Ruche des Bourgeons Parfumés : Différence entre versions

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'''Le ghetto [[fehnri]] en la cité de [[Salviane]]''' est installé dans le quartier pauvre de la Marne, sur la rive ouest de l'[[Ocrine]]. Parmi les petites maisons surpeuplées de cette ancienne carrière de craie, alors que les citadins les plus indigents en occupent les tunnels et les fosses à peines couvertes, la modeste "[[:Catégorie:Ruches fehnri|ruche]]" est un pâté de maisons compact où les façades bariolées de quelques dizaines d'échoppes, restaurants, tripots et apothicaires (parmi les meilleurs de la ville) se serrent autour de seulement deux ruelles.<br>
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'''Le ghetto [[fehnri]] en la cité de [[Salviane]]''' est installé dans le quartier pauvre de la Marne, sur la rive ouest de l'[[Ocrine]]. Parmi les petites maisons surpeuplées de cette ancienne carrière de craie, alors que les citadins les plus indigents en occupent les tunnels et les fosses à peines couvertes, la modeste "[[:Catégorie:Ruches fehnri|Ruche]]" est un pâté de maisons compact où les façades bariolées de quelques dizaines d'échoppes (verrier, maroquinier, vannier...), restaurants, tripots et apothicaires (parmi les meilleurs de la ville) se serrent autour de seulement deux ruelles.<br>
 
Il faut dire que dans cette grande cité proprette où les [[Seigneurs du Nord]] règnent en maîtres, le racisme, l'emprise de l'[[Ondhor]] et la pression de la garde contraignent les [[Nocturnes]] à encore plus de discrétion qu'ailleurs.
 
Il faut dire que dans cette grande cité proprette où les [[Seigneurs du Nord]] règnent en maîtres, le racisme, l'emprise de l'[[Ondhor]] et la pression de la garde contraignent les [[Nocturnes]] à encore plus de discrétion qu'ailleurs.
  
Le centre "social" du quartier semble en tous cas être une taverne-tripot, le '''Jardin des Banquets''', toujours bondé de dîneurs, buveurs, fumeurs et joueurs de ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Mah-jong#Nom_et_%C3%A9tymologie máquè]'' (un jeu de combinaison de tuiles sur lesquelles les habitués parient parfois de petites fortunes). Dirigé par la Matrone Ravinrha, l'établissement ne semble que très occasionnellement admettre les Blancs...
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Le centre "social" du quartier semble en tous cas être une taverne-tripot, le '''Jardin des Banquets''', toujours bondé de dîneurs, buveurs, fumeurs et joueurs de ''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Mah-jong#Nom_et_%C3%A9tymologie májiàng]'' (un jeu de combinaison de tuiles sur lesquelles les habitués parient parfois de petites fortunes). Dirigé par la Matrone Laminrha, l'établissement ne semble que très occasionnellement admettre les Blancs...
  
  
'''↓ Secret réservé aux seuls [[Protagonistes]] à y avoir été admis.'''
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'''▼ Secrets réservé aux seuls [[Protagonistes]] en contact à la Ruche.'''
 
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Le restaurant de Ranvinrha est, sans surprise, l'entrée principale de la ruche "intérieure", toujours gardé par une demi-douzaines de sicaires : c'est notamment là que se trouve les laboratoires alchimiques dont la communauté tire sa (discrète) prospérité.<br>
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Le restaurant de Laminrha est, sans surprise, l'entrée principale de la ruche "intérieure", toujours gardé par une demi-douzaines de sicaires : c'est notamment là que se trouve les laboratoires alchimiques dont la communauté tire sa (discrète) prospérité.<br>
Néanmoins, ces bâtiments ne semblent être que la partie ''citadine'' de la ruche, dont tout porte à croire que, étonnamment, le véritable centre est '''un village dissimulé dans la forêt''', à bonne distance de [[Salviane]] comme de [[Runelige]].
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Néanmoins, ces bâtiments ne semblent être que la partie ''citadine'' de la ruche, dont tout porte à croire que le véritable centre est '''un village caché dans la forêt''', à bonne distance de [[Salviane]] comme de [[Runelige]], et d'autant mieux dissimulé qu'aucune route n'y mène : seulement la rivière, si l'on sait quel bras suivre...
  
Et ce n'est même pas la plus étrange particularité des Bourgeons Parfumés puisqu'il semble que la communauté accueille dans le plus grand secret '''des [[Emishen]] du clan [[Barantanen#Eibradon|Eibradon]]''' ayant survécu aux massacres de la [[Première Guerre Nordique]], et que les deux peuples aient même commencé à ''se mélanger'' (si l'on en juge par l'apparition de quelques Fehnri aux yeux clairs...) ! Car lors du [[:Catégorie:Les Fehnri#Persécutions|terrible pogrom de l'an 11]], c'est auprès des Eibradon que les Fehnri fuyant les villes trouvèrent finalement refuge.
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NOTABLES :<br>
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la vieille '''Matriarche Sariégushni''', septuagénaire issue de la Lignée des [[:Catégorie:Les Fehnri#Saoshri|Saoshri]] et jadis "Arcaniste" des [[Ruche des Braseros d'Améthyste|Braseros d'Améthyste]] (!?)<br>
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● la redoutée Matrone '''Pradmirhag''' de la Lignée des [[:Catégorie:Les Fehnri#Pratsumri|Pratsumri]], maîtresse-contrebandière aujourd'hui trop décatie pour voyager, et tante de Jahaya (voir plus bas),<br>
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● l'érudite polymathe '''Sahishwarya''', seconde fille de la Matriarche, née au sein des Bourgeons Parfumé et ayant épousé un "étranger",<br>
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● la Premier Sicaire '''Jhumpal Varesh''', aujourd'hui en charge de la sécurité de la Ruche mais lui-même éduqué chez les Braseros d'Améthyste,<br>
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● la jeune et talentueuse alchimiste métisse, '''Saoranya''', fille terrible de Sahishwarya,<br>
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● la batelière et contrebandière '''[[Jahaya]]''', cheffe d'équipage dans la ''compagnie Verdin'' et "main droite" de Pradmirhag,<br>
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'''Baghat Pradmesh''', batelier basé à [[Langolne]] mais opérant jusqu'à Aroche, et "agent de liaison" occasionnel entre la Ruche et ses quelques alliés.
  
D'après ce qu'à découvert [[Tharcem de Garde-Lunes]] en devenat l'amant de la jeune alchimiste Soaranya (nièce de [[Soashna]]) : "''Les Eibradon sont un peu moins de 200 à vivre parmi 3 fois plus de Fehnri dans le'' "maharanigyahm" ''(la ruche "royale") caché au cœur de la forêt, avec ses cultures, ses élevages, son embarcadère et même son [[cercle de pierres]] ! La plupart sont des cultivateurs ou des bergers, mais ils comptent encore quelques guerriers, des bardes et même des chamans : ils occupaient déjà l'endroit lorsque les Fehnri les ont découvert et, après quelques algarades, les Noirauds ont finalement proposé aux Venteux de les aider à reconstruire leur cercle en échange de leur hospitalité.''<br>
 
''Avec le temps, la cohabitation s'est ensuite stabilisée, quoiqu'elle soit encore parfois compliquée : les deux peuples partagent l'endroit, les cultures et les bénéfices depuis plusieurs générations, mais ne sont que partiellement "unis" par alliances ou mariages. La Matriarche, son gendre emishen et les "anciens" du clan y prennent en commun les décisions affectant la double-communauté dans son ensemble, mais les Eibradon laissent généralement les Fehnri se débrouiller de ce qui ne concernent qu'eux (et réciproquement).''"
 
  
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'''▼ HISTOIRE des Bourgeons Parfumés ▼''' ''– demandez au MJ !''
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Les Bourgeons Parfumés ont longtemps poussé dans l'ombre des '''[[Ruche des Braseros d'Améthyste|Braseros d'Améthyste]]''', la ruche [[Aroche|arochaise]] qui connut un âge d'or à la fin de la [[Première Guerre Nordique]].<br>
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À l'époque, les ruches du [[Pays des Vents]] était encore inféodées aux puissantes Lignées des [[Ruche des Jardins Enfouis|Jardins Enfouis]] (à [[Duriane]], la "capitale fehnri" de [[Empire de Rem|l'Empire]]), principalement à travers la Lignée des alchimistes-politiciennes '''[[:Catégorie:Les Fehnri#Lamushandri|Lamùshandri]]''', co-fondatrices des Braseros d'Améthyste et dominant alors cette ruche. Vers -39 ou -38 avant l'[[Ère Impériale]], Aroche vit l'arrivée d'une des plus fameuses màjhiciennes de l'histoire du Continent, l''''Adulée Arcaniste Lalyohal'''<ref>Tante et mentor de Laliorijdhel, actuelle Arcaniste du [[:Catégorie:Felriane#le Khujayan|Khujayan de Farlane]]</ref>, [[:Catégorie:Les Fehnri#Exilées|exilée]] de [[Fehn]] suite à un complot (?) au sein de la lointaine Lignée parente des Lalnyhari, et ayant apparemment dû s'enfuir jusqu'au Grand Nord pour des raisons méconnues.
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Aussitôt adoptée par les Lamùshandri arochaises, l'Arcaniste ne quitta plus jamais les Braseros d'Améthyste mais '''ses travaux màjhiques permirent de grands progrès à sa Lignée d'adoption'''. Grâce à Lalyohal, les Lamùshandri de Duriane mirent au point l'horticulture màjhique qui leur valut bientôt de diriger les Jardins Enfouis, et celles d'Aroche en tirèrent un tel avantage stratégique et politique que les Braseros, déjà enrichis dans le trafic d'armes avec les [[Emishen]], soumirent à leur autorité toutes les "exilées" du Pays des Vents –donc les communautés de [[Salviane]], [[Darverane]] ''et même d'[[Archerune]]''.<br>
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En effet, dans la décennie suivant la fin de la Première Guerre Nordique (donc à peu près entre -36 et -25), les pouvoirs et la renommée de Lalyohal étaient tels que même le [[Cour des Marauds|Roi d'Obole]] préféra négocier avec les Nocturnes et, pendant presque 30 ans, la contrebande fehnrique circula sans encombre entre le Pays des Vents et Duriane, où on commença accessoirement à s'inquiéter de ce que les Braseros d'Améthystene finissent par rivaliser avec les Jardins Enfouis. Attirant à elle les meilleures artisanes, commerçantes, voleuses et guerrières de la région, la ruche arochaise s'étendit pour atteindre les dimensions qu'on lui connaît aujourd'hui, c'est à dire la troisième cité "fehnri" du Continent (après Duriane et la Ruche des Flots Scintillants, à [[Narcejane]]).
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C'est à cette période faste, en -26 avant l'[[È.I.]], que naquit '''l'Adulée Sariégushni, aujourd'hui la vieille Matriarche des Bourgeons Parfumés''', issue de la Lignée des [[Fehn#Société contractuelle|légistes]] [[:Catégorie:Les Fehnri#Saoshri|Saoshri]] et née parmi les Princesses des Braseros d'Améthyste.<br>
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Très douée pour la màjhi, Sariégushni fut l'une des dernières élèves de l'Adulée Lalyohal mais, avant que les Braseros ne concurrencent effectivement l'hégémonie des Jardins Enfouis, leur puissante Arcaniste céda aux assauts du temps (certaines disent qu'elle était ''séculaire'') et s'éteignit volontairement quand Sariégushni n'était encore qu'adolescente (vers -12). L'éducation de celle-ci se poursuivit pourtant comme elle avait commencé, c'est à dire sous l'égide des Lamùshandri plutôt qu'au sein de sa propre Lignée, et la màjhicienne commença sa carrière parmi les Matrones...
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En -5, Sariégushni n'était déjà plus une gamine quand la Matriarche des Lamùshandri décéda et que s'ouvrit un '''[[:Catégorie:Ruches fehnri#Jeu des Princesses|Jeu des Princesses]]''' pour sélectionner sa successeuse : la màjhicienne étant encore vierge, elle pu se joindre à la "sororité" de Laùnihma, propre fille de la reine défunte et favorite de la compétition. Sensiblement plus âgée et plus expérimentée que ses consœurs, Sariégushni contribua grandement à la victoire de Laùnihma, et fut nommée Arcaniste des Braseros dès que sa cadette monta sur le trône.<br>
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Peu après, elle prit enfin des amants mais, toute à ses recherches, n'enfanta qu'une unique fille, '''[[Soashna]]''', en l'an 3 de l'Ère Impériale.
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Si leur gouvernement a duré deux décennies, il a pourtant souffert de '''la psyché fragile de leur reine :''' on la disait poliment "mercuriale", mais Laùnihma alternait en fait entre des périodes d'ambitieuse hyper-activité et d'autres de dépression noires, voire de paranoïa. Les Matrones murmuraient qu'une telle faiblesse n'aurait sans doute jamais atteint le trône si la "dynastie" des Lamùshandri n'avait alors accaparé le pouvoir depuis des générations, et si Sariégushni n'avait donné un avantage immérité à la princesse durant le Jeu.<br>
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Les Lamùshandri commençaient à perdre le contrôle de la Ruche quand une première tentative pour renverser Laùnihma se produisit en l'an 14 : un attentat –probablement commandité par des Saoshri– échoua grâce à l'Arcaniste, mais rendit la Matriarche encore plus instable. Lorsque, l'année suivante, dans une crise de paranoïa particulièrement aigüe, Laùnihma menaça de tuer ses propres filles avant de se suicider (elle n'en fit heureusement rien), même sa fidèle Sariégushni ne put empêcher les Matrones des contrebandières '''[[:Catégorie:Les Fehnri#Pratsumri|Pratsumri]]''', des voleuses '''[[:Catégorie:Les Fehnri#Varohari|Varohari]]''' (Lignée aujourd'hui mineure, et presque entièrement rassemblée à [[Darverane]]) et les autres Saoshri d'orchestrer un nouveau Jeu des Princesses pour remplacer la "Matriarche Démente".
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'''Le Jeu de l'an 15 fut extrêmement féroce''' et une certaine Saraatsha, Favorite des Saoshri et peut-être la plus brillante des élèves de Sariégushni, s'y révéla une candidate si agressive et retorse que, après qu'elle ait tué deux autres Princesses, violé une troisième et qu'une de ses consœurs ait été défigurée à l'acide, les Matrones décidèrent exceptionnellement d'interrompre la compétition pour y mettre de l'ordre. <br>
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Mais dans le déséquilibre créé par l'état mental de la reine et l'interruption du Jeu, la clique de Saraatsha se révéla encore plus dangereuse que prévu : probablement aidées par les Varoahri, alors lassées d'être traitées comme une sous-Lignée depuis des générations, Saraatsha et ses consœurs parvinrent à neutraliser l'Arcaniste grâce à un poison inconnu et à bousculer les Matrones pour prendre le pouvoir par la force, avant d'exécuter Laùnihma et l'aînée de ses filles, quand celle-ci voulu secourir sa mère.
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Dans les mois qui suivirent, les Lamùshandri tentèrent plusieurs fois de reprendre le pouvoir et demandèrent même l'appui de leurs cousines des Jardins Enfouis, mais Saraatsha et ses "sœurs" répondirent par '''une purge sanglante''' : sur la trentaine de Matrones que comptaient alors la Ruche, une dizaine furent assassinées presque subtilement ou exécutées officiellement, près de la moitié se rangèrent derrière Saraatsha –y compris la jeune Soashna– et seulement une poignée s'échappèrent d'Aroche : menées par une Sariégushni alors enceinte de son second enfant, ces fuyardes majoritairement Lamùshandri et une partie de leurs familles atteignirent les Bourgeons Parfumés grâce à l'aide de '''Pradmirhag''', alors une jeune Matrone contrebandière, et du sicaire rebelle '''Jhumpal Varesh'''...<br>
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Les Lamùshandri crurent un moment pouvoir reprendre le contrôle des Braseros d'Améthyste mais, alors qu'une sorte de "corps expéditionnaire fehnri" partait de Duriane au printemps de l'an 16, '''[[Lamdo d'Orsane]] fit irruption au Pays des Vents avec son [[Armée du Nord]]''' et, au même moment, la [[Cour des Marauds]] interdit sa cité aux Nocturnes. Comme si Saraatsha avait pu prévoir ces événements (?), la porte du Nord venait justement de se fermer sur son coup d'état, bloquant pour longtemps les Jardins Enfouis au Sud de son territoire.<br>
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''► '''Une situation qui ne changerait que 23 ans plus tard avec l'arrivée des [[Lalnyhari]]''' dans les Marches du Nord, leur aide dans la négociation du mariage d'[[Adira Pratesh]] (un Pratsumri, donc) à [[Lamùdhali]] (une Lamùshandri réchappée d'Aroche quelques années après l'exode de Sariégushni) et l'ouverture par [[Lalshurya]] de contact diplomatique entre les Fehnri et la Cour des Marauds.''
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'''▼ Le VILLAGE SECRET ▼, ''réservé aux rares Protagonistes à y avoir été admis.'''''
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Être en réalité basée dans un village forestier n'est même pas la plus étrange particularité de la Ruche des Bourgeons Parfumés puisque, dans le plus grand secret, '''ces Fehnri partage leur repaire avec des [[Emishen]] du clan [[Barantanen#Eibradon|Eibradon]]''' ayant survécu aux massacres de la [[Première Guerre Nordique]], au point que les deux peuples aient même commencé à ''se mélanger'' (si l'on en juge par l'apparition de quelques Fehnri aux yeux clairs...) !<br>
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Cette étrange communauté est en fait née à l'occasion du '''[[:Catégorie:Les Fehnri#Persécutions|terrible pogrom de l'an 11]]''', les Fehnri fuyant les villes ayant trouvé refuge auprès des Eibradon.
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À près de 25km en amont de [[Lessane#l'Ocrine|l'Ocrine]], '''un torrent né d'une source d'eau chaude se jette dans [[Lessane#le Carmin|le Carmin]] à travers un ravin étroit dont les parois sont percées de grottes''' : bien des siècles avant l'arrivée des [[Dirsen]], les Eibradon ont érigé un [[cercle de pierres]] au sommet de la crevasse, sur la large terrasse boisée où jaillissent les eaux thermales.<br> Longtemps, les grottes du "Cercle des Eaux Chaudes" servirent de retraite spirituelle aux chamans des Otlalnan, jusqu'à ce que, lors de la [[Première Guerre Nordique]], quelques centaine de civils viennent s'y mettre à l'abri de la sanglante défaite infligée à leur tribu par les armées ondrènes de [[Greold le Dévot]]. <br>
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Ils y vécurent ainsi pendant près de 50 ans, plantant quelques champs et élevant des moutons en amont d'''Ælaghan Ge'hil'', échangeant ce qui leur manquait avec les herboristes fehnri qui avaient découvert leur cachette et soigneusement gardé le secret...
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Mais après plusieurs générations, ces dernières durent à leur tour fuir les persécutions de l'an 11 et, guidée par la Matriarche '''Srivijaya''', arrivèrent en masse vers le ravin toujours inconnus des Remans, où les Eibradon n'eurent pas le cœur de leur refuser leur hospitalité. En échange d'une implantation permanente, la Matriarche offrit aux Eibradon de les aider à rebâtir leur Cercle, en partie abattu par le temps et l'usure des eaux soufrées.<br>
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Après quelques mois d'intenses travaux, nombre de Fehnri regagnèrent la cité de [[Salviane]] mais la Matriarche et son entourage installèrent leurs quartiers dans le ravin : ils creusèrent de nouvelles habitations troglodytes, maçonnèrent les escaliers grossièrement taillés dans les parois, construisirent un embarcadère au pied à l'embouchure du torrent, se lancèrent dans l'apiculture et excavèrent même une sorte de fortin pour en protéger l'accès.
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Les réfugiées fehnri n'avaient pas fini de s'adapter au village forestier lorsque, en l'an 16, la contrebandière Pradmirhag arriva en secret à Salviane avec plus de 50 nouvelles Fehnri dissimulées dans ses barges : Matrones, màjhiciennes, artisanes, voleuses et près d'une 20aines d'enfants fuyant cette fois la purge des Braseros d'Améthyste. Le ghetto de la Marne n'était pas vraiment en mesure de accueillir, et certainement pas de les soustraire à la vengeance de Saraatsha, mais les fuyardes découvrirent bien vite l'existence du village caché et, forçant quelques peu la main à leurs compatriotes, s'y firent bientôt conduire.
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'''L'accueil fut plutôt froid :''' l'alliance de Srivijaya avec les Emishn était encore fragile et, autant par sécurité que pour prendre son indépendance vis à vis d'Aroche durant les récents troubles, la jeune Matriarche s'était bien gardées d'entretenir tellement de relation avec les Braseros d'Améthyste. Plus encore, car elle était membre d'une Lignée mineure issue des Saoshri, Srivijaya craignait non seulement que ce débarquement d'Arochaises n'entraîne les siens dans un conflit avec Saraatsha, mais encore davantage que les Lamùshandri ne veuillent lui imposer leur loi comme elles l'avaient fait si longtemps.
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Durant les premiers mois de leur cohabitation, les arrivantes tâchèrent de se montrer conciliantes (en tous cas aussi « conciliantes » que peuvent l'être des Matrones fehnri), et presque toutes virent comme un heureux présage que Sariégushni accouche de sa seconde fille au Cercle des Eaux Chaudes. Mais Srivijaya voyait comme une menace l'intérêt que l'Arcaniste manifestait pour le Cercle des Eaux-Chaudes, le chamanisme emishen et le potentiel de cette ruche multi-culturelle. Les tensions ne firent qu'empirer quand la Matriarche s'essaya à monter ses alliés indigènes contre les "Arochaises" et lorsque les Lamùshandri se trouvèrent à court de diplomatie, leur Arcaniste décida de régler le problème à sa manière : ayant compris assez de Hagad pour le faire sans s'aliéner les Eibradon, '''Sariégushni provoqua Srivijaya en duel màjhique'''.
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Ne pouvant s'y soustraire sans perdre tout crédit auprès des Emishen comme de ses Saoshri, Srivijaya accepta et fut promptement tuée. Ceci fait, les réfugiées proposèrent d'en rester là : elles avaient eu leur compte de sang à Aroche et, si les Saoshri locales pouvaient reconnaître l'intérêt de s'entraider plutôt que de s'entretuer pour le contrôle d'un refuge qui appartenait encore largement aux Eibradon, tout le monde pourrait y trouver son compte.<br>
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''→ C'est en tous cas "la version officielle", puisqu'il reste quelques vieilles Saoshri pour considérer que Sariégushni et les Lamùshandri d'Aroche ont magouillé depuis le début pour éliminer Svrivijaya –mais que c'était alors "la manière Fehnri".''
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Quoique devenue la Matriarche locale, '''l'''Adulée'' Sariégushni n'endossa jamais le titre de "Révérée" :''' une manière de privilégier la conciliation sur l'autorité, mais aussi de rappeler à ses sœurs qu'elle n'assure qu'une forme de régence « en attendant qu'on évince Saraatsha du trône qu'elle a usurpé ».<br>
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Il fallut évidemment quelques années pour que les "Salviennes" et les "Arochaises" n'arrivent à se faire confiance mais, autant par nécessité que grâce à l'influence pacificatrice des Emishen, les Fehnri parvinrent à former une seule communauté liée par une multitude d'unions et donc d'enfants (en contradiction avec tradition héritée de Fehn), une communauté intégrant d'ailleurs de plus en plus leurs hôtes indigènes dans une Ruche désormais métissée.
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Avec le temps, '''la cohabitation s'est ensuite stabilisée''', quoiqu'elle soit encore parfois compliquée : Emishen et Fehnri partagent un village, les travaux agricoles et les bénéfices depuis une génération, mais ne sont que partiellement "unis" par affinités ou mariages, et chaque peuple doit constamment composer avec la culture radicalement différente de l'autre. La Matriarche, sa fille Sahishwarya (qui bénéficie largement d'être née sur place), son gendre emishen '''Mains-d'Écorce''' et les "anciens" du clan y prennent en commun les décisions affectant la double-communauté dans son ensemble, mais les Eibradon laissent généralement les Fehnri se débrouiller de ce qui ne concernent qu'eux (et réciproquement).<br>
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Néanmoins, le village caché compte aujourd'hui '''plus de 200 Eibradon et près de 600 Fehnri''', plusieurs familles mixtes, une taverne finement baptisée la "Ruche à Miel" où l'on sert un hydromel très correct, une école-bibliothèque (que ne fréquentent encore que les petites Fehnri) et, bien sûr, des cultures d'[[ælaghan]] que les [[Nocturnes]] de Salviane écoulent discrètement à travers toute les Lisières.
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► Au cours de [[30) "L'Absent"|leurs recherches pour retrouver Andréas "Odran"]], [[Herle de Lorune]], [[Dario Celsine]] et [[Tharcem de Garde-Lunes]] sont parvenus jusqu'au village secret avec l'aide d'[[Abradem le Paremin]] et de la rebelle [[Brume-des-Loups]], '''en remontant le Carmin, un affluent de l'[[Ocrine]]''', jusqu'à un autre de ces affluents, perdu dans les forêts lisirianes et trop petit pour que les colons l'aient jamais baptisé (mais que les indigènes appellent ''Ælaghan Ge'hil'', puisqu'il coule le long des [[Monts Voilés]] depuis des lacs d'altitude où pousse [[ælaghan|la fameuse algue]]).
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[[Catégorie:Marche des Lisières]]
 
[[Catégorie:Les Fehnri]]
 
[[Catégorie:Les Fehnri]]
 
[[Catégorie:Ruches fehnri]]
 
[[Catégorie:Ruches fehnri]]
[[Catégorie:Marche des Lisières]]
 
 
[[Catégorie:Pègre]]
 
[[Catégorie:Pègre]]

Version actuelle en date du 19 février 2023 à 22:32

Le ghetto fehnri en la cité de Salviane est installé dans le quartier pauvre de la Marne, sur la rive ouest de l'Ocrine. Parmi les petites maisons surpeuplées de cette ancienne carrière de craie, alors que les citadins les plus indigents en occupent les tunnels et les fosses à peines couvertes, la modeste "Ruche" est un pâté de maisons compact où les façades bariolées de quelques dizaines d'échoppes (verrier, maroquinier, vannier...), restaurants, tripots et apothicaires (parmi les meilleurs de la ville) se serrent autour de seulement deux ruelles.
Il faut dire que dans cette grande cité proprette où les Seigneurs du Nord règnent en maîtres, le racisme, l'emprise de l'Ondhor et la pression de la garde contraignent les Nocturnes à encore plus de discrétion qu'ailleurs.

Le centre "social" du quartier semble en tous cas être une taverne-tripot, le Jardin des Banquets, toujours bondé de dîneurs, buveurs, fumeurs et joueurs de májiàng (un jeu de combinaison de tuiles sur lesquelles les habitués parient parfois de petites fortunes). Dirigé par la Matrone Laminrha, l'établissement ne semble que très occasionnellement admettre les Blancs...


▼ Secrets réservé aux seuls Protagonistes en contact à la Ruche.▼


Le restaurant de Laminrha est, sans surprise, l'entrée principale de la ruche "intérieure", toujours gardé par une demi-douzaines de sicaires : c'est notamment là que se trouve les laboratoires alchimiques dont la communauté tire sa (discrète) prospérité.
Néanmoins, ces bâtiments ne semblent être que la partie citadine de la ruche, dont tout porte à croire que le véritable centre est un village caché dans la forêt, à bonne distance de Salviane comme de Runelige, et d'autant mieux dissimulé qu'aucune route n'y mène : seulement la rivière, si l'on sait quel bras suivre...

NOTABLES :
● la vieille Matriarche Sariégushni, septuagénaire issue de la Lignée des Saoshri et jadis "Arcaniste" des Braseros d'Améthyste (!?)
● la redoutée Matrone Pradmirhag de la Lignée des Pratsumri, maîtresse-contrebandière aujourd'hui trop décatie pour voyager, et tante de Jahaya (voir plus bas),
● l'érudite polymathe Sahishwarya, seconde fille de la Matriarche, née au sein des Bourgeons Parfumé et ayant épousé un "étranger",
● la Premier Sicaire Jhumpal Varesh, aujourd'hui en charge de la sécurité de la Ruche mais lui-même éduqué chez les Braseros d'Améthyste,
● la jeune et talentueuse alchimiste métisse, Saoranya, fille terrible de Sahishwarya,
● la batelière et contrebandière Jahaya, cheffe d'équipage dans la compagnie Verdin et "main droite" de Pradmirhag,
Baghat Pradmesh, batelier basé à Langolne mais opérant jusqu'à Aroche, et "agent de liaison" occasionnel entre la Ruche et ses quelques alliés.


▼ HISTOIRE des Bourgeons Parfumés ▼ – demandez au MJ !


Les Bourgeons Parfumés ont longtemps poussé dans l'ombre des Braseros d'Améthyste, la ruche arochaise qui connut un âge d'or à la fin de la Première Guerre Nordique.
À l'époque, les ruches du Pays des Vents était encore inféodées aux puissantes Lignées des Jardins EnfouisDuriane, la "capitale fehnri" de l'Empire), principalement à travers la Lignée des alchimistes-politiciennes Lamùshandri, co-fondatrices des Braseros d'Améthyste et dominant alors cette ruche. Vers -39 ou -38 avant l'Ère Impériale, Aroche vit l'arrivée d'une des plus fameuses màjhiciennes de l'histoire du Continent, l'Adulée Arcaniste Lalyohal[1], exilée de Fehn suite à un complot (?) au sein de la lointaine Lignée parente des Lalnyhari, et ayant apparemment dû s'enfuir jusqu'au Grand Nord pour des raisons méconnues.


Aussitôt adoptée par les Lamùshandri arochaises, l'Arcaniste ne quitta plus jamais les Braseros d'Améthyste mais ses travaux màjhiques permirent de grands progrès à sa Lignée d'adoption. Grâce à Lalyohal, les Lamùshandri de Duriane mirent au point l'horticulture màjhique qui leur valut bientôt de diriger les Jardins Enfouis, et celles d'Aroche en tirèrent un tel avantage stratégique et politique que les Braseros, déjà enrichis dans le trafic d'armes avec les Emishen, soumirent à leur autorité toutes les "exilées" du Pays des Vents –donc les communautés de Salviane, Darverane et même d'Archerune.
En effet, dans la décennie suivant la fin de la Première Guerre Nordique (donc à peu près entre -36 et -25), les pouvoirs et la renommée de Lalyohal étaient tels que même le Roi d'Obole préféra négocier avec les Nocturnes et, pendant presque 30 ans, la contrebande fehnrique circula sans encombre entre le Pays des Vents et Duriane, où on commença accessoirement à s'inquiéter de ce que les Braseros d'Améthystene finissent par rivaliser avec les Jardins Enfouis. Attirant à elle les meilleures artisanes, commerçantes, voleuses et guerrières de la région, la ruche arochaise s'étendit pour atteindre les dimensions qu'on lui connaît aujourd'hui, c'est à dire la troisième cité "fehnri" du Continent (après Duriane et la Ruche des Flots Scintillants, à Narcejane).

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C'est à cette période faste, en -26 avant l'È.I., que naquit l'Adulée Sariégushni, aujourd'hui la vieille Matriarche des Bourgeons Parfumés, issue de la Lignée des légistes Saoshri et née parmi les Princesses des Braseros d'Améthyste.
Très douée pour la màjhi, Sariégushni fut l'une des dernières élèves de l'Adulée Lalyohal mais, avant que les Braseros ne concurrencent effectivement l'hégémonie des Jardins Enfouis, leur puissante Arcaniste céda aux assauts du temps (certaines disent qu'elle était séculaire) et s'éteignit volontairement quand Sariégushni n'était encore qu'adolescente (vers -12). L'éducation de celle-ci se poursuivit pourtant comme elle avait commencé, c'est à dire sous l'égide des Lamùshandri plutôt qu'au sein de sa propre Lignée, et la màjhicienne commença sa carrière parmi les Matrones...


En -5, Sariégushni n'était déjà plus une gamine quand la Matriarche des Lamùshandri décéda et que s'ouvrit un Jeu des Princesses pour sélectionner sa successeuse : la màjhicienne étant encore vierge, elle pu se joindre à la "sororité" de Laùnihma, propre fille de la reine défunte et favorite de la compétition. Sensiblement plus âgée et plus expérimentée que ses consœurs, Sariégushni contribua grandement à la victoire de Laùnihma, et fut nommée Arcaniste des Braseros dès que sa cadette monta sur le trône.
Peu après, elle prit enfin des amants mais, toute à ses recherches, n'enfanta qu'une unique fille, Soashna, en l'an 3 de l'Ère Impériale.


Si leur gouvernement a duré deux décennies, il a pourtant souffert de la psyché fragile de leur reine : on la disait poliment "mercuriale", mais Laùnihma alternait en fait entre des périodes d'ambitieuse hyper-activité et d'autres de dépression noires, voire de paranoïa. Les Matrones murmuraient qu'une telle faiblesse n'aurait sans doute jamais atteint le trône si la "dynastie" des Lamùshandri n'avait alors accaparé le pouvoir depuis des générations, et si Sariégushni n'avait donné un avantage immérité à la princesse durant le Jeu.
Les Lamùshandri commençaient à perdre le contrôle de la Ruche quand une première tentative pour renverser Laùnihma se produisit en l'an 14 : un attentat –probablement commandité par des Saoshri– échoua grâce à l'Arcaniste, mais rendit la Matriarche encore plus instable. Lorsque, l'année suivante, dans une crise de paranoïa particulièrement aigüe, Laùnihma menaça de tuer ses propres filles avant de se suicider (elle n'en fit heureusement rien), même sa fidèle Sariégushni ne put empêcher les Matrones des contrebandières Pratsumri, des voleuses Varohari (Lignée aujourd'hui mineure, et presque entièrement rassemblée à Darverane) et les autres Saoshri d'orchestrer un nouveau Jeu des Princesses pour remplacer la "Matriarche Démente".

Le Jeu de l'an 15 fut extrêmement féroce et une certaine Saraatsha, Favorite des Saoshri et peut-être la plus brillante des élèves de Sariégushni, s'y révéla une candidate si agressive et retorse que, après qu'elle ait tué deux autres Princesses, violé une troisième et qu'une de ses consœurs ait été défigurée à l'acide, les Matrones décidèrent exceptionnellement d'interrompre la compétition pour y mettre de l'ordre.
Mais dans le déséquilibre créé par l'état mental de la reine et l'interruption du Jeu, la clique de Saraatsha se révéla encore plus dangereuse que prévu : probablement aidées par les Varoahri, alors lassées d'être traitées comme une sous-Lignée depuis des générations, Saraatsha et ses consœurs parvinrent à neutraliser l'Arcaniste grâce à un poison inconnu et à bousculer les Matrones pour prendre le pouvoir par la force, avant d'exécuter Laùnihma et l'aînée de ses filles, quand celle-ci voulu secourir sa mère.

Dans les mois qui suivirent, les Lamùshandri tentèrent plusieurs fois de reprendre le pouvoir et demandèrent même l'appui de leurs cousines des Jardins Enfouis, mais Saraatsha et ses "sœurs" répondirent par une purge sanglante : sur la trentaine de Matrones que comptaient alors la Ruche, une dizaine furent assassinées presque subtilement ou exécutées officiellement, près de la moitié se rangèrent derrière Saraatsha –y compris la jeune Soashna– et seulement une poignée s'échappèrent d'Aroche : menées par une Sariégushni alors enceinte de son second enfant, ces fuyardes majoritairement Lamùshandri et une partie de leurs familles atteignirent les Bourgeons Parfumés grâce à l'aide de Pradmirhag, alors une jeune Matrone contrebandière, et du sicaire rebelle Jhumpal Varesh...


Les Lamùshandri crurent un moment pouvoir reprendre le contrôle des Braseros d'Améthyste mais, alors qu'une sorte de "corps expéditionnaire fehnri" partait de Duriane au printemps de l'an 16, Lamdo d'Orsane fit irruption au Pays des Vents avec son Armée du Nord et, au même moment, la Cour des Marauds interdit sa cité aux Nocturnes. Comme si Saraatsha avait pu prévoir ces événements (?), la porte du Nord venait justement de se fermer sur son coup d'état, bloquant pour longtemps les Jardins Enfouis au Sud de son territoire.
Une situation qui ne changerait que 23 ans plus tard avec l'arrivée des Lalnyhari dans les Marches du Nord, leur aide dans la négociation du mariage d'Adira Pratesh (un Pratsumri, donc) à Lamùdhali (une Lamùshandri réchappée d'Aroche quelques années après l'exode de Sariégushni) et l'ouverture par Lalshurya de contact diplomatique entre les Fehnri et la Cour des Marauds.


  1. Tante et mentor de Laliorijdhel, actuelle Arcaniste du Khujayan de Farlane


▼ Le VILLAGE SECRET ▼, réservé aux rares Protagonistes à y avoir été admis.


Être en réalité basée dans un village forestier n'est même pas la plus étrange particularité de la Ruche des Bourgeons Parfumés puisque, dans le plus grand secret, ces Fehnri partage leur repaire avec des Emishen du clan Eibradon ayant survécu aux massacres de la Première Guerre Nordique, au point que les deux peuples aient même commencé à se mélanger (si l'on en juge par l'apparition de quelques Fehnri aux yeux clairs...) !
Cette étrange communauté est en fait née à l'occasion du terrible pogrom de l'an 11, les Fehnri fuyant les villes ayant trouvé refuge auprès des Eibradon.


À près de 25km en amont de l'Ocrine, un torrent né d'une source d'eau chaude se jette dans le Carmin à travers un ravin étroit dont les parois sont percées de grottes : bien des siècles avant l'arrivée des Dirsen, les Eibradon ont érigé un cercle de pierres au sommet de la crevasse, sur la large terrasse boisée où jaillissent les eaux thermales.
Longtemps, les grottes du "Cercle des Eaux Chaudes" servirent de retraite spirituelle aux chamans des Otlalnan, jusqu'à ce que, lors de la Première Guerre Nordique, quelques centaine de civils viennent s'y mettre à l'abri de la sanglante défaite infligée à leur tribu par les armées ondrènes de Greold le Dévot.
Ils y vécurent ainsi pendant près de 50 ans, plantant quelques champs et élevant des moutons en amont d'Ælaghan Ge'hil, échangeant ce qui leur manquait avec les herboristes fehnri qui avaient découvert leur cachette et soigneusement gardé le secret...


Mais après plusieurs générations, ces dernières durent à leur tour fuir les persécutions de l'an 11 et, guidée par la Matriarche Srivijaya, arrivèrent en masse vers le ravin toujours inconnus des Remans, où les Eibradon n'eurent pas le cœur de leur refuser leur hospitalité. En échange d'une implantation permanente, la Matriarche offrit aux Eibradon de les aider à rebâtir leur Cercle, en partie abattu par le temps et l'usure des eaux soufrées.
Après quelques mois d'intenses travaux, nombre de Fehnri regagnèrent la cité de Salviane mais la Matriarche et son entourage installèrent leurs quartiers dans le ravin : ils creusèrent de nouvelles habitations troglodytes, maçonnèrent les escaliers grossièrement taillés dans les parois, construisirent un embarcadère au pied à l'embouchure du torrent, se lancèrent dans l'apiculture et excavèrent même une sorte de fortin pour en protéger l'accès.

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Les réfugiées fehnri n'avaient pas fini de s'adapter au village forestier lorsque, en l'an 16, la contrebandière Pradmirhag arriva en secret à Salviane avec plus de 50 nouvelles Fehnri dissimulées dans ses barges : Matrones, màjhiciennes, artisanes, voleuses et près d'une 20aines d'enfants fuyant cette fois la purge des Braseros d'Améthyste. Le ghetto de la Marne n'était pas vraiment en mesure de accueillir, et certainement pas de les soustraire à la vengeance de Saraatsha, mais les fuyardes découvrirent bien vite l'existence du village caché et, forçant quelques peu la main à leurs compatriotes, s'y firent bientôt conduire.

L'accueil fut plutôt froid : l'alliance de Srivijaya avec les Emishn était encore fragile et, autant par sécurité que pour prendre son indépendance vis à vis d'Aroche durant les récents troubles, la jeune Matriarche s'était bien gardées d'entretenir tellement de relation avec les Braseros d'Améthyste. Plus encore, car elle était membre d'une Lignée mineure issue des Saoshri, Srivijaya craignait non seulement que ce débarquement d'Arochaises n'entraîne les siens dans un conflit avec Saraatsha, mais encore davantage que les Lamùshandri ne veuillent lui imposer leur loi comme elles l'avaient fait si longtemps.


Durant les premiers mois de leur cohabitation, les arrivantes tâchèrent de se montrer conciliantes (en tous cas aussi « conciliantes » que peuvent l'être des Matrones fehnri), et presque toutes virent comme un heureux présage que Sariégushni accouche de sa seconde fille au Cercle des Eaux Chaudes. Mais Srivijaya voyait comme une menace l'intérêt que l'Arcaniste manifestait pour le Cercle des Eaux-Chaudes, le chamanisme emishen et le potentiel de cette ruche multi-culturelle. Les tensions ne firent qu'empirer quand la Matriarche s'essaya à monter ses alliés indigènes contre les "Arochaises" et lorsque les Lamùshandri se trouvèrent à court de diplomatie, leur Arcaniste décida de régler le problème à sa manière : ayant compris assez de Hagad pour le faire sans s'aliéner les Eibradon, Sariégushni provoqua Srivijaya en duel màjhique. Ne pouvant s'y soustraire sans perdre tout crédit auprès des Emishen comme de ses Saoshri, Srivijaya accepta et fut promptement tuée. Ceci fait, les réfugiées proposèrent d'en rester là : elles avaient eu leur compte de sang à Aroche et, si les Saoshri locales pouvaient reconnaître l'intérêt de s'entraider plutôt que de s'entretuer pour le contrôle d'un refuge qui appartenait encore largement aux Eibradon, tout le monde pourrait y trouver son compte.
→ C'est en tous cas "la version officielle", puisqu'il reste quelques vieilles Saoshri pour considérer que Sariégushni et les Lamùshandri d'Aroche ont magouillé depuis le début pour éliminer Svrivijaya –mais que c'était alors "la manière Fehnri".

Quoique devenue la Matriarche locale, lAdulée Sariégushni n'endossa jamais le titre de "Révérée" :' une manière de privilégier la conciliation sur l'autorité, mais aussi de rappeler à ses sœurs qu'elle n'assure qu'une forme de régence « en attendant qu'on évince Saraatsha du trône qu'elle a usurpé ».
Il fallut évidemment quelques années pour que les "Salviennes" et les "Arochaises" n'arrivent à se faire confiance mais, autant par nécessité que grâce à l'influence pacificatrice des Emishen, les Fehnri parvinrent à former une seule communauté liée par une multitude d'unions et donc d'enfants (en contradiction avec tradition héritée de Fehn), une communauté intégrant d'ailleurs de plus en plus leurs hôtes indigènes dans une Ruche désormais métissée.


Avec le temps, la cohabitation s'est ensuite stabilisée, quoiqu'elle soit encore parfois compliquée : Emishen et Fehnri partagent un village, les travaux agricoles et les bénéfices depuis une génération, mais ne sont que partiellement "unis" par affinités ou mariages, et chaque peuple doit constamment composer avec la culture radicalement différente de l'autre. La Matriarche, sa fille Sahishwarya (qui bénéficie largement d'être née sur place), son gendre emishen Mains-d'Écorce et les "anciens" du clan y prennent en commun les décisions affectant la double-communauté dans son ensemble, mais les Eibradon laissent généralement les Fehnri se débrouiller de ce qui ne concernent qu'eux (et réciproquement).
Néanmoins, le village caché compte aujourd'hui plus de 200 Eibradon et près de 600 Fehnri, plusieurs familles mixtes, une taverne finement baptisée la "Ruche à Miel" où l'on sert un hydromel très correct, une école-bibliothèque (que ne fréquentent encore que les petites Fehnri) et, bien sûr, des cultures d'ælaghan que les Nocturnes de Salviane écoulent discrètement à travers toute les Lisières.

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► Au cours de leurs recherches pour retrouver Andréas "Odran", Herle de Lorune, Dario Celsine et Tharcem de Garde-Lunes sont parvenus jusqu'au village secret avec l'aide d'Abradem le Paremin et de la rebelle Brume-des-Loups, en remontant le Carmin, un affluent de l'Ocrine, jusqu'à un autre de ces affluents, perdu dans les forêts lisirianes et trop petit pour que les colons l'aient jamais baptisé (mais que les indigènes appellent Ælaghan Ge'hil, puisqu'il coule le long des Monts Voilés depuis des lacs d'altitude où pousse la fameuse algue).