Armement Emishen

De Marches du Nord
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Un retard métallurgique

Bronze > Fer > Acier ?

Nerhil et haches, la guerre de près

Nerhil

Le nerhil est un glaive à la lame légèrement incurvé vers l'avant, dont la lame mesure jusqu'à 50 ou 60cm de long. C'est l'arme de corps à corps typique des guerriers emishen, souvent forgée en bronze ou en fer, bien plus rarement en acier (un nerhil d'acier pouvant se négocier au prix d'un cheval).
Une version longue du nerhil, le "nerhoran", est parfois utilisé par les cavaliers So'Sherkan et Arkonnelkan : la lame mesurant plus d'1m de long, l'arme se manie alors à grands moulinets, fréquemment à deux mains, et le pommeau en est sensiblement moins recourbé.

Des lances à tout faire

La lance de combat emishen est le kirhan, dont tire son nom Kal Kirhan. C'est une lance lourde, au manche assez court (entre 150 et 180 centimètres) mais particulièrement robuste et épais. Les essences de bois choisies sont réputées pour être presque incassables, même face à une charge de sanglier. La lame est large, à double tranchant avec une large gouttière centrale. Elle même mesure 15 à 20 centimètre et se termine par des quillons droits.
A la chasse, le kirhan se manie seul et à deux mains. Le guerrier utilise autant que possible le poids de son corps pour planter sa lance dans l'animal qui le charge. En combat, le kirhan est plus souvent utilisé d'une seule main, l'autre portant un bouclier. Les coups sont moins appuyés, le tranchant de la lame devenant nettement plus utilisé que la pointe. Le talent du guerrier réside alors surtout dans sa capacité à gérer son allonge, nettement supérieure à un nehril ou une hache, tout en se méfiant de la relative lenteur de son arme.

Assez rares, les lances à ours comme celle de Nil Sholenshen sont des versions "géantes" du kirhan. Elles mesurent prés du double, soit plus de trois mètres, et sont un peu plus épaisses pour conserver autant de solidité malgré leur taille. La lame est sensiblement la même, bien qu'avec des quillons souvent plus prononcés. Certaines sont "démontables" pour le voyage : elles peuvent se dévisser au milieu, la partie supérieure formant un kirhan de fortune.
Objet rare et prestigieux, une lance à ours confère un certain statut à son porteur. Elles portent généralement des décorations élaborées en lieu avec les Esprits. Une bonne lance à ours est réputée attiré la faveur des Esprits sur son porteur et, bien sûr, le rendre chanceux dans ses chasses.
L'utilisation des lances à ours à la guerre n'est pas rare mais elles sont trop peu courantes pour que les Emishen adoptent une formation de piquier profitant de leur allonge. Comme toujours, c'est le combat individuel qui prime et la lance à ours peut devenir un handicap dans un combat de masse (si tous les alliés ont une lance courte, avoir un machin de trois mètres n'est pas l'idéal). En duel, elle a l'immense avantage d'empêcher l'adversaire, ours ou homme, de se rapprocher du guerrier qui la manie... si il ne fait pas d'erreur.

Les guerriers emishen apprécient aussi le kelrhen, une lance plus légère et plus fine que le kirhan, qui peut donc être lancée si nécessaire. Le kelrhen mesure la taille d'un homme et se termine par un fer long et fin correctement aiguisé. Il sert peu à la chasse : trop léger pour le contact avec un animal agressif mais pas assez de portée pour un herbivore craintif. C'est avant tout une arme de guerre, appréciée pour sa versatilité si son utilisateur est talentueux. Il est rare que ce soit la seule arme d'un guerrier, mais au contraire une arme du premier choc. Le kelrhen pourra être lancé à quelques mètres ou utilisé face à une charge, avant d'être abandonné lors du corps à corps. Seuls les spécialistes de la lance le conservent en duel, parce qu'ils sont capable de jouer des distances - mais ils préfèrent souvent le kirhan et son impact supérieur.

Le kelssem est le javelot emishen. Il est généralement de fabrication simple : une hampe de bois légère, d'un bon mètre et demi, et une pointe fine destinée à pénétrer facilement. Même si la métallurgie est bien installée, on trouve encore des javelots "de fortune" à pointe d'os, de pierre ou de bois - qui ne sont guère moins efficace entre les mains d'un lanceur talentueux. Le javelot a une portée utile relativement courte (une vingtaine de mètres) même si des chasseurs ont la réputation d'atteindre et de tuer leur proie de bien plus loin.
Si la majorité des lames ont une forme simple, il existe des kelssem fabriqués spécialement pour la guerre, souvent un peu plus lourds. Leur centre de gravité est déplacé vers l'avant (avec une hampe légèrement plus épaisse côté lame) et surtout des pointes métalliques portant deux barbillons. Les barbillons servent à retenir le javelot dans la cible, que ce soit dans une plaie ou dans le bouclier, pour l'encombrer.
Généralement, un chasseur ou un guerrier emishen transporte trois ou quatre javelots. Ceux qui sont capables d'en bricoler un avec les ressources locales ont parfois quelques pointes supplémentaires dans leur sac.

Même s'il est passé de mode, on voit encore des Emishen utiliser un propulseur pour augmenter la portée des kelssem. Fabriqués en os ou en bois dur, c'est un bâton de cinquante centimètre environ terminé par un crochet. Le javelot vient se placer dans le crochet, maintenu par le lanceur. Le lanceur prolonge le geste du bras et crée un effet de levier qui améliore sensiblement la portée du tir.
Le lent abandon de cette technique tient à la difficulté de l'apprentissage, à la précision moins bonne qu'avec un jet "manuel" et à la place nécessaire pour utiliser un propulseur. Ces défauts nombreux expliquent que l'arc soit devenu l'arme à distance favorite des Emishen.

Le Hagad exige l'utilisation d'une lance de défi pour matérialiser un conflit armé. On ne parle de "lance" que parce que l'objet est généralement planté dans le sol, mais ce n'est pas une arme à proprement parlé. La lance de défi porte sur elle les conditions du conflit telles que posée par l'un des belligérants, afin de les porter à la connaissance de son adversaire potentiel. Ces lances identifient clairement leur propriétaire. Elles peuvent être individuelles ou collectives, tout comme elles peuvent être fabriquées pour l'occasion ou au contraire être un héritage ancien. Presque toutes les tribus ont une (ou plusieurs) lance de défi qui implique l'ensemble de la tribu. Les XXX sont réputés pour leur lance très ancienne - ce qui signifie qu'ils ont toujours gagné le conflit qu'ils avaient provoqué et ont donc remis la main sur la lance à chaque fois.

Quand le peuple des Vents tire à l'arc

Arcs en Ð

Des protections légères

Les boucliers

Les Emishen utilisent des boucliers de bois et de cuir, de forme ronde. La principale qualité recherchée est la légèreté, les techniques de combat reposant peu sur le choc mais davantage sur l'esquive et les dérobades. Un bouclier emishen est surtout un moyen de dévier les flèches et les javelots, plus qu'un instrument de parade à la Dirsen.
De nombreux boucliers ont une structure en bois souple, sur laquelle est fixée du roseau par petit boisseaux. Si ce type de fabrication ne permet pas vraiment d'arrêter un coup, un bon combattant peut se servir de la souplesse de son bouclier pour coincer l'arme adverse. L'utilisation d'un matériau banal rend ces boucliers très faciles à réparer. Presque tous les guerriers sont capables de bricoler leur bouclier après un combat un peu rude, en improvisant avec les ressources disponibles.
Les cavaliers préfèrent les boucliers en cuir (une peau tendue sur un cadre de bois). Ils sont un peu plus coûteux et nettement moins simple à réparer (du fil solide et une aiguille peuvent faire des miracles, mais une fois que la peau s'est pris deux ou trois coups vraiment violents, il n'est plus vraiment possible de la tendre). En revanche, ils ont l'immense avantage pour un cavalier de ne pas souffrir des vibrations - un bouclier en roseau ressemble souvent à un bête fagot après un galop un peu rude. Le cuir, lui, ne bouge pas, même après des jours de chevauchée.
Sous l'influence dirsen, on commence à voir des bouclier en bois épais, rectangulaires, qui jouent à peu près le même rôle que les pavois. Les Emishen les installent comme protections fixes et abritent ainsi les archers. Pour beaucoup, une telle forme de combat statique est sans intérêt, et cette innovation a bien du mal à percer.

Plus au sud, les So'Sherkan qui subissent une influence plus forte des Dirsen ont petit à petit adopté des boucliers plus lourds qui ressemblent aux armes remanes. En bois et en bronze (le fer est trop rare et cher), ils sont nettement plus solides et peuvent servir à parer un coup et à repousser l'adversaire.

Un dernier modèle de bouclier ne sert pas au combat. Construit sur le même modèle que les boucliers de cavalerie, en bois et cuir, le "bouclier spirituel" est un objet rituel et décoratif. La peau (qui peut être d'origine très variée) est décorée de manière à représenter le guerrier et les visions reçue lors de son rite de passage. A ce titre, le bouclier spirituel illustre souvent le nom de son porteur. Il marque le lien entre son porteur et les esprits, lui assurant une protection "magique" contre les ennemis - qu'ils soient spirituels ou bien réels.
Les boucliers spirituels appartiennent généralement à des combattants, mais bon nombre d'Emishen "pacifique" ont choisi d'afficher leurs visions de cette manière. Il n'est donc pas rare, dans le foyer d'un artisan tout ce qu'il y a de plus calme, de trouver un superbe bouclier accroché. Les guerriers ne s'en servent évidemment pas en combat, mais quelques uns n'hésitent pas à le porter dans le dos comme un talisman de protection.
Plus le temps passe, plus le bouclier s'enrichit de nouvelles décorations et d'ajouts qui sont autant de souvenirs et d'histoires que son porteur n'hésitera pas à raconter. Le bouclier d'un vieux guerrier ou d'un chaman âgé est souvent une fresque complexe et un objet plus qu'encombrant : plumes, petits sacs, pierres, coquillages et autres ajouts se seront superposés au fil du temps.

Peut-on vraiment parler d'armure ?

En tout cas, c'est l'opinion de l'immense majorité des Remans, et de plus en plus d'Emishen qui ont vu de trop près leurs ennemis bardés de fer.
Les Emishens, culturellement, pratiquent un combat rapide et désordonné qui ne les a pas incités à s'alourdir par des protections. Comme leur technologie ne leur fournit pas non plus beaucoup de moyens de protections raisonnablement encombrants, l'armure emishen est surtout un vêtement renforcé.

Ce qu'on voit le plus est surnommé le thildan "de guerre". Comme le vêtement civil dont il tire son nom, c'est une grande cape carrée en tissu épais qui est cette fois renforcée par endroit. Des pièces de cuir, de petites tiges d'os ou de bois dur, parfois même de métal, permettent de protéger le porteur sans perdre trop de souplesse - même un thildan de guerre doit pouvoir continuer à servir de couchage, de tapis de selle... Ce n'est qu'avec un pliage précis que le thildan se portera comme armure, les renforts prenant place aux bons endroits (le torse et les épaules, surtout).
Les vertus protectrice d'un thildan, même renforcée, restent réduite. Si les guerriers emishen s'en servent, c'est avant tout parce qu'il s'agit du vêtement usuel et que l'habitude veut d'adapter le thildan à la fonction de son porteur. Pour autant, un thildan est d'abord une cape, un habit qui doit tenir chaud et protéger de la pluie, avant d'être une protection guerrière.

Les autres armures typiquement emishen tendent à disparaître. Pendant longtemps, avant la banalisation du fer et de l'acier au contact des Remans, des armures de bois et d'os étaient utilisées par certains clans. Ainsi, on trouvait couramment des plastrons faits de tige de bois et d'os, accrochés par une lanière autour du cou et autour de la taille. Léger, silencieux, souple, ce plastron est malheureusement à peu près incapable d'arrêter autre chose qu'une flèche de pierre ou une lame de bronze. Aujourd'hui, ceux que l'on trouve encore sont des souvenirs des anciens, accrochés dans un coin d'une hutte. L'habitude de fixer des tiges autour des avant bras et des jambes a été aussi totalement abandonnée depuis une bonne trentaine d'années.

Chez les Kormes et dans quelques groupes peu portés sur la tradition, l'utilisation d'armures remanes commence lentement à se répandre. Les armures de métal restent totalement étrangères aux Emishen (c'est lourd, c'est encombrant et surtout... ça pue) mais les armures de cuir, même certaines broignes ont un peu plus de succès. Les So'Sherkan, encore eux, utilisent des casques de bronze de manière courante.