Climat

De Marches du Nord
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Le climat des Marches du Nord est à la fois froid, humide, venteux et perpétuellement changeant.

Le Vent

La Neige

Ce qui suit est un petit résumé tiré du peu que votre MJ connaît de la mécanique des fluides et des recherches qu'il a faites sur le sujet : ça devrait pour l'instant suffire à l'usage des perso qui sont sensés s'y connaître.

L'eau est un élément versatile par nature, changeant aisément de phase sur des différences de température très légers, du solide au liquide ("fusion"), jusqu'au gaz (évaporation) et inversement. C'est tout spécialement vrai dans l'atmosphère, où des masses d'air de températures très variables se croisent constamment et se mélangent sur des altitudes très grandes : en 15-20°c de différence on passe alors de la vapeur à la pluie et de la pluie à la grêle. Et lorsque la vapeur d'eau croise un courant suffisamment froid, elle n'a pas le temps de geler vraiment : elle cristallise en flocons, et ça devient de la neige.

Suivant la température qui les a formé en altitude, ces flocons prendront des formes et des tailles assez variables qui leur donnent des propriétés mécaniques différentes, plus ou moins friables, collantes ou génératrice d'autres cristallisations, mais tous emprisonnent une grande quantité d'air, parfois d'eau liquide ou même de glace : la neige, c'est l'eau à l'état "velcro". Non seulement ce velcro aura des densités, des résistances et des températures internes assez variables par la seule nature de ses cristaux, mais la neige va encore se comporter de manière très différentes suivant la manière dont elle tombe, les pressions qu'elle subit (le vent, les bestioles qui passent dessus, son propre poids...), les surfaces qu'elle rencontre, les températures autour du sol...

Toutes ces conditions font que la neige se transforme constamment et admet des états très variés, plus ou moins solides, durs, friables, visqueux, secs, mouillés... S'il paraît que les Inuits ont une trentaine de mots pour décrire les états de la neige, le français en a malheureusement beaucoup moins : faudra faire avec.) J'ai pas encore eu la motivation d'établir un lexique de la neige en Langue des Vents mais si des joueurs se sentent de participer, on pourra y réfléchir.

À une extrémité du spectre neigeux, on a la poudreuse. C'est une neige "seiche", produite par une atmosphère bien froide et qui se comporte grossièrement comme du sable, en à peine plus visqueux : si elle a un peu tendance à "coller à elle même" en formant des paquets, elle peut tout à fait former des coulées, rouler, glisser ou s'effondrer comme un tas de farine ou du sel de table, suivant la taille des flocons. En fonction des mouvements de l'air et de ses éventuelles glissades (sur le paysage ou sur elle-même), cette neige peut se saupoudrer un peut partout comme un glaçage (si les flocons sont petits), s'accumuler en couche épaisse presque sans se tasser, rester suspendue en paquet fragile ou s'entasser dans les creux jusqu'à les combler sous une surface presque plate. Elle peut encore former des dunes par accumulation et ces dunes peuvent ramper, mais elle peut aussi dégager en poussière ou être longuement portée par le vent et produire un épais brouillard laiteux qu'on appelle "poudrerie". Un humain s'y enfonce quand il marche, il peut même tomber à travers une couche particulièrement friable et y être enseveli, mais on y glisse facilement dès qu'on emploie des skis, un traîneau ou des raquettes pour augmenter sa portance.

La neige "molle" est un peu plus visqueuse et plus dense (donc plus lourde), oscillant entre la farine légèrement aspergée d'eau (formant des grumeaux) et le parmesan râpé. Elle forme très vite des paquets qui, gagnant du poids et de la masse mais pas forcément de la densité, peuvent s'écraser sous leur propre poids ou geler en surface et se mettre à rouler comme un éboulis. Leur poids encore relativement faible permet à des vents assez puissants de les pousser devant eux et même de créer des rouleaux et boudins plus ou moins nets. Elle a assez de consistance pour rebondir mais un impact un peu vif la verra s'écraser et prendre une consistance encore plus visqueuse. Si elle se refroidit, elle peut à l'inverse redevenir friable et, si elle est pulvérisée, re-cristalliser en une variante de poudreuse. Parce qu'elle se tasse vite, on s'enfonce rarement plus loin que le mollet dans la neige "molle" mais elle commence déjà à coller aux semelles et aux objets. Et parce qu'elle encore assez légère pour se disperser mais déjà assez collante pour être presque "auto-magnétique", qui va se coller en gros paquets pouvant déborder largement -mais sans tomber- l'objet sur lequel il sont posés. Mais c'est pas pour autant que c'est assez stable pour supporter un choc, une soudaine vibration ou le poids d'un humain.

La neige mouillée est un état transitoire dans lequel, en se réchauffant lentement dans une masse d'air moins froide, les flocons de neige se couvre d'une pellicule d'eau (liquide) avant de toucher le sol, formant un brouillard particulièrement réfléchissant. À ce stade, elle peut facilement geler en atteignant un sol froid, formant une croûte irrégulière, ou se muer en neige fondante. Elle tombe en une espèce de grêle molle qui tient d'avantage du granulé que du flocon car elle contient autant de glace et d'eau que de véritables cristaux de neige (quand elle contient beaucoup de gouttelettes d'eau, on appelle ça du "graupel") , et se comporte en masse comme de la purée lyophilisée mal délayée. Lorsqu'elle rencontre un froid suffisant, elle part en gros grains et on parle de "neige roulée", les flocons étant en fait agglomérés et/ou enrobé de cristaux de glace.

Le gag avec la neige fondante, c'est que si elle tombe sur une surface plus froide (de la glace ou une neige poudreuse, par exemple), elle va soit former de petites écailles de glaces en surface ou de gros grains mous, soit repasser d'un état visqueux à une croûte de glace dense (mais rarement épaisse, donc fragile), en fonction du niveau de fusion qu'elle avait atteinte avant le contact. Cette neige là casse, s'effrite en éclats et tasse les neiges plus sèches. Si la neige fond assez haut avant d'atteindre le sol, elle peut encore se transformer en grésil, soit une sorte de grêle fine qui tourne rapidement soit à la pluie verglaçante, soit à une véritable neige si le froid est suffisant. Si elle fond au sol, elle peut vite tourner à la "névasse", c'est à dire la neige sale qui, perdant une partie de ses propriétés réfléchissantes et thermo-isolantes en étant de moins en moins blanche, n'en fini plus de décider si elle va devenir de la boue ou de la glace, et contamine par projection (chaque fois qu'on marche dedans ou qu'un véhicule passe) toute la neige alentour, qui devient "névasse" à son tour etc.

LORSQUE LA NEIGE S'ACCUMULE, elle a tendance à se séparer en couches hétérogènes créant différents phénomènes supplémentaires :

  • à force d'accumulation, la poudreuse fini par se tasser pour produire, au fond de la couche, de la neige dense, parfois franchement dure (le pied s'y enfonce à peine). Ce n'est toujours pas de la glace en ce qu'elle n'est pas "d'un bloc cohérent", mais on atteint alors la consistance cassante et friable du plâtre. On peut d'ailleurs l'utiliser comme matériau de construction (mais pour ça on attend rarement qu'elle se tasse naturellement et on la presse soi-même), surtout qu'elle contient encore bien assez d'air pour être isolante.
  • quand la couche de neige devient assez épaisse pour que le sol (justement isolé par la neige) soit plus chaud que la surface (réfléchissante -donc en partie protégée de la chaleur solaire- et au contact de l'air froid), il peut se produire une sorte d'évaporation interne qui va déclencher une recristallisation des couches supérieures, formant alors de véritables plaques de neige dure posées sur de la neige poudreuse ou molle. Et si en plus le poids de la neige sur elle-même devient suffisant pour tasser le fond, on a un mille feuille avec une couche dense an fond, friable au milieu et carrément durcie en surface : je vous laisse imaginer le gag quand un bipède de 70kg entreprend de courir dessus.
  • tant que les différentes couches superposées sont stables (pas de pente, pas de choc, pas de changement de température) tout va bien... Mais s'il y a une pente (et en montagne, il a par nature beaucoup de pentes), il suffit d'une vibration assez forte (impact direct, répercussion d'un choc...) pour que la couche dure se mette à glisser sur la couche "fluide" et dégage par plaques entières, déclenchant des avalanches... qui elles-mêmes peuvent tomber sur de la neige épaisse et en briser la croûte, ou créer une vibration sourde décrochant les autres "milles feuilles" alentours. On peut aussi bien avoir des avalanches "de cristallisation", provoquée par une neige accumulée quand elle était "molle" mais qui a séché, durcit et devient trop lourde pour son support c'est comme ça que les sapins peuvent parfois vous déverser de la neige sur la tronche depuis les cimes), que des avalanches de réchauffement ou les couches les plus fluides se mettent à couler en entraînant les strates supérieures... Si vous ne devez retenir qu'une seule notion que ce soit : "la neige, c'est jamais stable bien longtemps."
  • étant plus ou moins collante suivant sa température (spécialement dans ses états mous et mouillés), elle peut être modelée par le vent ou les avalanches au point de produire des ponts, des collines et des corniches d'autant plus traîtresses que la stabilité interne du bloc de neige est difficile à évaluer de l'extérieur. Un pont de neige, par exemple, peut parfaitement supporter le passage d'un cheval (qui va fréquemment morceler la croûte dure mais être "amorti" par les couches moins denses) lorsque la température est assez basse. Mais dans d'autres cas, le phénomène de tassement peut engendrer une neige dense posée sur une neige poudreuse, susceptible de s'éroder très vite sous l'action du vent ou se s'effondrer tout simplement.