Herle de Lorune, "le Défroqué"

De Marches du Nord
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Le chevalier Herle de Lorune est un nobliau ondrène de la Maison (noble) de Lorune, autrefois une province du Royaume des Ondrènes, absorbé par l'empire et divisé en 4 "duchés".

Troisième fils d'un baronnet (baron de Harden, comté de Rordame), doté d'une haute et puissante carrure, attentif, redoutable combattant, courageux et lettré (et même poète à ses heures), il rêvait du métier des armes (comme nombre de ses cousins, qui servent d'officier dans l'Armée du Nord) et, lorsque son père a insisté pour qu'il serve le Culte des Pères, Herle a choisi un moyen terme : les Soldats du Temple. Son goût de la justice et sa vigilance naturelle lui ont ouvert les portes de l'Inquisition, l'ordre du temple chargé de pourchasser les sorciers, démons et autres créatures infernales. Il y a appris les méthodes (souvent expéditives) pour lutter contre ces abominations et l'art de la torture pour faire avouer les démonistes...

Quelques années après que la mort de son frère et d'un de ses frères aînés lui ait fait échoir l'épée familiale, l'âge venant (il approche la 40aine) et parce qu'il était assez bon interrogateur pour s'apercevoir que nombre des confessions obtenues étaient probablement fausses, Herle a commencé à concevoir de plus en plus de doutes quand à cette mission sacrée, la foi lui a bientôt manqué et, après avoir charcuté un rebouteux de village accusé d'hérésie de trop, il a commencé à se plaindre et à boire. Trop "scrupuleux" et trop imbibé pour l'Inquisition, il a été replacé comme "Chevalier du Temple" auprès de Bagoran de Marale, glorieux chef de la commanderie "prétorienne", principalement chargée de la protection du Primat Aristame de Gorme, grand-prêtre des Marches du Nord. Le Commandeur recherchait justement des "chevaliers" capables de voir venir les menaces de loin et se faisait fort de remettre le templier grisonnant dans le droit chemin et, sensible à la culture pacifique des indigènes, Herle s'est effectivement plu au nord pendant les deux premières années : même, il buvait moins...

Lorsqu'on lui a donné l'ordre de torturer une chamane accusée d'avoir attenté à la vie de l’abbé-missionnaire Boniface (un des chantres de l'évangélisation des "sauvages"), Herle a lu l'innocence dans le regard de sa victime et recommencé à boire comme un trou. Quoiqu'il ait du le relever de tout commandement, Bagoran espérait encore le récupérer jusqu'à cette fameuse mission à Tal Endhil où, un soir d'ivresse particulièrement sévère dans le quartier lacustre, l'inquisiteur déchu (et titubant) a vu son frère d'arme, le Chevalier Hayrol de Cirine, corriger au marteau de guerre un gamin qui lui avait lancé des pierres : la suite est assez brumeuse mais Herle se souvient d'avoir entendu craqué le nez de Cirine et de l'avoir balancé à l'eau avec son armure, manquant de le noyer, avant de se réveiller en chemise dans un cachot (et avec une sévère gueule de bois).

Son détachement étant pour des raisons obscures sous l'autorité d'un petit capitaine mercenaire qui, apparemment plus ami avec les indigènes qu'il n'aurait du, ne se considérait curieusement pas comme "en état de guerre" : Bagoran de Marale n'a donc pu obtenir la décapitation du fautif et s'est contenté de l'abandonner là, pour peu qu'il ne l'ait plus dans les jambes.

Herle a passé plusieurs jours à prier dans l'obscurité humide de la geôle en espérant un signe quelconque, lorsque soudain lui est apparu ce fameux petit capitaine mercenaire qui l'a regardé des pieds à la tête plusieurs fois avant de se tourner vers son sergent malpropre au casque ridicule pour dire "Messire de Lorune, c'est cela ? _M'houi. _Je voulais savoir avec quoi vous avez briser le nez d'un homme qui portait un heaume. _Heu... mon front, d'après la bosse. _Et les deux soldats qui l'accompagnait, avec quoi les avez vous assommé ? _Hum... le heaume en question, je crois. _Vous savez comment vous avez finalement été vaincu ? _Hum...non. _Vous vous êtes écroulé ivre mort. _Ha. _Vous savez comment dénicher et tuer les sorciers, paraît-il ? _Seulement les vrais. _Ceux qui nous posent problème sont on ne plus réels, mais je suis ravi de votre discernement. Si je vous donnait une occasion de vous racheter, vous seriez capable de ne boire qu'entre les missions ? _Je... crois... _J'apprécie votre franchise. C'est bon, Le Cornu : on le prend. Dîtes au Moineau de lui trouver un équipement, départ dans une heure.".

Et Herle s'est retrouvé mercenaire.

Il attend beaucoup de cette nouvelle "mission" : depuis qu'il a compris que le Capitaine Durgaut défendait son avant-poste contre les sorciers et les Kormes aussi bien que contre les pressions politiques, qu'il entendait faire la paix avec les Emishen et ne tolérait pas qu'on tabasse n'importe qui pour des raisons d'ethnie, de religion ou de simple soupçon, il espère rien moins que de pouvoir à nouveau, enfin, lutter pour le Bien et racheter ses fautes passées. Bon, le "Train de l'Argent" s'est avéré moralement plus "gris" qu'il n'aurait voulu, et il lui a fallu tolérer un empoisonneur fehnri, des brigands recyclés et même une guerrière, mais si la rédemption est à ce prix...


Les Réflexions de Herle sur la magie Semaine 10 (en chassant le sorcier en forêt)

LES MAGICIENS (ceux qui font de la magie)

  • Les emishen lilpan utilisent une capacité innée et limitée mais nettement magique par ses effets et son fonctionnement. Ils tirent leur « mana » d’eux-même.
  • Les chamans sont en relation avec des « esprits de la nature » dont ils tirent leurs pouvoirs et sans doute une partie de leur « mana ». Il y a probablement pas mal de différences entre les chamans, suivant leur capacités et leurs sources d’énergie. Pour les emishen, un chaman est celui qui met sa magie au service de la communauté. A ce titre, ce sont des hommes qui occupent une place importante dans la société emishen. La plupart de ceux qu’on a croisés ne semblent effectivement pas être obsédé par la recherche du pouvoir personnel.
  • Les sorciers réman ou sylvains sont des salopards qui cherchent au contraire un profit personnel et qui choisissent d’y sacrifier leur âme. On leur connaît différentes pratiques (qui ne sont sans doute pas exclusives les unes des autres) :
  • Les « élémentaires » se consacrent aux forces primales. Parmi eux, les « draconnistes » jouent surtout avec le feu, les « tempestiers » avec les vents. Je suppose qu’ils tirent aussi leur « mana » de ces formes primales. Lorkan Elakhendil, "Colère des Tréfonds", (né Æryl de Sarde, capturé par Arsomond de Marale il y a 74 ans et évadé de la commanderie pénitentiaire de l'Écrou un peu moins de trente ans après) est un « draconniste », au moins au départ. Il est possible, voire probable, qu’il soit plus ou moins possédé par un « esprit du feu ».
  • Les « invocateurs » font venir des « créatures » dans notre monde qui n’ont rien à y faire. A priori, ces « créatures » sont très variables, de même que la source de « mana » utilisée par le sorcier. Celui que l’on a croisé à Aroche a sacrifié des hommes pour son invocation. Le Temple fourmille de récit sur ce genre de sacrifice, ça ne doit donc pas être rare. Et je commence à penser que c’est ce type de sorcier, particulièrement détestable, qui sont à l’origine de leur extermination méthodique.
  • Variation du type précédent, le « possédé » est un sorcier qui sert de « véhicule » à un « esprit ». Aucune idée du fonctionnement : une invocation ratée, un partenariat, un sacrifice ? Aucune idée non plus des possibilités que cela offre au « possédé » ni si le « mana » utilisé vient de « l’esprit » ou d’ailleurs. La plupart semblent y perdre leur capacité à décider et sont totalement dominés par « l’esprit ».
  • Les « naturalistes » tirent leur « mana » du milieu naturel vivant (arbres, bestioles, sans doute humains). Leurs capacités semblent liées aussi à la vie : rendre plus fort, soigner, détecter, etc. Le seul que l’on connaisse est Urgrand et il n’est pas banal. Comme Lorkan (son ancien patron), Urgrand est « possédé ». Sauf qu’il conserve son autonomie de réflexion et d’action vis-à-vis de son « esprit », Chacal. D’après le Hornois, Chacal est un esprit lupin qui s’incarne régulièrement, un de ses avatars précédent aurait été tué par le père du sergent.

LE « MANA » (ou « énergie magique »)

Le « mana » est très diversifié. Néanmoins, son origine peut être plus ou moins impie.

  • Le magicien lui-même (soit « intérieurement » en se concentrant, soit « salement » par des mutilations).
  • Les éléments primordiaux.
  • Le « vivant » ce qui recouvre sans doute des pratiques très variées, de la captation de « mana » dans les plantes (causant leur dépérissement) aux sacrifices animaux ou humains.
  • Les sacrifices humains restent à part, puisqu’ils génèrent peut être un « mana » non pas lié au « vivant » mais à « l’âme » des sacrifiés. La torture des victimes a éventuellement une importance magique (ou le sorcier est juste un gros sadique).
  • Des objets et des lieux particuliers qui produiraient du « mana ».

OBJETS ET LIEUX MAGIQUES

On a croisé, dans nos pérégrinations, différents objets et endroits qui sont liés à la magie.

  • Le chaudron du sorcier sylve qui servait à son invocation. Est-ce une aide, un outil indispensable, un effet de style ? En tout cas, le machin irradiait le maléfice et n’était pas simple à détruire.
  • Les tablettes sylves contenaient sans doute des « recettes » magiques. On n’en sait pas plus.
  • L’héritage de la famille de Garde-Lune (la canne d’Herrengard, l’épée et le bouclier d’Herle) sont des objets très anciens. De par leur "style", l'épée et le bouclier datent sans doute du Royaume des Ondrènes, probablement des premières dynasties. La canne et l’épée vibrent en présence de magie hostile (la canne semble nettement plus efficace comme détecteur). L’épée est aussi capable de toucher des « créatures » et de leur faire très mal. Le bouclier, surtout quand il est propre, renforcer la défense du porteur contre la magie « hostile ». On ne sait pas si ce sont des effets « permanents » ou si les objets puisent du « mana » quelque part.
  • La « bûche des sorciers » est produite par un rituel connu des Garde-Lune et permet de protéger un endroit d’un éventuel « espion magique ».
  • Le sarcophage d’Urgrand (qui est désormais au fond d’un lac) est encore plus ancien. Il lui permettait de soigner voire de ressusciter quelqu’un. On peut supposer que les Premiers (ou d’autres ?) ont laissé derrière eux des objets puissants et qu’il y en a d’autres en circulation.
  • Les cercles de pierre des Emishens seraient des « catalyseurs » magiques qui décupleraient les pouvoir ou le « mana » de ceux qui les utilisent.

DEFENSE MAGIQUE Face à tout ça, que fait-on ? Une bonne épée reste la meilleure solution, mais pas la seule.

  • Herle connaît des prières qui semblent fonctionner, ne serait-ce qu’en permettant à l’esprit de se concentrer pour repousser une magie « hostile ».
  • Les Garde-Lune connaissent des rituels de protections aux effets divers. Il y en a plein la bibliothèque mais il faudrait aller y voir.
  • Les Hornois connaissent aussi beaucoup de choses. Certains reçoivent un entrainement spécifique pour chasser les sorciers.
  • Une grande quantité d’eau, une énorme épaisseur de pierre ou une belle épaisseur de plomb « isolent » de la magie.
  • Pour tuer un sorcier, on s’y prend comme on veut, mais il faut finir par lui couper la tête. C’est le seul moyen d’être sûr de le terminer. Brûler le corps évite qu’un sbire viennent le ressusciter ensuite.

Semaine 8 (en partant d'Aroche)

Au départ, pour Herle, tout pratiquant d'une quelconque magie (tout ce qui n'est pas explicable, en gros, miracle "kasher" exceptés mais ils sont rares) est un sorcier, qui mérite donc de cramer après avoir été torturé pour être sûr.

Il a commencé à se poser des questions à forcer de jouer des pinces sur des Emishen lilpan (ou pas, d'ailleurs), qui n'avaient pas l'air des "vilains méchants démonistes" qu'ils étaient supposés être.

C'est à ce moment là qu'il a commencé à prendre de la distance vis à vis du Temple... ce qui a fini par une "démission" dans l'alcool et un séjour dans la prison de Tal Endhil.

Ce qu'il a appris à Aroche n'a rien arrangé (c'est la faute des filles ! mais bon, y'a plein de choses qui sont la faute des filles !). Après discussion avec Herrengard (qui est la seule personne qu'il ait rencontré qui soit un peu au courant de "vraies" choses en matière de sorcellerie et de contre-mesures), après pas mal d'introspection et de répression de furieuses envies de cogner, il en est arrivé au point suivant.

Dans l'empire, les seuls pratiquants de la magie sont les sorciers. Ils sont intrinsèquement mauvais. Le seul sort possible est la mort. On peut éventuellement s'épargner la torture si on est sûr. Donc, un impérial qui fait de la magie, c'est un sorcier, il crève. C'est simple.

Les Emishens, c'est la merde (comme d'habitude, quoi). Leur "magie" ressemble fortement à un truc inné (et pas à une collusion volontaire avec un démon, ou à la lecture de livres interdits, etc.). Il devient difficile de tous les condamner pour un quelque chose qui n'est pas si volontaire que ça. Donc, on observe, on essaye de comprendre pour confirmer cette première impression, mais on cogne pas immédiatement. Si le "lilpan" se comporte correctement et n'utilise pas son "pouvoir" à des fins nuisibles, on laisse courir (d'autant qu'il soupçonne certains compagnons de combat émishen, Maliam pour ne pas la nommer, d'avoir ce type de pouvoir, et qu'il n'a pas envie de la passer par le fil de l'épée). Si le "lilpan" se comporte mal, abuse de son pouvoir ou est tout simplement dans le camp adverse, c'est un sorcier - et retour à la procédure de départ à base de décapitation. Le problème des shamans reste entier et sans réponse pour le moment : des "lilpan" avancés ou des sorciers ?

Tout ça est encore très flou dans la tête de Herle, qui doit approfondir ses recherches et retournerait volontiers à Aroche voir Herrengard (et ses livres) ainsi qu'un vieux moine qui a l'air de s'y connaître et d'être moins bas du front que l'inquisiteur moyen. Il est aussi conscient de friser l'hérésie voir d'avoir un bon pied dedans... Il ne voit d'ailleurs pas trop comment il peut apporter une réponse théologique au fait que les Emishens ont des pouvoirs "naturels", justement...

Conclusion provisoire Tout pratiquant d'une magie est mauvais, MAIS on peut faire une exception provisoire pour les Emishens, du fait de l'aspect "naturel" de leur magie et parce qu'ils semblent ne pas utiliser de saloperies genre la souffrance, la torture, la mort, comme source d'énergie.