Bragone

De Marches du Nord
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Les armoiries du Duc-Gouverneur Lamdo d'Orsane représente la Couronne des Ondrènes coiffant l'étoile de Horbram sur le "champ parti de sable et de sinople" de la maison d'Orsigile : par extension, ce devrait être la bannière de l'Armée du Nord toute entière mais si mercenaires et nobles ondrènes en font assez peu de cas, cette bannière pend au moins aux remparts de Bragone.
L'État-Major de l'Armée du Nord est installée dans la forteresse en chantier de Bragone, qui n'est d'ailleurs une "Marche" à part entière que parce qu'il était impensable que la (future) forteresse du Duc-Gouverneur de toutes les Marches dépende d'une autre prévôté qu'elle-même et pour que le Duc puisse avoir sous ses ordres directs les carrières de pierre voisines, nécessaires à la reconstruction de sa forteresse-capitale.

Car pour l'instant, Bragone est surtout une gigantesque ruine "première" contrôlant la Passe des Corneilles où quelques 2.000 hommes [1] campent dans l'enceinte intérieure et les quelques bastions à peine rebâtis avec l'aide d'architectes Moni, de nombreux esclaves emishen et de quelques dresseurs de Géants : la majorité de l'ancienne forteresse est encore une friche de vestiges antiques envahis par la mousse, que les impériaux ne contrôlent que très partiellement.

Autour du Duc, toute une cour d'intrigants, de généraux et de baronnets ambitieux, des compagnies mercenaires plus préoccupées de rançonner le pays que de gagner la guerre et des prélats du Culte des Pères se livrent une guerre d'influence complexe. Les chevaliers venus d'Orsane et de Lorune tentent bien d'y mettre un peu d'ordre mais la forteresse de l'état-major est à l'image des Marches du Nord : prometteuse, mais chaotique.


La citadelle des courants d'air

Dès que les ruines furent investies par les troupes ondrènes à la fin de l'an 15 pour tenir la Passe des Corneilles et préparer l'invasion du Pays des Vents, les artisans du Duc-Gouverneur se sont laborieusement employés à reconstruire le rempart Nord et son gigantesque portail, parfaitement aligné sur la Grande Chaussée et qui verrouille le défilé à son point le plus étroit, contrôlant ainsi l'unique route à travers les Monts Voilés.
Mais l'ingénierie "première" et même les matériaux employés leur ont si bien résisté qu'après vingt-quatre ans, des milliers d'ouvriers et encore plus de £unes investies, malgré l'aide des Moni, ils n'ont guère réussi à remettre (à peu près) en état que ce mur, son portail et trois des immenses tours qui l'encadrent : c'est peu dire que le projet a largement dépassé son budget et son calendrier.
De fait, les travaux ne semblent pas devoir s'arrêter un jour : l'état major campe littéralement dans le chantier de sa forteresse sur-peuplée. Et depuis qu'un accident de chantier construction, sous la direction d'Hadrien "Muraille", a tué une douzaine de nobliaux il y a bientôt 10 as, les architectes Moni interdissent strictement toute initiative : la ville toute entière est leur chantier expérimental, et personne ne saurait construire quoi que ce soit sans leur accord, même une simple cabane de planches.

Dans la forteresse, tout espace personnel est donc un luxe réservé aux plus riches ou aux mieux en cour, et les objets de confort (couvertures, braseros, etc...) font l'objet d'un trafic effréné. La qualité du logement est ainsi devenue un marqueur de l'intérêt que porte le Duc-Gouverneur à ses "invités" : le Général Harobam de Marale, par exemple, dispose d'appartements larges et confortables qu'il occupe pourtant rarement, alors que la suite d'Arnulf de Hændrigh est si mal logée que la moitié dors carrément dans les couloirs.
Depuis le début de l'an 39, la délégation Endilane a passé des mois à intriguer pour parvenir à se procurer un peu d'espace et de confort. Heureusement, elle bénéficie depuis l'été 38 de l'hospitalité de Mærwon de Morhyan, qui a découvert dans ses appartements une chambre dont il n'avait pas l'usage.

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Aujourd'hui, seuls la cour centrale (une immense esplanade octogonale de 400m de large, dallée de motifs complexes et partiellement nettoyée de ses herbes folles), le rempart Nord, son grand portail et 3 des 8 tours du rempart Nord sont effectivement fonctionnels, mais ce sont des constructions "solaires" encore capables de barrer la Passe sur 400m pour n'y laisser laisser qu'un accès : le grand portail, soit un tunnel haut de 24m, large de 12 (on se demande bien ce que les Solaires avaient besoin d'y faire passer) et long de 40m à travers la muraille et ses saillies, tunnel où se trouvent les seuls accès vers les tours elles-mêmes et barré à chaque extrémité par une double-porte d'airain et une lourde herse.

Féru d'architecture antique et militaire, Ahroanfar le Bâtard, officier de liaison endilan auprès de l'État-Major, peut quasiment écrire des poèmes sur les 3 énormes flèches verticales de plus de 80m de haut, reliées par un rempart indestructible (avec des moyens "humains") et légèrement incliné, haut de 50m et épais de 16m à son sommet (Lamdo en a fait des plateformes de catapultes, c'est dire si c'est large) et leurs murs presque uniformément lisses –sauf sous les créneaux, où les sculptures représentant les bustes d'une chaîne de Mordrahrim surdimensionnés sortant du mur pour soutenir le chemin de ronde sont d'une finesse incroyable : le Bâtard est descendu en rappel pour regarder les détails de près (Ulnor n'a pas osé), et on voit même les veines sur les biceps géants.

Les rares issues sont fermées par de multiples portes ferrées en plus des herses en acier (et même quelques-unes encore en airain), et le Duc-gouverneur n'a pas non plus eu la bêtise de laisser des échafaudages aux mauvais endroits. C'est donc pas franchement confortable hors de la seule tour où des Semi ont rétabli le chauffage (!), mais le Bâtard pense que c'est aisément défendable à 1 contre 5 : Commande-au-Crépuscule devrait donc sacrifier des milliers d'hommes pour avoir une petite chance de prendre la citadelle, et presque aucune de la tenir.


Mais pourquoi diable le Duc-Gouverneur s'entête-il à habiter un endroit pareil ?
Hé bien, d'après le vieux Ryswald de Rhordamn, "c'est compliqué"...
▼ Secret accessible avec Histoire 3 ou Échiquier du Nord 2.▼


En l'occurrence, c'était un choix stratégique au départ très sensé mais qui a dérapé pour des raisons géopolitiques, et s'est enlisé depuis 23 ans (!).
Après que Lamdo et l'armée des Ondrènes aient envahi le pays en l'an 16, le jeune Duc-Gouverneur s'est concilié Archerune en y rétablissant le Conclave (sur les conseils d'Aristame de Gorme, évidemment), mais il ne pouvait déjà compter que sur une obéissance très modérée de « ses » généraux, le Fort Rivard d'Archerune était bien trop petit pour ses ambitions et les armées Emishen coupaient Aroche de la Grande Chaussée. Ayant découvert que la citadelle antique dans la Passe des Corneilles était un peu moins en ruines que prévu, et avec des Moni pour tenter de la rebâtir, Lamdo a donc choisi de s'installer au point stratégique qui exerçait alors la plus grande influence sur le Pays des Vents : l'unique couloir vers les duchés ondrènes, aussi utile au ravitaillement qu'au commerce.


Quelques années plus tard, la forteresse n'était toujours pas reconstruite mais déjà plus ou moins habitable (et défendable) quand Berinor "d'Enssyane" s'est approprié non seulement les Lisières mais Aroche, donc la voie des mers, avec l'aide des Melangoline. Alors en attendant que la chance tourne, Lamdo est encore resté à Bragone.
Bien sûr, en l'an 24, quand il nomme son rival "Prévôt des Lisières", le Duc-qui-ne-Gouverne-pas-trop est bien conscient que la région la plus riche du pays lui a échappé, etque le commerce est en train de se réorienter nettement en faveur de la ligne maritime (notamment à cause des taxes imposées sur les marchandises terrestres par cette crapule de Brigard d'Anguedale). Si Lamdo était alors en position d'infériorité, il pouvait au moins compter sur les Gemmes et l'appui matériel d'Archerune (qui n'a jamais cessé de ravitailler Bragone) : lorsque Ryswald de Darverane (donc la région des Lacs) a finalement reconnu son autorité, régner sur l'Ouest depuis la forteresse contrôlant par ailleurs la Grande Chaussée a recommencé à avoir du sens. Bien sûr, deux ans plus tard, ce taré de Rhilder bousculait l'équilibre des forces mais, ça, personne n'aurait pu le prévoir.


À partir de 26-27, Ryswald est au cachot a donc bien plus de conjectures que d'infos directes. Mais Messire Durgaut et son Conseil commencent à bien connaître cette époque, puisqu'on en a beaucoup parlé depuis le printemps 39...
Lamdo est donc installé dans sa demi-ruine depuis presque 10 ans, et il a d'autant moins d'espoir de pouvoir récupérer Aroche que le Primat n'est pas très pressé de l'aider : il faut dire que Berinor, lui, administre bien son territoire, fait tourner le commerce, et se montre donc bien mieux placé pour rembourser l'investissement du Culte dans la conquête du Nord. Jusqu'à ce que le prévôt des Lisières se mouille dans une certaine "conspiration de salon" qui lui vaut le désaveu muet de la (nouvelle) Primature, alors même que la traite des esclaves commence à devenir un gros business entre Darverane et Orsane (via Archerune et Aroche).

Tout doucement, les intérêts financiers de la cité portuaire commencent donc à pencher un peu plus vers les Orsanis, le soutien apporté par Lamdo à la fondation de la "maison" Barandir commence à entamer les bénéfices des Melangoline, le "p'tit Larmond" a grandi en profitant des leçons du Primat pour devenir un duc-héritier prometteur... "Le Vent tourne", disons.
Et comme Berinor, lui, entre en période de consolidation, il est de plus en plus intéressé par un titre de baron, seule garantie que sa descendance profitera effectivement de ses conquêtes. En l'an 33, Lamdo lui sucre donc carrément Aroche avec l'aide des Sénéchaux impériaux, l'aval du Culte et sans que les Kerdans osent vraiment résister. Mais, d'un autre côté, le Duc offre quand-même de le faire baron s'il ne fait pas trop chier, et Berinor accepte en déplaçant sa "capitale" à Salviane.


À ce moment-là, le succès de ce coup de force administratif laisse deux options à Lamdo : soit il s'installe à Aroche lui-même... soit il y nomme son fils Larmond, maintenant en âge de prendre des responsabilités, plutôt bien formé à l'économie auprès des Pères et dont on négocie dernièrement le mariage la petite-fille du duc de Marale.
Pensant à juste titre que Larmond lui permettra enfin de tenir la voie des mers en plus de celle des terres, il a manifestement choisi de "miser sur l'avenir" et d'accepter son sort : il allait finir sa conquête depuis Bragone, en n'espérant plus que laisser un jour les marches à Larmond pour prendre enfin sa retraite à Orsigile, où son autre fils (Semeron le Sec) fait plutôt du bon boulot.

Après plus de 20 ans de galères innombrables, ayant assuré un beau futur à sa dynastie pourtant très malmenée à la fin de la Révolte des Ondrènes, le Duc d'Orsane pourrait finir ses jours peinard, à la chasse, à la taverne ou auprès de sa femme : le repos du guerrier, quoi.
Et quand l'année 37 a commencé, franchement, ça semblait bien parti...


Les Ruines

Les vestiges s'étendent sur plusieurs kilomètres, surtout qu'on continue de découvrir des barbacanes ou des tunnels à moitié effondrés et enterrés par la neige et le temps. (section en travaux)


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l'État-Major

L'état-major de Lamdo d'Orsane est composé d'à peu près autant de militaires que de potentats locaux, le mélange des genres étant parfaitement assumé. Environ la moitié des membres de l'état-major sont des "Impériaux" qui sont loyaux à la couronne, au duc puis à leurs intérêts (dans cet ordre). Les autres sont les Seigneurs du Nord qui placent leurs intérêts bien avant ceux du duc ou de l'empire.

A l'image de toute l'Armée du Nord, à l'état major les différentes factions coopèrent à peine entre elles, chacun étant plus intéressé par la progression de ses objectifs personnels, et tous n'attendant qu'une occasion d'humilier ses rivaux.

Cette guerre d'Egos est encore aggravée par l'esprit Ondrène (dont les chefs ont plus de courage physique que de sens stratégique), par les pertes des deux dernières années de guerre et par un manque criant de renseignements fiables : comment organiser une guerre lorsqu'on est à peine capable d'identifier l'adversaire ?

Le conseil de guerre

Les questions stratégiques sont discutées en commité restreint : le conseil de guerre. y sont admis :

● le prévôt Larmond d'Aroche était représenté par le chevalier Radnor de Basale depuis quatre ans. Très apprécié pour la qualité des rensegnements qu'il a transmis pendant des années, son étoile palit a mesure qu'ils se raréfient.

● le comte-prévôt Berinor de Salviane est officiellement représenté par son fils cadet, Beringard de Salviane. Ce dernier n'est en fait présent que rarement (tous les 3-4 mois), et son beau-frère le chevalier holton Mærwon de Morhyan assure la permanence (depuis au moins 6 ans). Sa délégation compte aussi le jeune Lergoran de Garde-Lunes, Cousin d'Herle. Ils fournissent d'abondants renseignements sur la situation dans les Lisières, toujours très (trop?) flatteurs pour leur maître.

● le baron-prévôt Romald de Corelguil manque trop d'officiers pour se permettre une représentation permanente.

● le prévôt "Liméric des lacs" est pour sa part représenté par un simple officier subalterne : le lieutenant Ahroanfar le Bâtard, aide de camp de l'Inflexible commandeur de ses armées. La délégation a été renforcée à l'été 38 E.I. par l'arrivée d'Ulnor de Holterune. Les Endilans font leur trou à l'état major grâce à la qualité des renseignements et de leurs exposés stratégiques.

● le Général Harobam de Marale, commandant de l'armée régulière, était un participant attentif jusqu'à l'hiver 38 E.I.. Il a cependant fini par se lasser des et se fait représenter par son aide de camp marélien, le "baronnet" Poncien d'Orogne (qui ne dit rien mais prends parfois des notes, lorsque l'information le mérite).

● le Primat Aristame de Gorme était représenté par le Père Nolbert, Pénitent quadragénaire qui assure la transmission des informations fournies par les services de son éminence, et, lorsqu'il en manque (ce qui arrive souvent en ce moment), tente d'expliquer aux généraux les subtilitées de la culture Emishen de la guerre.

● le Duc de Lorune a envoyé depuis l'été 38 E.I. une délégation menée par son vasal le comte Arnulf de Hændrigh pour enfin essayer de coordonner ses efforts dans les marches avec le Duc Gouverneur Lamdo d'Orsane (mieux vaut tard que jamais).

● le Général Mercenaire Arund-le-Taureau n'est pas venu en personne depuis des années, bien que sa forteresse de Dun Kerheine soit proche.

Sigrell de Lorune, Comte-Général et efficace organisateur de la logistique de l'Armée du Nord, n'a pas été remplacé depuis sa disparition.

  1. Ils étaient 6.000 en l'an 37, mais les deux tiers ont depuis été déployés –et souvent perdus.