Mérane "Roulier"

De Marches du Nord
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Mérane "Roulier"

Un "roulier" (qu'on appelle également "routier", dans d'autres endroits de l'Empire) est un marchand itinérant qui ne fait qu'acheter à un endroit pour revendre à un autre. Et ce métier a été plutôt clément avec le vieux Gormond, au moins depuis qu'il est venu s'installer du Haut-Marale dans les Marches du Nord il y a une 20aine d'année, avec son épouse Metteline (une brodeuse) et ses trois filles Maurine, Mélénice et la petite Mérane, qui à l'époque marchait à peine. Parce qu'il a su trouver les bons circuits, parce qu'il a fait l'effort d'apprendre la Langue des Vents et de nouer les bons contacts (notamment avec les nomades Lewyllen, mais aussi les bateliers Kerdans, les grossistes de Darverane et les pontes de l'état-major de Bragone), qu'il savait réparer lui-même ses chariots et qu'il n'avait pas peur d'aller là où les marchands moins entreprenants n'osaient pas s'aventurer -seulement armé de son solide gourdin et de son sens des affaires, Gormond a su tirer parti du Pays des Vents, où les petites communautés dispersées dans une région sauvage avaient bien besoin de ses services. Il a fini par s'acheter une petite maison à Darverane, à peu près au centre de ses routes habituelles dont la plus nordique montait, une fois l'an, jusqu'à Tal Endhil pour le Marché de Printemps. Il n'a malheureusement pas eu de fils à qui transmettre son affaire, alors c'est sa cadette -bricoleuse, avide de voyage et qui a baigné depuis son plus jeune âge dans le mélange linguistique des Marches- qui l'a accompagné dans ses voyages depuis qu'elle a eu 14 ans. Si Gormond et Mérane ne voyageait jamais seuls, usant de leurs nombreuses relations pour partir avec les charrois marchands, les convois militaires ou les caravanes lewyllen, le père et la fille se sont fait leur petite vie à deux, loin de la maison bientôt abandonnée par les sœurs qui se sont mariée, puis par la mère décédée d'une pneumonie... Et malgré l'insistance tranquille de son père, Mérane n'a jamais vraiment eu envie de se lier elle-même à un époux qui l'aurait probablement obligée à passer le reste de sa vie entre les langes et les fourneaux. Elle a bien eu quelques amants de passage, à bonne distance du gourdin paternel, mais aucun homme ne l'a jamais tenté au point d'abandonner la route, les rencontres, ses amis de tous les peuples et cette liberté qu'elle n'aurait trouvé dans aucune ville coloniale. Ces dernières années, les brigands et les Kormes se sont fait plus nombreux mais Gormond a toujours su embaucher un ou deux mercenaires en permission, se joindre à une patrouille ou s'acoquiner avec les lewyllen pour atteindre sans trop d'encombre sa destination...

Jusqu'à ce dernier printemps où son père et elle avait chargé leurs deux chariots et leurs 8 mules de grain, de haricots et de matériel pour l'avant-poste mercenaire le plus septentrional où ils espéraient profiter du marché printanier pour acheter des peaux, des fourrures, de la teinture (le fameux "bleu des lacs" que produisent les Kerdans), du miel, du bronze de Solerane et de la bière de Célanire qu'ils revendraient à bon prix entre Brasure, Darverane et Archerune. Malgré la boue et le froid, c'était pourtant un "bon" convoi, escorté au départ de Bragone par une trentaine de mercenaires endurcis menés par un éclaireur indigène expérimenté (Nevel Sholdanan) et ce fringant nouveau Capitaine Durgaut. Et puis l'embuscade dans les bois, vos mules enfuies dans la forêt avec la majorité du grain (elles ont probablement été "retrouvées" par les loups depuis longtemps), un de vos chariots incendié à la poix et, lorsque la rumeur du combat s'est tue et que Mérane a pu ressortir de sous leur second chariot, elle a trouvé son père cloué à une roue du troisième, une flèche dans la poitrine et une autre dans le ventre.

Après avoir atteint Tal Endhil avec les deux derniers chariots et finalement survécu à la bataille, Mérane n'a pas eu le cœur de "se ranger", de trouver un petit mari à Darverane ou Archerune : elle a décidé de reprendre l'affaire paternelle à partir de Tal Endhil, ce fameux village cosmopolite où -depuis l'arrivée de Durgaut- il semble que n'importe qui, même les femmes de l'empire, puissent avoir leur chance. Elle a rejoint la Guilde avec l'aide d'Adira Pratesh et de la Pilote kerdane Ranyella Sotorine puis proposé au Capitaine de monter l'expédition vers la mine d'argent détruite par les Kormes en échange du contrat de transport du minerai. Avec le soutien du maquignon lewyllen Lel'Liamil, elle a trouvé des chevaux et des cochers pour tirer ses chariots, rassemblé le matériel et bravement tâché de mener l'expédition jusqu'à ce que tout parte en vrille : les loups, les Kormes, l'influence démoniaque, les créatures enfermées dans la mine, un autre siège sanglant, l'apparition du Premier Seigneur des Batailles... Dans cette tourmente, elle se raccrochait à Horen Rohanan, le beau et brave guerrier lewyllen rencontré en chemin et qui est resté avec eux jusqu'au bout pour les beaux yeux de l'entreprenante roulière... Jusqu'à sa mort, en fait : brisé comme du bois sec par le sorcier "Urgrand" qui menait les Kormes.

Ayant à nouveau vu la mort de près lors de ce quasi-désastre (la mine a été "nettoyée" mais la majorité de l'expédition a trouvé la mort lors des combats ou l'effondrement de la falaise, ses chariots et le matériel ont été détruit...), elle ne s'est pourtant pas découragée. Ayant officiellement obtenue la succession des affaires paternelle sur la décision de Durgaut, en échange de son aide pour monter un réseau de renseignement pour Tal Endhil, Mérane a réussi à réparer un premier chariot et -toujours aidée de Lel'Liamil, Durgaut, Adira, les Kerdans et maintenant de la guerrière elloran Nasheda Liman- a monté une affaire de poissonnerie : 2 fois par semaine, les pêcheurs elloran de Tal Endhil prennent dans le Lac Troisième tout le poisson possible, qu'elle et ses employés lewyllen mettent ensuite en tonneaux avec de la glace, chargent le tout dans le chariot et s'en vont le vendre à la cité minière de Solerane, à deux jours de voyage, dont ils rapportent toutes sortes de denrées pour les Talendan (de la bière, du vin, du métal, du parchemin, des chandelles...). Maintenant que la liaison semble solidement établie, son homme de confiance Sifenen Arlan (un des "cochers/éclaireurs" lewyllen de Lel'Liamil ayant survécu aux évènement de la Mine Bénie) dirige temporairement 3 autres indigènes pour assurer les allers-retours, laissant Mérane libre d'abord de s'investir dans la seconde expédition vers la mine (où l'architecte Hadrien Muraille a lancé la construction d'un fort solide pour protéger les futurs mineurs et accueillir les patrouilles que le fief compte mettre bientôt en place) et aujourd'hui de diriger, avec la métisse kerdane Islinna Sotorine (la fille de Ranyella) et Adira Pratesh, la première expédition maritime en direction d'Aroche, la plus grande et la plus ancienne cité des Marches du Nord.