Felriane

De Marches du Nord
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Les îles de Felriane, dans le prolongement des Monts de la Lune et au large du duché de Riger, forment une petite nation marine qui fut de longue date opposée à ses voisins ondrènes comme des Îles de Grès. L'archipel compte quelques dizaines d'îlots mais seulement une poignée d'îles habitées, dont la principale mesure un peu plus de 200 km de long pour 100 de large, hébergeant une demi-douzaine de véritables villes qui furent longtemps rivales avant que les princes de Farlane ne les unissent.
Si son littoral est moucheté d'une myriade de villages de pêcheurs, l'intérieur des terres –formées des pentes d'un volcan endormi depuis des siècles– est très largement couvert de forêts, aujourd'hui exploitées pour la construction navale.


L'archipel connut un essor notable durant l'Âge Sombre, à l'époque des Royaumes Côtiers (il y a environs deux siècles) grâce à son alliance avec les Kerdans qui lui apportèrent leur science navale en échange de son bois de construction : les Felrianais se lancèrent alors dans le commerce maritime en employant la monnaie côtière, la "coupille" de sel (qui avait alors cours de l'Estran jusqu'à Orsane) et devinrent ainsi le premier peuple de navigateurs-marchands du continent... Jusqu'à ce que les mêmes Kerdans commencent à y établir leurs propres comptoirs, imposant peu à peu leur influence à la petite monarchie des Malnides, descendant de l'Aînée Mæln.

Aujourd'hui le duché le plus oriental de l'Empire, le seul qui soit insulaire et probablement le plus petit, Felriane sait que son âge d'or est passé mais Farlane, sa capitale, héberge une importante arche des Torodine, qui sert de port d'attache à plusieurs autres familles kerdanes actives au nord de l'Empire : on y trouve bien sûr des Maletudine et des Sangrine ("clients" des Torodine), des Melangoline (donc des Negrine), des Sotorine, des Celsine, tout un tas de familles mineures et même des "concurrents" Venderine qui viennent faire des affaires.
Farlane est par ailleurs un des bastions de la maison Loryame, originaire de Rigorne (de l'autre côté du détroit de Mæln).


L'archipel de Felriane est tout en bas, à l'Est.

Culture "felmar"

Felriane est un duché impérial assez unique, tant par sa géographie que la culture "felmar" [1] qu'elle a engendrée, et qui mêle aux traditions malnides d'antiques influences solaires (et donc quasi-hormoises) comme de multiples apports ondrènes, rigériens et kerdans, dans un résultat assez peu "reman"...

Si on en croit le Livre des Âges et les légendes locales, l'archipel aurait été découvert quand les Aînés jumeaux Mæln & Mærl, arrière-petits-enfants de Rem (et petits-enfants de Magem), auraient pris la mer vers le Levant à la fin de l'Âge Second (l'Âge des Aînés, précédent l'Âge Sombre).
Les PJ ayant au moins Histoire 2 en savent un peu plus :


Un court paragraphe du livre sacré indique que les Jumeaux étaient en quête d'Atepaden, l'île-cité originelle sur la Mer du Levant par laquelle les Premiers seraient descendus des étoiles. Après bien des aventures pleines de tempêtes et de monstres marins, ils en auraient ramené un "puissant joyaux" avant d'être surpris au retour par le Cataclysme, Mærl se noyant en tentant de sauver la relique du naufrage (dans la mer qui porte aujourd'hui son nom).
Après plusieurs lunes à chercher et espérer, sa sœur survivante aurait vu surgir de la baie d'Émeraude un "Homme des Profondeurs" (traduction encore débattue aujourd'hui : certains y lisent un pêcheur de perles), annonçant que Mærl dormirait désormais sous les flots, mais lui offrant des visites saisonnières à la surface et le fameux joyau en échange de la main de Mæln, qui accepta et fonda ainsi leur dynastie.

Ce serait là le myhte fondateur des rites des Eaux Jumelles qui avaient pour principal objet de "se concilier les mers" par des sacrifices et des cérémonies : il auraient eut jadis des pratiquants jusqu'à Lycène ou Orsane, mais ces traditions semblent avoir disparu avec l'arrivée dans ces îles du Culte des Pères...


À la grande époque des reines malnides est née une tradition chevaleresque valorisant non seulement l'honneur et la vaillance au combat, mais aussi la galanterie et "l'amour courtois". Sans doute une réaction à la "barbarie" ondrène et en partie inspirée par des coutumes solaires, cette chevalerie malnide eut jadis une énorme influence sur l'identité de l'archipel : quoiqu'elle tombe progressivement en désuétude, elle reste un sujet populaire dans la fiction et la poésie, tout en trouvant des chantres au sein de la petite noblesse d'épée, qui conserve notamment des devoirs de police et de secours.


Politiquement, Felriane est aujourd'hui un duché parlementaire quoique ploutocratique (comme Riger et l'Estran), où la jeune duchesse Masarile conserve les pouvoirs exécutifs et judiciaires, quand le pouvoir législatif appartient au Grand Conseil qui rassemble 32 membres : 16 sièges pour les huit comtés felrianais [2], 12 représentants des guildes et des maisons maritimes (dont les Parmes d'Orbel, Loryame et Torodine), le Sénéchal impérial du duché et un Diacre (émissaire du Primat des Côtes) et l'amiral de la flotte de Farlane, auxquels le Grand Chambellan de la duchesse tente (péniblement) de présider. Les luttes d'influence et revirement d'alliances y sont évidemment légion, fournissant aux habitants de la Farlane (les seuls qui arrivent à peu près à suivre les votes et tractations) une source intarissable de divertissement et de plaisanteries politiques qu'on ne se permettrait nulle part ailleurs dans l'Empire.


Mais les Felrianais sont bien plus "libéraux" et certainement plus civilisés que le reste du Continent. La prospérité, la pluralité culturelle et un certain niveau d'alphabétisation (largement dû aux Kerdans) y promeuvent un grand foisonnement artistique, plus particulièrement en matière de musique, de peinture et surtout de théâtre (comédies, tragédies et aventures maritimes), pendant que la capitale résonne de la "Guerre des Poètes" : une féroce compétition d'orateurs et rimailleurs publics financés par diverses cliques politiques, dont ils louent les vertus tout en raillant –en vers !– leurs adversaires toujours changeants.
D'ailleurs, la mode farlanaise précède souvent celle d'Arnelore (dernièrement, on y porte des bliauds chatoyants sur de longues jupes ou des chausses étroites et, pour les plus élégants, assortis de larges bérets ou de poulaines remplacent peu à peu les bottillons), nobles et grands bourgeois arborant leurs plus belles tenues dans les bals d'été ou à la cour de la duchesse. Les marins et pêcheurs, eux, portent encore le bonnet malnide typique (qu'ailleurs on appellerait "phrygien").
Mais c'est peut-être la gastronomie qui tire le plus grand profit du mélange culturel, puisqu'on trouve dans les auberges locales de multiples spécialités poissonnières, les ragoûts de légumes et "piperades" de l'Estran, la charcuterie et les condiments kerdans [3], un engouement grandissant pour les épices exotiques et toute une gamme de vins aromatisés, en particulier l'hypocras de Véruse.


Farlane, cité des Ponts

Située au creux de la baie d'Émeraude (aux eaux effectivement très vertes), sur une large lagune où se dispersent deux fleuves, la cité a connu un développement considérable en devenant la capitale de l'éphémère royaume des Malnides : sous le règne de la reine Melnia, un splendide palais entouré de jardins fût bâtit sur une presqu'île agrandie pour l'occasion, des dizaines de canaux furent creusés entre les fleuves et la mer, plus de 80 ponts de toutes sortes reliant peu à peu les îlots ainsi formés.

Quoique le réseau se soit en partie dégradé depuis l'âge d'or des Malnides (d'autant plus qu'on s'éloigne du palais, les canaux du nord-ouest ayant particulièrement tendance à s'envaser), il est toujours parcouru quotidiennement par des milliers de pirogues, gondoles, barges marchandes et même quelques voiliers qui se croisent parfois difficilement entre les quais et les arcades de style rigérien. Mais la grande attraction locale est encore le marché flottant qui occupe le canal "royal" entre le parc floral jouxtant le palais et l'Île du Phare, qui sépare la cité proprement dite de la vaste rade du port et de son Arche torodine, elle-même voisine du comptoir Melangoline.
L'habitude d'y peindre en même temps les navires et les boiseries des habitations anime d'ailleurs les quartiers populaires de couleurs très vives, et les rues plus bourgeoises mènent fréquemment à des placettes où les beaux jours voient la foule se détendre sous les arcades et autour des fontaines.
Sur les collines au Sud-Est, la vieille ville contient pour sa part des monuments datant de la période "solaire" de l'architecture felrianaise, comme le théâtre ou l'antique Temple du Levant, aujourd'hui converti en basilique du Culte des Pères.


Les Noces Marines

À l'équinoxe de printemps,


Bastelle

Principale baronie et seconde cité du duché insulaire, Bastelle est nichée parmi les calanques du Nord-Ouest de la baie d'Émeraude. Si la légende veut que les bastelins aient autrefois été de fieffés pirates (!), ils vivent aujourd'hui du commerce maritime, de la verrerie ou de la pêche au gros (y compris les baleines) et accueillent une importante communauté orsanie ainsi que l'Arche des Sotorine, devenue depuis quelques générations le véritable siège de ces "écumeurs" kerdans.


Cassarenne

Si la région de Bastelle se civilise doucement avec le temps, le port de Cassarenne, au sud de la baie, s'est nettement militarisé sous l'influence de l'Arche Maletudine, techniquement une ancienne forteresse ducale qu'ils ont achetée et refourbie pour en faire la base de leurs opérations contre les pirates grésans.


l'hivernage kerdan

À la fin de l'automne, généralement au début du mois des Charbons, la plupart des Kerdans délaissent les Marches du Nord pour rejoindre Felriane : s'entassant dans leurs navires, ils quittent en masse les Arches d'Aroche, d'Archerune et les comptoirs côtiers avant que le Golfe Cinglant ne devienne complètement impraticable. Pour ces navigateurs méridionaux, il s'agit autant d'échapper aux rigueurs du climat nordique que de rentabiliser une saison commerciale qui serait sinon paralysée à mesure que banquise et icebergs s'ajoutent aux dangers habituels de la Mer d'Écume.
Évidemment, cette migration est alors la pleine saison de la piraterie pour les Grésans, obligeant les familles habituellement concurrentes à oublier leurs querelles pour se rassembler en convois, escortés par tous les navires de guerre disponibles (pour la plupart des Maletudine, dont c'est la principale activité).

Mais les "écumeurs" sont alors loin d'être les seuls à débarquer sur le duché insulaire : des centaines d'équipages venus de Rigorne, des terres ondrènes et même de Narcejane envahissent alors les ports de Farlane et du reste de la baie d'Émeraude pour plusieurs huitaines d'un vaste marché maritime qui voit les familles kerdanes négocier une foule de marchandises, des services, des alliances et des mariages, mais surtout du personnel et des navires. Car sous l'influence conjointe de ses visiteurs kerdans et des exploitations forestières de l'île, chaque automne, la baie d'Émeraude devient, au moins pour quelques mois, un centre de construction navale rivalisant avec le grand port de Narcejane.
Loin des régulateurs officiels de l'archipel kerdan comme des collecteurs de taxes de l'Empire (les ducs de Felriane étant par tradition très "compréhensifs" avec leur associés des mers), toute cette activité commerciale et industrieuse est alors sensiblement compliquée par le complexe jeu de manigances financières et politiques auquel se livrent l'actuelle duchesse Malarise, les Loryame, Venderine, Torodine ou Melangoline et même, depuis quelques temps, d'insistants orsani...



  1. du nom du dialecte local, mêlant dans un accent chantant les langues des Pères, kerdane et les patois ondrène comme rigérien.
  2. Soit Bastelle, Calonthe, Cyprine, Erival, Lombrène, Orbel, Sielle et Véruse.
  3. Par souci de conservation, ce peuple marin affectionne en effet de nombreux met à l'huile, en saumure ou en salaison.