Tal Endhil

De Marches du Nord
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Situé au pied des montagnes dans la brumeuse région des lacs, Tal Endhil ("Troisième Lac") est un trou paumé et humide en hiver qui devient une place marchande régionale dès que le temps se radoucit : les montagnards viennent y échanger les peaux et le minerai de fer ou d'argent contre la production des colons (céréales, poissons, laine, charbon...) ou les objets manufacturés que les Impériaux amènent par les routes, les Emishens des plaines y négocient leurs chevaux et leur bois contre le sel, les épices et les autres merveilles exotiques que les Kerdans livrent en remontant les fleuves depuis la côte, les trafiquants d'antiquités Premières ou d'herbe-nuage y recherchent les services de permissionnaires assez braves (ou cupides) pour les escorter jusque dans les montagnes hostiles...  Serrés derrière la palissade de bois et de pierre, parmi les maisons de bois grossier ou les huttes en roseaux montées sur pilotis, on trouve même un forgeron, des tisserands, une auberge presque digne de ce nom qu'affectionnent les marchands aisés et une taverne plus "conviviale" où les hommes de troupe viennent dépenser leur solde en hydromel, en jeux et en filles accortes. 

C'est en somme le seul îlot de civilisation impériale à 20 ou 30 lieues à la ronde, le reste n'étant que forêts sauvages, marécages traîtres et montagnes escarpées, à peine parsemés de quelques villages de pêche, campement de trappeurs et fortins miniers.


Les Lieux

Le village lui même, posé au bord du lac, monte en pente douce depuis la rivière au sud vers la petite éminence rocheuse que domine son donjon au nord, contigu au portail de bois et au pont, à peine reconstruit, qui enjambe le profond fossé encombré de rochers des douves renforçant l'enceinte, avant que le terrain ne s'aplanisse puis remonte vers la forêt emmêlée de sapins, d'arbustes et de rocs moussus où taille sur un bon kilomètre le sentier étroit, labouré par le hallage des troncs abattus et équarris au "camp d'abattage" : une clairière pentue mais déboisée, bordée par un torrent, où se serrent la longue hutte qu'occupent les bûcherons en cas de mauvais temps, quelques enclos pour les lourds chevaux de traits apportés de Darverane et la cabane de Norgame, le vieux charbonnier souffreteux. Techniquement, l'endroit est en territoire Liam'Lon (mais les cavaliers-chasseurs semblent s'en moquer éperdument) et représente l'avant-poste le plus septentrional de tout l'empire dont Tal Endhil est la frontière officielle.

«Tal Endhil ! Le poète inspiré s'arrêtant pour respirer le bon air de nos campagnes ne pourra s'empêcher de contempler de loin cette riante Cité, le phare du monde connu.» Projet de dépliant pour le Syndicat d'Initiative de Tal Endhil, par Adira Pratesh.

A l'intérieur même de l'enceinte de pierres au chemin de ronde protégé d'épieux de bois, on trouve une grosse centaine de construction diverses entrecoupées de jardins, de haies, de buissons, de quelques sapins survivants et de rochers trop lourds à déplacer, des rues pour la plupart boueuses, mal délimitées et creusées d'ornières, tout cela lavé à grande eau par le climat tempétueux. Tout y est fonctionnel, de rares enseignes égayent les façades brunes ou grisâtres Ce n'est pas vraiment laid, quand on aime le genre bucolique, mais on comprend pourquoi les Emishen et autres amateurs de paysages trouve l'endroit minable, sale et rudimentaire.

Le quartier nord-est est celui des artisans les plus aisés, partiellement pavé entre les maisons à un étage bâties en bonnes pierres et couvertes de chaume. On y trouve, du sommet vers le bas de la colline, la forge-ferranderie de Maître Talbard qui résonne en permanence du travail de ses fils et neveux sur les outils et fers-à-cheval du village, en plus de s'essayer (sans grand succès) à l'étamage ; la grosse demeure presque cossue que s'est faite construire Maître Gaster depuis qu'il a acquis les droits d'exploitation de la mine de fer ; son voisin Aniello du Till qui dirige(ait) la mine d'argent ; l'atelier du tailleur Corden dont l'épouse, les filles et la mère sont les fileuses du village ; la boulangerie de Melnor (qui appartient en fait, comme le moulin, en grande partie à Maître Plirune, son voisin immédiat) ; le savetier-bourrelier-cordonnier Péorème dont l'épouse coud les sacs et les outres de toute la contrée, sa belle-fille ayant repris l'activité de tannage et de maroquinerie lancé par son fils (décédé lors de la bataille) ; le charron et taillandier Boronil qui possède la meule à aiguiser du village et répare ses charrettes, carriole et participait à l'entretien du moulin à aube avant qu'il ne soit détruit par les Kormes ; la maison et le saloir du boucher Eliast dont la famille n'était déjà guère prospère malgré ses quelques porcs avant que le père soit tué par les Kormes à la porte sud, et qui s'occupe surtout à saler le poisson pêché sur le lac... Et tout en bas, donnant sur la place, l'Auberge du Cygne de Maître Hartan, ses écuries et ses granges à fourrage.

Un chemin, qui mène à l'escalier de la tour est (désormais rehaussée de son étrange moulin "horizontal"), sépare les "bourgeois" précédents de leurs voisins paysans du "quartier du temple" : deux douzaines de maisons de plein-pied, pour la plupart de bois et de torchis, adjointes de granges et d'étables entre lesquelles des treilles délimitent les potagers. C'est là que vivent la plupart des "glaiseux" : bergers, bûcherons, métayers et ouvriers sans terrain ni bétail, employés aux élevages et aux cultures qui s'étendent sur plusieurs lieues le long du lit de la rivière. A la limite de la place, seule construction en pierres de taille, la Chapelle des Pères où officie le bon Frère Daverom, clerc, herboriste, intendant de la garnison et même maître d'école quand les travaux des champs en laisse le loisir aux enfants du village. Plutôt débonnaire, peu porté au prosélytisme, il est apprécié de toute la communauté, Emishen compris, quoique pas très "respecté".

Presque au centre, la place accueille d'ordinaire les marchés mensuels et les rassemblement de troupes, une terrasse de pierre au flanc du temps servant si nécessaire de tribune ou, lorsque des baladins s'aventurent jusque là, de scène à ciel ouvert. Au printemps, les forains et colporteurs de la région, les bateliers Kerdans, les marchands de semences, les tisserands, les épiciers, les trappeurs Elloran et Liam'Lon, les caravaniers lewyllen et l'incontournable "Adira-au-Géant" y tiennent le "grand" marché de printemps, qui dure souvent plus d'un mois de l'arrivée de la première roulotte au départ du dernier attelage. Une semaine après la bataille, la place a été presque entièrement annexée par les étals des Lewyllen dont le campement déborde jusqu'en dehors des murs, au sud de la rivière.

De l'autre côté de la route qui traverse le village, nombre de ceux qui possèdent un lopin de terre, généralement acquis dans l'armée, se sont regroupés dans le quartier des "colons" qui ressemble bien plus qu'ils ne le voudraient au précédent : on y circule un peu plus facilement, les cours accueillent des élevages de poulets et de lapins, on y trouve des granges, des greniers et même les ateliers du menuisier Osric, mais on y est guère plus riche et les maisons sont les mêmes.

Enfin, complètement à l'ouest, le quartier lacustre s'élève au dessus des eaux agitées par la houle constante. Tout n'y est plus que bois, cordages, chaume et tentures entremêlés : le dédale des plateformes, pontons et passerelles de planches et de rondins ; la forêt des poteaux gravés en effigies, des cheminées de terre cuite et des mâts d'amarrage que relient des filins portant rubans, drapeaux et attrapes-vent ; le fouillis des amarres de pirogues ou de casiers à écrevisses, les filets suspendus, les lignes de pêches et les échelles de corde ... Et tout cela bruisse, grince, cliquète et cogne au rythme de la houle ou des rafales de vents. La mousse y rampe partout, l'odeur de la vase se mêle au fumet des poissons et du bois vermoulu. La "grande-maison", sur ses lourds piliers sculptés, est le seul refuge solide : à la fois logement des Elloran de passage, halles de troc, scène musicale et forum de discussion du Peuple du Vent à Tal Endhil. Il y a toujours du monde, souvent de la musique et des emishen de toutes les tribus y font halte pour se reposer ou échanger des nouvelles.

Et tout à fait à la périphérie, la très interlope "Taverne Penchée" récemment reprise par les mercenaires de Durgaut : les soldats en permission jouent leur solde aux dés contre les mineurs en visite, les caravaniers lewyllen boivent de la liqueur amère avec des bateliers kerdans, les bourgeois remans y négocient les charmes des demoiselles accortes que dirige une certaine Garnelle....

Les Notables

Capitaine Durgaut, le Chapelain "Frère" Daverom,