Marche des Sylves

De Marches du Nord
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Si "les Sylves" désigne la grande forêt de l'ouest dans son ensemble (qui s'étend bien plus loin qu'aucun Reman n'a jamais osé l'explorer), la zone effectivement exploitée à partir de la Principauté de Duriane ne représente qu'une bande de quelques 150km vers l'ouest et même pas 400 du nord au sud (une surface semblable à celle de l'actuelle Marche des Lisières).

Les premières colonies dalanes y datent de plus de quatre siècles, mais il n'y a vraiment que 150 ans, à la grande période d'expansion de la Principauté, que les exploitations forestières ont accouché d'une poignée de villes, dont la plus grande est Elemshare (~12.000 habitants dont une importante communauté de Fehnri). Tout autour de cette très relative "capitale", la région est une mosaïque de castelets et de fermes fortifiées, conquis sur la montagne, les horreurs sauvages et les profondes forêts des vallées.

Toutes sortes de nobliaux et d'aventuriers dalanes, remans, mongrels et même ondrènes s'y taillèrent de petits domaines belliqueux et jamais vraiment unifiés, qu'on appelait alors les "Seigneuries Sylvestres". On y vivait constamment armé, tant il était fréquent de devoir repousser vers la lisière des forêts perpétuellement embrumées les Hommes-Fauves sanguinaires, les tribus de Sylvains barbares qu'on dit vendus aux Terenides démonistes, les bandes de chacals omniprésentes, des géants sauvages, et des monstres pour lesquelles les colons n'avaient parfois même pas de noms : des sortes de sangliers agressifs plus gros que des chariots, des cerfs avec des bois sur le museau, des oiseaux capables de percer les armures à coups de bec... Si les érudits tiennent nombres de ces créatures pour de pures légendes, les quelques Talendans qui ont fait la Guerre des Sylves peuvent attester y avoir rencontré quelques bestioles vraiment inquiétantes.

Ce n'est que lorsque l'exploitation des arbres-ancêtres y pris son essor, principalement à destination de la marine kerdane, que la contrée commença à prendre une importance économique qui attira les convoitises : avec l'aide des soldats Torodine, les Venderine bâtirent une Arche parmi les grands arbres, des nobles maréliens se lancèrent dans la traque des sangliers géants (pour l'ivoire de leur défense autant que pour la gloire), la maison marchande Anvarel se lança à son tour dans la traite du bois et des milliers de Fehnri épris de liberté vinrent y assurer tous les petits métiers que la contrée rendait périlleux...

Depuis la fin des conflits successifs qui déchirèrent le pays en opposant d'abord les Seigneurs Sylvestres au prince Thibert de Duriane, puis les domaines locaux entre eux pour le contrôle du bois et finalement l'intervention de l'Empire de Rem qui stabilisa la région, l'endroit est devenu une marche impériale encore assez remuante mais où, l'un dans l'autre, les tribus des bois et la faune agressive sont aujourd'hui les principaux dangers...


Marquis des Sylves

Autant pour calmer les querelles locales que pour soustraire nombre des bénéfices des Sylves à la Principauté voisine, l'Empereur a nommé comme "marquis" (c'est à dire gouverneur d'une marche) un des généraux ayant présidé à la conquête et un de ses lointains cousins, Herham de Vasarile, réputé dans tout l'Empire pour sa ferveur religieuse, à la cour pour son efficacité et, au sein des Sylves, pour son extrême brutalité.
En effet, depuis l'an 34 qu'il est en poste, le marquis des Sylves fait bâtir une énorme basilique des Pères dans sa cité d'Elemshare, à grands renforts d'esclaves [1] et de lourds impôts prélevés sur les colons, marchands et même les Kerdans de la dynastie Venderine (qui n'apprécient guère). L'expansion de son territoire sur la forêt restant encore troublée par de multiples rébellions sporadiques et le harcèlement de la "secte du Chacal" (qui assassine régulièrement des officiers, magistrats et contre-maîtres aux frontières déboisées de la Marche), Herham "d'Elemshare" a entrepris d'éliminer les natifs Sylvains "jusqu'au dernier" : une tâche qui commence à paraître interminable puisque, après près de deux ans de massacres et un peu plus de 150.000 tués, cette maudite forêt continue d'accoucher de nouveaux barbares...

  1. Fréquemment emishen, d'ailleurs, les Sylvains étant bien trop rétifs.