4) "Les Eaux Troubles"

De Marches du Nord
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Après l'épisode 3) "Au Fil de l'Eau", les Talendans embarquée avec l'équipage kerdan du Coppavento poursuivent leur Opération Tréfonds vers le Cercle des Hautes Pierres, cité chamanique située au cœur du territoire des farouches Oloden. Là, ils comptent éliminer le terrible sorcier Lorkan Elakhendil, apparemment responsable d'un épouvantable attentat contre les emishen pacifistes mais -malheureusement- allié du chef des Oloden Kainen Tahrel dans sa guerre face à l'envahisseur impérial...

PROTAGONISTES


Résumé du pourquoi du comment

Le Pourquoi

Le but est simple, mais les circonstances complexes : il s'agit tout de même d'éliminer un sorcier très puissant, éminence grise d'une délégation diplomatique lourdement protégée et actuellement en pleine négociation dans une ville-sanctuaire où l'on ne tolérera pas de violence, le sanctuaire en question étant théoriquement interdit aux impériaux (les kerdans eux-mêmes s'en sont fait viré il y a une dizaine d'années, d'où l'abandon de leur proche comptoir "Écume 5", récemment redécouvert par Nevel et ses jeunes "assistants" emishen) et situés en plein territoire Oloden, un clan à nouveau en guerre ouverte avec les Impériaux et qui a massivement refusé de participer à l'Assemblée Tribale organisée au Cercle des Cascades.

Il va falloir palabrer sérieusement pour ne pas se faire purement et simplement refouler à 80km de l'objectif.

Le plan de nos héros est loin d'être idiot, quoique conçu et préparé dans l'urgence : d'abord, il s'agissait de quitter le Cercle des Cascades avant que Kal Feilan n'ait fini de soigner les blessés de l'attentat magico-incendiaire et puisse se préoccuper de mettre son véto à l'opération, ensuite parce qu'une bonne partie des recrues emishen espèrent être rentrés pour l'Assemblée Tribale qui se tiendra dans moins de 10 jours, enfin parce que le sorcier Lorkan Elakhendil doit maintenant se douter que les proches de Feilan sont sur sa piste et préparent quelque chose, il vaut donc mieux frapper vite et fort avant qu'il n'ait eut le temps de préparer une riposte ou de s'en prendre à nouveau au chef des "pacifistes" (et il y a aussi une considération méta-jeu : ça faisait des semaines, voire des mois, que les joueurs traînaient par mail à ce sujet, il était temps de passer à l'action).

Basiquement, ils vont se rendre aux Hautes-Pierres sous couvert d'une expédition marchande, négocier leur accès à la ville, faire des affaires, repérer discrètement leurs cibles et, à la première occasion, déguiser leurs hommes pour faire sa fête au sorcier, avant de réintégrer leur "caravane" et de repartir.

Le comment

Ils n'ont donc eu que quelques 24h pour préparer leur opération commando, mais durant ce délai ils ont d'abord convaincu Maître Adira Pratesh et sa guilde de financer une flottille marchande menée par Islinna vers le Cercle des Hautes-Pierres en guise de "couverture" à l'opération. Une grande barge kerdane, 3 bateliers ignorant ce qui se trame, une diplomate-négociante lewyllen nommée Doma Sholen (une des "assistantes" de Nevel) et 3 pirogues emishen emportent donc des marchandises variées que les non-combattants sont sensés troquer dans la "capitale chamanique" contre des fourrures, des chevaux et des herbes des marais (spoiler : de l'herbe-nuage, éventuellement), car Adira, sa guilde et les kerdans espèrent bien rentabiliser le voyage.
Évidemment, si l'opération devient un bourbier diplomatique, la jeune Guilde en sera largement éclaboussée.

La flotille marchande est "escortée" part les membres de la véritable opération : en plus de Nevel, Bahardabras et Vighnu, il y a 6 combattants emishen et un chaman du clan guerrier des Tallalnen qu'ils ont recrutés aux Cascades, en bénéficiant de l'aide de leurs commanditaires (le très populaire barde Tael Shannan, Kal Shemon'Lon le chaman fou et sa tendre épouse la musicienne Alelan Lerkoren) et de la présence au Cercle de tout un tas de gens.

Le par qui

Contrairement à Vighnu (le seul qui soit un peu "rémunéré", quoique surtout par le secret que ses commanditaires ont promis de garder sur ses activités illicites), les recrues sont toutes des volontaires "bénévoles" ayant une dent contre Lorkan en particulier ou les Arkonnelkan en général (proches des victimes de l'attentat incendiaire, des "frères d'armes" du siège de Tal Endhil et/ou des rescapés du massacre du Pic Blanc qui ont tous conscience que Lorkan doit mourir pour que Feilan et son mouvement survivent) et, en dehors de quelques jeunes idéalistes, la plupart sont des combattants aguerris et motivés.

Les motivations de Nevel sont un poil plus complexes : il veut évidemment protéger son nouvel ami Feilan (qui en plus d'être le successeur de Kal Lerken, le chaman qui fut de différentes manières le mentor de Nevel, a beaucoup aidé l'éclaireur depuis son retour au pays et travaille notamment à le faire ré-intégrer dans le clan qui l'a banni) et venger Kal Ethendil, mais il est aussi convaincu que Lorkan est un danger pour l'ensemble des emishen et Tal Endhil en particulier.

Pour Bahardabras c'est nettement plus simple : il s'ennuyait à crever, il a envie de bagarre et, selon sa religion, les seuls bons sorciers sont des sorciers morts.

En Pratique

L'itinéraire prévu part de Tal Endhil vers le comptoir kerdan "Écume 6" (que les emishen appellent "Port-Kardane"), puis via la Baie des Langueurs et celle des Oubliés jusqu'à "Écume 5", remonter le fleuve Cainil vers le lac d'Emen et rejoindre "Do'madhan". Si nos héros arrivent à éviter l'incident diplomatique majeur, ils devraient au passage ré-ouvrir une voie commerciale qui devrait dans l'avenir profiter à Tal Endhil (non seulement en facilitant le commerce fluvial avec les Oloden, mais aussi parce que s'ils parviennent à négocier le libre passage vers le sud de la Marche des lacs, le futur bailliage pourrait alors commercer bcp plus facilement avec Darverane, siège de la prévôté).

Bien que personne ne se soit mêlé de leurs affaires grâce à la double protection de la Guilde et des bateliers Kerdans, la brève étape à Tal Endhil a néanmoins attiré l'attention des templiers qui occupent le village et nos héros espèrent que ça ne leur retombera pas dessus plus tard (déjà, si le Capitaine Durgaut savaient ce que trame ses hommes quand ils sont sensés être "en permission", il serait sans doute pas content).

Une fois arrivés sur place, les "sociables" (négociants kerdans, emishen intégrés et même l'unique Oloden qui partage leur point de vue) devront non-seulement négocier le passage de la flotille vers le Cercle des Hautes-Pierres (c'est un boulot pour Islinna), servir d'écran de fumée aux commandos et tâcher de fourguer la marchandise, mais aussi participer aux repérages. Les guerriers ont emporté avec eux des peintures de guerre pour pouvoir tous se déguiser en Kormes avant de passer à l'action (y a pas de raison que le principe ne servent qu'aux méchants), dans le double but de faire porter le blâme de l'assassinat sur des gens qui ne rendent pas de compte aux autorités chamaniques ET de compliquer les rapports diplomatiques entre Kormes et Arkonnelkan.

Vighnu a prévu des poisons et espère trouver sur place de quoi fabriquer des "bombes soporifiques" à partir de sauge des marais et d'herbes-nuage à balancer dans les feux de camp, espérant neutraliser un maximum d'Arkonnelkan avant de donner l'assaut.

Le chaman tallalnen, "Kal Kirhan" ("le prêtre-à-la-lance"), devra se débrouiller pour prémunir ses compagnons des pouvoirs de Lorkan, ça promet déjà de ne pas être facile.

Dans tous les cas, les héros-assassins savent bien qu'ils ne peuvent qu'anticiper un peu, aller voir aux Cascades et déterminer le plan d'action une fois sur place, en fonction du nombre de guerriers Arkonnelkan gardant leur délégation, de l'éventuelle présence de "kormes-à-cheveux" ennemis, des occasions fournies par la politique locale et les négociations marchandes...

Séance 1

Comité d’accueil

Arrivés au comptoir désaffecté d'Écume 5 pour y trouver toute une armée d'Oloden sur le pied de guerre, les PJ ont du longuement discuter avec Daleman Teylin (qu'ils appellent "la grosse dame" parce qu'ils galèrent à se souvenir de son nom), Protectrice du Cercle des Hautes Pierres ("Sheb' Domadhan"), qui avait rassembler des troupes pour intercepter ce que les Oloden croyaient être une invasion impériale sur leur côte nord : en effet, les pêcheurs qui vivent à l'embouchure du Kaynil Ge'weyl [1] avait repéré une flottille de navires remans croisant dans la baie...

Les PJ réussirent à expliquer que si les bateaux étaient effectivement des cogues impériales, elles avaient été volées par de méchants Arkonnelkan, venus en nombre pour leur faire la peau au comptoir kerdan d'Écume 6 (c'est pas exactement qu'on les accusât de mentir, mais les PJ sentaient bien que c'était quand-même assez incroyable, leur histoire).

Heureusement que Daleman Teylin était une cheffe plutôt posée, une amie personnelle d'un de leur commanditaire (le barde Tael Shannan, dont les PJ soupçonnent qu'il doit être le père d'un des 11 enfants de la guerrière) et que Vighnu l'assassin fehnri et Bahardabras le guerrier hornois firent -contre toute attente- preuve d'une grande courtoisie et d'une diplomatie raffinée, parce qu'on leur expliqua que les bateliers Kerdans avec lesquels ils étaient arrivés étaient interdits de séjour sur le territoire oloden, sous peine de mort, depuis qu'il y a bien longtemps certains d'entre eux s'étaient fait prendre à trafiquer des plantes sacrées [2].

Il lui fallut donc feindre d'ignorer la présence d'une nef pleine de Kerdans pour éviter d'avoir à les tuer tous (Islinna, sur l'habile suggestion de Vighnu, a revêtu sa tenue et son identité "emishen", puisqu'elle est métisse) et ceux-ci promirent de repartir sans entrer de facto sur le territoire dès qu'ils auraient débarqué leurs passagers et les marchandises. Les PJ durent au passage s'engager à bien se conduire aux Hautes-Pierres (où Daleman les ferait escorter par un de ses fils pour leur éviter des ennuis) et à détacher leurs 2 prisonniers kormes, les Oloden n'aimant pas du tout l'idée que des étrangers capturassent des indigènes, fussent-ils officiellement "défunts".

Nos héros apprirent au passage que, oui, cette fois c'étaient bien la guerre, les Oloden, leur récents alliés Arkonnelkan et quelques membres des divers clans toujours présents aux Hautes-Pierres s'étant porté au sud dans la vallée du grand fleuve pour former une ligne de défense contre les troupes impériales [3].

Pendant que l'on transbordait les marchandises, Vighnu et Islinna partirent en quête d'un bon endroit pour prendre un bain (glacé) et, après que le fehnri lui ait fait une espèce de déclaration à sa façon, finirent par « se réchauffer » sous une couverture avant de rejoindre leurs camarades...


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Les environs du lac d'Emen

Arrivé au cercle

Remontant le fleuve avec une partie de la flotte des défenseurs/pêcheurs oloden (Daleman et les "vrais combattants" restant surveiller la côte des fois que les navires ennemis -ou la nef kerdane- n'osent revenir), nos héros et leur commandos de soi-disant marchands croisèrent, lors d'une étape au bord de l'immense lac d'Emen, un petit campement où des guerriers locaux transbordaient des armes récupérées sur les récents champs de bataille (dont Tal Endhil, Vighnu ayant reconnu une des haches de guerre livrée aux Kormes par son cousin) à destination de la ligne de front. Vue l'inapatitude des locaux au secret et aux subterfuges, les jolis minois d'Islinna et de Doma Sholen (l'une des "disciples" de Nevel) et une amphore de vin suffirent à leur apprendre plein de choses sur la situation stratégique, de la bouche même de Milorind, un des chefs de guerre Oloden (venu chercher de quoi armer ses "volontaires").

Après avoir traversé le lac vers l'ouest le lendemain en profitant du beau temps (car si dans les montagnes autour de Tal Endhil il gèle et il neige encore fréquemment, le printemps est vraiment arrivé dans les plaines : il fait 10-12°c dans la journée, les prairies se couvrent de fleurs...), ils atteignirent le Cercle des Hautes-Pierres en début d'après-midi.

Nevel et ses compagnons furent un peu surpris de trouver la "ville" presque à moitié vidées de ses habitants ('sont partis se latter au sud), le Conseil chamanique obstinément fermé à toute visite le temps de (longuement) débattre du grave sujet qu'est la guerre et le vaste marché aux chevaux réduit à peu de choses (puisque les guerriers Oloden sont évidemment partis à cheval), malheureusement.

Ils furent aussi assez énervés (spécialement Bahardabras) de devoir abandonner leurs armes au "port" (trois malheureux pontons de bois, l'architecture n'étant pas le fort des semi-nomades), celles-ci étant désormais interdites en ville.

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1-Campement des caravaniers Lewyllen dirigés par Liagon Sifan, le négociant sympa / 2- Hutte d'Edianan Gehil, éleveuse de chevaux également amie de Lel'Liamil, à qui les PJ espèrent négocier des bêtes / 3- Hutte de Daleman Teylin, certains de ses enfants et ses nombreux petits-enfants / 4- Tente du chef de guerre Kainen Tarhel (qui risque d'être le principal opposant des PJ, notez la proximité avec les Arko'...).
Les blocs marrons aux contours noirs sont des huttes "en dur", les blocs sans contours sont des tentes. Les grandes bâtisses communes entourant le tertre des chamans abritent essentiellement les commerces, les artisans et diverses écoles ; les Oloden occupent généralement les maisons marrons, alors que leurs cousins semi-nomades ou en visite depuis les villages côtiers vivent dans les tentes brun-ocres, les autres clans campant encore un peu plus à l'extérieur.
Les petits points marrons à l'ouest de la ville sont des brise-vent : de grands poteaux de bois stratégiquement placés pour "freiner" les rafales du vent dominant, qui par contre arracherait tout si on lui opposait un "mur"

étanche. Les arbres ont le même effet, là où il y en a.

Les gros points gris sont les fameuses "hautes pierres" : des menhirs de 25m de haut, plantés là on ne sait comment par les "Anciens" pour former un cercle en haut d'un large tertre et une sorte d'avenue qui, s'enfonçant dans le lac après quelques 100aines de mètres, a été ré-employées par les Oloden pour former une très large jetée sur le lac où s'amarrent des centaines de longues barques à voiles.
Par contraste  avec les monstres de pierre, la ville de huttes mal fichues, de tentes et de yourtes striées de ruisseaux marécageux a l'air d'autant plus minable aux yeux des impériaux citadins.


Visitant Liagon Sifan, un caravanier Lewyllen ami de Lel'Liamil (le maquignon de Tal Endhil, joué par Mad quand il n'incarne pas Bahardabras le Hornois), les PJ apprirent que le sorcier arkonnelkan Lorkan Elakendil était « parti à la chasse » avec une 20aine de ses guerriers (pas de bol puisque c'est lui que les PJ viennent pour "assassiner politiquement et/ou physiquement"), ce qu'il faisait apparemment souvent et en prenant bien soin de n'être pas suivi.

[Détail amusant, si les Emishen sont généralement inaptes au secret, on leur avait recommandé Liagon comme un type "capable de gérer les situations délicates avec discrétion" et lorsque les PJ lui demandèrent s'il était possible de causer hors de portée des oreilles indiscrètes, il fit venir son fils, harpiste débutant et particulièrement peu doué mais à qui les chamans ont promis un grand avenir musical. Il s'acharne donc en cassant les oreilles à tout le monde, ce qui couvre assez efficacement les discussions "secrètes" mais tape un peu sur les nerfs à la longue...]

Des précédentes expériences de Nevel dans le secteur et de leurs mésaventures maritimes avec les Arkonnelkan déguisés en Kormes, les PJ déduisirent que le sorcier devait ainsi rendre visite à des troupes "secrètes" introduites dans la région par les fameuses cogues, et qu'il serait peut-être intéressant de découvrir où il planquait les quelques centaines de combattants qu'il employait pour déstabiliser toute la Marche. Ils apprirent aussi que, communiquant entre eux grâce aux corneilles qui les accompagnent partout, les Lewyllen locaux étaient en contact avec ceux de Tal Endhil comme du Cercle des Cascades, et se tenaient au courant des évènements de l'assemblée tribale à venir.

Découvrant alors qu'il y avait un campement Elloran sur place (il y a en fait des campement de pratiquement tous les clans de toutes les tribus de la région des Lacs, venus commercer ou profiter de la science des chamans), les PJ décidèrent de s'y joindre puisqu'ils avaient déjà des accointances étroites avec ce clan et que, d'après leur nouvel ami lewyllen, ces Elloran avaient eu maille à partir avec les Arkonnelkan (les premiers ont appris par leurs voisins Lewyllen que les seconds avaient tenté d'assassiner Kal Feilan, ce que les Arkonnelkan ont nié, une violente altercation s'en est suivie, faisant trois morts, et les chamans ont interdit les armes au sein de la ville pour éviter d'autres débordements).

Ils envoyèrent également leur propre chaman-guerrier, Kal Kirhan (qui jouit d'une certaine renommée dans la région), demander à ses frères Tallalnen si par hasard ils n'auraient pas un oiseau-Totem (en l’occurrence un Harfang) qui consentirait [4] à faire de la reconnaissance aérienne pour leur compte, notamment pour repérer la troupe de Lorkan.

Mais avant tout, il leur fallait assurer leur propre couverture (donc prendre contact avec des éleveurs de chevaux, commencer à faire du troc, etc.) tout en réfléchissant à la manière dont ils pourraient gérer le problème de Ramdehl et Mona Ma'od, leurs 2 Kormes "plus vraiment prisonniers", sachant que le jeune amoureux s'inquiétait de la réaction de Lorkan à sa (relative) "trahison", alors que sa compagne tenterait certainement de rejoindre son mentor dès qu'elle pourrait marcher... Les Oloden des Hautes-Pierres refusaient évidemment d'adresser la parole aux Défunts mais n'accepteraient pas pour autant que des "marchands étrangers" (déjà en constante instance d'expulsion de la ville chamanique) les retiennent de force parmi eux, alors que les PJ ont justement besoin de leur témoignage pour révéler aux chamans le complot des Arkonnelkan.


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Épisode 1 "Au fil de l'Eau" 1) le "Cercle des Cascades", où nos PJ ont échappé à un attentat incendiaire avant d'accepter la mission d'en éliminer l'auteur, le sorcier Lorkan, 2) le comptoir kerdan "Écume 6" où ils ont rencontré Diovire et sa famille, puis embarqué sur la nef "Coppavento" pour échapper aux navires qui arrivaient, 3) les marécages où, ancrés pour laisser passer la tempête, ils ont combattus les Arkonnelkan avant de reprendre la mer, 4) le dangereux détroit où la poursuite s'est terminée, après le naufrage du dernier navire arkonnelkan en course Épisode 2 "les Eaux Troubles" 5) le comptoir désaffecté "Écume 5" où les attendaient les troupes de Daleman Teylin, 6) l'étape où ils rencontrèrent Milorind transportant des armes vers le front (qui se situe en gros vers le "de" dans "Vallée de Cainil"), 7) "(Sheb) Domadhan", le Cercle des Hautes-Pierres, capitale chamanique du Peuple du Vent (donc de tous les Emishen de toutes les tribus).

Séance 2

Quant on arrive en Ville !

À peine installés dans le campement local des Elloran où ont les presse de questions sur leur voyage, la santé des cousins du Cercle des Cascades et l'assemblée tribale, nos PJ voient débarquer quelques Arkonnelkan agressifs qui prétendent libérer les deux prisonniers kormes, Ramdehl et son grand amour Mona Ma'od, celle-ci toujours très affaiblie par ses blessures. La situation menace de s'envenimer rapidement, Bahardabras et les Elloran (qui ont déjà eu une sévère altercation avec la Tribu du Condor) étant prêts à en venir aux mains avec les Arko', quand la garde locale se pointe pour les séparer. Nos héros baratinent que les deux Kormes ne sont pas du tout leurs prisonniers mais leurs patients. Ceux-ci ne sont certes pas en situation des les contredire : non seulement les Emishen vivants ne sont pas sensés parler aux "Défunts" (quoique débarrassés de leurs peintures de guerre et leurs cheveux repoussant depuis quelques jours ils pourraient presque passer pour des Dirsen), mais Ramdehl n'est guère pressé d'expliquer ses déboires aux hommes de Lorkan et la blessure à la gorge de Mona Ma'od l'empêche de parler... Tout le monde est renvoyé dans son coin avec un avertissement et, puisque l'équipe a du pain sur la planche pour un moment, Vighnu anesthésie massivement Mona pour ne plus avoir à la surveiller (il la dose même si lourdement qu'elle va rester dans le gaz pour des jours) et chacun vaque à ses occupations...

Islinna et Vighnu se rendent d'abord chez, Edianan Gehil, une éleveuse de chevaux que le maquignon de Tal Endhil leur a recommandé tant pour la qualité de ses bêtes que pour son ouverture d'esprit ; ils découvrent bientôt une grande hutte surmontée d'un haut poteau sculpté où flottent des rubans multicolores, indicateur d'une officine chamanique. L'éleveuse vit en effet avec sa fille aînée, Kal Shenoben ("la prêtresse des naissances") et le couple débarque en plein cours "d'accouchement sans douleur", attendant la fin dans un silence plus ou moins gêné... Le cour terminé, Shenoben les reçoit, fournit à Islinna les plantes contraceptives dont elle devine la nécessité (Vighnu devient tout rouge) et, tout en se mettant aux fourneaux, explique rapidement que sa mère est absente jusqu'au lendemain car elle fait paître ses troupeaux dans les prairies au nord de la ville. Vighnu est mis à contribution pour faire des gâteaux et, après avoir discuté affaires avec la chamane (différentes herbes médicinales contre des ustensiles en fer), elle les renseigne sur les débats au conseil chamanique, le départ massif de guerriers suivant le chef oloden Kainen Tahrel ("Grondement du Feu") pour stopper l'avancée des impériaux en amont du grand fleuve et les nombreux préparatifs médicaux que lui imposent les probables blessés qui en reviendront... Interrogée sur ses positions politiques, Kal Shenoben explique volontiers qu'elle ne perd plus son temps au conseil depuis que le chaman arkonnelkan Reden Monaghan ("Celui que la lune regarde" !) a convaincu la majorité des présents qu'il était temps de relayer les Kormes dans la lutte contre les hommes du méchant Dirsen, Rhilder le Fou, responsable de la quasi-extinction de la pacifique tribu des Rimdhel ("les Geais") il y a deux décennies.

Et si toutes sortes de rumeurs circulent effectivement sur la moralité et les intentions de Monaghan et de son chef, Lorkan, ils n'ont pas eu trop de mal à attiser la révolte gronde déjà depuis longtemps contre l'envahisseur impérial.

Le fehnri ayant efficacement vanté ses marchandises et Shenoben espérant qu'une visite à "l'hôpital" pourra le convaincre de joindre ses talents "d'apothicaire" à ceux des chamans, nombreux, qui préfèrent panser les plaies que de prendre part aux débats, tous trois partent en devisant vers le tertre sacré qu'entourent de longues huttes : d'ordinaire occupées par des marchands, des artisans ou des écoles, les nombreux départs y ont dégagé de vastes surfaces où quelques dizaines de chamans, de novices et d'enfants installent des paillassent, des tables et des feux pour accueillir les blessés qui devraient arriver du front dans la nuit.

Bahardabras a envie de visiter la ville et comme ses compagnons s'inquiètent de l'attitude de plus en plus impatiente de Falnen, le traqueur liam'lon qui s'est joint à eux pour venger son frère (mort en protégeant Kal Feilan de l'incendie aux Cascades), il décide de l'emmener avec lui faire une longue ballade.

Indifférent aux regards surpris ou haineux qu'il s'attire en déambulant dans la cité-sanctuaire, le Hornois entreprend d'expliquer à son compagnon la manière dont la caste des Lames d'Airain conçoit la notion de vengeance : non pas comme une revanche ou de simple représailles, mais la réaffirmation de leur supériorité naturelle et la prolongation de leur mystique guerrière dans l'élimination totale de quiconque leur cause du tort, leurs femmes et leur descendance y compris.

Abasourdi par l'horreur conceptuelle ("Tu vois, les Remans disent que lorsque tu veux te venger il faut commencer par creuser deux tombes, mais si tu veux du travail bien fait il en faut en réalité beaucoup plus que ça...") et les récits de représailles historiques que le fanatique lui expose tranquillement, Falnen prend conscience des réalités de leur mission et s'enfuit presque vers le camp des Elloran... Contemplant le reflet du soleil qui rougit doucement sur le lac, Bahardabras sourit et repart seul vers les quais, histoire de vérifier l'état de ses chères armes (qu'il a du laisser dans un bateau).

Kal Kirhan ("le prêtre à la lance"), a passé une partie de l'après-midi à établir un lien psychique avec son nouveau compagnon totemique, le grand harfang que ses compatriotes tallalnen lui ont présenté. Lorsqu'il parvient enfin à voir par les yeux de l'animal, celui-ci s'envole vers le levant pour chasser sur la lande et opérer un peu de "reconnaissance aérienne" au bénéfice du chaman : un nombre grandissant de cavaliers bardés de métal semble converger au sud, vers les berges boisées du Fleuve Grondant, agitant la lande et compliquant la chasse du grand hibou (qui, si ça vous intéresse de le savoir, est un bestiau "plutôt diurne"). Kirhan a d'ailleurs bien du mal à focaliser l'attention de l'oiseau sur les deux cavaliers qui l'intéressent en particulier et le soir tombe avant qu'il ait pu les repérer...

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Partis chercher une aiguille, ils trouvent une botte de foin

Nevel Sholdanan et son élève, le jeune oloden Lidel'Agilon ("flèche de roseau"), ont emprunté des chevaux à leur contact Lewyllen et sont partis vers le sud, sur la piste des "chasseurs" arkonnelkan avec lesquels Lorkan est parti depuis maintenant 2 jours. Ils traversent d'abord des collines boisées où les Condors ont fait quelques détours pour dissimuler leur cap, mais les deux éclaireurs parviennent néanmoins à suivre la piste de la 20aine de cavaliers qui obliquent d'abord à l'est puis au nord-est, traversant bientôt les larges landes fleuries par le printemps en direction d'Elham Endhil, un grand loch où nombre d'Oloden ont pris leurs quartiers d'été. Espérant que les Arko' y aient fait halte, Nevel décide de continuer à chevaucher au moins jusqu'au lendemain, des fois que les camps de pêcheurs recèlent quelques indications sur le repaire côtier de Lorkan...

Le soir tombe néanmoins avant que nos deux éclaireurs n'aient pu atteindre un des villages au bord du loch, aussi s'installent-ils pour bivouaquer dans une langue rocheuse en pleine lande, au creux d'une anfractuosité assez grande pour les protéger du vent avec leurs chevaux. Ils ne font pas de feu, avale un peu de viande séchée et vont pour se coucher lorsque Lidel'Agilon sent quelque chose (par ses sens "lilpan") : une grande masse d'hommes et de chevaux venant vers eux depuis ces villages dont ils distinguent à peine les lumières. Bientôt, des torches paraissent sur la lande et Nevel craint d'abord que les Arkonnelkan n'aient lancé une troupe à leur recherche, mais il s'aperçoit bientôt que ceux là sont des Oloden : armés, peints et coiffés pour la guerre, plusieurs centaines de cavaliers font route à travers la prairie à un trot soutenu. Les torches sont celles, fixées à la hampe des lances, que les éclaireurs plantent en avant de la troupe pour baliser et éclairer la piste qui passera bientôt à une volée de flèches de la barrière de rocs où se cachent Nevel et Lidel'.

Après un bref conciliabule, le vétéran décide d'allumer eux-mêmes une torche, de se remettre en selle et de se signaler aux guerriers. Son jeune acolyte se fait aisément reconnaître, la cavalière qui mène la troupe étant du même village que lui, mais ses éclaireurs sont nettement moins convaincus par l'apparence de Nevel Sholdanan... Il est vrai qu'entre les années d'armée impériale qui ont marqué son attitude, ses cheveux brûlés dans l'incendie au Cercle des Cascades (il n'a donc plus de coiffure pour indiquer son rang, sa lignée, son métier, son statut marital...), leurs chevaux aux crinières tressées à la manière lewyllen et son tildhan "fraternel" (il porte un manteau tissé jadis pour les partisans de la Fraternisation et qui porte tout un tas de symboles de pactes plutôt que les habituels insignes de clan), c'est comme si les Oloden découvraient un type cagoulé et habillé de noir dans leur jardin : c'est franchement louche.

Échouant à expliquer clairement sa situation, il est bientôt soupçonné d'être un espion impérial ("Qui se ferait repérer exprès en faisant coucou ?! _Ouais ben... heu... si ça trouve, ouais !") et poussé à suivre le groupe par sécurité ("C'est pas con ça. Parce que si j'étais vraiment un espion de l'Empire venu épier les mouvements de troupes, la meilleure idée possible est certainement de me mener là où vous allez, ça me simplifiera carrément le boulot... _Oui ben heu... avance et ferme là Dirsen ! _Et...vous prenez pas mes armes ? _Ho ben non, tu portes ton merdier toi-même ! _Ah j'vous sens bien au point sur le contre-espionnage, tiens.").

Lidel'Agilon, qui n'attire pas la suspicion puisqu'on le connaît, suit finalement son mentor et les voilà trottant en pleine nuit au milieu d'une allée mouvante de flambeaux que des cavaliers rapides prélèvent après le passage de la cohorte pour les replanter à l'avant...

Quand Kal Kirhan faché, lui toujours faire ainsi

Plutôt énervé par son après-midi de fastidieuses et vaines recherches via l'Oiseau-totem, Kal Kirhan en a soudain marre des faux-semblants : il est le chaman-justicier, celui qui tranche les mensonges dans le vif et il est venu jusqu'ici pour rendre la justice, pas pour se prêter aux louvoiements des Dirsen contre les circonvolutions des Arkonnelkan. Le soir tombe alors qu'il quitte le campement elloran sa lance à la main (car malgré l'interdiction des armes dans la ville-sanctuaire, il a pu garder la sienne en arguant que c'était son bâton de chaman, ce qui est "techniquement" vrai), traverse la cité de huttes à grands pas (suivi avec un court retard par plusieurs membres du "commando", inquiets de le voir s'élancer ainsi) et, gravissant le tertre sacré en envoyant chier le garde qui voulait l'en empêcher ("Oh dîtes là... _Ta gueule : chaman !") débarque au conseil en plein milieu d'un long discours de Reden Monaghan (le chaman arkonnelkan) sur la nécessité de lever plus de troupes pour attaquer les méchants Dirsen jusque dans leurs forteresses. Sans se soucier exactement du protocole, Kirhan l'interrompt en proclamant son nom, sa lignée, ses hauts faits... et conclu d'une voix forte :

"Et je suis venu déclarer au conseil que toi, Monaghan, tu es un salopard de félon et un assassin !"

L'orateur outragé tente de se récrier mais Kirhan le fait taire d'autorité en lui collant sa lance sur la gorge (de fait, il est le seul guerrier au conseil et le seul type armé sur le tertre), créant un grand remous parmi les chamans (pour la plupart vieillissant et ramollis par des semaines de discussions entre-coupées de méditation à l'herbe-nuage) et commence à énumérer tous les crimes des Arkonnelkan dont il a connaissance : le massacre des Lewyllen du Pic Blanc, leur participation à la bataille de Tal Endhil au côté des Kormes, le meurtre d'une famille d'Oloden (qui était tombé par hasard sur les "Kormes à cheveux"), les attentats contre Kal Feilan, les attaques contre les impériaux qui ont déclenché l'escalade vers la guerre, leurs tentatives répétées pour éliminer les PJ...

Reden proteste vainement, les chamans présents se récrient, les passants s'attroupent en bas du tertre et, si le doyen des chamans sort de sa torpeur pour arrêter d'un geste les gardes qui commençaient à craindre que le Tallalnen n'exécute l'Arkonnelkan sur place, le tumulte attire Bahardabras, Islinna, Vighnu et Kal Shenoben, qui venaient de se retrouver sur le port autour de leurs pirogues (où Vighnu a amené la sage-femme pour jeter un œil à leurs ustensiles de cuisine alors que Bahardabras y astiquait ses armes).

Repérant Kal Kirhan parmi les Hautes Pierres qui donnent son nom à la ville et forment le siège du conseil, nos héros et leur nouvelle amie fendent la foule bientôt assemblée au pied de la colline sacrée pour tenter de rallier leur chaman-justicier et sont bientôt rejoint par Doma Sholen, Hem Lelnis et plusieurs autres de leurs compagnons qui ont suivi Kirhan jusque là. Reden a repris le contrôle de lui-même, nie les accusations et contre-attaque en criant en place publique que les PJ sont venus assassiner Lorkan Elakhendil, émissaire des Arkonnelkan sous la protection du conseil chamanique et allié du chef oloden Kainen Tahrel, aussi les autres PJ et leurs amis utilisent-ils la présence de Kal Shenoben pour s'inviter comme témoins à l'assemblée (les non-chamans ont besoin de l'autorisation d'un membre du conseil pour intervenir) et chacun y va de son accablante déposition : Doma Sholen et Hem Lelnis racontent en détail le massacre des Lewyllen du Pic Blanc, Vighnu brandit les insignes arkonnelkan pris aux cadavres lors du combat dans les marais (épisode précédent), même le Hornois y va de son commentaire sur la manière dont les Albannakh (musiciens de guerre) de Lorkan ont soutenu les Kormes lors du siège de Tal Endhil pour se tirer comme des lâches lorsque la bataille a tourné en faveur des défenseurs.

Acculé, Reden Monaghan admet que sa tribu a effectivement débarqué des troupes en territoire oloden mais que la guerre l'exige et que Kainen Tahrel y est favorable (ce que les PJ savent être une grossière simplification de "nous sommes ses alliés et il donnera son autorisation dès qu'on lui demandera parce qu'on a un poil anticipé sur les négo..."), déclenchant des huées, et s'il tente pour autant de ne pas admettre les autres crimes tout en attisant la méfiance de la foule contre "ces traîtres vendus aux Dirsen", il est manifeste qu'il perd pied.

Soutenu par un vieil oloden qui joue de la flûte pour ponctuer ses déclarations ("Mais qu'est-ce qu'il fout le vieux, là ?" demande Vighnu à Shenoben. "Le conseil accorde une certaine importance à la forme et le vénérable Kal Otoshan manifeste ainsi son soutien en donnant de l'emphase à votre ami..."), Kal Kirhan conclue en affirmant que les Arkonnelkan ne font que se servir des Kormes et des Oloden pour attiser la guerre avec les Dirsen, et demande réparation pour les Lewyllen et les Elloran de Tal Endhil.

Les huées, vivas et protestations qui s'ensuivent sont alors coupées par le doyen de l'assemblée qui déclare que le conseil doit interrompre les débats le temps de faire la lumière sur les graves accusations lancées de part et d'autre : les PJ viennent de gagner la première manche mais se demandent si le doyen n'est pas intervenu pour laisser aux bellicistes le temps de se réorganiser...

Ils n'ont en tous cas guère le temps d'en discuter puisque, alors qu'ils redescendent du tertre et que le conseil se disperse, le vieux Kal Otoshan attrape Vighnu par la manche : "Dirsen, si vous voulez empêcher cette guerre je vous conseille vivement de faire route au sud immédiatement, car c'est là que Kainen Tahrel rassemble ses troupes pour attaquer vos frères du sud : s'il passe à l'action, beaucoup de jeunes imbéciles de mon clan vont mourir, beaucoup de vos maisons vont brûler et la guerre va se répandre dans toute la région comme un feu de broussaille... Pouvez-vous parler à vos frères, convaincre les chefs Dirsen de faire la paix avec les Oloden ?".

Bahardabras et Vighnu hésitent franchement, considérant leur peu de talent diplomatique autant que la contradiction avec leur mission initiale, lorsque Kal Kirhan les rejoint : "Vous devez y aller, et vite : l'Oiseau-totem m'a parlé, il dit que Nevel Sholdanan et Lidel'Agilon ont été capturés par les guerriers alliés à Kainen et sont actuellement conduits vers l'endroit où ils se rassemblent tous..."


Pendant ce temps là, Nevel

Trottant sur la lande nocturne, et secrètement épaté par une organisation militaire dont les Elloran seraient bien incapables, Nevel essaye d'engager la conversation pour apprendre les raisons de tant de hâte mais se fait envoyer bouler ("Nan, j'parle pas aux espions, Dirsen !") jusqu'à ce que, après quelques heures de trot nocturne, il insiste pour parler à leur cheffe. Celle-ci lui écoute son histoire, explique avec un certain dédain que les Oloden se rassemble à la demande du chef Kainen Tahrel pour stopper l'armée impériale qui est entrée sur leur territoire depuis Darverane, et que lui restera leur prisonnier jusqu'à ce que Kainen ait statué sur son sort.

"Et justement, moi, j'ai besoin de parler à votre chef urgemment ! Je dois le prévenir qu'il y a des traîtres parmi ses alliés ! _Ben tiens. _Écoute, Lidel'Agilon est avec moi, tu le connais, tu sais qu'il est fiable. Lui et moi devons foncer rejoindre Kainen Tahrel au plus vite, c'est d'ailleurs là que tu m'emmènes, j'imagine que tu as bien des éclaireurs ou des estafettes en partance qui pourraient nous accompagner si tu crains que je file, et toi tu serais débarrassée de moi. _Tu jures sur ton oiseau-totem que tu iras droit vers le point de rassemblement ? _Je le jure ! _Mmmmmh... alors d'accord."

Décidément atterré par la nature confiante de ses compatriotes, Nevel part au galop dans la nuit avec son disciple et 6 cavaliers.

L'aube pointe à peine derrière eux lorsque Nevel, Lidel'Agilon et les 6 guerriers oloden envoyés en avant de la troupe découvrent une horde de cavaliers si nombreux qu'ils ont du se répartir sur trois colonnes, toujours éclairées au flambeau, pour pouvoir progresser dans les collines qui les séparent encore du fleuve Cainil. On les oriente bientôt vers un petit groupe installé sur une crête, composé de chefs de guerre de tout une variété de tribus et clans représentant les guerriers alliés : au côté d'une majorité d'Oloden ("Gerfauts des rivages"), Nevel découvre des So'Sherkan (Okhina’en -"Aigles Royaux", Tallalnen -"Harfang", Edell'okhil -"Aigles à Tête Blanche"...), des Liam'Lon ("Faucons Chanteurs"), des Rimdhel ("Geaies"), Arkonnelkan ("Condors")...

À vue de nez, il y a déjà pas loin de 2000 guerriers, tout indique que d'autres continuent de les rejoindre et Nevel réalise que, contrairement à son pronostic initial, l'armée impériale qui descend de Darverane risque fort d'être taillée en pièces dès le lendemain.

Quoiqu'on lui impose de descendre de selle pour s'adresser aux chefs à cheval (une nette impolitesse volontaire de leur part), Nevel enfile le collier d'ossements qui le signale comme un envoyé de Kal Feilan : régulièrement interrompu par les estafettes qui annoncent l'arrivée de telle ou telle troupe et prennent leurs ordres de marche, l'éclaireur explique qu'il accompagnait une expédition marchande que des "Kormes à cheveux" ont attaqué plusieurs fois et que Kal Feilan lui a confié la mission d'observer les préparatifs de guerre (ahem), il expose ses préventions contre Lorkan, la manipulation des Kormes...

Et si le chef Arkonnelkan, un colosse nommé Garshen'orin ("Fils du Matin"), semble franchement surpris de ces accusations, le "roi" oloden Kainen Tahrel ne se montre ni ému ni très intéressé. À force de diplomatie et avec l'aide de Lidel, Nevel obtient la permission de se joindre à eux comme observateur, mais lui le roi lui rappelle abruptement qu'il n'a pas de conseil à recevoir d'un chaman elloran qui n'a jamais pris les armes, qu'il n'a que faire des accusations d'un banni et qu'il a bien l'intention d'écraser les Dirsen pour défendre son peuple et son territoire.

Espérant pouvoir retenter leur chance plus tard, peut-être même prévenir les Impériaux de ce qui va leur tomber dessus, Nevel et son disciple reprennent leur chevauchée parmi les hommes qui constituent "l'état-major" emishen...

séance 3

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1) Cercle des Cascades, où tout a commencé (attentat sur Kal Feilan, recrutement du commando...),
2) premiers affrontements au comptoir Kerdan, capture des Kormes Ramdehl et Mona Ma'od, appareillage de la nef Coppavento,
3) mouillage dans les marais pour laisser passer la tempête, attaque des "kormes à cheveux", récupération des insignes de clan arkonnelkan sur les corps, échappée,
4) passage in-extremis des tourbillons, naufrage des Arkonnelkan et fin de la poursuite en mer,
5) négociations avec Daleiman Teylin, les pJ abandonnent la nef mais obtiennent l'autorisation de continuer vers les Hautes Pierres,
6) étape au bord du lac, à la veillée les PJ rencontrent Milorind et apprennent les préparatifs de guerre des Oloden,
7) le Cercle des Hautes Pierres où ils prennent des contacts avant que Kal Kirhan brandisse sa lance au conseil.
8 ) point de rassemblement des troupes de Kainen Tahrel, où Nevel capturé au nord-est est conduit avec Lidel'Agilon.

Nouveau jour, même embrouilles

Le jour est déjà levé sur la forêt qui borde le "Fleuve Grondant" quand les cavaliers, fourbus par une nuit en selle, y découvrent un vaste campement en cours de fortification : des Emishen de diverses tribus y bâtissent une palissade entre les troncs, installent des parapets dans les branches, montent des enclos et des tentes dans la clairière dégagée par l'abattage, déchargent des chariots ou embarquent des blessés sur de longues pirogues pour les renvoyer vers le Cercle des Hautes Pierres. Kainen 01.jpeg

Kainen Tahrel.

Mettant pied à terre, le roi, ses alliés et nos deux éclaireurs se dirigent vers une grande yourte aux poteaux couronnés de décorations chamarrés où une adolescente en tenue de guerre, la propre fille cadette de Kainen Tahrel, les accueille et les annonce à la foule des guerriers qui y attendent leur chef. Celui-ci n'a que le temps de s'effondrer sur un large fauteuil surélevé que déjà les rapports pleuvent sur l'approche des troupes impériales (quelques 500 hommes à moins d'une journée au sud, dont une majorité de fantassins et plusieurs cohortes de cavalerie lourde), la retraite des quelques 200 cavaliers oloden ayant essuyé le premier assaut (moins de la moitié ont réussi à se replier vers la forêt, la plupart de ceux-là sont blessés...), l'approche des chariots et des barges de ravitaillement, l'arrivée des troupes envoyées de toute la région... Les discussions vont bon train, les chefs épuisés avalent un peu de bouillie d'avoine et de thé amer lorsqu'un éclaireur fait irruption pour annoncer l'arrivée d'une poignée de Dirsen bizarres par le nord, qui semble eux aussi avoir chevauché toute la nuit depuis les Hautes Pierres et se disent porteurs d'un message de Kal Otoshan.

Kainen Tahrel pousse un profond soupir et, une petite heure plus tard, Bahardabras, Vighnu, Hem'Lelnis, Maliam Lelpen, Falnen et Oleytan Lerkoren, tous également harassés, rejoignent leurs amis sous la tente du chef. En attendant d'être entendus par les "généraux", ils expliquent brièvement à Nevel les évènements de la soirée précédente et la spectaculaire intervention de Kirhan, précisent qu'ils ont laissé les "diplomates" Doma Sholen et Islinna avec lui pour continuer à faire pression sur le conseil et qu'un vieil oloden pacifiste les a chargé d'empêcher la contre-offensive emishen, craignant qu'elle fasse irrémédiablement basculer la région dans une guerre sanglante.

Lorsqu'il devient évident que leur conciliabule commence à gonfler tous les guerriers qui sont venus parler stratégie (ou prendre leur petit déjeuner), Nevel, Vighnu et Bahardabras accusent publiquement les Arkonnelkan de traîtrise et d'assassinat en prenant bien soin de mentionner le soutien de Kal Shenoben, Kal Kirhan des Tallalnen et du vénérable Kal Otoshan.

Un concert de protestations et de questions s'élèvent, que Kainen interrompt de sa puissante voix en rappelant leur place aux "observateurs" (qui commencent manifestement à lui péter les rouleaux) et leur recommande d'arrêter de foutre la merde dans une guerre qui ne les concerne pas, avant d'envoyer tout le monde au pieu jusqu'au prochain conseil de guerre, à midi.

Lorsque les "officiers" se dispersent, une poignée de Tallalnen accostent néanmoins Bahardabras et Vighnu pour leur demander ce que Kal Kirhan vient faire dans cette galère (ils en profitent évidemment pour ré-expliquer que le chaman-justicier est de leur côté car les Arko sont des félons) pendant que Nevel tance vertement 3 jeunes Elloran qu'il a repéré sous la tente et, sur le ton de "vos parents savent que vous êtes partis faire la guerre ?", leur ordonne de rentrer aux Hautes Pierres.

Comment ralentir une guerre en déclenchant une baston

Et à midi, justement, brièvement reposés et/ou soignés par Vighnu (qui a profité de l'occasion [et du fait qu'on ait changé d'épisode après l'étape à Écume 5] pour réduire les vieilles blessures qui traînent), le gang repasse à l'offensive avec une nouvelle tactique...

Déboulant en groupe dans la tente de commandement où les chefs de guerre émergent laborieusement d'un sommeil trop court, ils brandissent les insignes de clan incriminant les Arkonnelkan et expliquent à Kainen Tahrel que ses alliés se sont permis de débarquer en force sur son territoire sans même attendre son consentement, mènent depuis des semaines des opérations dans la région des Lacs et ont même tué une famille d'Oloden qui avaient découvert le pot aux roses par hasard. Présenté comme ça, Kainen est un peu obligé de prendre la chose au sérieux et demande au commandant arkonnelkan de se justifier... permettant aux PJ de déclencher un véritable débat avec Garshen'orin devant le conseil de guerre assemblé.

[Nevel, portant toujours le collier d'ossements et additionnant à ses maigres talents sociaux quelques arguments solides (sous formes de pions de bonus) et sa réputation sera techniquement seul en duel, mais les autres vont régulièrement lui fournir du soutien par des interventions bien senties : Vighnu et Hem'Lelnis insistent sur le manquement à l'honneur que constituaient le massacre du Pic Blanc (ce qui porte plus ici que la mort de Lewyllen généralement mal considérés), Oleytan Lerkoren énerve sciemment Garshen' et Bahardabras le provoque outrageusement, leurs objectifs à tous étant principalement d'obliger le chef à faire la lumière sur ces accusations avant de pouvoir lancer son offensive, et pour cela de pousser l'Arkonnelkan à provoquer Bahardabras en duel «judiciaire». Les PJ espèrent ainsi éliminer leur principal adversaire et gagner assez de temps pour négocier une trêve ou, au moins, prévenir l'armée impériale de l'opposition qui l'attend et peut-être convaincre son général de ne pas pousser plus loin en territoire oloden. Mais à leur grande surprise, le musculeux Garshen'orin va s'avérer un tribun beaucoup plus retors que prévu... Néanmoins, Nevel va faire preuve d'une tactique sans faille en gérant tout à la fois son opposant et le public, brûler plein d'Énergie pour conquérir la "Position" (donc les pions de bonus) que représentent les autres chefs de guerre et, avec l'aide de ses camarades, humilier Garshen' au point de le pousser à réclamer un duel contre le Hornois en réparation des accusations portés contre lui, Reden Monaghan, Lorkan et toute sa tribu. La scène fut d'autant plus intéressante que les attaques, défense et manœuvres verbales étaient exprimées "roleplay" avant de jeter les dés, donnant toute son ampleur à la joute oratoire.]

Proprement humilié en public, désormais en porte à faux vis à vis du "roi" oloden et ayant perdu la confiance des autres clans, le colosse quitte la tente de commandement après avoir exigé réparation et Nevel Sholdanan pousse son avantage en demandant à Kainen Tahrel de lui permettre d'aller au devant des impériaux pour ramener un émissaire : en montrant ainsi la puissance de l'armée emishen à un officier reman, l'éclaireur espère le convaincre de se replier. Avec l'assentiment du chef de guerre (qui reste un Emishen : généralement prêt à discuter avant d'en venir aux armes), il dépouille sa monture de ses peintures et de ses tresses claniques pour qu'elle ait l'air le moins "indigène" possible, fourre dans ses bagages son habituelle tenue de mercenaire reman (car autant il n'aimerait pas se faire descendre "par hasard" par un des guetteurs emishen, autant il compte se changer à mi-chemin pour n'être pas non plus pris à parti par les éclaireurs impériaux), fait rédiger par Vighnu une lettre apparemment officielle adressée à Durgaut (siquelqu'un accepte de l'envoyer, nos héros espèrent faire intervenir leur vaillant capitaine dans ce merdier diplomatique) et saute en selle, suivant la vallée de Cainil plein sud en direction de l'armée d'invasion...

le repos du guerrier, cette arnaque

Il n'est guère parti que depuis une heure qu'Oleytan vient trouver Vighnu et Bahardabras qui paressaient tranquillement avec leurs camarades (dans leur campement peu à peu absorbé par celui des guerriers tallalnen, avec qui ils ont plutôt de bons rapports) en attendant qu'on dégotte un chaman pour organiser le duel selon les rites (les PJ ont recommandé Kal Kirhan, comptant que le temps d'aller le chercher au Cercle des Hautes-Pierres, ils vont déjà gagner 24h minimum) : Garshen' a trouvé une faille et il est actuellement auprès de Kainen pour fixer au duel des conditions... particulières. Embarquant avec eux Hem'Lelnis qui reste leur spécialiste en la matière (le guerrier Lewyllen se prêtant souvent aux duels de ce type pour trancher les querelles commerciales entre sa tribu et les autres), ils arrivent à la tente de commandement juste à temps pour entendre Garshen'orin expliquer que, au delà de sa propre personne, c'est ton son clan, son chef et son chaman que les Dirsen ont insulté, un affront d'une ampleur telle qu'il ne pourra être laver que dans un duel en équipe, la totalité des étrangers contre autant de volontaires arkonnelkan lors d'un combat à mort dans le cercle-arène sacré.

Si Kainen Tharel est tout à fait favorable à l'idée (comme il le dira lui-même par la suite, si tous les emmerdeurs décident de s'entre-exterminer, ils ont évidemment sa bénédiction) mais ça n'arrange pas du tout les PJ : plusieurs d'entre eux sont presque exclusivement des archers (et le duel se fait exclusivement au contact, pour éviter qu'un spectateur prenne un projectile perdu), Lidel'Agilon et Oleytan sont des débutants alors que les Arko' peuvent choisir parmi quelques 300 guerriers endurcis. Après une négociation laborieuse mais finalement à peu près efficace des moins "diplomates" de nos PJ, ils parviennent à limiter la casse : seul Bahardabras, Nevel (qui a provoqué cette situation), Vighnu, Hem'Lelnis et Oleytan affronteront en armure (normalement les Emishen règlent leur duel sans protection) le commandant Garsehn et 4 équipiers de son choix ("Vous avez tous ouvert votre gueule en plein pendant mon conseil de guerre ? Alors vous assumez !") pour le droit de faire taire les accusations adverses... et des chevaux en prime (car Vighnu, malgré la situation, ne perd pas de vue les intérêts de la guilde et réussit à faire admettre que c'est symboliquement approprié : ils combattent en l'honneur des Lewyllen du Pic Blanc, justement massacrés pour avoir refuser de vendre leurs montures aux Arkonnelkan !).

Au déplaisir visible du roi, Garshen' propose de gagner du temps en allant chercher une chamane qu'on appelle "la Balafrée" (une Edell'okhil qui assure la liaison entre les troupes de Kainen et les Kormes de Lashdan, sur l'autre rive du grand fleuve) mais Nevel ne reparaît pas et des troupes arkonnelkan continuent d'affluer du nord-est, la rumeur annonçant qu'ils sont suivis par de grands engins de sièges et Lorkan Elakhendil lui-même...

Pendant ce temps là, chez les Dirsen

Alors qu'elle n'aurait du se trouver qu'à quelques heures au sud, Nevel ne trouve finalement les éclaireurs de l'armée impériale qu'après une longue demi-journée de chevauchée et la nuit tombe lorsqu'il découvre pourquoi : au lieu de continuer leur avancée à marche forcée, les Impériaux ont attendus d'être rejoints par de nombreux renforts et du matériel lourd, puis se sont installé en plaine, au bord du fleuve dans un camp très efficacement retranché. Dans une ambiance extrêmement différente du campement emishen (là où même les Oloden sont souvent "à la cool" et donnent l'impression d'être en vacances jusqu'à la guerre, l'armée impériale est disciplinée, très organisée et sévèrement hiérarchisée), il reconnait en plus des mercenaires de Rhilder et des troupes envoyées par ses subordonnés (sauf Durgaut, qui envoie régulièrement des missives d'excuse en prétextant la faiblesse de ses effectifs face à la menace des Kormes, "d'ailleurs récemment notre mine d'argent a été assiégée"), un régiment de cavalerie lourde aux armes de Berinor de Salviane (le baron-prévôt de la Marche des Lisières), beaucoup de fantassins de l'armée régulière, deux navires armés de balistes amarrés sur le fleuve, des troupes de choc hornoises, des bataillons d'archers... Au moins 1500 hommes en tout, lourdement armés et apparemment décidés à décimer les renégats oloden une fois pour toute.

En se réclamant du Capitaine Durgaut de Tal Endhil (dont la réputation s'est répandue bien au-delà de la Région des Lacs grâce à la chanson de geste concoctée notamment par Islinna et Tael Shannan), il obtient une audience auprès du commandant, un certain Feodor de l'Escarpe (banneret de Berinor, qui visiblement a beaucoup investi pour soutenir son voisin Rhilder le Fou : les attaques des "kormes à cheveux" sur ses côtes n'y sont sans doute pas pour rien) qu'il réussit à convaincre de lui confier un jeune chevalier pour aller constater l'étendue des forces emishen et le péril qui les attend. Mais il lui faudra encore plus d'une journée pour traîner ce mauvais cavalier et son escorte de trois guerriers hornois jusqu'au camp de Kainen Tahrel où, arrivant au matin, il apprend qu'il doit participer au duel !

Baston !

Ses compagnons ont à peine le temps de lui résumer la situation (la manœuvre de Garshen', les conditions du duel et la tactique savamment préparée par Bahardabras et Hem'elnis, Oleytan mort de trouille depuis l'avant-veille, les trébuchets, les Arkonnelkan cherchant des armures auprès des autres tribus qui refusent toutes de leur en prêtr pour les punir de leur constante arrogance...) avant le rituel de purification, menée par une jeune chamane autrefois très belle mais au visage atrocement brûlé ("par des mercenaires hornois qui voulaient la faire parler : tu penses si son arbitrage va nous être favorable...").

Et puis nos vaillants mercenaires gagnent le large cercle installé au sommet d'une colline en bordure de la forêt pour que les milliers de cavaliers rassemblés, les émissaires impériaux (pas très rassurés), le sorcier Lorkan et sa puissante escorte puissent tous profiter du spectacle (c'est vrai que depuis que la contre-offensive est retardée, tous ces braves guerriers sont un peu privés d'action).

De moins en moins rassuré, Nevel y découvre les champions arkonnelkan : le colossal Garshen'orin, brandissant sa hache à deux mains ("T'inquiète, Bahardabras se le réserve..."), son mentor et maître d'armes Shidalon Ker ("Quatrième Vie", un vétéran borgne et couturé de cicatrices, le moins "énorme" et le seul à posséder un bouclier de bronze, que nos héros ont vite identifié comme le stratège adverse mais que Vighnu espère déstabiliser par son style de combat exotique), un jeune lancier athlétique ("C'est le tien, Nevel, tâche juste de pas te faire empaler avant qu'on puisse venir te soutenir et ça va bien se passer...") et deux musculeux frangins maniant d'énormes épées de bronze, difficiles à distinguer l'un de l'autre sous les peintures de guerre et les coiffures spectaculaires teintés de rouge-sang ("Hem'Lelnis et Oleytan vont les affronter ensemble au bouclier et à la lance, s'ils gèrent bien la distance Hem' devrait pouvoir protéger ton p'tit gars le temps qu'on finissent les nôtre et qu'on les rejoigne. _C'est ça votre super-stratégie ? On retient chacun nos bêtes de guerre en priant pour que Vighnu ou Barb' éliminent les leurs assez vite pour nous éviter d'être massacrés ?!? _Fais-nous confiance, Vighnu a préparé une potion énergisante et Falnen a retaillé son armure d'écailles pou rOleytan : ça va bien se passer. Au pire, si tu sens que tu vas te faire tuer tu sors du cercle : t'es disqualifié mais sauf, et on fini sans toi. _Mais il fait 60 pas de diamètre le cercle ! Putain je peux pas vous laisser cinq minutes, hein...").

[Bahardabras a en effet fait de gros jets de préparation pour pouvoir distribuer du bonus temporaire à ses camarades en début de duel... et ce sera pas de trop puisque leurs adversaires auront eux-mêmes leur propre réserve de bonus tactique et que les deux plus éminents, Garsehn' et Shidalon Ker, possèdent chacun 1pH.]

Les chants et les tambours s'élèvent puis retombent, et il est trop tard pour reculer : pénétrant dans le cercle du côté opposé à leurs adversaires, nos vaillant duellistes se placent fermement sur une ligne pour attendre la charge adverse ("Comment vous savez qu'ils vont charger ? _T'as vu les bestiaux ? Qu'est-ce qu'ils peuvent faire de mieux, dis-moi ? T'inquiète on te dit, Barbaras les a étudié attentivement : tiens la ligne pour pas te faire prendre de flanc et ça va bien se passer... _Mais arrêtez de répéter ça, putain, ça me stresse !").

Mais constatant que les Dirsen restent sur la défensive, les Arkonnelkan freinent immédiatement leur charge comme un seul homme ("Ah ouais, ils sont un peu coordonnés, hein. _T'inquiète, ça va bien se passer...") pour avancer au pas de promenade, affichant une assurance détendue, roulant des muscles sous leurs plastrons de cuir et prenant bien le temps de toiser leurs petits opposants qui se réorganisent pour chacun faire face à leurs adversaires désignés : leur première attaque d’intimidation ne porte guère que sur Nevel, chacun prend le temps de se placer, Garshen'orin démarre d'une petite foulée... et soudain c'est la charge, courte et violente.

Mais Bahardabras est effectivement prêt et, employant au maximum son armure sophistiquée et sa grande épée à contre-poids, il détourne la hache de Garshen' pour placer un grand coup de taille d'entrée de jeu. Son adversaire riposte avec fureur et les deux monstres de bataille échangent bientôt une pluie de coups qui suffiraient chacun à fendre un homme en deux mais sont chaque fois parés ou esquivés de peu...

Le lancier a bondi sur Nevel mais ce dernier esquive de justesse [pH !], le fer ennemi s'enfonce dans l'herbe fraîchement fauchée et l'éclaireur percute le jeunot du bout de sa hache, l'envoyant rouler dans l'herbe. Celui-ci se redresse déjà souplement sur un genou en balançant sa lance dans un grand arc de cercle mais Nevel esquive à nouveau, le fer revient à toute vitesse et le Banni esquive désespérément : voyant qu'il est à la merci de l'allonge supérieure de son adversaire et que ça empirera dès qu'il sera sur ses deux pieds, il emploie le seul "truc" que Hem'Lelnis a eu le temps de lui montrer pendant qu'il fixait une dragonne à sa hache ("Le risque con en combat de masse, c'est de perdre ton arme sur une mauvaise parade...") et, lançant la cognée comme un harpon, il atteint l'Arkonnelkan en plein visage à l'instant où celui-ci se relevait ! L'autre bascule en tentant d'arrêter de ses mains le flot de sang qui jaillit se son nez et de son œil ravagés, s'évanouit soudain et Nevel, tout surpris, constate qu'il est le seul a avoir déjà abattu son adversaire.

Malgré sa vivacité, ses sauts de carpes et le jet (inefficace) d'une poignée de sable dans l’œil valide du vétéran borgne, Vighnu peine à trouver une ouverture dans sa défense : chaque fois qu'il tente de glisser son katar derrière le bouclier de bronze, il est systématiquement repoussé, bousculé et menacé par le glaive courbe de son adversaire qu'il n'arrive à esquiver que de peu. Il a beau feinter et tournoyer de son mieux, le vieux guerrier continue d'avancer posément, systématiquement et le svelte assassin s'épuise en vain...

Ayant traîné son adversaire agonisant hors du cercle pour y être soigné (un geste honorable qui lui vaut de bruyants saluts d'une partie de la foule), Nevel retourne aider le fehnri et croise Bahardabras , maintenant couvert du sang de Garshen', qui coule par son armure de cuir lacérée de plaies de plus en plus profondes... Méthodiquement, le Hornois a entaillé son adversaire à chaque passe d'armes, chaque blessure infligée lui permettant de progresser d'avantage dans la garde de l'Arkonnelkan où il travaille de taille comme on larde un cochon, jusqu'à placer enfin un coup redoutable qui tranche net l'avant-bras de l'ennemi et le laisse s'effondrer dans son sang, délaissant le vaincu sur une ultime insulte pour aller au secours de Vighnu et Nevel : à peine arrivé au contact l'éclaireur a échappé d'un cheveux à un grand coup de glaive et quoique le Borgne soit maintenant obligé de reculer, il semble toujours hors de portée de ses deux adversaires. Nevel bas en retraite pour sortir le corps de Garshen'orin et, sur l'ordre de Bahardabras qui veut affronter seul le maître d'arme, Vighnu lui laisse sa place pour aller soutenir Hem'Lelnis et Oleytan.

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Depuis le début, le duo de lanciers n'a pu que rompre sans cesse vers le bord du terrain pour éviter d'être pris en tenaille par les redoutables jumeaux et le duelliste lewyllen vient maintenant de s'effondrer, le flanc déchiré par une grande épée de bronze malgré l'armure d'écailles. Le jeune Elloran désormais seul face aux deux frères jette soudain son épieu, blessant le plus proche et écopant à son tour d'une belle estafilade en voltant pour se saisir de l'arme que lui tendait Hem'Lelnis. Vighnu arrive heureusement à la rescousse pour occuper l'ennemi encore intact, quoique l'allonge du colosse le réduise à esquiver en cherchant une ouverture qui ne vient pas... jusqu'à ce que Nevel jaillisse derrière l'autre et l'assomme par surprise d'un grand coup de manche de hache sur l'occiput!

Soudain encerclé par trois adversaires, le dernier mastodonte encaisse bientôt des attaques de toutes part et l'assassin saute sur l'occasion pour lui ouvrir l'abdomen pendant qu'Oleytan lui perce le torse sous l'omoplate : le combat fini, ces deux-là débattront longtemps pour savoir qui l'a effectivement vaincu...

Nevel et son élève se saisissent néanmoins d'Hem'Lelnis et du jumeau assommé pour les traîner en sécurité, en criant à Vighnu de soigner l'autre : moins qu'enthousiaste, le fehnri se penche sur l'agonisant, constate qu'il ne peut plus rien pour lui et fait un geste éloquent pour que la foule comprenne que celui-ci est déjà mort. En réalité, il faudra encore quelques secondes pour qu'il trépasse sous l’œil goguenard de l'assassin...

Bahardabras a enfin trouvé un adversaire à sa mesure : malgré tous ses efforts, le vétéran semble intouchable et profite même régulièrement des (trop) grands coups de taille du Hornois pour réduire la distance, le gênant de plus en plus par son bouclier et élargissant l'ouverture pour son glaive. Le mercenaire n'échappe même que par chance à un coup d'estoc qui visait son sternum : si le "nerhil" de 'Ker n'avait pas ripé sur une boucle de l'armure d'airain [2pH pour annuler les dommages d'une attaque qu'il n'aurait jamais pu parer], la pointe aurait pénétré profondément.

Le Hornois change de tactique et tournoie autour de l'Arkonnelkan mais ses coups ricochent sans cesse sur le bouclier de bronze qui lui revient bientôt dans les côtes : coupé dans son élan, son flanc soudain découvert, le vieux guerrier aurait pu profiter de l'ouverture pour l'achever mais préfère replacer sa garde, invitant le jeune arrogant à soigner son style. Les deux guerriers échangent un regard de respect et presque d'amusement, puis reprennent le combat.

Pour la première fois, ses compagnons voient Bahardabras perdre l'initiative et reculer de plus en plus laborieusement devant son adversaire, dont le glaive jaillit sans cesse par tous les côtés du bouclier et fini par percer l'armure hornoise, arrachant l'épaulette et déchirant le muscle. Vighnu et Nevel se tiennent prêts à intervenir, mais Bahardabras préfère proposer à Shidalon Ker d'abandonner : sans même répondre à cette offre idiote, le vieux guerrier reprend l'offensive.

Bahardabras sait que sa blessure est le début de la fin : il donne alors toute sa force dans un revers qui racle le front du vétéran, tabasse le bouclier jusqu'à tuméfier le bras qui le tient... Il prend tous les risques pour placer une attaque mais manque d'être à nouveau blessé lorsque Vighnu se jette sur le maître d'arme, tirant enfin une giclée de sang de la cuisse de Shidalon Ker, lui fait ployer la jambe et, dans un ultime effort, Bahardabras le sèche d'un grand coup de pommeau à la tempe avant de s'écrouler lui-même, à bout de souffle et l'épaule massacrée, conscient de n'avoir survécu que par la faveur des Aînés.

"J'ai toujours su qu'on les aurait" déclare Nevel Sholdanan, sans même rougir de sa mauvaise foi. [Ce dernier combat aura coûté 4 points d'Histoire (dont un offert par Nevel, tous ont d'ailleurs dépensés tout ce qu'ils avaient pour survivre au duel rituel, soit "14pH en tout, préparation comprise" me dit-on dans l'oreillette), 1 point de Protection arraché à son armure, 4 pions brûlé en Fatigue sur les deux derniers assauts et 6 pions de Blessure à Bahardabras : de toute la campagne, jamais personne n'avait mis une telle volée à ce personnage.]

La chamane ayant officialisé la victoire et Garshen' déclaré mort, les PJ réalisent que le vétéran qui vient de reprendre conscience est maintenant le nouveau chef de guerre des Arkonnelkan : si la rumeur veut qu'il n'ait pas la faveur de Lorkan, nos héros savent désormais qu'il sera un sérieux adversaire. Mais un adversaire doté d'un certain sens de l'honneur, puisque les chevaux gagnés par le duel et livrés dans l'heure à leur campement sont des bêtes magnifiques...

Épilogue

Pertes et profits

Le retour de l'Opération Tréfonds vers Tal Endhil a pris presque 6 jours de marche en longeant la côte (car une partie de leur groupe est en pirogues) et s'est fait dans une ambiance crispée : malgré leurs belles victoire symboliques, diplomatiques, commerciales et même guerrières, plusieurs membres de l'opération sont plus ou moins gravement blessés (nul ne sait si Hem'Lelnis va s'en sortir), l'archère Maliam Lelpen a du tirer sur son camarade Falnen pour l'empêcher de se lancer seul dans une attaque suicidaire contre Lorkan Elakhendil, quoique le sorcier ait passé l'éponge sur l'incident en échange d'un entretien avec Nevel Sholdanan.

Celui-ci était très préoccupé après s'être entretenu successivement avec le jeune Lergoran de Lorune (envoyé par l'armée impériale au camp des Emishen), puis Kainen Tahrel (qui n'a manifestement aucune intention d'arrêter de faire la guerre aux impériaux, malgré les frictions au sein de son clan et la victoire des PJ contre les Arkonnelkan) et enfin le (très) vieux sorcier. Lorkan a nié avoir tenté quoique ce soit contre Feilan, "juste" brûlé la vieille Kal Ethendil qui l'avait attaqué la première (quoiqu'il ait conscience des dommages collatéraux et ne s'offusque donc pas que certains réclament vengeance) et semble prêt à faire basculer toute la région dans la guerre dans son grand plan pour détruire l'Empire (!), la dernière chose qu'il compte accomplir avant de mourir. Si l'éclaireur espère toujours empêcher l'escalade du conflit, il est de moins en moins optimiste quant à ses chances. Kal Kirhan a perdu (de peu) un duel oratoire contre le chaman arkonnelkan Reden Monaghan et si nos héros en ont retiré le paiement du "prix du sang" pour les Lewyllen massacrés au pic Blanc (une centaine de chevaux) et obtenu un droit de passage pour un an vers les Hautes-Pierres (la guilde de Tal Endhil pouvant donc désormais commercer avec la cité sanctuaire), les Arkonnelkan n'ont toujours pas été jugés coupables de la majorité de leurs crimes et plusieurs des membres du commando sont sévèrement frustrés de leur vengeance.

Bien qu'ils aient chacun de leur côté fait un fructueux commerce pour la guilde (ils rentent à Tal Endhil avec de précieuses plantes médicinales et une bonne 20aine de bons chevaux)Vighnu et Islinna sont eux en pleine crise "conjugale" : si la métisse a toujours revendiqué sa liberté sexuelle et si le fehnri l'admet théoriquement, le fait qu'elle ait couché avec Milorind, bras droit de Kainen Tahrel, pendant que Vighnu était absent du Cercle des Hautes-Pierres a amené ce dernier à empoisonner son rival amoureux. Rien d'autre qu'une bonne chiasse et quelques jours de crampes d'estomac, mais Islinna l'a très mal pris, l'assassin refuse de s'excuser et ils se font désormais la gueule (ce qui met Vighnu de fort méchante humeur).

Finalement, seul Bahardabras est plutôt content de son aventure. Bien que son armure en ait pris un coup, il a rencontré un très intéressant adversaire qu'il reverra certainement, appris plein de nouvelles choses et même rencontré des "Hotars", les mercenaires hornois accompagnant l'émissaire impérial envoyé rencontré Kainen Tahrel. Ceux-ci lui ont parlé de la merveilleuse enclave hornoise fondé à Aroche, où un grand chef de guerre du vieux royaume a même promis des épouses à ses soldats les plus méritants.


Rapport de Bahardabras le Hornois

«Je soussigné Bahardabras dit "Barbaras le Hornois", fils de Norgondram, fils d'Ordrarsh, fils de Karjorkhar, rapporte ce qui suit.

Conformément au règlement, et plus particulièrement à l'instruction permanente relative à l'économie de papier, le rapport ci après rapportera succinctement les événements dont le soussigné a connu pendant le temps récent, en 3 (trois) exemplaires. Le soussigné étant au service et à la Garnison le 3 (trois) Ventôse dernier (décadi), a reçu du capitaine Durgaut l'ordre de quitter la localité de Tal Endil et de procéder à la manœuvre « prendre une permission », qui consiste mener toute activité envisageable qui n'est pas interdite par le règlement ou la discipline à condition que cette activité ne se déroule pas à TalEndil.

Le soussigné étant ainsi relevé du service, il a suivit un groupe de chasseurs locaux théoriquement soumis jusqu'au lieu dit « le cercle des cascades ». Là bas il a été sollicité par l'éclaireur Nevel et le citoyen impérial Vighnu Pratesh, représentant de la guilde de Tal Endil Vighnu, pour prêter son concourt à l'escorte de représentants de la Guilde de Tal Endil et de divers locaux théoriquement soumis, ou pas, jusqu'au lieu dit « le cercle des hautes pierres », en pays Oloden, pour y développer les relations commerciales, diplomatiques, et y tuer un sorcier. Cette activité n'étant ni contraire au règlement, ni contraire à la discipline, et ne devant pas se dérouler à Tal Endil, le soussigné a estimé qu'elle entrait dans le cadre de la « permission » ordonnée.

Le trajet s'est déroulé par terre, puis fleuve, puis mer, puis fleuve. Sur le trajet, nous avons du combattre d'une part des rebelles morts, et d'autre part des rebelles non morts se faisant passer pour des rebelles morts. Avons d'une part appréhendée la rebelle morte Mona Ma'od, qu'un rapport antérieur avait donné pour morte, et qui était gravement blessée et d'autre part mis le feu à un véhicule marin de fabrication rémane occupé par les rebelles non morts déguisés en rebelles morts, avons tué ceux qu'on a pu, et assisté à la destruction d'un autre dans la baie des oubliés.

Arrivé à destination, avons pu participer à un conseil religieux local, ou le prêtre Kal Kirhan, de la tribu locale pas trop soumise des Tallalnen", à accusé le prêtre « que la lune regarde » Reden Monaghan représentant de la tribu locale pas soumise du tout des Arkonnelkan d'être des méchants.

Avons du renoncer à l'idée de tuer le sorcier pour pouvoir parvenir à convaincre les locaux, qui ne semblent pas du tout soumis, de ne pas partir combattre contre les troupes impériales entrées en territoire Oloden pour poursuivre des rebelles morts, qui sont manifestement soutenus par des rebelles vivants, dont certains se font passer pour des rebelles morts.

Avec l'accord du chef de guerre Oloden, Kainen Tahrel, et en présence d'un représentant de l'armée impériale commandée par Féodor de l'Escarpe, avons affronté des représentants du contingent Arkonnelkan pour prouver qu'il étaient collectivement des méchants. Suite au combat subséquent, le chef du contingent Arkonnelkan n'est plus Garshen, décédé, remplacé par Shidalon Ker.

Estimons les forces Locales rassemblées à 3.000 guerriers (trois milles), dont quelques centaines d'Arkonelkan, qui sont venu avec des trébuchets, qu'ils ont stupidement assemblés avant de mettre le siège quelque part. Sommes ensuite rentrée au cercle des hautes pierres et sommes rentré à Tal Endil par voie de terre.

Signé du sang de Bahardabras, fils de Norgondram, fils d'Ordrarsh, fils de Karjorkhar.»


  1. Le "Fleuve Grondant" -que les impériaux appellent simplement "Cainil"- qui descend depuis la Marche des Gemmes jusqu'à la Baie des Oubliés en passant par Darverane, prévôté de la Marche des Lacs, mais aussi par le lac d'Emen où se trouve les Hautes-Pierres, objectif des PJ. On en reparlera car les membres actifs de Tal Endhil commencent à réaliser l'importance stratégique du fleuve, principale artère de la Marche des Lacs et qui pourrait merveilleusement profiter au commerce s'il ne traversait le territoire d'un clan qui n'a jamais pu blairer les étrangers et qui est maintenant en guerre ouverte avec les hommes du Prévôt Rhilder "le Fou" (que la grande majorité des PJ détestent sans même l'avoir rencontré, tellement qu'il est sympathique). Un des objectifs secondaires de l'Opération tréfonds est donc notamment d'arranger les relations avec les Oloden pour relancer le commerce des chevaux (dont ils sont les principaux éleveurs) et rouvrir le fleuve à la navigation commerciale... Détail rigolo : le fleuve a doublé de taille depuis le précédent passage d'un PJ même pas trois semaines auparavant, joie du printemps dans ces régions montagneuses.
  2. La fameuse "herbe-nuage" hallucinogène que les Emishen utilisent dans leur rite chamanique et dont les rebelles Kormes et certains étrangers indélicats font le commerce illégal pour les drogués de l'Empire, à la grande colère des autorités impériales autant que des tribus du Peuple du Vent. Il est particulièrement déconseillé de déconner avec ça dans la région puisque les Hautes-Pierres sont la capitale chamanique des Emishen, même si c'est assez tentant puisque le territoire des Oloden est aussi là où pousse la précieuse herbe...
  3. Les PJ ont fini par reconstituer que, "comme par hasard", depuis que les Arko' ont fait alliance avec les Oloden, les Kormes (dont apparemment des survivants du siège de Tal Endhil) qui s'attaquaient depuis quelques semaines aux fermes et villages autour de Darverane et Brasure ont pris l'habitude de se replier sur le territoire des-dits Oloden pour s'y reposer, ce qui a motivé les troupes du prévôt Rhilder (et les renforts envoyés de l'état-major autant que des cités voisines) à les y poursuivre, ce qui a finalement poussé les Oloden a rentré franchement en guerre avec les Impériaux. Apparemment, presque 2.000 guerriers Oloden (ou "alliés") ont donc quitté les Hautes-Pierres pour aller se fritter du côté de Darverane, quoique si les Kormes "défunts" continuent d'attaquer les colons (avec de lourdes pertes), les Emishen "vivants" se contentent d'opposer un beau front défensif. Comme les Oloden n'ont pas le droit de parler aux Kormes (puisqu'ils sont "socialement morts", c'est tout un merdier pour que les uns et les autres arrivent à s'échanger de la bouffe contre des armes sans fâcher les chamans.
  4. Les chaman emishen ont des rapports très fraternels avec leurs oiseaux-totem, il faut donc que l'animal soit d'accord pour rendre service.

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