Celanire

De Marches du Nord
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1) Couvent, 2) Chapelle, 3) Maréchal-ferrant, 4) Entrepôt, 5) La Canne Sèche, 6) Lavoir, 7) Digue, 8) Famille Teillard, 9) Camprement, A) route vers l'Auberge du Pont et le reste de la Marche des Lacs
Située à 6-7 jours de marche de Tal Endhil, au sud des Monts d'Azur, Celanire est aujourd'hui la seule colonie impériale de la vallée des Cerfs, comptant quelques 400 pêcheurs et agriculteurs, rassemblés sur la rive orientale du Lac des Frères mais dont les fermes et les cultures s'étendent principalement le long du fleuve Louvoyant.

En dehors d'un marché aux grains et aux bestiaux (moutons, bovins, quelques chevaux) surtout actif à l'automne (après les moissons), c'était encore récemment un bourgade on ne peut plus paisible comptant pour principales attractions la brasserie du Val d'Orge et l'auberge de la Canne Sèche. Quelques drapiers exploitent le lin produit le long du fleuve, un maréchal-ferrant profite du dépôt local d'une mine de fer perdue dans les montagnes au sud du bourg, un petit quai de pierres moussues forme un embryon de port et, encore récemment, un petit couvent des Sœurs Compatissantes qui a depuis déménagé à Tal Endhil (dans des circonstances expliquées plus bas).


Fondé par des colons anguedais il y seulement 3 générations (soit 20 ou 25 ans avant l'Ère Impériale), le village s'est développée lentement, calmement, comme une simple étape vers le bourg plus important de Brendorne.
Pendant des décennies, on y a mené une vie paisible, à l'ombre du couvent qui n'était qu'une grosse maison accolée à une modeste chapelle, loin des tumultes de la politique et de la guerre. Les Emishen y étaient les bienvenus (puisqu'il représentaient la majorité des visiteurs), une poignée de soldats y étaient en villégiature bucolique derrière une simple palissade de rondins... jusqu'à ce que Brendorne disparaisse, et que Celanire hérite de sa mine et de ses problèmes.


Le Canton

Le long de la berge sud du lac, trois modestes hameaux paysans dépendent de Celanire (portant l'ensemble de la population à presque 650 âmes) :

  • construit sur une colline, le plus proche du village est celui de Dun Mollen (littéralement "la colline aux moulins", en patois ondrène) où se trouve la minoterie de Maître Vobryn, ses deux moulins, sa grande ferme fortifiée et les chaumières des 6 familles à son service (paysans, ouvriers, meuniers...).
  • assez haut dans les collines au sud du fleuve Louvoyant, presque dissimulé dans les bois se trouve le hameau fortifié de "Greldorn", du nom du patriarche-fermier, vétéran de l'Armée du Nord, qui a accueilli derrière sa palissade ses voisins fuyants la retraite des Kormes. Depuis, ceux-ci ont rebâti leur chaumières à l'intérieur de l'enceinte, formant de fait un nouveau hameau.
  • enfin, tout au sud, le fameux Val d'Orge, où une dizaine de fermes se serrent autour de la brasserie de Maître Pirame, qui fournit en bière toute la région.

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La Mine de Whardron

Situé à plus d'une journée et demi de marche, sur les contreforts des Montagnes du Tranchoir, les crêtes de Whardron (littéralement "le Mont de Fer", en patois ondrène) s'élèvent à plus de 1.000m au-dessus de la vallée des Cerfs (soit à quelques 2.000m d'altitude) : c'est sur leur versant Est que se situe l'ancienne mine de fer fortifiée, percée il y a près d'un siècle et ayant survécu à la destruction du village de Brendorne.
Défendue par une épaisse muraille, une haute tour de pierres et une garnison impériale de 20 hommes, la place forte accueille surtout une soixantaine de mineurs et leurs familles, une fonderie, des écuries et même une chapelle. Exploitant deux puits encore actifs (sur les cinq percés au fil des ans), la mine de Whardron est aujourd'hui la plus grosse exploitation ferreuse de la Marche des Lacs.

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La Retraite de Lashdan

Au mois des Labours de l'an 37 (È.I.), les Kormes de Lashdan, vaincus à la bataille de Tal Endhil, évacuèrent la vallée des Lacs en Paliers. Mais avant de rejoindre la coalition de Kainen Tahrel et ses alliés Arkonnelkan pour combattre à nouveau l'envahisseur impérial dans la vallée de Cainil, ils profitèrent des faibles de défense de Celanire pour se défouler un peu...

Durant une nuit terrible, ils descendirent des Deux Collines en incendiant toutes les fermes et bergeries sur leur passage, massacrant les paysans pris de panique, pillant les celliers et volant tous les chevaux qu'ils trouvaient.
En arrivant aux abords du bourg proprement dit, ils rencontrèrent enfin une dizaine de soldats et deux douzaines de paysans en armes brandissant des flambeaux : les Celaniens, croyant à une attaque isolée comme il en arrive parfois, n'étaient pas de taille à affronter une cohorte de Kormes trois fois plus nombreuses. Après les avoir aisément vaincus, les cavaliers kormes les décapitèrent jusqu'au dernier et alignèrent les 32 têtes au bord du chemin.
Découvrant le reste du village en alerte et terré derrière sa palissade de rondins, les Kormes se contentèrent d'y tirer quelques flèches enduites de poix et de lancer les flambeaux pris aux soldats par dessus la faible muraille avant de reprendre leur route vers le sud-est : il fallu plusieurs heures aux Celaniens pour éteindre les incendies.

En tout, ils firent ainsi 71 morts et moitié autant de blessés en une nuit.


L'Abbé Boniface

Trois huitaines après le passage des Kormes, les Celaniens s'étaient vu refusé la protection des troupes de Solerane comme de celles stationnées à l'Auberge du Pont (elle-même alors plus ou moins assiégée) et, malgré la petite milice rassemblée par le sergent Kasbrar et ses six soldats survivants, ils vivaient dans la terreur.
C'est alors que l'abbé Boniface, un Inquisiteur de l'Ordre des Pénitents accompagné d'une forte escorte (dont, alors, le pauvre Trevan de Rigorne), vint à passer dans leur village alors qu'il recherchait une sorcière noiraude qui lui avait échappé à Archerune quelques mois auparavant.

L'abbé et ses hommes d'armes, constatant que les villageois étaient sans défense depuis des huitaines, décidèrent de s'installer sur place un moment en promettant de les protéger. Dés que la route de Darverane fut rouverte, Boniface expédia même un courrier à son vieil ami Aymar d'Orelonde, commandant un détachement des Lévriers de Rordame, pour lui demander son appui.
C'est lorsque les soldats lorunois arrivèrent au début du mois des Semailles que le ton changea : durant la messe du Vaisseau, Boniface fit arrêter la Sœur Supérieure Bérénille, à la tête de la congrégation locale des Compatissantes, en l'accusant de sorcellerie. Il fit ensuite un sermon terrifiant, annonçant que l'impiété des villageois et leur commerce avec les indigènes païens avaient causé leurs malheurs, et qu'il s'occuperaient désormais de les remettre sur le droit chemin de gré ou de force.

Trois jours plus tard, après un bref procès mené sur la place du marché, Sœur Bérénille fût condamnée au bûcher et périt dans les flammes le soir même.
Depuis, les Compatissantes survivantes, maintenant menée par l'impétueuse Isarelle, ont déménagé vers Tal Endhil (avec le soutien de Durgaut de Son Éminence le Primat), Boniface s'est approprié leur petit couvent et a décidé d'y fonder l'abbaye que le Culte des Pères lui a jadis promis.

Et d'après ce qu'a vu Lel'Liamil lors de sa visite suivante, les habitants qui n'ont pas embrassé la doctrine de l'abbé vivent désormais dans la crainte de ses mercenaires...