehnri d’un air neutre, comme si elle n’était guère différente de ce parchemin qu’il vient de classer. “Mademoiselle Shurya, vous êtes en état d’arrestation pour espionnage. Nous allons immédiatement vous conduire au tribunal où vous allez être jugée, car la justice du Nord est aussi rapide qu’efficace.”

La main de Rautlec s’abat sur l’épaule de Shurya pour la maintenir sur sa chaise. Dario continue, d’une voix plus basse : “Et je ne vous conseille pas de faire quoi que soit qui nous donnerait envie de transformer ce procès pour espionnage en un procès pour sorcellerie.” Rautlec lui susurre alors à l’oreille, si près qu’elle peut sentir son haleine : “Mais si… essaye donc petiote… les exécutions de sorcières, c’est tellement plus festif.” Interloquée, Shurya ne réagit guère alors que plusieurs paires de mains de saisissent d’elle et qu’on lui attache des fers aux pieds et des menottes aux poignets. Ces fers sont extrêmement lourds et il ne faut pas longtemps à Shurya pour comprendre qu’ils sont plombés. Elle est alors traînée au travers d’un couloir jusqu’à une autre salle où on l’installe sans ménagement sur un banc trop bas. La salle est vide, à l’exception de deux Hotars qui la fixent du regard. Ils ne semblent attendre qu’un mauvais geste de sa part pour fondre sur elle. Rautlec et Dario attendent avec elle, regardant de l’autre côté de la pièce où se trouvent une grande table et trois chaises.

Un garde finit par entrer et annonce “Oyez, oyez, levez-vous devant la chambre de justice du Prévôt des Lacs, Messire Liméric Durgaut !” Le Prévôt fait alors son entrée : il se tient très droit, même s’il marche de façon un peu raide et s’appuie sur une canne. Durgaut est accompagné par deux hommes, un très jeune homme à l’air Ondrène semblant être le greffier et le Captaine Esic “Le Cornu”, qui commande à la garde de la ville de Darverane. Durgaut affiche l’air à la fois grave et ennuyé de celui qui s’apprête à accomplir une tache désagréable mais nécessaire - comme vider un pot de chambre. Il s’installe sur la chaise au centre et époussette ses manches, tandis que le greffier demande à Shurya de décliner son identité, qu’il note diligemment. L’homme annonce “Que s’ouvre le procès de la Distinguée Shurya, et que les charges soient présentées !"

Durgaut regarde Shurya, puis Dario. “Monsieur le commandant du Guet, de quoi notre invitée est-elle accusée ? - D’espionnage, Messire. Au sein même de cette citadelle. Voici les preuves accumulées par mes services." Dario s’avance et tend à Durgaut un ensemble de documents, que le Prévôt compulse en silence, haussant les sourcils de temps à autre. Il passe les documents au greffier. “Que ces documents soient ajoutés aux minutes du procès. Ce sont-là des preuves accablantes, en effet. Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense, Distinguée Shurya ? Quelque chose pour expliquer, à défaut de justifier, la façon dont vous avez trahi la confiance que nous vous avons témoigné ? J’imagine que non...”

Sans attendre la réponse de Shurya, le Prévôt s’entretient un bref instant avec le capitaine le Cornu. Les deux hommes finissent par hocher la tête. Le Prévôt annonce alors : “Mademoiselle Shurya, ce tribunal vous trouve coupable du chef d’accusation d’espionnage. À ce titre, il vous condamne à la mort par décapitation. La sentence sera exécutée dès que possible.” Le monde semble alors s’effondrer sous les pieds de Shurya. Tout se met à tourner, alors qu’à nouveau des mains s’emparent d’elle, et qu’on la traine dans les couloirs et des escaliers, vers les entrailles de la Citadelle.

Devanagari ne tardera à apprendre la nouvelle. A vrai dire, c’est Dario lui-même qui viendra lui annoncer la sentence à l'Ambassade, et aussi qu’il lui est “fermement demandé” d’assister à l’exécution, le lendemain à l’aube, dans la cour de la Citadelle. Tout aussi fermement, Dario lui conseille de ne pas essayer d’interférer dans la décision, qui selon le questor est “la plus clémente qu’elle pouvait espérer, au vu des circonstances”. Devanagari constatera de toute façon qu’il ne peut voir personne : les accès aux hauts-quartiers de la Citadelle lui sont barrés par des Hotars. Tout au plus apercevra-t-il Islinna se dirigeant vers les quartiers de Durgaut. La diplomate a l’air horrifiée : “Je vous avais prévenu que cette histoire allait causer des problèmes… mais je ne pensais pas que le Prévôt réagirait comme cela ! Je vais essayer de lui parler, mais je doute qu’il m'écoute. Il est absolument furieux…”

Pendant ce temps, on a conduit Shurya dans les geôles. On la jette brutalement dans une cellule sans la moindre lumière. Elle atterrit à quatre pattes dans une flaque d’eau glacée tandis que la porte se referme derrière elle. Cherchant à tâtons un coin plus sec, se déplaçant péniblement à cause du poids des chaînes, elle est mordue par un rat, puis deux, et se rend compte que c’est tout le sol de la cellule qui est couvert de plusieurs centimètres d’eau croupie. Ses vêtements sont mouillés et le froid commence à s’infiltrer en elle. Elle n’entend que le “plic… plic… plic...” des gouttes d’eau, les couinements des rats et, très rarement, comme une plainte au loin. Il n’y a pas un rai de lumière. À chaque fois qu’elle pense trouver une position plus confortable, la porte s’ouvre brutalement, la lumière d’une lanterne l’aveugle et on lui jette un baquet d’eau glacée au visage. Elle a du mal à s’arrêter de trembler. Le temps disparait, remplacé par ces baquets d’eau glacée qui semblent tremper ses os et les morsures des rats.

Shurya ayant arrêté de compter les baquets après le douzième, elle a perdu le sens du temps lorsque la porte s’ouvre à nouveau et qu’on ne lui jette pas d’eau dessus. Au lieu de quoi on la saisit et on la traine en dehors de la cellule… au sec ! Quelqu’un lui enlève ses menottes (mais pas les fers au pieds) ainsi que le plus gros de ses vêtements trempés et lui fait enfiler un genre de robe blanche informe. Elle est remontée sur plusieurs escaliers, puis poussée dehors, à l’extérieur. Le jour n’est pas encore complètement levé mais après toute cette obscurité la maigre lumière suffit à lui faire plisser les yeux. Shurya se trouve dans une petite cour fermée, avec quelques silhouettes qu’elle distingue encore mal. Elle reconnait tout de même Dario à la tache orange formée par ses cheveux. Shurya sent quelque chose de mouillé sur son visage. Levant les yeux vers le blanc assombri du ciel, elle réalise qu’il neige. Les flocons sur son visage sont froids, mais c’est un froid presque doux, agréable, comparé à celui des baquets d’eau glacée. La mort doit être douce et froide comme ces flocons… Shurya n’a hélas pas le temps de méditer sur cette pensée car on lui saisit la tête pour la pencher vers l’avant et quelqu’un commence à s’agiter derrière elle. C’est en voyant des mèches noires tomber en corolle autour d’elle que Shurya réalise qu’on est en train de lui couper les cheveux… pour bien dégager la nuque.

Regardant autour d’elle, Shurya aperçoit Devenagari à côté de Dario. Il est étrangement silencieux. Le silence n’est à vrai dire brisé que par les sssssslink ! ssssslink ! de la pierre à aiguiser que Rautlec d’Urone passe sur sa hache. Shurya croise son regard, et l’Ondrène lui sert le même sourire que la veille, dans le bureau de Dario. On pousse Shurya en direction du billot. Le capitaine Le Cornu se tient non loin et il dit d’un ton assez peu protocolaire : “Shurya de Fehn, vous avez été condamnée à la peine capitale par la chambre de justice du Prévôt des Lacs. La sentence va maintenant être exécutée. Préparez-vous, et recommandez votre âme aux Pères… ou à qui que ce soit que vous aut’ priez.” La joue de Shurya est pressée contre le billot. Du coin de l’oeil, elle voit dans le bois les taches sombres du sang de ceux qui l’ont précédée en cet endroit. L’ombre de Rautlec se découpe sur le billot, puis la lumière se reflète sur l’acier de la lame.

Il y a alors un vacarme. Quelqu’un tambourine à la poterne de la courette. Une voix féminine hurle “Ouvrez ! Au nom du Prévôt !” Un garde ouvre la poterne et une Islinna essoufflée tend un parchemin à Dario. Le questor le lit, imperturbable, puis dit quelque chose au Cornu. Dario finit par annoncer : “Par ordre du Prévôt, la sentence est suspendue. Gardes, relevez cette femme et libérez-là immédiatement.” Rautlec grommelle et crache bruyamment par terre. Islinna lui jette un regard noir.

Dans la journée, alors qu’on aura laissé Shurya récupérer dans ses quartiers, Dario ira s’entretenir avec Devanagari. Il expliquera que Shurya peut remercier Islinna qui a su souligner l’importance de “l’érudite" pour la gestion du “problème Valeria", mais que la sentence est simplement suspendue. Il ne faudrait sûrement pas grand chose pour que Messire change d’avis, et qu’il organise un grand feu de joie pour Shurya sur la place du Contre-Écu. Et croyez bien que c’est à Devanagari et à sa révérée maîtresse qu’il demandera d’apporter les bûches.

Est-ce que c’est compris, ou bien est-ce qu’on passe directement au barbecue ?

  1. Une des Maisonnées pravindrahri parvînt même à organiser une migration pour fonder, à Duriane, la Lignée des Pratsumri.
  2. Techniquement, Dhamyarin signifie "les Terres Ignares" en Langue Annelée, mais il serait dommage de se laisser distraire par les détails linguistiques.
  3. Notamment les archipels de Jyanang et de Tarhumanaga, avant de progresser à l'Ouest dans les Myriades, une vaste constellation d'archipels primitifs où Fehn rafle des esclaves.
  4. Ce qui est d'autant plus rare que l'Empire ne possède pas vraiment de marine en propre : ce fût donc une expérience aussi malheureuse que symbolique...