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Version du 4 mars 2021 à 18:46

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Les Lalnyhari forment la plus jeune des sept Lignées dirigeant « l'empire » de Fehn, fondée il y à peine 120 ans par la Princesse Lalnyha, suite à une scission de la Ligné de Pravindrah, exilée et anéantie depuis. Basée dans la mégalopole portuaire de Nanghyamsi, la Lignée de Lalnyha s'est largement étendue à travers les Îles Mordorées, s'affirmant comme la principale institution diplomatique de Fehn en négociant une paix apparemment durable entre la Lignée concurrente des Rhûdari et le Royaume de Singhal, que les précédentes harcelèrent pendant plusieurs décennies.

S'étant alliées depuis avec la dynastie kerdane des Lusiarine, les Lalnyhari se sont considérablement enrichies dans le commerce maritime et leurs ambassadrices ont récemment atteint Felriane pour y bâtir une sorte de consulat : le Khujayan de Farlane.


Rebelles & Ambassadrices

Lorsque meurt une Reine de Fehn, les Princesses de sa Lignée forment des coteries et s'affrontent rituellement pour le titre avec toute la ruse, la manipulation, la sorcellerie et la cruauté dont elles sont capables, allant fréquemment jusqu'au meurtre. Mais, il y a un peu plus d'un siècle, dans la grande cité portuaire de Nanghyamsi, la lutte de succession pour la Lignée de Pravindrah a déclenché une quasi-guerre civile entre partisans des deux finalistes, au point que l'Assemblée des Reines fût saisie pour arbitrer le conflit : après bien des tractations, l'habile princesse Lalnyha obtint de fonder une nouvelle Lignée pour peu qu'elle abandonne la cité à sa rivale.

Des centaines de milliers de Lalnyhari –Matrones, artisanes, marinières, guerriers, serviteurs, esclaves...– partirent donc s'installer dans les multiples archipels des Mers Serpentines, emmenant avec elles la plupart des navires, des fonds et des Contrats du Matrimoine pour fonder la première Lignée maritime de Fehn. Au cours des générations suivantes, elles prospérèrent dans une relative indépendance entre la péninsule du Nanjarinha et les Îles Mordorées, au point de remporter la juridiction des échanges dans ces eaux (commerce, ports et douanes, diplomatie, esclaves...) pendant que les Pravindrahri restantes, évidemment affaiblies, déclinaient face à la concurrence des autres Lignées. C'est ainsi que les Lalnyhari parvinrent à leur reprendre la grande cité portuaire et, exilant peu à peu les survivantes de la Lignée de Pravindrah vers les mêmes archipels où elle fût repoussées encore plus au Nord par les autochtones, certaines d'entre elles finirent par atteindre Horne et, de là, se répandirent dans les terres "de Rem"...

En un peu plus d'un siècle, le nombre des Lalnyhari a presque triplé pour atteindre près d'un million de personnes, et si leur Matrimoine compte beaucoup plus d'entrepôts, de marchandises, de contrats, de boutiques, de vaisseaux, de chantiers navals ou d'esclaves que des rizières et citadelles qu'affectionnent les autres Lignées, elles ont bâti leur palais à Nanghyamsi et des comptoirs jusqu'à Samudra (l'île-capitale de Singhal).

Mais pendant ce temps, la puissante Lignée guerrière de Rhûda entreprit de conquérir les Îles Mordorées grâce aux navires des Lalnyhari, mais ces dernières durent bientôt freiner les ambitions militaires de leurs consœurs au risque de voir s'effondrer leurs précieux commerces sans pour autant s'aliéner l'Assemblée des Reines : après plusieurs générations de ce subtil numéro d'équilibrisme, elles développèrent un évident talent pour tempérer (et parfois exploiter) l'appétit territorial de Fehn, faire valoir des solutions diplomatiques et, bien sûr, développer ainsi leur propre influence.
Plus particulièrement, en étant la première Lignée à établir des contacts avec l'Empire de Rem après la chute de Horne puis en négociant une trêve entre Rhûda et le Royaume de Singhal, les descendantes de Lanyha sont de facto devenues les ambassadrices de Fehn au Nord de l'équateur, élisant au passage l'audace et la négociation comme leurs vertus cardinales.

Singhal-01.jpg


Conflits récents, nouvelles opportunités

Depuis des siècles et donc bien avant la fondation de la lignée de Lalnyha, les rares tentatives fehnriques pour atteindre le Dhamyarin, c'est à dire le Continent nordique [1], se sont heurtées au Royaume Solaire, alors déterminé à barrer la route aux "sorcières fehnri" et ayant d'ailleurs établi un protectorat dans l'archipel le plus septentrional des Îles Mordorées, le Sultanat de Kaligantham. Mais depuis l'effondrement de l'influence solaire et, finalement, la Chute de Horne face aux armées aramides, les Lalnyhari furent les premières à tenter d'établir des relations par delà les Mers Serpentines.
C'était sans compter la tendance des traditions guerrières à engendrer des conflits...


Au royaume de Singhal

Depuis bien des décennies, les Lalnyhari commercent de la soie, des épices, des bois précieux, des métaux et des esclaves avec le royaume de Singhal, sans doute la plus puissante nation des Îles Mordorées, dont la capitale Samudra jouit d'une culture raffinée mélangeant les anciennes traditions solaires et les innovations fehnriques à des mœurs "délicieusement permissives". Mais à mesure que les négociantes de Lalnyha s'implantaient dans cet archipel et commençaient à y côtoyer les dynasties kerdanes des Venderine et des Lusiarine, la belliqueuse Lignée de Rhûda conquérait peu à peu les Mers Serpentines par le Sud et soumettaient plusieurs nations insulaires [2]... jusqu'à empiéter sur les frontières de Singhal en déclenchant une nouvelle guerre.

Le conflit s'étala sur plusieurs décennies de luttes d'influence dans les îles frontalières, de piraterie et d'embargos entre flottes singhalaises, fehnriques ou kerdanes, d'assassinats politiques et de longues périodes d'attente méfiante entrecoupées de sanglantes batailles. Quarante ans de cette guerre sporadique transformèrent certainement l'équilibre des pouvoirs dans la région : presque un tiers du territoire singhalais passa sous contrôle de Rhûda, les Venderine furent chassés de Singhal après que la flotte militaire de leurs clients Sangrine ait été anéantie par les Rhûdari, les Lusiarine s'accaparèrent les lignes maritimes des précédents avec l'aide des Lalnyhari et, après bien des tractations, l'Assemblée des Reines attribua à ces dernières la juridiction des échanges dans les Mers Serpentines, leur conférant une certaine autorité sur la région et donc sur le conflit.
Alors, grâce au pouvoir grandissant de la Reine Lalyordrah, souveraine de la Lignée diplomate, les Rhûdari durent tempérer leurs ambitions et une nouvelle dynastie monta sur le trône de Singhal pour signer un armistice avec Fehn qui tient depuis 9 ans.

Les Lalnyhari en profitèrent pour fonder à Samudra un grand "Khujayan", à la fois consulat et port de commerce bâti sur le chantier inachevé de l'arche des Venderine, d'où les marchandises singhalaises voguent depuis vers Fehn et d'où leur nouvelle flotte marchande rayonne désormais dans toutes les Îles Mordorées.


En réalité, il serait plus juste de dire que les Lalnyhari prirent prétexte de conflits grandissant avec les nations insulaires pour proposer à la puissante Lignée guerrière de Rhûda de s'associer dans la conquête des ces mers. Mais pour ce faire, les Rhûdari demandèrent à l'Assemblée le contrôle du grand port de Nanghyamsi : à mesure que les armées de Fehn s'étendaient dans les îles de Jahandavirhanua, envahissaient l'archipel de Jyanang et abattaient les forces du Roi-Sorcier de Tarhumanaga, la Lignée de Pravindrah fût d'abord supplantée puis finalement absorbée entre plusieurs autres. Certes, les Rhûdari ont ensuite déclenché une guerre contre le royaume de Singhal qui a compliqué le commerce maritime pendant plusieurs décennies, mais c'était un petit prix à payer pour exécuter la vengeance posthume de Lalnyha...

De même, certains de leurs détracteurs pointent le rôle plus qu'ambigu que les Lalnyhari ont joué dans le déclenchement de la guerre avec Singhal, l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle dynastie singhalaise et la manière dont les Matriarches de Lalnyha ont évincé du royaume insulaire les Kerdans Venderine au profit des bien plus malléables Lusiarine. Mais les Lalnyhari s'en fichent, puisqu'elles ont elles-mêmes écrit l'Histoire de ce conflit pour les annales de Fehn, et qu'elles considèrent le subterfuge comme la troisième vertu cardinale de leur lignée (après l'audace et la négociation)...


Affaire de l'Aigle de Rem

Les lalnyhari cherchaient déjà des partenaires commerciaux au Marquisat de Horne lorsque survint un tragique incident diplomatique. Depuis l'an 21 du calendrier reman, appâtés par les somptueux cadeaux et les invitations répétées des Lalnyhari de Samudra, quelques marchands varangiens et dignitaires du Marquisat décidèrent de se rendre au "Sultanat de Safran" pour y acheter des épices et y établir une sorte d'ambassade impériale. Si ces premières missions ne rencontrèrent que des succès très mitigés (notamment parce que les émissaires s'étaient trompés de destination...), ils y retournèrent plusieurs fois au cours des années suivantes et réussirent finalement à intéresser d'autres Remans, affrétant finalement leur propre navire, sobrement baptisé l'Aigle de Rem et battant pavillon impérial [3]. Partis pour le "royaume de la soie et des épices" au début de l'été 33, une quarantaine d'aventureux guidés par la pilote kerdane Claudia Sangrine arrivèrent quelques mois plus tard à Kalingantham, en plein milieu d'une des guerres larvées –de plus en plus fréquentes– entre le Sultanat et la Lignée de Rhûda...

Si la plupart de ces "navigateurs" remans étaient de simples (et donc "dispensables") marins rigériens ou estranis, l'expédition était dirigée par une dizaine de nobles et grands bourgeois de l'Empire, en particulier deux assesseurs expédiés par le duché de Marale (dont un petit-fils du duc Arsombald), quatre marchands de la maison Vasaride, quelques chevaliers aromans et un Sénéchal du Marquisat.
Sans doute impressionnés par les merveilles du Sultanat de Kaligantham, gravement ignorant du contexte local et tout empreints d'arrogance impériale, les visiteurs eurent l'idée doublement regrettable de proposer l'aide militaire de l'Empire au Sultan, avant de continuer leur voyage vers Singhal (où on ne les attendait plus vraiment) pour y faire la même offre : arraisonnés en chemin par un équipage de Rhûdari mécontentes, la majorité des Remans furent capturés, interrogés et lentement dépecés avant que les Lalnyhari ne puissent intervenir pour en soustraire quelques-uns à la torture. Et si les diplomates parvinrent à rapatrier la Kerdane et trois Remans survivants vers Narcejane sur un navire des Lusiariane avec un message d'excuses polies à destination de l'Empereur, toute l'affaire fût considérée à la cour impériale comme une déclaration de guerre, en grande partie à cause de la colère de l'influent Duc de Marale.

Depuis plus de quatre ans, les deux grands empires s'apprêtent donc à une guerre qui s'annonce titanesque mais qui tarde à commencer. D'abord parce que les deux belligérants sont séparés par les Mers Serpentines, que l'affrontement devrait donc être essentiellement maritime mais que ni les Fehnri ni les Remans ne maîtrisent encore la navigation hauturière. Ensuite, parce que les forces impériales (ou pour mieux dire "maréliennes") sont déjà mobilisées dans les Marches du Nord et se méfient de nouvelles révoltes ondrènes. Enfin parce que les Lalnyhari se démènent pour non seulement freiner les préparatifs de guerre mais, idéalement, trouver une solution diplomatique qui préserverait leurs intérêts commerciaux s'étendant toujours plus au Nord...


Riger, Felriane et les Marches du Nord

Malgré la mésaventure de l'Aigle de Rem, les inlassables négociantes obtinrent de leurs alliés Lusiarine d'être mises en rapport avec leur plus gros clients reman, la Maison Loryame : comme celle-ci achetait nombre des produits que les Lalnyhari vendaient aux transporteurs kerdans, des rabais substantiels convainquirent cette famille marchande d'employer son influence sur la côte du Levant afin d'introduire les Lalnyhari auprès des ducs, des comtes, du Culte des Pères, des sénéchaux impériaux et de toutes les institutions impériales qui accepteraient de les recevoir pour ouvrir enfin des relations diplomatiques avec l'Empire. Mais malgré les cadeaux, la patience, les messages courtois et l'habileté des ambassadrices, on leur ferma la porte en les traitant de sorcières partout de Varangue à Lycène... sauf à Felriane. Car dans son petit duché insulaire, largement partagé entre les dynasties kerdanes et des comtés rétifs, la jeune duchesse Malaryse avait désespérément besoin d'allié·es et de financements "indépendants".
En l'an 35, la duchesse choisit donc d'ignorer les rumeurs de sorcellerie entourant les matriarches de Fehn pour leur permettre d'établir leur premier Khujayan en terre impériale, à la périphérie de sa cité ducale de Farlane. Il fallu plus d'un an pour que le somptueux consulat soit construit, à grands renforts d'ouvriers locaux quoique les ingénieurs et nombre de matériaux aient été importés de Fehn par les navires des Lusiarine, et que les travaux affaires diplomatiques et commerciaux prennent leur pleine ampleur sous la direction de la matriarche Lalsangzuali, qui s'était déjà illustrée en arrangeant le sauvetage des survivants de l'Aigle de Rem.

Dans les deux années qui suivirent, ce Khujayan investit des sommes colossales à Felriane comme à Riger, y développa des activités bancaires (encore modestes) et un nouveau marché pour la soie, élargit considérablement celui des épices, de l'encens et des bois précieux. Les négociantes y acquirent ainsi une meilleure compréhension du féodalisme et de la culture de l'Empire, elles trouvèrent de nouveaux partenaires parmi les marchands et armateurs du Golfe de Meren, elles collaborèrent même à quelques projets scientifiques avec le collège ducal et l'académie de Sielle.
Mais tous leurs efforts ne suffisaient toujours pas à nouer de véritables relations avec la noblesse du Continent, jusqu'à une rencontre fortuite durant l'hiver de l'an 37 : l'Honorable Adira Pratesh, fraîchement arrivé à Felriane pour y négocier une affaire de sel avec les Loryame, et se faire construire une grande nef par les Sotorine de Bastelle.
Si les premiers contacts avec Vighnu Pratesh furent un tantinet "tendus", les Lalnyhari trouvèrent en Adira un précieux allié, non seulement ouvert d'esprit et peut-être le premier "exilé fehnri" de tout l'Empire à accéder au poste de sénéchal impérial, mais surtout un entrepreneur intrépide et influent au sein d'une communauté tout aussi cosmopolite : les Talendans. Par Adira, le Khujayan fût rapidement mis en relation avec les Sotorine puis la Légation talendane, trouvant ainsi une voie certes un peu détournée vers le Continent, mais leur permettant d'envoyer dès le printemps 38 des ambassadrices dans la grande cité portuaire d'Aroche sur la nouvelle nef d'Adira, pour y rencontrer le prévôt Larmond d'Orsane et, plus discrètement et laborieusement, la Ruche des Braseros d'Améthyste.

Dans ce grand élan d'enthousiasme diplomatique, les Lalnyhari, curieuses des aventureux Talendans qui leur ouvraient soudain tant de nouvelles portes, s'engagèrent même à expédier une représentante jusqu'à Tal Endhil : la jeune Lalsyani, fille cadette et adorée de la puissante Lalsangzuali, allait donc débarquer dans la vallée des Lacs en Paliers après une époruvante traversée, épaulée par son élégant mais frigorifié assistant, Devanagari Lalsangesh...



  1. Techniquement, Dhamyarin signifie "les Terres Ignares" en Langue Annelée, mais il serait dommage de se laisser distraire par les détails linguistiques.
  2. Notamment les archipels de Jyanang et de Tarhumanaga, avant de progresser à l'Ouest dans les Myriades, une vaste constellation d'archipels primitifs où Fehn rafle des esclaves.
  3. Ce qui est d'autant plus rare que l'Empire ne possède pas vraiment de marine en propre : ce fût donc une expérience aussi malheureuse que symbolique...