Griesvor de Morholt

De Marches du Nord
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Lointain cousin de son jeune suzerain le duc Theodrome de Lorune, le comte Griesvor de Morholt est un pur produit de la noblesse montagnarde de Lorune et a parfaitement la tête de l'emploi : large comme une armoire, une barbe grisonnante assez longue pour lui couvrir le ventre soulignant son visage tatoué, une couronne d'acier ceignant son crâne rasé, généralement drapé dans une peau d'ours (qu'il a abattu lui-même) et une lourde hache à la ceinture. On le dit d'ailleurs féroce quoique dévot (à la manière Ondrène, bien sûr) et même puritain, puisqu'il boit peu, n'a guère de goût pour le luxe et n'aurait jamais partagé un autre lit que celui de son épouse.

Guerrier bien avant d'être noble et, jadis, fils d'un simple baronnet, il n'a en fait accédé à la couronne comtale "par la grâce d'Horbram" qu'après que les seigneurs de Morholt et la plus grande partie de leurs héritiers mâles aient été tués durant la Révolte des Ondrènes (en emportant moult soldats de l'Empire avec eux). Griesvor n'a jamais été très porté sur la gestion de son fief (d'ailleurs pauvre d'aussi loin que remonte les chroniques) ni sur la politique, qu'il laisse volontiers à sa femme Wervid –descendante du précédent comte– et aux nombreux chefs de clans qui forment son conseil.
Le comte, lui, n'a jamais cessé de guerroyé : d'abord contre ces fumiers de Mongrels et les forces impériales (dont il n'a jamais digéré la victoire), puis contre les Emishen qui osaient s'aventurer de son côté des Monts Voilés, contre les Sylvains lors de la campagne menée par Theodrome et aujourd'hui contre les rebelles So'Sherkan, qu'il entend bien éradiquer jusqu'au dernier pour la plus grande gloire de Lorune et d'Horbram.


Campagne de l'an 38

Au printemps 38, Griesvor et son duc ont espéré soumettre tous les "Venteux" de la Région des Lacs afin d'y reprendre possession des anciennes colonies lorunoises (Brendorne et Whardron, Solerane, Holterune et peut-être même Darverane). S'étant allié au prévôt des Lacs Rhilder le Boiteux, dont une grande part de la Marche (en particulier la vallée des Cerfs) était envahie par les So'Sherkan du chef Commande-au-Crépuscule, le comte Griesvor a rassemblé une armée de près de plus de 3.000 lorunois (et quelques Orsanis comme les Loups du Helgar) pour rejoindre Darverane et, de là, reconquérir les hauts de la vallée de Cainil, le canton de Darverane étant alors harcelé par les Oloden, puis "écraser" les So'Sherkan le long de la Route de l'Ouest...

Reconquête...?

Si les Remans aiment à présenter Griesvor comme une brute ignare, sa longue expérience militaire a fait de son armée l'une des plus disciplinées de toutes les Marches : largement composée de vétérans, solidement équipés et dirigés sur le terrain par des alliés et vassaux tout aussi aguerris comme les barons de Rordame Werek de Harden et Davreld d'Orelonde[1], mais aussi le propre fils de Griesvor –Grelnir "le Hardi"– et une quarantaine de chevaliers ondrènes.

Cette force considérable ayant repoussé les Oloden vers le Nord et fortifié la vallée, elle s'est lancé contre les So'Sherkan dans la forêt des Tertres, enchaînant les batailles sanglantes pendant plus de 7 mois, tout particulièrement au Sud du Mont Gris et aux alentours du fort de Dunwæld. Malgré de lourdes pertes, les Lorunois n'ont vraiment commencé à perdre pied qu'après l'étrange assassinat de Rhilder, quand des émeutes à Darverane puis la prise de pouvoir de Liméric Durgaut à la fin de l'été les ont privés de ravitaillement.
Quitte à vivre sur le pays, Griesvor n'a tout de même pas cédé et, à l'automne, négociait des renforts avec l'État-Major de Bragone lorsque les "Talendans" puis les Liam'Lon sont finalement entrés dans la danse...

Imprévus en cascade

Un incident diplomatique, déclenché par l'exécution de prisonniers remans que des So'Sherkan s'étaient engagés à remettre aux hommes de Durgaut, a d'abord décidé les nouveaux "Endilans" à lancer une offensive vers Dunwæld qui a pris tout le monde court. Lorsque les Lorunois ont voulu profiter de la confusion pour enfoncer le front des Rebelles et rejoindre le fort alors tenu –au prix de lourdes pertes– par l'Inflexible Dharomjarn et ses commandos endilans, leur poussée a subitement décidé les Liam'Lon, qui tergiversaient pourtant derrière la ligne de front depuis des huitaines, à briser l'avancée des Griesvor :
les 3 ou 4.000 cavaliers menés par l'héroïne Nil Sholenshen ont soudain jailli de la forêt pour piétiner des Ondrènes déjà épuisé, percer leurs lignes, les mettre en déroute et les repousser sur près de 40km jusqu'à la Futaie, avant d'en balayer les fortifications, poursuivre les derniers Lorunois... et finalement rentrer chez eux, loin au Nord, satisfait de cette démonstration de force.

Pendant ce temps, les diplomates endilans intercédèrent à l'Assemblée Tribale –institution indigène pacifiste et déjà préoccupée d'autres "abus" commis par les forces Rebelles– pour y faire condamner Commande-aux-Crépuscule pour crime de guerre : les clans de la Région des Lacs s'accordèrent pour bannir les So'Sherkan hors de la région des Lacs et, après 10 mois de terribles combats (car eux avaient commencé à l'hiver 37), l'armée rebelle se trouva donc enfoncée, puis victorieuse puis ultimement proscrite en l'espace de deux huitaines.

Dans le canton dévasté de Darverane, les quelques centaines de Lorunois survivants s'étant vus interdire l'entrée à Darverane par Durgaut –qui reprochait aux Ondrènes d'avoir pillé "ses" campagnes et le trésor de la cité depuis des mois, Griesvor dû au final se replier sur Holterune avec ses blessés : non seulement vaincu mais humilié, son armée décimée et son fief lointain bientôt ruiné par les énormes coût d'une campagne aussi sanglante que vaine...

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Revanche des Holtons

Le petit bourg de Holterune (1.300 âmes) avait alors déjà largement vidé ses greniers pour nourrir l'armée de Griesvor et, maintenant que la famine menaçait dans toute la Marche, le bourgmestre local ne se voyait pas héberger des centaines de blessés affamés, vindicatifs et autoritaires : il demanda donc l'intervention du nouveau Prévôt Durgaut.
Comme celui-ci avait par ailleurs eut vent que Griesvor envisageait une attaque contre la mine de Whardron dès que ses troupes seraient à nouveau sur pied –une initiative qui aurait pu ruiner ses efforts diplomatiques avec les indigènes, Durgaut négocia plutôt avec Romald de Corelguil pour offrir une option de sortie honorable au comte de Morholt et à ses dernières troupes : rejoindre la Marche des Gemmes pour y continuer le combat contre les So'Sherkan hors de la Marche des Lacs.

Pendant l'hiver et les premiers mois de printemps, Griesvor, son fidèle second Davreld d'Orelonde et leurs 300 hommes ont fait de leur mieux pour redorer leur blason, mais c'est aux Labours de l'an 39 que la gloire a frappé à leur porte, presque par surprise. En effet, une armée de presque 1.000 volontaires, partis de Morholt le mois précédent après avoir été assemblés et équipés par un nobliau patriote, Alastor de Garde-Lunes (de Rordame), était en marche vers Corelguil quand elle a été attaqué par des cavaliers So'Sherkan : à la surprise générale, les Holtons mal préparés et fatigués par le voyage ont pourtant réussi à repousser les indigènes (au prix d'assez lourdes pertes, néanmoins) offrant à la Marche des gemmes sa première "victoire" depuis des mois, et un peu de gloire au comte de Morholt (quoique, techniquement, il n'y fut pour rien).

Mais ce n'est qu'à l'été que Griesvor découvrirait que cette armée tombée du ciel avait en réalité un prix...


  1. Davreld, baron d'Orelonde et vassal de Rordame, est aussi l'oncle des jumeaux Aymar et Quentin, à la tête des Lévriers de Rordame.