Huitaine 8

De Marches du Nord
Version du 7 février 2016 à 12:43 par Seb (discuter | contributions)

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Lunes passantes des Semailles(cf. calendrier)


Pour sa seconde huitaine de calme en l'absence de ses habitants les plus remuants, la Vallée des Lacs en Paliers s'est couverte de nouvelles fleurs, rosissant en quelques jours alors que des troupeaux d'élans en pleine migration traversaient la grande plaine entre Ker Endhil et Écume 6 pour gagner les grandes forêts boréales. Les chasseurs Elloran ne se sont d'ailleurs pas privé d'y prélever leur juste part pour ravitailler le Cercle des Cascades, dont les environs ont été durement sur-exploité pendant l'Assemblée Tribale qui avait triplé pendant plus d'un mois la population locale. D'ailleurs la plupart des émissaires ont levé le camp : les alentours du Cercle sont presque vide.

À Tal Endhil même, le grand événement a été la construction du nouveau moulin par la famille Muraille : non seulement le chantier de cet étrange engin à pâles horizontale a encombré la tour est de ses mécanismes et matériaux, mais les villageois ont pu assister de prêt au fascinant travail des géants, empilant moellons et poutres comme s'il s'agissait d'un jeu d'enfant. Ils ont d'ailleurs fait assez peu de dégâts grâce aux précautions prises (éloigner les chiens, éviter aux humains de se trouver bêtement sur le passage...) et à leur dresseuse Edell'Okhil "Neri'Helin" : quelques ardoises arrachées à la toiture de la chapelle voisine (au grand dam du pauvre Frère Daverom), une charrette renversée par inadvertance, le coin d'une chaumière "légèrement enfoncé"... C'est finalement le projet lui-même qui a créé le plus de troubles : on a beaucoup parlé de la "malédiction" qui poursuit l'architecte Hadrien Muraille, l'abbé Dolomire a dit tout le mal qu'il pensait de ces nouvelles techniques, la rapide avancée des travaux a provoquer quelques rumeurs de sorcellerie... Et puis un matin, une bande d'avinés se sont mis en tête d'aller balancer quelques pierres et quelques pains sur les artisans au travail, qui les ont reçu à coups de manches de pelles et de massette. Quelques orrions plus tard, le Capitaine a fait sa petite enquête, sermonné certains malotrus qui avaient payé des tournées en racontant des âneries et condamné les fauteurs de troubles à quelques jours de corvées agricole pour le village.

Une pratique qui s'est d'ailleurs généralisée depuis : déclencher une bagarre à la Taverne Penchée, chaparder des outils au chantier ou des œufs dans les poulaillers, déclencher des courses de cochons ou jeter du crottin aux Templiers (quelques-uns des jeux préférés de la dizaine d'orphelins remans qui continuaient de traîner dans le village sans grande surveillance), trichoter sur les chargements de fer dus à la garnison ou abîmer la rambarde du pont avec un essieu de chariot, la moindre incartade est actuellement passible de la même peine : corvée de défrichage pour les nouvelles cultures ! À ce rythme, et avec l'aide des quelques paysans que Durgaut a su convaincre de participer aux travaux en échange d'un droit d'exploitation des futures cultures, ce sont presque 15 hectares qui ont été déboisés et débroussaillés au sud-est du village sous l’œil goguenard d'une garde particulièrement réduite (à croire que tous les mercenaires sont dans la nature) et les regards curieux de quelques cavaliers Liam'Lon (qui commencent à poser des tas de question sur l'agriculture).
Il reste néanmoins du travail, puisqu'il faut encore agrandir la zone ainsi éclaircie et commencer à labourer pour bientôt semer le plein chariot de veidhin expédié des Cascades par Lel'Liamil le Maquignon-Grainetier et toutes les autres semences (orge, houblon, lin, pois...), qu'il est parti cherché à Celanire. Avec un peu de chance, tout sera prêt pour la fin du mois des Semailles et l'on s'évitera une récolte trop médiocre à l'automne.

Pendant ce temps-là, la Guilde s'ennuie vu qu'il ne reste guère que Maître Plirune et le forgeron Talbard pour passer leur soirée à la table du fond de l'Auberge du Cygne avec Hartan le taulier, à médire en éclusant du vin de sureau :

Alors pour s'occuper, on râle sur la liaison régulière entre Tal Endhil et Solerane qui s'est interrompue depuis qu'une attaque de brigands a fait un mort et plusieurs blessés chez les Lewyllen qui l'escortait : d'ici qu'on ait réglé la question, le village est privé de la bière, des outils, du bronze, du parchemin et autres huiles que les charretiers de Mérane Roulier ramenait deux fois par semaine de la cité minière. Il paraît d'ailleurs qu'un poste d'octroi est en construction au gué sur la Rivière aux Élans, au pied de la Passe de Nilfenan : pour l'instant ce n'est qu'un tas de pierres et de bois qui fait ricaner les Sentinelles de l'Orage mais, lorsqu'il sera en place (et gardé !), le Capitaine compte bien y prélever l'impôt sur les marchandises remanes entrant dans la vallée ! Et qui s'occupe de poursuivre les fameux brigands qui semblent opérer entre aux alentours de Solerane, hein, qui ?

En fin de huitaine, le village a également reçu la visite du fameux Kal Kirhan, commandant des Sentinelles de l'Orage. Si rien n'a vraiment filtré de ses discussions avec deux "herboristes" bien connus ni de ses négociations avec le Capitaine Durgaut, la jeune Neri'Helin l'a envoyé se faire voir à grands cris, juchée sur les épaules de Totor le Géant (qui en était tout tremblant), déclenchant moult ragots et supposition : après tout, la belle dresseuse au tempérament de feu était paraît-il la maîtresse du barde Tael Shannan avant d'habiter chez Andréas...


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