Boniface d'Issarine : Différence entre versions

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Version du 14 avril 2015 à 06:15

Né peu avant l'Ère Impériale, l'abbé Boniface d'Issarine était le quatrième fils d'un baronnet mongrel et fut donc confié au monastère le plus proche dès ses 8 ans. Après quinze ans d'études rigoureuses, l'Ordre des Pénitents lui avait insufflé une foie dévorante et conféré le titre de Révérend-Inquisiteur en charge de la "question sorcière" pour les "Marches du Nord" nouvellement créées : comme une douzaine d'autres Révérends, Boniface venait de se voir confier une poignée de soldats du Temple et la mission d'éradiquer les sorciers de toutes sortes qui semblaient pulluler dans ses régions païennes...

Boniface choisit d'attaquer le mal à la racine, c'est à dire dans les terribles Montagnes du Tranchoir dont la rumeur prétendait qu'elles hébergeaient de sinistres sorciers. En quête de ces profanateurs, le révérend plein de zèle joignit donc sa petite troupe aux armées de Romald de Corelguil.
Dans le sillage de cette armée en marche vers l'est, Boniface et ses soldats empressés investirent les nouveaux territoires après chaque victoire pour s'y saisir des chamans, lilpanen, rebouteux ondrènes et alchimistes de mauvaises réputation. Mais plus que leur ferveur au combat, c'était les supplices sanglants que les hommes du prélat faisaient subir aux suspects qui marquèrent les esprits au sein de l'Armée du Nord.

Régulièrement attaché au fameux régiment des Lévriers de Rordame, il en devint de facto l'aumônier militaire et se fit remarquer de sa hiérarchie en répandant la coutume parmi les conquérants : en quelques années, la plupart des régiments de l'armée régulière eurent bientôt leur prêtre attitré, bien souvent un simple moine-pénitent, un consignant effaré ou un chevalier du temple vieillissant.
Au grand-dam des Patriarches, nombre d'entre eux prirent la mauvaise habitude de participer aux combats, parmi lesquels Boniface d'Issarine et la masse d'armes en forme d'Étoile Première qu'un fervent armurier lui avait offerte. Autour du Révérend, comme de quelques autres prêtres populaires, il se forma bientôt de petites escortes plus ou moins officieuses faites de conscrits superstitieux, de chevaliers en quête de foi ou de mercenaire repentants, tous désireux de subir les coups à la place du Pénitent, en rémission de leurs péchés.

Mais la légende de Boniface prit un essor considérable à Mont-Griffon...
En l'an 22, après avoir "assaini" la Marche des Gemmes de plusieurs centaines de démonistes variés, le Révérend-Inquisiteur Boniface attira finalement l'attention du Primat Aristame de Gorme, qui lui promit une abbaye à Mont-Griffon s'il parvenait à éliminer le terrible sorcier Lorkan Elakhendil. Lorkan, ses guerriers Arkonnelkan et ses sortilèges menaçaient en effet de devenir le croquemitaine du front est à moins qu'on ne mette rapidement fin à son histoire, et Boniface accepta cette mission sacrée.
Le Révérend rassembla quelques douzaines de soldats du temple et une horde de "soudards-pénitents", et partit à la chasse au sorcier : bientôt admis à galoper parmi les écuyers et portes-étendards de Berinor de Salviane, Boniface y promu la guerre à outrance "pour la plus grande gloire des Pères", et se fit bientôt une réputation de guerrier hardi autant que d'ascète mystique : prêchant la pauvreté, la chasteté et la flagellation parmi les jeunes nobles ondrènes, le Révérend du subir moult moqueries mais son assiduité généra tout de même quelques vocations...
Lors du siège de Mont-Griffon proprement dit, les sermons du Révérend galvanisèrent les troupes et ses propres "prétoriens" combattirent avec une telle ardeur qu'ils y gagnèrent un surnom : les Martyrs de Mont-Griffon.

Boniface et une poignée de ses Martyrs ayant survécu au siège, ils tentèrent plusieurs fois de franchir le fleuve Ombreux pour y traquer le sorcier, mais leurs premières incursions furent sanctionnées par de lourdes pertes. Quelques escarmouches avec les Arkonnelkan clairsemèrent violemment les rangs des zélotes, et il fallu que le Révérend promette l'absolution des pires crimes à quiconque blesserait le sorcier pour reconstituer sa troupe.
C'est ainsi qu'il rencontra notamment le sinistre Werek de Harden, qui après quelques années de combat et de flagellation avait déjà perdu un œil en expiant le meurtre de sa première épouse (et aurait sans doute continué jusqu'à sa propre mort si le décès de son frère aîné ne lui avait laissé la responsabilité du fief familial) ou le chevalier orsani, Melegard du Havre-Fer, qui tua sa propre sœur lors d'une chasse au sanglier. Mais Melegard était justement un traqueur aguerri : il rassembla quelques coureurs des bois démobilisés, embaucha des éclaireurs compétents, acheta une poignée d'esclaves otlalnan pour leur servir de rameurs comme de porteurs et, après une préparation de quelques huitaines, les Martyrs passèrent le fleuve en pirogues.

Des quelques 60 hommes armés et bien équipés qui se lancèrent aux trousses du sorcier à la fin des Vendanges de l'an 25, seulement neuf hommes s'échouèrent sur la rive impériale du fleuve deux huitaines plus tard, dont Boniface, Melegard du Havre-Fer et quelques pauvres hères mutilés et, bien souvent, profondément brûlés.
Par la suite, l'influence de Boniface grandit dans la Marche des Lisières : il vécu à la cour de Berinor de Salviane, il y trouva des soutiens politiques parmi de vieilles familles lorunoises et, après qu'il ait triomphalement écartelé un véritable sorcier terenide à Valmire en l'an 28, il se vit finalement offrir son abbaye. Selon ses propres demandes, ce devait être une sorte de commanderie templière doublée d'un monastère des Pénitents, le tout surplombant le fleuve Ombreux d'où l'abbé Boniface comptait lancer des raids contre sa Némésis...
Deux ans plus tard, une incursion d'Arkonnelkan incendia un village de carriers et le chantier de la future abbaye. Mais après cinq années d'attaques, de sièges, de reconstructions, d'incendie, de réparation et d'accidents fatals, le Culte décida qu'il en avait assez.

L'abbé Boniface fut donc rappelé dans la Marche des Gemmes comme inquisiteur (et s'y vit notamment appointé un chevalier du temple nommé Herle de Lorune), on trouva quelques postes de bedeaux ou d'ouvriers à ses derniers "Martyrs" survivants et la prélature crut avoir réglé le cas de l'abbé Boniface...