Sheb' Liam'Lon

De Marches du Nord
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Si les Liam'Lon ont toujours été un clan errant et dispersé (comme leurs voisins Del'Ranan), ils se retrouvaient deux fois par an depuis des temps immémoriaux, au plus chaud de l'été et au plus froid de l'hiver : toutes les manades convergeaient alors vers leur ancestral "Cercle de Pierres", où elles passaient toute une huitaine à ripailler, à commercer et à se raconter les histoires de leurs ancêtres. Bien sûr, à cette époque, on évitait déjà de s'y rendre par le gué franchissant le Fleuve aux Cinq Bras à son méandre le plus nordique, de crainte de trop s'approcher de la combe boisée qu'on appelle "le Pays des Gens de Pierre" et sur lequel règnent d'inquiétantes silhouettes de granit.

Mais personne n'aurait pourtant raté une assemblée clanique car c'est à ces occasions qu'étaient partagés les territoires de chasse, qu'on désignait les chefs et les maîtres du clan, c'est là que les querelles étaient résolues et qu'on nouait les mariages. Puis vint l'époque de la légendaire "Caenniel Ghaeld", la Grande Fauconnière qui unifia les manades contre l'envahisseur du sud et arrêta ses armées au passage du Fleuve Brun, massacrant les troupes de l'Empire et mettant fin à ses ambitions septentrionales. Sous l'égide de Caenniel Ghaeld, le clan Liam'Lon connu une prospérité nouvelle, nourrie par le commerce au nord avec les Del'Ranan et même les Semi, et au sud par des chasses fructueuses et paisibles. Mais l'héroïne vieillit et, après quelques décennies de paix, elle vit sa fin s'approcher et s'inquiéta pour les siens. Elle envoya alors quelques jeunes guerriers vers le Pays des Gens de Pierre où, selon ses oiseaux, avait été caché un lit de pierre magique qui pourrait prolonger son existence et la prospérité de son peuple.

Nul ne sait si ce meuble mystérieux tomba dans le fleuve au passage du gué et disparu à tout jamais ou s'il fut effectivement ramené au Cercle après avoir été brisé (?) comme le prétendent certains anciens. Mais l'héroïne vieillissante s'éteignit en quelques lunes et les saisons qui suivirent n'apportèrent plus que malheur : des lierres venimeux envahirent d'abord l'étendue du Cercle, les chevaux s'empoisonnèrent au ruisselet voisin, les accidents se multiplièrent. Les chamans soupçonnaient une présence démoniaque, ils firent moult rituels et critiquèrent longuement les choix de la Fauconnière défunte, mais bientôt des enfants tombèrent gravement malades et le clan décida de fuir un lieu désormais teinté par le deuil et le malheur.