Brasure
Sa prospérité tranquille et l'influence du Culte des Pères en font pourtant la ville la plus "impériale" de la Marche des Lacs (celle-ci très largement sauvage et majoritairement ondrène) : civilisée au point de passer pour cossue par contraste avec le reste de la région et presque entièrement bâtie en pierre, mais dans un style de plus en plus "rigérien" à mesure que les colons lorunois originels ont été dilués dans un lent afflux d'artisans et religieux Mongrels, Lyciens, Anguedais et Dalanes.
Aujourd'hui assez opulente et quelque peu bourgeoise, renommée pour ses apothicaires, ses étameurs et ses orfèvres (grâce à ses mines de cuivre et d'or), les hauts murs qui l'ont jusqu'ici protégée de la plupart des conflits feraient presque oublier la guerre qui ensanglante la région –quoique les Arkonnelkan alliés à Kainen Tahrel y aient brièvement mis le siège (en vain) durant l'été 37. Mais rien de tout cela n'empêche les Brasains de maintenir leur bourg pimpant, de jouer à la bourle sur la place du marché ou de boire en taquinant les dés (voire carrément les cartes) dans la grande salle cossue de l'auberge des trois Perdrix.
Lorsque Rhilder le Boiteux a forcé l'Empire à le nommer prévôt des Lacs en conquérant Darverane, c'est à Brasure que fût d'abord installée la sénéchaussée quoique, après la disparition inexpliquée du premier administrateur Melchias de Rivelune en l'an 28, son remplaçant Quentos ait curieusement décidé de s'installer dans la lointaine Solerane pour "y surveiller la production de minerais". Lorsque les émeutes de Darverane et l'assassinat du Boiteux (à l'été 38) ont donné la prévôté à Liméric Durgaut et qu'un nouveau sénéchal rigérien, Lambéril de Sorelne, a été désigné, c'est à nouveau à Brasure qu'il a installé sa famille et ses bureaux, loin des troubles et des relents de tannerie de la grande cité ondrène...