Dorvas le Bras

De Marches du Nord
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Ancien officier d'un régiment de mercenaires dalanes, ce vétéran manchot de la Conquête du Nord est devenu le préfet [1] de la cité d'Aroche et donc le second de Larmond d'Orsane quand celui-ci a été fait Prévôt de toute la Marche environnante.

Depuis le récent meurtre de son jeune suzerain par des Rebelles emishen, Dorvas "le Bras" s'est retrouvé protecteur de la veuve et du fils-héritier de Larmond, et bien malgré lui le dirigeant par intérim de la plus importante cité des Marches du Nord.

Quinquagénaire, sobre et rigoureux, Dorvas est notoirement un homme d'ordre et de chiffres bien plus que de passions ou d'idéaux. Après une carrière militaire sérieuse mais écourtée par la perte de son bras gauche, il s'est dévoué au Duc-Gouverneur Lamdo d'Orsane quand celui-ci s'est donné pour mission d'apporter "l'ordre, la paix et la civilisation au Pays des Vents", puis à son fils Larmond quand le Duc l'a mandaté pour soustraire Aroche à Berinor de Salviane.
Plutôt râblé, le cheveux pâle autour d'une calvitie prononcée, les yeux sombres, quelques cicatrices parmi ses rides et un nez en bec d'aigle surmontant de longues moustaches blanches, le prévôt Dorvas était à la fois le contremaître, l'inspecteur général et le cerbère de son seigneur, qu'il aimait paraît-il "comme un fils".


Origines

Né en -12 avant l'È.I. dans une famille de cordonniers dalanes d'Elemshare, Dorvas était à peine adolescent quand sa famille fût massacrée dans son échoppe au cours d'une des insurrections qui secouent les Sylves depuis près d'un siècle. D'abord engagé dans une milice locale, il s'y est vengé sur assez de Sylvains pour être recruté par la Compagnie des Milles Verts, alors commandée par Cornil Caldoran (père de Curvil).

Méthodique, fiable, doté d'un talent rare pour la logistique, il combattit pendant une 15aine d'années pour les Seigneuries Sylvestres avant que les Milles-Verts ne s'engagent dans la Conquête du Nord en l'an 19. Déjà marié et stagnant depuis un moment au grade de lieutenant, Dorvas "le Bottier" ne se laissa convaincre de suivre la compagnie que parce qu'on lui promit le poste de capitaine d'un des cinq bataillons mercenaires. Cette promesse ne fût jamais tenue puisque, en l'an 21, à la bataille du Lac des Traits, Dorvas eut le bras gauche brisé par un coup de hache emishen perçant son bouclier, et le médecin de campagne ne sut que l'amputer.


Confiné depuis à Archerune où il administra d'abord le ravitaillement des Milles-Verts puis aida à celui de la garde locale, la rigueur de Dorvas s'étiolait pourtat dans la boisson et l'amertume d'être privé de combat comme d'avancement quand, au printemps 25, il découvrit une abomination qui allait changer sa vie : un détournement de matériel militaire.
Les premières irrégularités qu'il avait remarqué le menèrent bientôt à un trafic bien plus vaste qui, d'après ses comptes, privait l'Armée du Nord de quantités d'armes et de rations à force de vols, fausses commandes et autres pot-de-vins empochés par toute une mafia de quartiers-maîtres, officiers et nobles pour la plupart lorunois [2] sans que l'État-Major ne daigne s'y pencher de trop près.

Alors qu'il avait bu plus que de raison au un banquet donné par le Conclave pour l'une des rares visites de Lamdo d'Orsane et de Son Éminence le Primat, Dorvas finit par exploser et, devant l'assemblée médusée, il apostropha à grands cris le Duc-Gouverneur en personne, l'accusant de fermer les yeux sur la corruption endémique dans son armée. Si le roué prélat n'avait été présent pour retenir le courroux du duc, Dorvas aurait sans doute été exécuté sur place, mais un prêtre [3] vint plutôt le trouver au cachot où il dégrisait pour s'enquérir de ses accusations.
Et lorsque Dorvas pu finalement présenter les preuves issues de ses registres, Lamdo l'engagea sur le champ pour mettre un terme aux détournements, en lui donnant pour cela le grade de capitaine qu'il avait si longtemps espéré.

C'est ainsi que la Maison d'Orsane s'acquit la loyauté du Dalane, et que celui-ci pu envoyer au gibet, tous ensemble comme de vulgaires brigands, quelques dizaines de ruffians de l'Ondhor, soldats, gradés et même une poignée de chevaliers ondrènes.


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Préfecture

Lorsqu'il fallut doter les Marches naissantes d'une véritable administration, et vu le peu de loyauté que lui témoignaient ses Prévôts comme la méfiance des Ondrènes envers les Sénéchaux de l'Empire, Lamdo d'Orsane décida de promouvoir encore son capitaine "anti-corruption" en lui donnant en l'an 26 un poste oublié depuis le Haut-Royaume : devenu "préfet" et ainsi placé au-dessus de la hiérarchie militaire (au grand dam de la plupart des nobles), Dorvas "le Bras" se constitua une équipe de jeunes officiers intransigeants et de scribes tatillons pour commencer à normaliser les structures coloniales, année après année, cité après garnison, non seulement à coups de réglement et d'ordonnances mais aussi, quand il le fallait, par le fer ou par la corde.
Mais une fois la Marche de Bragone et celle des Gemmes à peu près organisées, la "préfecture" se heurta dans les Lacs à la violente résistance des hommes de Rhilder le Boiteux, et dans les Lisières à l'influence politique des nombreux alliés du prévôt Berinor.

En l'an 33, la mission du Préfet semblait définitivement enlisée quand le Duc-Gouverneur employa ce qui lui restait de capital politique pour tailler une cinquième Marche autour de la cité d'Aroche. Et si Lamdo nomma comme Prévôt son fils-héritier, il envoya avec lui son implacable préfet pour qu'ils puissent, à eux deux, mettre au pas la cité portuaire.
Ses enfants ayant déjà quitté le foyer, Dorvas y fit venir son épouse et le brave lieutenant Berandram de Devorne qui était alors son second depuis des années : sous la direction parfois machiavélique du jeune Prévôt, avec l'aide de quelques loyaux vétérans des Mille-Verts et de la nouvelle Sénéchale Crysane d'Organde [4], les serviteurs de l'Ordre se remirent au travail pour "exciser la gangrène de corruption" qui affligeait Aroche.
Une noble tâche dont, malheureusement, ils ne viendraient pourtant pas à bout avant que le fringant Duc-Héritier ne périsse par la dague d'une Rebelle à l'automne 39...


  1. Une charge créée spécialement pour lui par Lamdo
  2. Un réseau de corruption que, par la suite, le général Sigrell d'Elorsame rétablirait à son profit, mais que lui-même n'avait pas inventé...
  3. le fameux Père Syrmeine
  4. Amie de Larmond, rencontrée durant son passage à l'université de Paremine et dont la nomination à ce poste impérial réclama moult magouilles et tractations.