Remans

De Marches du Nord
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L'Empire de Rem

Point focal de nombre de nos histoire et berceau auto-proclamé de la civilisation, le jeune Empire de Rem correspond assez bien à l'empire carolingien un peu avant la mort de Charlemagne (c'est d'ailleurs la principale source d'inspiration : en dehors des aspects typiquement "reman", considérez que c'est plus ou moins la même chose technologiquement, socialement, militairement et économiquement parlant). Grand comme deux fois la France, peuplé de près de 15 millions d'habitants, l'Empire est la plus grande nation du continent, la plus puissante militairement et la plus cosmopolite : parce qu'il accueille une immigration assez importante et qu'il est déjà lui-même composé de plusieurs nations alliées, on y trouve en quantités variables des représentants de tous les peuples. S'il s'est au départ fondé sur la culture sédentaire et essentiellement agricole des peuples des plaines, l'empire a développé en quelques générations un commerce considérable grâce aux deux grandes voies de circulation qui le traversent de part en part :

_le vaste fleuve Arem, qui sillonne l'empire d'est en ouest et se ramifie en un réseau reliant la plupart des grandes cités des plaines, capitales des différents états qui le composent et

_la Grande Chaussée, l'immense route de pierres taillées coupant la plaine en un trait parfaitement rectiligne sur des milliers de kilomètres, depuis le défunt Royaume de Horne au sud jusqu'aux lointaines Marches du Nord.

Si une grande partie de la géographie impériale est encore relativement sauvage, couverte de vastes plaines herbeuses ou de forêts profondes, les cités y sont en pleine expansion et les érudits clairvoyants peuvent y distinguer les traces anciennes d'un aménagement à très grande échelle lors de l'antiquité première : la Grande Chaussée, bien sûr, mais aussi des fleuves au cours merveilleusement régulier et harmonieusement répartis pour former un réseau navigable entre la plupart des vallée ; de grandes failles sculptées de hauts visages minéraux traversant parfois les reliefs aux endroits les plus pratiques; des chaînes de collines s'interrompant brutalement pour laisser la place à des plaines favorisant l'agriculture ; des forêts dont les plus anciens arbres sont élégamment espacés en futaies... Tout cela s'étant dégradé depuis un millénaire au point de n'être plus forcément évident, mais les Remans trouvent ainsi dans leurs paysages des souvenirs de leur passé glorieux et les preuves que les Premiers ont façonné le monde pour y favoriser leur civilisation.


Après la disparition des Aînés, les vastes plaines où serpente du nord-ouest au sud-est l'immense fleuve Arem se sont morcelées en une myriade de royaumes instables guerroyant sans cesse les uns contre les autres... De ce chaos ont émergé l'ethnie dominante des Aramides qui, des hauts plateaux ont bientôt conquis le bassin du fleuve et inféodé les seigneuries de son embouchure. Lorsqu'ils furent maîtres des plaines, ils rallièrent sous leur bannière aux deux lunes la plupart des pays voisins par alliance, mariage ou conquête, les anciens rois et seigneurs de guerre ayant prêté allégeance sont devenus les ducs, comtes ou barons d'aujourd'hui... pas toujours sans heurt. Les nations ainsi fédérées se tournèrent vers les montagnes méridionales de Horne, un puissant royaume maîtrisant l'architecture, la métallurgie, l'art de la guerre et une religion qui défiait la leur... La guerre fit rage pendant plus de trente ans jusqu'à ce que le dernier roi de Horne périsse sous le flot continu des assaillants. Ceux-ci trouvèrent dans les cités montagnardes des secrets si complexes et si déroutants qu'ils décidèrent de les raser jusqu'aux fondations, décapitant les derniers membres de la dynastie régnante et dispersant ses sujets.

Principal artisan de cette brutale victoire, Semeron le Conquérant, roi des Aramides, se fit proclamer empereur et mourut six ans plus tard, satisfait d'avoir unifié toutes les plaines. Si les chroniques écrites remontent rarement à plus de deux siècles, les scribes remans ont fixé l'an 1 au sacre de leur premier empereur et depuis cette date comptent à rebours vers "l'âge des Ténèbres" (les événements de Tal Endhil débutent au printemps de l'an 37, ère impériale).


Son fils, Modram le Bâtisseur, est l'actuel empereur, régnant depuis ses 15 ans (an 6). Élevé dans le Culte des Pères (la foi remane en leurs "Aînés" mythiques), Modram en fit la religion d'état lorsqu'il pris le pouvoir et, sous son impulsion civilisatrice, les Remans redécouvrirent leur héritage ancestrale et se souvinrent à quel point leur vision du monde était la plus élevée et la plus conforme aux enseignements des Premiers, à quel point l'architecture issue de leurs glorieux savoirs fait des villes remanes les perles de la plaine, etc. Possédant une civilisation proportionnellement plus avancée que nombre de ses voisins (moulins à aubes, aqueducs, premières serrures, …), ayant maîtrisé l'acier et s'étant doté d'une puissante armée, l'Empire de Rem s'étendit jusqu'à ses frontières géographiques avant de commencer à envahir ses voisins du sud, du nord et de l'ouest...


POPULATION & CULTURE

S'ils se considèrent comme une nation unie et les "véritables descendants" des Premiers, il y a beaucoup de types physiques "remans" car en réalité beaucoup d'ethnies : les Ondrènes, marins et montagnards du nord de l'empire sont plus souvent blonds et clairs de peaux, les Aramides du sud et les Mongrels des plateaux du centre sont plutôt bruns et d'un teint souvent mat, les Estranis de l'embouchure du grand fleuve ont la peau cuivrée comme les Rigeriens des côtes, mais un gabarit plus frêle et une tendance à l'embonpoint alors que les montagnards Dalanes et les Hornois les toisent tous de leur haute stature... Encore très majoritairement ruraux, machistes, volontiers chauvins et parfois même querelleurs, les Remans tendent depuis quelques générations à rejoindre les cités en plein développement, traçant des routes que l'on commence à paver (c'est la grande marotte de l'empereur Modram) pour favoriser les échanges entre les différentes régions. Si le peuple conserve encore largement ses tenues bigarrées et ses nombreux particularismes locaux, la bourgeoisie et la noblesse tendent peu à peu à adopter les chausses étroites, les tuniques longues, les cheveux courts et les mentons glabres en vogue à la capitale. De même, la Langue des Pères est aujourd'hui parlée partout dans l'empire, même si différents patois et variantes subsistent dans les régions reculées. Comme la plupart des autres peuples, les Remans sont considérés comme adultes vers 15 ans, fondent généralement une famille vers 20, sont grand-parents vers 40 et s'éteignent autour de 50 ans, parfois 60 ou 70 pour les plus vénérables ou les mieux lotis.

S'ils règnent sur la terre, les Remans sont de piètres navigateurs à la très relative exception des Orsani (la prévision des marées -influencées par les saisons, le soleil et les deux lunes- est une science encore balbutiante), et considèrent encore l'océan comme le domaine des monstres marins et des tempêtes furieuses, que seuls les Premiers ont su traversé. L'idée que le monde pourrait être sphérique n'est d'ailleurs à leurs yeux qu'un mythe kerdan parmi d'autres.

Le culte des Pères est de très loin la religion majoritaire de l'empire et son principal ciment culturel : il consiste essentiellement en l'adoration du panthéon des Premiers comme valeurs morales fondatrices, les différents Aînés représentant autant de saints-patrons pour les nombreuses guildes et corporations. Farouchement opposé à l'usage de toute sorcellerie et volontiers "scientiste", son caractère sévèrement patriarcal n'est tempéré que par l'importance des Rites Melenites qui donnent aux femmes un pouvoir presque absolu sur l'arrangement des mariages et le soin des naissances. Si les prélats du culte cherchent depuis longtemps à faire reconnaître Rem comme le souverain spirituel du monde, ils doivent néanmoins compter avec les multiples variantes nationales ou régionales qui Lui préfèrent souvent leur propres Premiers tutélaires, les Aînés mythiques sensés les avoir engendré ou même leur arrière-grand-papa héroïque : on trouve ainsi dans nombre de maisons des icônes votives représentant un Aîné ou un glorieux aïeul et sensées attirer sa protection sur la demeure. Les visages stylisés des anciens servent également de bornes délimitant les champs ou marquant les croisements, sont fréquemment inclues dans les pierres tombales, les enseignes, les frontons des guildes... Si le culte tolère ces petites déviances locales, il s'est néanmoins donné pour mission de ramener les sauvages chamanistes dans la vraie foi et fait par ailleurs une chasse acharnée aux sorciers et autres démonistes "terenides".

Archétypes

Le jeune conscrit en provenance de sa province, le cadet noble parti à l'aventure, l'officier mercenaire durinois, le brave colon ondrène ou mongrel venu faire pousser son champ ou prospecter le minerai d'argent le long des ruisseaux, le vétéran de la guerre de Horne, le négociant véreux, le missionnaire ou le templier qui l'escorte, le trafiquant d'armes, le voleur citadin loin de chez lui...

Noms remans Les petites gens ne portent pas vraiment de "nom de famille" mais les hommes portent fréquemment le nom de leur père (Aldebert Padrom signifie "Aldebert, fils de Padrom"), souvent un surnom lié à leur activité (un tisserand peut ainsi s'appeler "Rouet", un caravanier "Roulier" ou un architecte "Muraille") et éventuellement un nom de "maison" s'ils sont nobles ou membre d'une grande maison marchande.

Les prénoms du nord et de l'est de l'Empire (ondrènes, dalanes, sylvains, mongrels) sonnent "saxons", "germaniques", "vieux français" ou celtes, les prénoms féminins finissant souvent sur des "e" muets : Brendil, Isolde, Gavin, Sivane, Tibald, Tarane, Corwin, Catheline, Petyr, Merione, Yan, Gryselle, Alen, Alysane, Esic, Eliane, Brogan, Valine, Lowell, Eyline, Tywon, Brunille, Olric, Miroline...
Au sud (aramides, estranis, rigeriens) les prénoms sonnent un peu plus "gréco-latins" : Marcis, Flora, Oreste, Aurèlia, Herode, Platos, Phéane, Pirame, Anthéa, Tancrède, Crysane, Virgile, Hermione... On y porte aussi plus souvent des prénoms "antiques", hérités des Aînés : Malorm, Aloren, Lerm, Adrehn, Mandor, Kreham, Abradem, Meram...

Les remans originaires des côtes (orsani, rigeriens, estrani) portent assez fréquemment des prénoms kerdans.