Baie des Guivres

De Marches du Nord
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Probablement un long détroit tortueux séparant la Péninsule des Épées des Îles de Grès (mais ceux qui l'ont baptisée ne savaient pas si la "baie" aurait une autre issue), la baie des Guivres[1] est une zone presque neutre où, après s'être entretués pendant des générations, Grésans et Arkonnelkan ne s'aventurent plus très loin de leurs côtes respectives.

De grands récifs la rendent difficile d'accès par la Mer d'Écume mais les Melangoline se sont acharnés à y trouver un passage lorsqu'ils n’étaient encore qu'une petite famille kerdane ambitieuse, et finir par construire le comptoir d'Écume 2 au fond de l'Anse du Quillon pour y faire le négoce des peaux de phoque, de la graisse et de l'ivoire de baleine, voire –parfois– de l'ambre gris avec le seul village indigène proche du comptoir : #Behrim'Ron. Mais la baie étant loin de toute vraie cité, striée de haut-fonds et de récifs, particulièrement dangereuse à la saison des tempêtes et parcourue d'un courant inexpliqué (qui pousse vers le Nord à marée haute et vers le Sud à marée basse), le comptoir trop peu rentable pour les risques inhérents a finalement été abandonné par la marine marchande.
À partir de l'an 38, les Guivres sont pourtant devenues le repaire des pirates de Valeria "Negra", qui harcelèrent la ligne maritime entre Aroche et Felriane jusqu'à devenir la cible d'une considérable opération navale...

Traverser cette baie –par exemple pour rejoindre Écume 2– peut prendre 2 à 3 jours de navigation : non seulement parce qu'elle mesure 250km de son embouchure sur la mer jusqu'au détroit Perdido (qui pourrait n'être qu'un long fjord : nul ne le sait), mais aussi parce que la dangerosité des fonds et des courants obligent la plupart des navigateurs à s'y avancer au ralenti...


la Respiracìon

Toute la baie est sujette à un fort courant périodique, d'autant plus sensible qu'on navigue plus au Sud, et dont l'origine nébuleuse est (assez vaguement) attribuée à un système de siphons marins au-delà du détroit Perdido, mais que les maris poètes aiment à comparer à la respiration d'un monstre marin.
Ce courant pousse les eaux vers le Nord à la fin de la marée haute (donc entre 10h30 et 12h30 le matin, puis entre 22h30 et 0h30), ce que les Kerdans appellent l'expiration, et aspire les eaux encore plus fort vers le Sud à la fin de la marée basse (entre 5 et 6h, puis entre 17 et 18h) : l'inspiration.

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Récifs des Gabians

Le nom lui-même est assez trompeur puisque, la ligne maritime passant de préférence bien au large de ce dangereux secteur et les Melangoline ne communiquant guère sur la topographie de la baie, différents navigateurs emploient "les Gabians"[2] pour ne désigner que les récifs autour des îles Mitraglia, plutôt lensemble du vaste jardin d'écueils qui prolonge le Nord-Est de la péninsule des Épées sur presque 50km de large et plus de 100km de long (continuant hors de la carte vers le Nord-Ouest) ou, parfois, toute l'entrée de la baie jusqu'aux récifs de lAgrippa, incluant les multiples brisants autour de l'île des Macareux et ceux à l'Ouest de l'île aux Chaudrons.

Dans tous les cas, si des navires avec un tirant d'eau de moins de 10m peuvent circuler presque librement entre ces multiples brisants et autres îlets, les grandes nefs ne peuvent accéder à la baie qu'à travers deux chevaux, les canale Ponente (à l'Ouest) et Levante (à l'Est).

1) Îles Mitraglia

Inscrits dans les récifs des Gabians se trouve une poignée d'îlots rocheux gris-acier, rarement orné de maigres sapins, dont le nom kerdan désigne normalement des scories métalliques.

2) récifs de l'Agrippa

Nommés en souvenir de la première nef à s'y être échouée, bien d'autres navires y ont fait naufrage depuis, parfois même sans que les Grésans habitant l'île voisine aient besoin de s'en mêler...

3) Île des Macareux

Sans être notoirement habitée, cette grande île est souvent visitée par des chasseurs Arkonnelkan, cherchant du gibier à poil sur la côte boisée à l'Ouest, ou à plume dans les landes et falaises de l'Est. Là encore, le nom est parfois entendu au pluriel pour inclure les trois îles voisines, quoique seule le Nord de la grande soit en effet une bruyante colonie de macareux-moines.

4) Île aux Chaudrons

Hébergeant plusieurs villages grésans, et certains disent même une espèce de temple dans les collines au centre des terres, les côtes de cette île sont également ponctuée de monticules de pierres grossières, qu'on suppose servir de tour de guet pour les pirates.

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Anse de l'Apuerta

Ces mêmes Grésans pêchent et naviguent aussi fréquemment sur l'anse de l'Apuesta (le "pari", en kerdan) comme ses alentours, aussi les grands navires étrangers ont donc intérêt à serrer l'Ouest de la baie, en particulier par temps clair où le risque d'être repéré augmente...

5) récifs du Capodoglio

"Serrer l'Ouest de la baie" n'est pourtant pas sans danger puisque un banc de récif de plus de 13km s'y avance, spécialement dangereux à marrée basse quand sa pointe Est se prolonge à raz des eaux sur 3km de plus.
En Kerdan, Capodoglio signifie "cachalot", ces grands animaux nageant parfois dans la baie (quoique rarement dans ces eaux peu profondes, évidemment).

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Anse des Calamari

S'ils ont survécu jusque là, les marins sont récompensés par un large bassin, assez calme pour les pirogues et bien assez profond pour les grandes nefs, où la pêche est excellente au printemps, quoiqu'on y trouve de petits calamars en toute saison.

6) détroit de Fortunato

Particulièrement traître en direction du Sud, surtout à marée basse lors de l'inspiration qui aspire les navires sur les haut-fonds, le détroit a jadis passionné le savant Fortunato Melangoline, qui l'a étudié pendant plusieurs années (ainsi que le Respiracìon) avant d'être tué par des Grésans en -43.

7) île aux Phoques

Aucun navigateur n'a jamais repéré d'habitation sur ses rivages accidentés qui entourent cette grande île, ni dans les landes rocailleuses de l'intérieur, mais Arkonnelkan et Grésans viennent parfois y chasser, en particulier à l'automne quand les pinnipèdes envahissent les plages de galets, et nombre d'escarmouches les ont vu se battre pour les prises.

8) fjord des Arrenge

Si les navigateurs kerdans ont pu explorer le fjord au point d'apercevoir le "village Sud" niché tout au bout, ils n'y ont jamais été reçus et savent seulement que les eaux s'y remplissent de harengs à la fin de l'été. Et harengs, au pluriel, se dit Arrenge en Kerdan...
Les pêcheurs de ce village naviguent pourtant fréquemment jusqu'à l'anse des Calamari, circulent dans l'anse du Quillon, jusqu'à l'île aux Phoques en automne de la chasse et même encore plus au Nord à la saison des cachalots. Mais, de ce qu'ils en disent eux-mêmes, ils ne s'aventurent jamais dans le détroit "Perdu" tout au Sud de leur territoire, car des monstres marins y vivent...

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Anse du Quillon

Uniquement accessible par l'anse des Calamari, celle du Quillon est une baie protégée des vents par de hautes montagnes, donnant sur plusieurs criques peu profondes, ses côtes largement constituées de galets et couvertes de sapins. La rade naturelle au Nord-Ouest de l'anse est utilisée par les Arkonnelkan depuis des siècles, et les marins (pêcheurs, chasseurs et guerriers) des 4 villages alentours s'y retrouvent fréquemment à la belle saison.
C'est donc tout naturellement que les Melangoline ont profité de la coutume, quoiqu'ils n'aient jamais été très bienvenus à l'intérieur des terres, et ne connaissent donc le nom que du plus proche, se contentant d'appeler les trois autres village Nord, Ouest et Sud...

Écume 2

Un peu au Sud de la rade des Arkonnelkan, dans des eaux déjà trop peu profondes pour les grandes nefs mais bien suffisantes pour un corsaro (de toutes façons beaucoup plus efficace dans le secteur), le comptoir proprement dit est construit sur une plage de gros galets sombres : une longue digue de pierres s'en avance pour créer derrière elle une sorte de "cale sèche" grossière à marée basse, la digue étant prolongée par un ponton pour que les navires puissent s'y amarrer en eau libre.

En haut de la plage se dresse un grand bâtiment en rondins goudronnés de presque 35m de long, mais curieusement couvert de chaume, où un étage d’habitation (pour une 30aine de personnes), grenier et ateliers surmonte un grand entrepôt. Avec presque 7m sous plafond, il permet si besoin d'y rentrer un navire (mâts et gouvernail démontés), tout en mettant l'étage relativement hors d'atteinte d'une attaque, une fois gardés les escaliers (un à chaque extrémité). Dans le coin Nord, le plus loin de la mer, une cheminée est l'unique élément en galets maçonnés, servant si besoin de four ou de forge au rez-de-chaussée, et de chauffage à l'étage.

Behrim'Ron

Le seul village emishen avec lequel les Melangoline aient vraiment commercé –et dont ils connaissent le nom (qui est aussi celui de la montagne)– se trouve à une rude journée de marche par une piste de montagne, sur une corniche dominant largement le littoral. Composé d'une grosse centaine de chaumières derrière une palissade en rondins, dont de petites huttes et de grandes "maisons" collectives qui servent autant de réfectoire que de taverne ou d'ateliers, le village possède une forge en plein air, mais seulement deux bâtiments de pierre : une sorte de cirque entourés* de piliers et une tour circulaire à peu près fortifiée.
Le tout semble héberger un gros millier de personnes, peut-être 2.000 à la saison du phoque, et les Melangoline s'y sont fait expliqués que c'était le seul endroit des terres qui soit ouvert aux Dirsen.

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  1. De son nom orsani : en Langue des Pères, on dit vouivres...
  2. Nom saltarellais des goélands.