Horne

De Marches du Nord
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Jadis un puissant royaume héritier de la tradition "solaire" et donc du savoir des Premiers, Horne fût pourtant vaincu et même dévasté par les Aramides après des décennies d'une guerre particulièrement sanglante. Grande péninsule montagneuse séparant la mer du Levant (à l'Est) du Golfe des Sphinx et des Mers Serpentines (au Sud) autant que l'actuel duché de Varangue (au Nord, et autrefois une province hornoise) de la côte aride des Xérophantes (au Sud-Ouest), d'imposantes cités aujourd'hui rasées surmontaient ses hautes crêtes, dominant de profondes vallées agricoles qui ne sont plus que cendres.

Le Sanctuaire

Après que la plupart des Premiers aient quitté le continent pour retourner aux étoiles (ou vers Atepaden, la cité-continent d'où nait le soleil), pendant que les moindres-sangs des plaines se foutaient sur la gueule à coups d'épées en bronze, le Royaume de Horne étaient encore dirigé par Herem-le-Gardien en personne. Avec l'aide de ses fils Aînés, ils assuraient la garde du dernier sanctuaire sur la Terre des Hommes, surveillant le chaos féodal que les Remans nomment "l'Âge Sombre" du sommet de leurs montagnes et protégeant le savoir des Premiers, pendant que leurs cousins des plaines reconquéraient les plaines pour établir le Royaume Solaire.

Jusqu'à récemment, la société hornoise était divisée en une multitude de castes, dont les 4 castes nobles :

  • les Horonadrim ("Régents du Sanctuaire") sont les dirigeants, qui forment techniquement une même famille chez qui le sang des Aînés est le plus fort. Parmi eux, le roi-doyen appelé Horodajahr. Ça fait des mecs qui culminent à facilement 2m30 dont les épouses étaient appelées "Éblouissantes" vu qu'il était interdit aux membres de toutes les autres castes de seulement les regarder (et d'après le papa de Bahardabras, elles étaient effectivement brillantes). Liés par devoir aux citadelles, ils ont théoriquement tous disparus avec elles.
  • les Mordrahrim ("Gardiens") sont la caste guerrière suprême, parmi lesquels les Lames d'Airain ("Arjhomradhoror") étaient choisies pour assurer la garde des Horodajahr.
  • les Sharjodarim ("Souvenants") sont les prêtres-savants, dont les devoirs sont différents mais les privilèges équivalents aux Gardiens.

Les épouses de ces deux castes, qui émettent parfois de la lumière, sont appelées "Resplendissantes".

  • les Khorobrahim étaient les "Maîtres-Machinistes" chargés d'entretenir les installations premières (les bâtiments, les appareils), de forger les armes sacrées, de graver les livres de cuivre, etc. sous les ordres des Souvenants. Leurs épouses, les Florissantes, étaient chargées des travaux d'ordres "biologiques", de la médecine à l'entretien des jardins.

Tout ce petit monde portaient constamment des masques ou des voiles en public car il était interdit au "peuple" de les contempler. En dessous se trouvaient les castes "honorables", c'est à dire les artisans, les clercs et les guerriers. Le nom de ces derniers, les Hotars, est dans l'empire devenu synonyme de "mercenaire hornois".

*mordrahrim au pluriel, -rid au singulier.


La Guerre

EN TRAVAUX

Contrairement à ce que prétendent les historiens impériaux, la Guerre de Horne n'a pas vraiment commencé avec la destruction de Varasile par les Hornois en -33, puisque les conflits frontaliers entre Hornois et Varangiens, alliés des Aramides, couvaient alors depuis au moins 10 ans. La-dite guerre ne s'est pas non plus terminée avec la chute de la citadelle royale de Horonharbad : c'est bien là que le conflit a basculé, que l'essentiel de la noblesse hornoise a trouvé la mort, que le "sanctuaire" a commencé à s'effondrer et que Semeron le Conquérant s'est déclaré empereur, débutant ce que les Remans appellent l'Ère Impériale.
Mais, en réalité, l'effondrement de la société hornoise a pris encore quelques années, et les combats ont continué jusqu'en l'an 6 pour écraser les derniers foyers de résistance dans les hautes montagnes des Delerimes, la chaîne qui prolonge l'Échine du Monde vers le Sud-Est en formant les péninsules jumelles de Horone (au Nord) et Khorom (au Sud).


Et puis, il y a 7 ou 8 générations (donc environs 500 ans, car le sang pur des Hornois leur permet de vivre presque deux fois plus longtemps que les lignées "inférieures"), Herem s'est éteint : son enveloppe charnelle est morte et il s'est à son tour élevé vers les étoiles en laissant aux Aînés le soin de continuer la garde. C'était tellement le merdier chez les moindres-sangs que les Gardiens devaient régulièrement descendre du sanctuaire pour récupérer les Appareils abandonnés par les Aînés, défendre leurs frontières où empêcher l'un ou l'autre barbare ambitieux de mettre vraiment le continent en danger à coups de sorcellerie.  Les Aînés ont également commencé à mourir et la société hornoise s'est rigidifiée encore un peu plus pour compenser. Lorsque les moindres-sangs ont fondé un Empire, les Hornois ont commencé par penser que ça calmerait un peu le bordel des plaines et ils ont été assez surpris quand cette andouille de Semeron le Conquérant s'est mis en tête de leur chercher des noises à eux.

La guerre entre l'Empire et Horne a duré 34 ans et fut particulièrement sanglante : les vagues successives des armées remanes se brisèrent les unes après les autres sur les citadelles du royaume et leurs machines de guerre, les Hotars massacrant par dizaines de milliers les "chevaliers" et paysans des plaines... Mais les moindres-sang étaient acharnés et, surtout, très nombreux : la première des 8 citadelles hornoises, assiégée depuis 9 ans à 20 contre 1, finit par tomber, et les Remans se déversèrent dans le Royaume-Sanctuaire.


La Chute

Lors de la dernière bataille qui a vu les Remans investir Horonharbad, la Citadelle Étincelante, après un siège de plusieurs années, Amragorham III, dernier roi de Horne, a ordonné une sortie : sa garde personnelle, les 136 Lames d'Airains, menaient la charge des Hotars pour permettre aux nobles Souvenants (gardiens du savoir), aux Resplendissantes (les épouses de la plus haute caste) et à la famille royale de s'échapper, pour éviter que le sang pur ne s'éteigne par la folie des barbares. Ça a été un putain de carnage où le roi a trouvé la mort après avoir balancé quelques dizaines de Gardes Pourpres (les prétoriens de Semeron) et à moitié éventré leur soi-disant empereur (qui a quand-même survécu presque 2 années à sa blessure). Peut-être trois douzaines de Lames, moins d'un millier de Hotars et quelques milliers de civils (serviteurs et artisans de la citadelle) s'en sont sortis. Certains se sont dispersés à travers le continent pour aller mettre les derniers Souvenants et Resplendissantes en sûreté dans des endroits secrets, quelques-uns se sont rassemblées en cohortes vengeresses pour tenter d'achever Severom et ses généraux, d'autres se sont planqués dans les ruines du sanctuaire pour sauver un maximum d'Appareils et de livres avant que ça ne tombe aux mains des barbares, mais une courte majorité a suivi les ordres "survivre et refonder le royaume plus tard" et, bon an mal an, se sont intégrés à la société impériale.


Le Marquisat

Le marquisat de Horne a alors été officiellement fondé en l'an 3, après la chute de la dernière cité hornoise : Khorodavahr. Mais après plus de 40 ans de guerre, si Varangue et l'Aromagne étaient certainement exsangues, la conquête avait réclamé l'élimination de quelques 800.000 hornois (les deux tiers de la population), la destruction presque totale de leurs cités et, subséquemment, l'effondrement de leur société. La soudaine disparition des infrastructures (en particulier les aqueducs) et des technologies agraires ont bientôt causé d'effroyables famines, puis les épidémies ont ravagé les derniers centres de population.
Aujourd'hui encore, les 9/10° de l'ancien Sanctuaire hornois sont toujours des montagnes hostiles, arides et largement dépeuplées, où rôdent les bêtes sauvages et quelques bandes "barbares" issues des peuplades anciennement soumises aux Hornois, dont fort peu ont finalement rejoint depuis le giron de l'Empire.

Dans les faits, le territoire vraiment exploité par le Marquis Voralen de Renore ne comprend que la cité portuaire de Khorodavahr, la vallée voisine du Karsh (reverdie depuis moins d'une génération par le rétablissement de l'irrigation), quelques bourgs sur la côte des Sphinx et un seul autre port au bout de la péninsule d'Horone, Haryad, unique escale depuis Varangue. Les navires sont d'ailleurs obligés de s'arrêter dans ce port militaire entouré d'une maigre bourgade pour ravitailler une garnison très isolée et fréquemment menacée par la tribu rebelle des Sarashim, qui continue de harceler les Impériaux qui s'aventureraient dans les hautes-terres.

Malgré son titre grandiloquent, le Marquis s'en sort donc encore plus mal que le Duc-Gouverneur des Marches du Nord, à cause d'un curieux désintérêt de l'Empereur et du Duc de Marale depuis (en gros) la révolte des Ondrènes : Voralen, ayant succédé à son père Vorbril en 23, règne difficilement sur quelques 40.000 "ratons" (comme les conquérants nomment élégamment les indigènes hornois), environ 6.000 colons remans (principalement des artisans et marchands varangiens et estrani, mais aussi des Aromans, des Maréliens, des Rigériens, des Felrianais...) protégés par 3.000 soldats qui suent sous leurs cuirasses et encore un bon millier de Kerdans. Car Khorodavhar et les colonies qui l'entourent ne retrouvent un peu de prospérité que depuis une vingtaine d'années que les Lusiarine y développent leur Arche des Sphinx (aussi vaste que le palais marquisal), par où transite tous les négoces des Îles Mordorées (les épices, la soie, le bois, les émeraudes), et que protège une flotte grandissante de corsaires Maletudine depuis que des "pirates" s'en prennent aux transports kerdans dans la Mer des Sphinx.