Malvolio

De Marches du Nord
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Rabindranath Pratvindresh (un Pratsumri), jadis surnommé Malvolio ("le Sournois") par les Kerdans dont il pillait les convois fluviaux sur le fleuve Dramguil, est un maître-contrebandier fehnri vieillissant mais audacieux et rigolard. Autrefois basée dans les bas-quartiers de Darverane, son intrépide bande opère depuis plus de 15 ans de Valmire à Corelguil et d'Archerune à Solerane, raflant et livrant d’impressionnantes cargaisons dans les lieux les plus invraisemblables et pour une clientèle très diverse.

Plus ou moins affilié aux Nocturnes de Duriane, quoiqu'il se revendique "indépendant" et se défie de la Ruche arochaise depuis une ancienne querelle avec Saraatsha, Malvolio a longtemps été en conflit ouvert avec Bertold "le Lippu", le roué Graf de l'Ondhor dans la Marche des Lacs, finalement tué lors des émeutes du quartiers des Meules qui ont également vu l'élimination "mystérieuse" du redouté prévôt Rhilder le Boiteux.
Malgré le blanc qui envahit sa barbiche et la défaillance progressive de ses jambes, rien n'amuse tant Malvolio que d'avoir ainsi survécu à ses deux prires ennemis...


Fourmis insaisissables

Il y a peut-être 30 ou 40 ans que des contrebandiers fehnri sillonnent le Nord-Est de l'Empire de Rem, des Sylves jusqu'aux Marches du Nord, où ils sont fréquemment appelés "Fourmis" avec un mélange de mépris et de désespoir, possiblement parce qu'ils sont petits, noirs, qu'ils pénètrent partout et qu'on arrive jamais vraiment à s'en débarrasser [1]. Ils paraissent s'être multipliés au Nord après que la Guerre des Lunes ai dévasté Anguedale en leur laissant le champ libre, et seraient si bien implantés à Archerune, carrefour du Dramguil et de la Grande Chaussée, que même les Ondhorœn n'oseraient leur disputer la cité...

C'est en tous cas de ce réseau clandestin qu'a émergé la bande de Malvolio, un des rares mâles à exercer quelque influence au sein de son peuple, et qui s'est d'abord fait un nom (littéralement) en dévalisant les barges des Torodine et des Melangoline. La pression des gardes ondrènes, de la Sénéchaussée impériale et des questore kerdans a beau l'avoir un peu éloigné du pillage de marchandises, ses activités de transport ont néanmoins fleuri en ne refusant aucun client ni aucune cargaison.
Au fil des années, parcourant les routes à dos de mules et les rivières en pirogues, franchissant les remparts et les montagnes à dos de géants quand il le faut, se riant des frontières et des patrouilles, Malvolio a ainsi transporté du sel et de l'alcool à travers tout le Pays des Vents, trafiqué des artefacts premiers et de l'herbe-nuage, distribué des produits alchimiques prohibés depuis Salviane (?), livré des armes et des troupeaux de chevaux (?!) aux Rebelles emishen... Si l'on en croit la légende qu'il aime à attiser lui-même, il aurait même participer à diverses évasions d'esclaves et ravitaillé des cités assiégées !


Auprès des Talendans

Si le Capitaine Durgaut a découvert l'équipe de Malvolio lors de la Bataille de Tal Endhil, l'embauchant pour transporter ses commandos vers l'amont des Lacs en Paliers juste après qu'il ait livré des armes aux Kormes [2], il fût ensuite révélé que l'érudit Andréas "Odran" l'avait déjà rencontré à Darverane en tentant de remonter une filière d'artefacts dangereux qui s'étendait alors jusqu'à Duriane.
Les contrebandiers ont ensuite maintenu le contact avec Adira Pratesh, qui les a mis en relation avec Mérane "Roulier" et Islinna Sotorine lorsqu'elles préparaient la Caravane des Enfants. Cette opération a d'ailleurs délivré Rajid Sharma des geôles de Malorne, lui-même un ancien membre de la bande de Malvolio, devenu depuis le comptable d'Adira...


la Fourmilière

À partir du printemps 37, la Troisième Guerre Nordique dévastant la vallée de Cainil alors que l'Ondhor menaçaient l'activité des Fourmis à Darverane, ces dernières ont largement délaissé la cité au profit de Rerdone, un village récemment abandonné du canton de Holterune. Malvolio menant assez d'affaires avec les Rebelles emishen pour ne pas craindre les Oloden qui avaient incendié le village et chassé les colons ondrènes, le no-mans-land le protégeait en effet des Ondhorœen comme des gardes du prévôt Rhilder, et les contrebandiers commencèrent par utiliser comme entrepôt les galeries bien sèches de la mine locale (épuisée depuis des générations).

Peu à peu, pendant que les combats faisaient rage dans toute la région, les Fourmis prirent leurs aises dans les ruines de Rerdone : à l'automne 38, quand les Endilans prirent le pouvoir à Darverane, les Fehnri avaient réhabilité plusieurs logements et ateliers pour leur propre usage, au point que leur installation semblait déjà permanente. De fait, même après que la situation à Darverane se soit stabilisée (par l'élimination de l'Ondhor) et que les armées de Morholt aient été défaites en mettant fin à presque deux ans de conflit sanglant, la bande de Malvolio continua d'agrandir et d'aménager son repaire, qu'on commença à appeler "la Fourmilière"...


Réservé aux PJ Fehnri et au Conseil du Prévôt


Débarrassées de leurs ennemis depuis plus d'un an et même protégées par les accord passés avec les Endilans (voir plus bas), les Fourmis prospèrent : elles transportent butin et vivres pour les Rebelles, livrent légalement bière et liqueurs jusqu'à Archerune pour la Brasserie du Géant (tout en cachant de la contrebande dans ces chargements officiels) et traversent même les Monts Voilés à la belle saison (en contournant Bragone et l'octroi) pour échanger de l'herbe-nuage (Malvolio ayant racheté la filière à Adira Pratesh quand celui-ci a abandonné le trafic) contre tout un tas de produits "détaxés" issus de la Principauté de Duriane, de la Ruche des Jardins Enfouis et même des Sylves (où leurs cousines Pratsumri sont assez actives).

Leur petit village s'est d'ailleurs peuplé d'une bonne soixantaine de Fehnri, dont des Pratsumri et même quelques Lamùshandri arrivées récemment des environs de Duriane (y compris des horticultrices, pour aider à la production d'herbe), mais aussi des transfuges des Braseros d'Améthyste –puisque les abus de Saraatsha continuent de lui coûter des gens, et que les contrebandiers sont par définition se sujets les plus "mobiles".
Et la population croît lentement à chaque fois que les Rebelles libèrent quelques esclaves fehnri en même temps que leurs frères emishen, ou que des "Nocturnes" échappent à l'autorité de l'une ou l'autre Matriarche...


Entre cette main-d'œuvre grandissante, les finances au beau-fixe et leur aisance à se fournir très loin si besoin, la "Fourmilière" est devenue plutôt confortable : les Fehnri y habitent dans de vraies petites maisons joliment réaménagées selon leur goût, elles font venir du mobilier et des victuailles d'un peu partout, elles se sont installées un petit laboratoire alchimique, une tonnellerie (qui produit surtout des barriques à double-fond), des séchoirs à plantes (forcément), de grands celliers dans les anciennes mines, des écuries pour leurs nombreuses mules et un débarcadère compliqué pour leur pirogues (les Fourmis ont transformé une conduite de filtrage du minerais qui descendait du Mont Gris en une espèce d'ascenseur aquatique pour faciliter la remontée depuis le torrent Dhororm).
Et quand de rares "dirsen" se pointent avec la mauvaise idée de ré-investir le village, les Fourmis envoient des gamins déguisés en fantômes pour les mettre en fuite : ça marche fort bien, et c'est très amusant.


Pourtant, la diversité nouvelle et le nombre croissant des Fourmis diminue peu à peu l'autorité de Malvolio : s'il a constitué la bande originelle et l'a dirigée longtemps avec une sorte de paternalisme jovial, cette forme de leadership montre ses limites depuis que la communauté des Fourmis a presque triplé, qu'elle intègre des Lamùshandri toujours liées aux Jardins Enfouis et qu'elle s'adonne à des activités qui dépassent les compétences du vieux contrebandier.
Quoiqu'elle soit toujours unie par une farouche volonté d'indépendance, la Fourmilière est aujourd'hui agitée d'opinions de plus en plus divergentes sur son avenir et ses priorités économiques, ses relations avec les autres Fehnri et le reste de la Marche des Lacs. Depuis quelques temps, l'herboriste Lamanshi, une Lamùshandri enfuie d'Aroche qui supervise la récolte et le traitement de l'herbe-nuage, se pose même de plus en plus explicitement en rivale du vieux patron. Et sans le respect dont jouissent son épouse Pranushka (gestionnaire habile, mais qui n'a jamais pu avoir d'enfants), sa nièce Mirha (éclaireuse et empoisonneuse), son neveu Sanjay (bricoleur et expert du camouflage de marchandises) et la petite dizaine de Fourmis encore loyale à Malvolio, il aurait déjà perdu le contrôle de la Fourmilière.


Politiquement parlant, leur volonté d'indépendance complique néanmoins leurs relations avec les autres Fehnri. Par exemple, si elles échangent déjà sporadiquement des infos ou des services avec les Lalnyhari, les Fourmis attendent surtout de voir ce que devient le "droit de commerce" des ambassadrices de Fehn pour décider s'il justifie un vrai partenariat commercial, mais risquent ainsi d'être délaissées au profit des Varohari de Darverane dans le développement des échanges entre Fehn, Darverane, Adira, Archerune (donc possiblement la Cour des Marauds), les Jardins Enfouis et la Ruche des Bourgeons Parfumés.
Surtout, l'asile que la Fourmilière accorde à toutes sortes de "dissidentes" fehnri la met souvent en porte-à-faux avec les Lignées nordiques. Moins que le nombre (objectivement faible) de ces renégates, c'est en fait la contestation symbolique que crée cette Fourmilière (plus ou moins) commandée par un mâle qui inquiète les Matrones, bien conscientes que leur autorité repose en partie sur le fait que leurs sujets n'ont d'autre choix que de vivre dans les Ruches.

Plus près de la Fourmilière, Lamanshi est d'ailleurs d'avis que Malvolio néglige l'importance des liens avec leurs voisines Varohari. En effet, le ghetto de Darverane a longtemps été le principal partenaire des Fourmis, qui avaient des accords fructueux avec la précédente Matriarche. Mais depuis que Varhindiprinya y a pris le pouvoir d'une manière "un peu cavalière" (c'est-à-dire en laissant mourir sa prédécesseure aux mains de Berthold le Lippu), les rapports se sont tendus : non seulement les deux leaders ne peuvent plus se sentir, mais les Varohari ont renégocié à la baisse les services des fourmis en jouant sur leur concurrence nouvelle avec la Compagnie Verdin, flotte de transport fluvial apparemment dalane mais en réalité contrôlée par les contrebandières fehnri des Bourgeons Parfumés.


Alliance endilane


  1. Sans compter le lexique volontiers "entomologique" employés par les Nocturnes eux-mêmes...
  2. Depuis, un important stock de flèches fehnri a été laissé à Tal Endhil, que ne consomment lentement que Herle de Lorune et Meryle "la Paillée", les seuls à posséder des arcs adéquats.