Mérane "Roulier"

De Marches du Nord
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Mérane "Roulier" est une négociante remane au début de la vingtaine, arrivée à Tal Endhil au mois des Bourgeons de l'an 37, par la fameuse caravane de printemps et devenue depuis une proche conseillère du Capitaine Durgaut autant que la trésorière de la Guilde Franche de Tal Endhil. Originaire de Mongar, sa famille de caravaniers a immigré vers les Marches du Nord quand Mérane était bébé, pour s'installer à Darverane (où elle a grandit et qu'elle connaît comme sa poche).
Entreprenante, résiliente (voire têtue) et ambitieuse, la situation particulière de Tal Endhil et son goût pour l'aventure semblent jusqu'ici faire sa fortune...

Apparue comme un "personnage secondaire" dès le prologue de la campagne, Mérane a depuis participé activement à la plupart des Huitaines comme aux Épisodes 5) "Le Pont", 6) "La Mine" et, devenue un Protagoniste, fut une des instigatrices de l'expédition vers Aroche (11) "Toutes voiles dehors !", 13) "Ville Haute", 15) "Les Hautes Sphères").
Elle est désormais jouée par Shiryu.

Apparence

Avec ses longs cheveux châtains, presque auburn, de grands yeux vert-prairie et un visage triangulaire où dansent les tâches de son, Mérane pourrait presque passer pour Kerdane si elle ne préférait les jupons courts et les bottes de peau aux pantalons du Peuple de la Mer. Elle ne porte jamais d'armes, non plus, mais différents outils pendent la plupart du temps au ceinturon qu'elle a hérité de son regretté père.
Sa taille fine et ses hanches pleines attirent le regard des mâles, qui restent souvent bouche-bée quand ils la voient soudain retroussée ses manches pour réparer un attelage ou raboter le bordé d'un navire. Ils apprennent vite à ne point la siffler, par contre : si Mérane sait séduire dans au moins trois langues, ses colères sont pires que les tempêtes...

Historique

Un "roulier" (qu'on appelle également "routier", dans d'autres endroits de l'Empire) est un marchand itinérant qui pratique le "roulage", c'est à dire acheter à un endroit pour revendre à un autre. Et ce métier a été plutôt clément avec le vieux Gormond, au moins depuis qu'il est venu s'installer du Haut-Mongar dans les Marches du Nord avec son épouse Metteline (une brodeuse) et ses trois filles Maurine, Mélénice et la petite Mérane, qui à l'époque marchait à peine.
Le brave patriarche mongrel savait réparer lui-même ses chariots et n'avait pas peur d'aller là où les marchands moins entreprenants n'osaient pas s'aventurer -seulement armé de son solide gourdin et de son sens des affaires. Et parce qu'il a su trouver les bons circuits, parce qu'il a fait l'effort d'apprendre la Langue des Vents et de nouer les bons contacts (notamment avec les nomades Lewyllen, mais aussi les bateliers Kerdans, les grossistes de Darverane et les pontes de l'état-major de Bragone), Gormond a su tirer parti du Pays des Vents, où les petites communautés dispersées dans une région sauvage avaient bien besoin de ses services.
Il a fini par s'acheter une petite maison à Darverane, à peu près au centre de ses routes habituelles dont la plus nordique montait, une fois l'an, jusqu'à Tal Endhil pour le Marché de Printemps.
Il n'a malheureusement pas eu de fils à qui transmettre son affaire, alors c'est sa cadette -bricoleuse, avide de voyage et qui a baigné depuis son plus jeune âge dans le mélange linguistique des Marches- qui l'a accompagné dans ses voyages depuis qu'elle a eu 13 ans.

Si Gormond et Mérane ne voyageaient jamais seuls, employant des bouviers du cru et usant de leurs nombreuses relations pour partir avec les charrois marchands, les convois militaires ou les caravanes lewyllen, le père et la fille se sont fait leur petite vie à deux, loin de la maison bientôt abandonnée par les sœurs qui se sont mariées, puis par la mère décédée d'une pneumonie...
Et malgré l'insistance tranquille de son père, Mérane n'a jamais vraiment eu envie de se lier elle-même à un époux qui l'aurait probablement obligée à passer le reste de sa vie entre les langes et les fourneaux. Elle a bien eu quelques amants de passage, à bonne distance du gourdin paternel, mais aucun homme ne l'a jamais tenté au point d'abandonner la route, les rencontres, ses amis de tous les peuples et cette liberté qu'elle n'aurait trouvé dans aucune ville coloniale.
Ces dernières années, les brigands et les Kormes se sont fait plus nombreux mais Gormond a toujours su embaucher un ou deux mercenaires en permission, se joindre à une patrouille ou s'acoquiner avec les Lewyllen pour atteindre sans trop d'encombre sa destination...

Jusqu'à ce terrible printemps de l'an 37 où son père et elle avaient chargé leurs deux chariots et leurs huit mules de grain, de haricots et de matériel pour l'avant-poste militaire le plus septentrional de la Marche des Lacs, où ils espéraient profiter du marché printanier pour acheter des peaux, des fourrures, de la teinture (le fameux "Bleu des Lacs" que produisent les alchimistes Sotorine), du miel, du bronze de Solerane et de la bière de Célanire. Toutes marchandises qu'ils revendraient à bon prix entre Brasure, Darverane et Archerune.
Malgré la boue et le froid, c'était pourtant un "bon" convoi, escorté au départ de Bragone par une trentaine de mercenaires endurcis, menés par un éclaireur indigène expérimenté (Nevel Sholdanan) et ce fringant Capitaine Durgaut, nouvellement nommé pour diriger Tal Endhil.
Et puis soudain il y eut l'embuscade dans les bois, les mules enfuies dans la forêt avec la majorité du grain (elles ont probablement été "retrouvées" par les loups depuis longtemps), un de leurs chariots incendié à la poix et, lorsque la rumeur du combat s'est tue et que Mérane a pu ressortir de sous leur second chariot, elle a trouvé son père cloué à une roue du troisième, une flèche dans la poitrine et une autre dans le ventre. Autour de la caravane incendiée, les bouviers de son père baignaient dans leur sang.

Après avoir atteint Tal Endhil avec les deux derniers chariots et finalement survécu au terrible siège du village, Mérane n'a pas eu le cœur de "se ranger", de trouver un petit mari pour se fixer dans une quelconque cité : elle a décidé de reprendre l'affaire paternelle à partir de Tal Endhil, ce fameux village cosmopolite où -depuis l'arrivée de Durgaut- il semble que n'importe qui, même les femmes de l'Empire, puissent avoir leur chance...

Bien sûr, le fait que Durgaut permette à une femme de diriger l'affaire paternelle est pour le moins "original", voire carrément contraire à la loi impériale, et la chose a fait un certain foin parmi les marchands de la région... Mais Mérane a depuis démontré son savoir-faire, elle a su nouer des relations fructueuses avec Adira Pratesh, Lel'Liamil le Maquignon et la famille Sotorine (dont Islinna, sans doute sa meilleure amie).
Et comme le capitaine a bien fait sentir aux plaisantins et autres misogynes que Mérane et son commerce étaient sous sa protection, tant qu'elle approvisionne en vin l'Auberge du Cygne et en bière la Taverne Penchée, même les plus obtus attendent qu'elles s'éloignent pour médire d'elle...

le dernier chariot hérité de son père

Première expédition minière

Avec l'aide d'Adira et de la Pilote kerdane Ranyella Sotorine, elle a rapidement rejoint la Guilde puis proposé au Capitaine de monter une première expédition vers la mine d'argent détruite par les Kormes, en échange du contrat de transport du minerai.
Avec le soutien du maquignon lewyllen, elle a trouvé des chevaux et des cochers pour tirer ses chariots (dont Sifenen Arlan, qui deviendra un de ses employés réguliers), rassemblé le matériel et bravement tâché de mener l'expédition jusqu'à ce que tout parte en vrille : les loups, les Kormes, l'influence démoniaque, les créatures enfermées dans la mine, un autre siège sanglant, l'apparition du Premier Seigneur des Batailles...
Dans cette tourmente, elle se raccrochait à Horen Rohanan, le beau et brave guerrier lewyllen rencontré en chemin et qui est resté avec eux jusqu'au bout pour les beaux yeux de l'entreprenante roulière... Jusqu'à sa mort, en fait : brisé comme du bois sec par le sorcier "Urgrand" qui mena l'ultime assaut des Kormes.
Ayant à nouveau vu la mort de près lors de ce quasi-désastre (la mine a été "nettoyée" mais la majorité de l'expédition a trouvé la mort lors des combats ou l'effondrement de la falaise, ses chariots et le matériel ont été détruit...), elle ne s'est pourtant pas découragée...

Nouvelles affaires, nouvelles expéditions

Ayant officiellement obtenue la succession des affaires paternelles sur la décision du Capitaine, Mérane a réussi à réparer un premier chariot et -toujours aidée de Lel'Liamil, Durgaut, Adira, les Kerdans et maintenant de la guerrière elloran Nasheda Liman- a monté une affaire de poissonnerie :
2 fois par semaine, les pêcheurs elloran de Tal Endhil prennent dans le Lac Troisième tout le poisson possible, qu'elle et ses employés lewyllen mettent ensuite en tonneaux avec de la glace, chargent le tout dans le chariot et s'en vont le vendre à la cité minière de Solerane, à deux jours de voyage, dont ils rapportent toutes sortes de denrées pour les Talendan (de la bière, du vin, du métal, du parchemin, des chandelles...).


Si la plupart des Talendan l'ignorent, les lieutenants de confiance de Durgaut que sont Le Cornu et Dharomjarn savent que, après avoir permis à Mérane d'hériter, le Capitaine a fait d'elle son premier agent de renseignement, chargée de monter un réseau qui s'étend peu à peu, en trouvant des correspondants jusque chez les Kerdans, certains rebelles Emishen et même jusqu'à Aroche...

Maintenant que la liaison semble solidement établie, son homme de confiance Sifenen Arlan dirige temporairement 3 autres indigènes pour assurer les allers-retours, laissant Mérane libre de s'investir dans la seconde expédition vers la mine (où l'architecte Hadrien Muraille a ainsi pu bâtir une tour solide pour protéger les futurs mineurs et accueillir les patrouilles que le fief compte mettre bientôt en place). Forte de ce succès, Mérane a alors partagé avec la métisse kerdane Islinna Sotorine (la fille de Ranyella) et Adira Pratesh, la direction de la première expédition maritime en direction d'Aroche, la plus grande et la plus ancienne cité des Marches du Nord.

Malgré bien des remous, le voyage à Aroche a été un énorme succès commerciale, et c'est enfin remise à flots que Mérane tâche désormais de relancer son affaire de roulage, interrompue en son absence par d'importuns brigands...