Boniface d'Issarine

De Marches du Nord
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Né peu avant l'Ère Impériale, l'abbé Boniface d'Issarine était le quatrième fils d'un baronnet mongrel et fut donc confié au monastère le plus proche dès ses 8 ans.

Inquisiteur et aumônier

Après quinze ans d'études rigoureuses, l'Ordre des Pénitents lui avait insufflé une foie dévorante et conféré le titre de Révérend-Inquisiteur en charge de la "question sorcière" pour les "Marches du Nord", nouvellement créées : comme une douzaine d'autres Révérends, Boniface venait de se voir confier une poignée de soldats du Temple et la mission d'éradiquer les sorciers de toutes sortes qui semblaient pulluler dans ses régions païennes...
Boniface choisit d'attaquer le mal à la racine, c'est à dire dans les terribles Montagnes du Tranchoir dont la rumeur prétendait qu'elles hébergeaient de sinistres sorciers. En quête de ces profanateurs, le révérend plein de zèle joignit donc sa petite troupe aux armées de Romald de Corelguil.
Dans le sillage de cette armée en marche vers l'est, Boniface et ses soldats empressés investirent les nouveaux territoires après chaque victoire pour s'y saisir des chamans, lilpanen, rebouteux ondrènes et alchimistes de mauvaises réputation. Mais plus que leur ferveur au combat, c'était les supplices sanglants que les hommes du prélat faisaient subir aux suspects qui marquèrent les esprits au sein de l'Armée du Nord.

Régulièrement attaché au fameux régiment des Lévriers de Rordame, il en devint de facto l'aumônier militaire et se fit remarquer de sa hiérarchie en répandant la coutume parmi les conquérants : en quelques années, la plupart des régiments de l'armée régulière eurent bientôt leur prêtre attitré, bien souvent un simple moine-pénitent, un consignant effaré ou un chevalier du temple vieillissant.
Au grand-dam des Patriarches, nombre d'entre eux prirent la mauvaise habitude de participer aux combats, parmi lesquels Boniface d'Issarine et la masse d'armes en forme d'Étoile Première qu'un fervent armurier lui avait offerte. Autour du Révérend, comme de quelques autres prêtres populaires, il se forma bientôt de petites escortes plus ou moins officieuses faites de conscrits superstitieux, de chevaliers en quête de foi ou de mercenaire repentants, tous désireux de subir les coups à la place du Pénitent, en rémission de leurs péchés.


Les Martyrs de Mont-Griffon

Mais la légende de Boniface prit un essor considérable à Mont-Griffon...
En l'an 22, après avoir "assaini" la Marche des Gemmes de plusieurs centaines de chamans et autres démonistes, le Révérend-Inquisiteur Boniface attira finalement l'attention du Primat Aristame de Gorme, qui lui promit une abbaye à Mont-Griffon s'il parvenait à éliminer le terrible sorcier Lorkan Elakhendil. Lorkan, ses guerriers Arkonnelkan et ses sortilèges menaçaient en effet de devenir le croquemitaine du front est à moins qu'on ne mette rapidement fin à son histoire, et Boniface accepta cette mission sacrée.
Le Révérend rassembla quelques douzaines de soldats du temple et une horde de "soudards-pénitents", puis partit à la chasse au sorcier : bientôt admis à galoper parmi les écuyers et portes-étendards de Berinor de Salviane, Boniface y promu la guerre à outrance "pour la plus grande gloire des Pères", et se fit bientôt une réputation de guerrier hardi autant que d'ascète mystique : prêchant la pauvreté, la chasteté et la flagellation parmi les jeunes nobles ondrènes, le Révérend du subir moult moqueries mais son assiduité généra tout de même quelques vocations...
Lors du siège de Mont-Griffon proprement dit, les sermons du Révérend galvanisèrent les troupes et ses propres "prétoriens" combattirent avec une telle ardeur qu'ils y gagnèrent un surnom : les Martyrs de Mont-Griffon, dont certains, comme le baron Werek de Harden, ont même survécu au siège et aux raids malheureux qu'ils menèrent ensuite contre un terrible sorcier arkonnelkan...


Un Pénitent ambitieux

Par la suite, l'influence de Boniface grandit dans la Marche des Lisières : il vécu à la cour de Berinor de Salviane, il y trouva des soutiens politiques parmi de vieilles familles lorunoises et, après qu'il ait triomphalement écartelé un véritable sorcier terenide à Valmire en l'an 28, il se vit finalement offrir son abbaye. Selon ses propres demandes, ce devait être une sorte de commanderie templière doublée d'un monastère des Pénitents, le tout surplombant le fleuve Ombreux d'où l'abbé Boniface comptait lancer des raids contre sa Némésis...
Deux ans plus tard, une incursion d'Arkonnelkan incendia un village de carriers et le chantier de la future abbaye. Mais après cinq années d'attaques, de sièges, de reconstructions, d'incendie, de réparation et d'accidents fatals, le Culte décida qu'il en avait assez.
L'abbé Boniface fut donc rappelé dans la Marche des Gemmes comme inquisiteur (et s'y vit notamment appointé un chevalier du temple nommé Herle de Lorune), on trouva quelques postes de bedeaux ou d'ouvriers à ses derniers "Martyrs" survivants et la prélature crut avoir réglé le cas de l'abbé Boniface...

Jusqu'à ce que, au printemps de l'an 37, à la huitaine passante des Labours, son sacerdoce l'amène à Celanire, petite bourgade agricole de la Marche des Lacs, escorté par quelques mercenaires et même un jeune chevalier errant, un certain Trevan de Rigorne.
Quelques notables du village s'inquiétaient en effet que la sœur supérieure Bérénille, dirigeant le petit couvent local des Compatissantes emploient des "remèdes de sauvageons impies" (dont une espèce de machin rouge démoniaque), en particulier vis à vis des jeunes filles du bourg ne souhaitant pas tomber enceintes (!).

Boniface et ses hommes, après une brève enquête, en conclurent que Sœur Bérénille s'était ainsi rendue coupable de sorcellerie et la condamnèrent au bûcher : elle périt la huitaine suivante sous les yeux effarés de ses consœurs, et quelques regards gênés des notables, plus ou moins mortifiés d'avoir attiré un tel sort sur celle qui fut leur bienfaitrice pendant plus de 15 ans ("oups").
Ne pouvant abandonner ces Compatissantes inconscientes à leurs errements, Boniface pris la tête du couvent en attendant qu'une nouvelle supérieure soit nommée et, réalisant les graves dommages subis par les fermes alentours durant la retraite des Kormes de Lashdan (après leur défaite au siège de Tal Endhil) comme la faiblesse des défenses du bourg, il pris sur lui de constituer une véritable garde locale et de fortifier sérieusement le village.

L'inquisiteur fut bientôt rejoint par quelques vieux amis des Lévriers de Rordame, conduits par le chevalier Aymar d'Orelonde, dont la troupe eut tôt fait d'absorber les vestiges du guet local (un pauvre sergent et une demi-douzaines de soldats qui s'étaient bien gardé d'aller affronter les Kormes).
Lorsque les Sœurs Compatissantes réussirent à se faire transférer à Tal Endhil plutôt que de rester sous les ordres de l'assassin de leur Supérieure, Boniface se retrouva donc avec un petit couvent fortifié, gardé par des vétérans tout dévoués à son sacerdoce, au milieu d'un village sans véritable chef dont les notables n'osaient plus piper mot face à lui :
(presque) sans le vouloir, il avait donc pris la tête du bourg de Celanire, et caressait à nouveau l'espoir d'y fonder sa chère abbaye...


Le martyr

Les plans de Boniface commençait à prendre forme mais les fortifications n'étaient pas encore terminée lorsque, au début du mois des Cueillettes, Celanire s'est trouvé assiégé par les rebelles So'Sherkan qui en voulait personnellement à l'abbé ! Contre l'avis du chevalier Aymar, mais sur les conseils de certains Talendans, Boniface a alors choisi de se livrer en martyr aux assiégeants pour protéger les habitants d'un terrible massacre :
les indigènes l'ont démembré et décapité, mais au moins abandonné sa dépouille pour qu'il puisse être inhumé selon les rites du Culte auquel il aura consacré jusqu'à son dernier souffle. Après quoi, satisfaits, les rebelles ont levé le siège (mais les combats ont bientôt repris autour de la mine de Whardron).