Bahardabras au Bastion

De Marches du Nord
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Durant la huitaine mourante des Semailles de l'an 37, le sergent récemment promu Bahardabras "le Hornois" avait été envoyé par le Capitaine Durgaut comme escorte d'une expédition maritime marchande à Aroche, mais il avait pour seconde mission d'y prendre contact avec l'enclave hornoise de la Cité-Falaise pour embaucher des Hotars, les redoutés fantassins-mercenaires du royaume déchu de Horne. Pour illustrer l'étrange vie que mènent, cloîtrés, les anciens seigneurs du continent au sein de la plus grande cité des Marches, voici le déroulé de son bref séjour au "Bastion". Malheureusement, toute une partie de cette aventure jouée par mail est "secrète"... à moins qu'un de vos personnages connaissent bien cette culture et que le MJ ne vous dise expressément de lire ce qui se cache sous les balises.


LA QUÊTE DU CADEAU

N'étant pas connu au Bastion arochais et n'ayant (à ses yeux) encore guère de faits d'armes dont s'enorgueillir, sans compter quelques complications familiales, Bahardabras craignait de la manière dont il serait reçu auprès du terrible Seigneur Jhardogrohn, l'homme qui avait rassemblé sous sa bannière plus de 200 guerriers d'élite, vivant selon leur traditions, loin des tentations du monde des "moindres-sangs", en échange de leur engagement d'une part comme garde prétorienne du prévôt d'Aroche, Larmond d'Orsane, et du baron-prévôt des Lisières, Berinor de salviane.

D'abord, Bahardabras contacta Dhoarkan, un vieux taillandier métis du quartier de l'Espalier, le principal intermédiaire par lequel les Hornois, sinon enfermés dans l'ancienne prison de la ville, faisaient commerce avec les incroyants. Le vieil homme presque aveugle rappela les coutumes ancestrales au jeune hornois qui ne les avez jamais très bien su et, surtout, lui fit remarquer qu'il ne pouvait se présenter au Seigneur du Bastion sans pouvoir annoncer le succès d'une mission d'importance, sans haut-fait et sans présent pour le maître des lieux.

Et justement, Dhoarkan avait connaissance d'une pièce d'antiquité hornoise que convoitait Jhardogrohn, mais qui était entre les mains d'un certain Obdal, nouveau chef-truand de l'Ondhor. Incidemment, le même Obdal avait un jour tué le premier apprenti du vieux métis, mais ça n'avait sans doute pas de rapport.

Après la mésaventure que certain connaissent sous le nom de "Opération Viande Froide", enfin en possession de la-dite pièce d'antiquité, son armure remise à neuf pour une petite fortune et ses formules rituelles révisées, Bahardabras se planta devant le portail du Bastion.

SALUTATIONS

MeuJeu : Tu te tiens maintenant devant la porte du Bastion, en armure rutilante et avec ton sac sur l'épaule, depuis une bonne heure sans que personne ne t'aie hélé. Que fais-tu ?

Bahardabras "le Hornois" : Donc, Bahardabras se tiens bien droit devant la porte du bastion, son épée fichée en terre (dans son fourreau) et attend, puisque ça peut prendre deS heureS. :(

MJ : Tu poireautais patiemment depuis maintenant deux bonnes heures lorsqu'un officier en armure rejoint les deux gardes de faction au-dessus de la poterne (tout aussi immobiles que toi), se penche par les créneaux et demande d'une voix forte, dans un Hornois plus pur que tu ne l'as jamais entendu prononcé depuis des lustres : "Qui contemple la porte du Sanctuaire ?". Comment tu te présentes ? "Intrépide" ou "Inflexible" ?

B : "L'Inflexible Bouclier des Secrets, Bahardabras au Perron de la Gloire, Vainqueur de Lashdan des Défunts, de Garshen'orin des Arnonelkan, de Obdal de l'Ondor, fils des lnvincibles Gardiens". (L'Ondhor ils doivent connaitre, les Arnonnelkans ils connaissent forcément - vu qu'ils gardent Mont-Griffon sur la frontière, les Défunts ... oui, ils doivent connaître un peu.)

MJ : L'officier (?) semble échanger quelques mots avec les deux factionnaires puis beugle d'une voix de stentor (les passants regardent la scène d'un air assez médusé) : "Entre alors, Gardien victorieux à l'airain sanglant : le Bastion de l'Implacable Seigneur Jhardogrohn t'accueille en croyant !" L'énorme double-porte ferrée retentit alors de plusieurs chocs métalliques et s'ouvre enfin, lentement, dans un synchronisme parfait, sur une largeur d'homme. Dans l'ouverture s'encadre l'armure complète de l'officier descendu du rempart : en dehors de ses yeux que tu devines derrière la visière du heaume, il est couvert d'acier articulé des pieds à la tête et jusqu'au bout des doigts, serrés sur la hampe métallique d'un grand fauchard dont le contrepoids sonne lorsqu'il en plante l'extrémité à ses pieds. Il t'observe un moment puis s'efface en pivotant raidement et te fais signe d'entrer.

B : Donc, c'est fait, B. est dedans. Gros soulagement pour lui : au minimum il pourra prévenir pour la porte des fléaux.  Reste :

  • a. expliquer la situation de Tal Endhil
  • b. transmettre toutes les infos utiles
  • c. obtenir des renforts pour Tal Endhil
  • d. obtenir des infos sur le tuage de sorcier comme il faut
  • e. être accepté comme hornois (et qu'ils me laissent sortir sans trop de problèmes)
  • f. être accepté comme lame d'airain
  • g. être mis sur la liste d'aptitude au mariage.

Il entre et fait de son mieux pour ne pas avoir l'air trop impressionné (le casque va servir) de l'autre coté de la porte :) J'viens de percuter un truc : si les voisins sont super étonnés, c'est que c'est pas courant ? Je veux dire : si les gens du bastion passent leur temps à partir et à rentrer de mission, ils devraient faire ça ... souvent. Sauf si c'est plus ou moins tombé en désuétude :(

MJ : Qu'un "nouveau" se pointe au bastion et provoque le cérémoniel, c'est rare en fait : ceux qui habitent là n'ont pas besoin de toutes ces salamalecs. (Ton officier n'est sans doute pas un "simple hotar" mais un Mordrahrid, donc un  "Gardien".)

Si l'extérieur de la bastide est une construction remane en grosses pierres mal équarries, l'intérieur a été entièrement reconstruit dans un style froid et géométrique. La cour intérieure dallée est encadrée par de hauts murs neufs, taillés au cordeau, qui forment un rempart intérieur percé de fines archères et couvert d'une galerie ombreuse où, dans les arcs brisés, s'encadrent des archers. Parfaitement plane et carrée, quoique les coins biseautés répondent à la forme octogonale de la fontaine centrale, la cour donne à ta droite sur une grande porte plus large que haute et doublée d'airain (!), à ta gauche une unique poterne et un un vaste escalier aux marches raides monte, face à toi, vers les arcades. Alors que d'énormes rouages referment le grand portail d'entrée derrière toi, l'officier s'avance à la rencontre d'une silhouette en robes grises brodées de blanc, négociant prudemment l'escalier sous le haut masque en ogive figurant un long visage barbu, dont ses épaules dépassent à peine.

Suivi par deux Hotars en armure "légère" (casque, plastron d'acier, épaulettes et jambières) portant lance et boucliers en diamant, le Souvenant vient à ta rencontre, s'arrête à 5 pas de toi, s'incline légèrement et, levant une main gantée de blanc, t'accueille d'une voix éraillée par les ans : "Salut à toi, Errant. Nul ne va plus loin que cette cour sans s'être dûment nommé." Ça n'a l'ai de souffrir aucune nuance, aucun rappel.

B : Bon, donc le rituel de purification c'est pour plus tard (au mieux). Si j'ai bien compris le rituel "normal", l'entrant ne devait se présenter, se nommer, qu'au chef de la place, après la purification. Mais c'est sur que ça a été prévu pour une époque ou la présentation n'était qu'une formalité, puisqu'ils se connaissaient tous. Et que, donc, c'est plus pareil, et qu'ils ont rajouté une étape au rituel "d'entrée", pour vérifier que c'est bien un Hornois qui se présente ... et pas un métis qui s'y crois. J'aurais besoin d'infos :

  • du trivial : le fauchard du gardien est dégainé ? (lame nue ?)
  • du basique : le souvenant ayant un rang différant de celui de gardien, quelles sont les formules que b. dois employer pour s'adresser à lui
  • du potentiellement consommateur de PE : le souvenant dit "dûment nommé", c'est à dire toute la présentation, qui devrais se faire lame sortie et devant le chef du lieu, ou autre chose ? le "fils de ..." en version courte pourrait il suffire ? 

MJ :

  • 1) Le fauchard possède un fourreau, oui.
  • 2) Ah moins d'investir des pE pour te souvenir très fort, tu ne sais plus. Sans doute un adjectif "byzantin" en plus de son titre de Souvenant.
  • 3) Au bas mot, tu supposes qu'il veut ton vrai nom et celui de ton père.

B : Je mise 4 alors.

MJ : Pour 4pE, tu te creuses fort la tronche et tu te rappelles que toute la question est de connaître le rang du Souvenant. De base, on dit "Vénérable Maître des Savoirs (aux Annales du Bastion)" mais comme c'est une caste où l'âge compte énormément (d'après ton papa, il y a des Souvenants qui ont connu Herem, ça doit donc bien leur faire 200 ans au compteur), si tu as à faire à un très très vieux qui sait plein de trucs et a de hautes fonctions, mieux vaudra employer "Séculaire Maître des Sagesses (au Pupitre du Temps)", sachant qu'il y a quelques rangs intermédiaires. Ça s'identifie normalement par la longueur de barbe sur le masque (là bon ben... il en a bien 30cm, mais tu saurais pas dire si c'est "beaucoup") et les broderies sur le gars... Sauf que t'as un trou.

D'un autre côté, il est d'une caste théoriquement inférieure à la tienne et, si ses devoirs au Bastion sont plus importants que tes éventuelles missions à l'extérieur car le sanctuaire prime toujours sur ce qui l'entoure (donc t'es prié de faire ce qu'il te dit), un petit ratage d'étiquette dans ce cas sera nettement moins grave que devant le boss... sauf si tu veux te concilier le vieux.

B : j'utilise 1pH, alors.

MJ : Alors tu sais que celui-ci est un "Vénérable Chroniqueur des Âges (à la Tour des Annales)". C'est effectivement un titre de "grand archiviste" plus que d'historien ou de religieux, et c'est assez surprenant dans la mesure où le bastion d'ici n'a que quelques années (peut-être 10-12 ans à tout cassé). Peut-être tes compatriotes ont-ils transféré à Aroche plus qu'une statue (que tu n'a pas encore vue) : les archives de la Citadelle Boréale ?

[Le Royaume de Horne comptait un Sanctuaire central et 4 citadelles vers les 4 points cardinaux. Ta mère, par exemple, était de la citadelle du nord.]

B : Woooookkaaaaiiiiii.... Je me rends compte que c'est pas un PE que j'aurais du prendre [à la dernière progression], mais "étiquette hornoise" à 4 ... donc : vénérable étant son "adjectif de statut", "chroniqueur des âges" désignant sa branche d'activité et "à la tour des Annales" sa fonction ? On s'adresse à lui en disant "Vénérable Chroniqueur des Âges à la Tour des Annales",  ou juste "Vénérable Chroniqueur des Âges" ?

(et question : le papa de B., était "invicible" (mieux qu'implacable?) au "rempart du sanctuaire" = garde du sanctuaire, c'est bien ça ?)

MJ : "Invincible" est un rang supérieur à "Implacable", oui, mais ton papa était une sorte de "capitaine de la garde royale" alors que Jhardogrohn est un commandant de place forte (donc un grade inférieur avec des responsabilités supérieur : la hiérarchie a pris cher avec la chute de Horne et, contrairement aux hiérarchies plus souples, on ne peut pas être bombarder "Invincible" rien que parce que ça arrangerait tout le monde).Ce qui te permet de déduire que le bastion d'Aroche est dirigé par des gens qui sont plutôt "des djeuns qui n'en veulent" que des vétérans.

Pas exactement, mais presque : "Vénérable" c'est son rang (donc là, bon, c'est pas un très très vieux), "chroniqueur des âges" c'est son titre de fonction mais "la tour des annales" désigne spécifiquement un archiviste en chef (because "la tour"). Comme les deux premiers termes font partie de son titre, la moindre des politesse est de les citer en t'adressant à lui, le reste c'est un peu secondaire et tu n'es pas obliger de les répéter à chaque fois, mais comme son affectation à lui est plutôt "au dessus de son rang", ça doit le flatter... et puis la première fois ça fait toujours plaisir.

B : C'est d'un complexe ces choses. Tu as un précis de hiérarchie hornoise sous le coude, ou seulement des "grandes lignes" et tu développe au fur et à la mesure? Parce que j'ai l'impression d'avancer dans le noir à taton là :) (et y'a l'impression que certains murs sons couverts de verre pilé ...) Enfin, dans tous les cas, B., après avoir hésité un instant sur la longueur de la barbe et s'être trituré la mémoire pour se souvenir de la prononciation correcte, réponds : "Salut à toi, Vénérable Chroniqueur des Âges à la Tour des Annales. Je suis l'Inflexible Dahromjarn, fils de l'Invincible Gardien Norgondram, au Rempart du Sanctuaire."

MJ : Le masque du vénérable souvenant s'incline légèrement, comme s'il réfléchissait, et il demande : "J'ignorais que l'Invincible Norgondram ait jamais convolé, Ô puissant gardien." Et tu as bien l'impression de sentir une pointe d'ironie dans sa remarque.

B : "L'invincible Norgondram s'est uni à la Resplendissante Matrice des Sublimes, Eordarahl au Jardin de Sagesse, qu'il a conduit jusqu'au pays des Sylves comme il en avait reçu l'ordre".

MJ : Il y a d'abord un silence, durant lequel le Souvenant soit attend que tu poursuives, soit déduits, soit édite sa mémoire, après quoi il hoche très légèrement la tête et reprend d'un ton très respectueux : "Je suis le Vénérable Lohndralfar, fils du Séculaire Ananjhogar à la Chapelle Céleste." Il fait un signe de la main et un des Hotar s'avance avec une grande cruche en cuivre, la remplit et pose un genou en terre pendant que Lohndralfar te demande : "D'où viens-tu Gardien ? As-tu quitté ton poste au rempart de la Foi ?" B : "J'ai foulé les terres viles pour le service du Père. Mon âme est en faction, ma lame est mon rempart. Je reviens au sanctuaire ma mission accomplie : j'ai survécu pour préparer la restauration du sanctuaire et protéger l'héritage des convoitises indignes."

Je sors la ceinture [la fameuse "antiquité"] du sac et je rajoute : "Pièce par pièce, je retourne l'héritage à ses gardiens".

MJ : Lorsque tu produis la plaque abdominale, le Souvenant Lohndralfar reste un instant interdit, le  Hotar qui remplissait la cruche hausse les sourcils et il te semble qu'un petit rire résonne sous le heaume de l'officier en armure complète, toujours 2 pas derrière toi. "D'où... Serait-ce la fameuse ceinture des blasphémateurs de l'Ondhor ?", demande le souvenant, oubliant soudain son rituel.

B : "Oui, feu les blaspémateurs de l'Ondhor... "

MJ : Au bout d'un moment, comme les Hotars attendent derrière lui d'un air patient avec la cruche pleine et une sorte de grand drap noir, Lohndralfar s'extrait finalement de l'examen minutieux de la "ceinture" et, s'éclaircissant la gorge, te tend l'espèce de drap : "Rejoins les tiens dans la pureté, Inflexible Gardien." Avec son aide, te voilà bientôt couvert de la large cape de fine résille noire qui, quoiqu'en te protégeant largement des regards "indignes" de la tête aux genoux, te permet de voir assez nettement ce qui se passe autour de toi tout en dégageant tes bras. Retirer ton harnois sous la mantille n'est pas pratique pour autant et tu commences à te demander si le rituel n'a pas pour but secondaire d'épargner la honte aux visiteurs pendant que les témoins attendent, tous parfaitement silencieux et pour la plupart immobiles, que tes gants et bottes rejoignent les pièces d'armure que le second Hotar a soigneusement disposé sur la margelle de la fontaine pendant que le verseau t'invitait à t'assoir pour te laver d'abord les mains, puis les pieds au dessus d'une bassine de cuivre (et dans la cour où un ciel grisâtre cache le soleil du début d'après-midi, ça caille un brin). Et quand le Souvenant ajoute finalement "Notre visiteur est maintenant purifié : qu'il entre la tête haute pour boire à la fontaine de pureté !", le second Hotar te passe une coupe d'eau, te couvre très respectueusement les épaules d'une sorte de manteau blanc et s'efface pour te laisser gagner l'escalier où Lohndralfar te précède. L'officier immédiatement derrière toi et les deux Hotars en remorque (l'un portant la cruche et la bassine, l'autre ton armure), vous gravissez les hauts degrés raides* d'un pas mesuré sous le regard impassible des archers, tournez à gauche le long de la galerie jusqu'à une large porte que vous ouvrent deux lanciers (il y a donc 8 soldats rien que pour garder la cour intérieure et 2 de plus au-dessus de la porte : c'est plus que sur l'ensemble des remparts de Tal Endhil). Un nouvel escalier ("normal", celui-là) mène alors au milieu d'une vaste salle dallée carrelée où, encadrée par 6 lanciers supplémentaires, s'élève une estrade portant une sorte de large trône de pierre et de métal ciselé mais vide devant lequel, à la suite du Souvenant, les Hotars et l'Officier ploient le genou.

  • (même les Hotars, athlétiques et en armures légères, semble avoir eut nettement plus de facilité à descendre qu'à monter cet escalier et, sous tes pas, on dirait bien que les marches sont légèrement... inclinées vers l'intérieur ?)

B : Vu 16 "gardes", ça fait au moins une 20aine en permanence, donc une soixantaine pour assurer un service continue ... outch. Dans une configuration où les assaillants seront toujours en situation de faiblesse, ça ne donne pas envie de prendre le bastion d'assaut ...

Bahardabras fait de même (sauf si le rituel suppose qu'il ne le fasse pas de suite, et qu'il s'en souvienne ... ).

MJ : Alors que vous êtes tous agenouillés, les yeux plantés en terre et dans un silence complet depuis maintenant quelques minutes, des pas lourds résonnent bientôt depuis le fond de la salle (tout le monde garde la tête baissée mais Bahardabras peut zyeuter un peu de sous sa mantille), accompagnés de quelques grincements métalliques. Un officier en armure lourde s'avance nonchalamment vers l'estrade, son heaume sous le bras mais la tête couverte par une capuche blanche et un masque doré représentant un visage austère à la courte barbe étoilée (un Horonadrim !?).

Dès que son pied cuirassé se pose sur la dernière marche, un salut tonne à l'unisson dans toute la salle et vibre à tes tympans  "HONNEUR À L'IMMORTEL MAÎTRE DES BATAILLES, LE SEIGNEUR JHARDOGROHN AU TRÔNE D'AIRAIN*. NOS VIES LUI APPARTIENNENT !" (Alors ça, c'est pas les titres que tu attendais ! L'Implacable aurait-il eut de l'avancement ??) L'Immortel Seigneur du Bastion s'assoit tranquillement, te considère un instant dans un silence absolu et une voix profonde demande : "Les contrées impures ont-elles terni ta flamme, Fils de la Foi ? Reviens-tu entaché des vilénies du monde ?" Et tu es tellement troublé que tu vas devoir miser des pE pour répondre sur un ton plus ferme que si tu avais six ans.

B : Arrête moi si je me trompe, c'est pas du tout possible de "devenir" Horonadrim ... donc, puisque l'usurpation n'est pas envisageable, ça signifie qu'il y a un survivant de la caste des rois de Horme ... au nord de l'empire ... c'est juste énorme, ça. Donc oui, je mise ... reste 9 pe, ==> mise 9 pe, ça le mérite, c'est juste énorme.

"Mes pas en sont souillés mais j'ai fait pénitence, par la loi et l'acier j'ai purifié mon âme sur le patient retour."

MJ : Comme ta voix retentit fermement dans la salle (il y a même de l'écho, c'est très curieux), le Seigneur répond : "Alors reviens parmi les purs pour boire au sein de la mère inviolée." De derrière une colonnade arrive alors, à petits pas et la tête baissée, une jeune femme entièrement nue à la peau claire et aux courts cheveux blonds (une Emishen ?! en tous cas elle a l'air frigorifiée), les tempes et le pubis rasés, les épaules scarifiées d'arabesques encore rouges et le cou enfermé dans un lourd collier d'acier ciselé qui lui descend jusqu'aux clavicules. Ses yeux bleus sont complètement inexpressifs lorsqu'elle s'agenouille à tes côtés pour te tendre, miraculeusement sans trembler, une coupe d'argent octogonale contenant un peu de lait.

B : [ha oui, j'avais oublié que les gentils talibans racistes étaient aussi esclavagistes ... 'zont toutes les qualités quoi] Buvons le lait !

MJ : "Tes armes étincellent-elles, Soldat de l'Héritage ? Ou sont-elles souillées du regard des impurs ?"

B : "Ma lame a brillé du sang des infidèles, elle a saigné leur fils de leur impureté, le combat et les rites l'ont lavé de leur faiblesse."

MJ : L'esclave humblement disparue dans les ombres du pilier, une servante en aube brune s'avance, le visage entièrement couvert d'un voile où sont brodés des paupières closes et portant un plateau d'étain. Suivant une trajectoire exacte entre les guerriers agenouillés, elle s'approche, s'incline très bas devant toi t'offre une haute tasse de thé fumant. "Alors soit admis au Sanctuaire, pour partager le repos et la chaleur des Sages".

Et le breuvage est délicieux : corsé mais léger, une amertume très douce, une senteurs de fleurs et de fumée, des parfums plus complexes que tu ne reconnais pas... Tu es à la fois réchauffé, nourri et apaisé, comme si ces quelques gorgées comblais tous les manques qui rampaient dans ton estomac depuis des semaines. Et tu finis la tasse presque sans t'en rendre compte. (Tu récupères toute ta Tension, te revoilà à 9pE.)

"Qu'on nous laisse à présent, énonce le Seigneur du Bastion d'une voix forte. Que les nobles Heremides s'entretiennent entre frères." Et d'un seul mouvement, tout le monde se redresse, les Hotars se retournent dans un ordre parfait et sortent au pas cadencé, laissant ton matériel empilé sur un guéridon marqueté (lépée toujours au fourreau) et verrouillant derrière eux la porte au bas des escaliers. Quand ne restent que le Seigneur, l'officier, le souvenant et la servante aveugle, Jhardogrohn défait son masque, révélant un visage au teint cuivré étonnamment semblable à son masque : un nez busqué marqué d'une cicatrice ancienne (absente du masque), des yeux sombres entourés de rides, très enfoncés sous des sourcils épais et un front haut, des pommettes presque carrées, une bouche austère et une courte barbe où le blanc parsème le noir-corbeau tout le long d'une forte mâchoire (1), le tout encadré par une cascade de boucles noires (il a donc rompu de longtemps avec les traditions des Lames).

Lohndralfar, par contre, est très différent du lourd masque qu'il vient de quitter : un peu joufflu, un nez rond et une barbe grise en collier toute bouclée, il ne reste rien de la présence intimidante que lui conférait son visage de métal. Et quand l'officier derrière toi tombe le heaume, c'est pour révéler la trogne durcie, le nez cassé et le visage couturé d'un guerrier de métier, le crâne parfaitement rasé et une épaisse moustache poivre et sel qui tombe plus bas que son lourd menton. "L'Implacable Okrathoran Défenseur du Bastion, fils de l'Invincible Orohmgar au Rempart du Sanctuaire", le présente simplement le "jeune" Souvenant qui porte toujours la ceinture d'armure, ternie et rayée mais sinon très semblable à celle de l'officier. "Parlons", énonce simplement l'Immortel Seigneur du Bastion en désignant les sept cubes de pierre bas qui entourent son trône (2) et où son second prend place à sa droite, sa lance toujours à la main, pendant que Lohndralfar se tient respectueusement debout derrière le "siège" à la gauche du seigneur en te faisant discrètement signe de t'assoir sur le cube à sa propre gauche. B : - Donc, le thé, ça fait passer le reconstituant de Vishnu pour de la villageoise, tant mieux (j'avais déjà 3 en tension avant de "parler pas comme un enfant de six ans", plus la tension de ce jet dont tu ne m'a pas précisé la réussite). 12pe dispo comme à l'entrée du bastion ?

Je ne comprends pas toutes les implications sociales de l'apparence de Jhardogrohn. -- hérémides ==> terme gen pour les 4 castes nobles ? -- ce n'est pas un Horodajahr (ie : pas de la "famille" des régents des sanctuaires, puisqu'ils sont tous morts, non ? -- ses titres "immortel maître des batailles" et "au trône d'airain" ce sont des titres "royaux" ? -- son masque n'est pas celui que devrait porter un Mordrahrim ? je ne crois jamais avoir eu de "description" de ce à quoi c'est censé ressembler (tt la symbolique des différentes castes), et à part éventuellement celui de son père, B. ne devrait jamais en avoir vu. -- > il porte la barbe, d'autre noms, il s'est "affranchi" des règles des lames. Elle étaient pas censé non plus diriger de citadelle, donc je peux comprendre la logique

- le rituel "d’accueil" semble être terminé, B. ne me s'est pas présenté... mais si il enlève son masque, c'est qu'il reconnait son rang, et qu'il veux lui faire honneur, c'est bien ça ? -- la "présentation" est censé se faire épée sortie, question logistique le guéridon est loin du "carré"?

et dernière question, si j'ai bien suivi il faudrait que je me présente à lui comme cela : "Honneur à toi, Immortel Maître Des Batailles, Seigneur du Bastion, Jhardogrohn au Trône D'airain. Te salue l'Intrépide Dahromjarn, fils de l'Invincible Gardien, Norgondram au Rempart du Sanctuaire, petit-fils de l'Invulnérable Protecteur, Ordrash sur le Pont Étoilé, et de la Resplendissante Matrice des Sublimes, Eordarahl au Jardin de Sagesse, fille de la Radieuse Maîtresse des Invaincus, Eteoldhran au Balcon Tutélaire. Revenu des terres indignes au Seuil de la Vertu (ou bien tu colles la version "Inflexible/Perron de la Gloire"), mon âme est purifiée, ma lame à ton service."

MJ : Alors...

  • le thé devrait t'avoir rendu 6pts de Tension, tu es donc à 9 passque le "jet" précédent n'était passé que de trois.
  • c'est bien des broderies "normales" sur le voile de la servante, pour bien montrer qu'elle voit que dalle et qu'on peut donc montrer sa trogne en sa présence. Mais elle a probablement des yeux fonctionnels là-dessous, ne serait-ce que pour toutes les tâches qu'elle peut avoir à accomplir quand il n'y a pas de nobles en vue.
  • les "Heremides" désigne en effet les castes nobles, descendant de Herem.
  • "immortel" et le "trône d'airain" sont bien des titres royaux et ton papa t'avait dit que tous les Horonadrim étaient tous morts, exécutés par l'ennemi ou honorablement suicidés, oui. Alors soit celui-là est "un vrai" qui a échappé à la purge (et qui est resté discret sur son véritable statut depuis 30 ans), soit c'est un vil usurpateur qui s'est auto-proclamé "roi"... Mais d'un autre côté ce serait le seul que vous ayez, avec un vrai bastion, un Souvenant, des resplendissantes, des Lames d'Airain... Note qu'il ne se fait pas appeler "Horodajahr", c'est à dire "chef des rois", non plus, mais Seigneur des Batailles, donc général en chef.
  • jusqu'ici, Jhardogrohn était connu comme une Lame d'Airain, il devait donc se raser le crâne. S'il se laisse pousser les cheveux comme un Horonarod (singulier), et ce depuis un petit moment manifestement, ce peut être qu'il a décidé de réclamer son "nouveau" statut... au moins dans l'intimité de ses pairs, quand il a pas son masque.
  • Bahardabras s'est déjà présenté en entrant : le boss a probablement assisté au rituel depuis sa fenêtre (celles qui éclairent la salle donnent dans la cour : pratique dans une culture où on beugle de toutes façons), en tous cas si on retire les masques, c'est qu'on t'a reconnu. On t'a même donné de l'Inflexible, ce qui signifie que tes premières victoires sont enregistrées.
  • tu as bien l'impression qu'on n'a pas l'intention que tu récupères ton arme ni ton armure en présence du patron (elle est posée à l'autre bout de la salle, y a bien 15-20m jusque là). Par contre, tu peux reciter ton lignage si ça te branche, il semble que ça se faisait avant de prendre la parole (et les 3 autres n'ont encore rien dit). Auquel cas, ça vaut le coût d'employer la forme "Inflexible... au Perron de la Gloire".
  • dans tous les cas, il s'est passé un certain nombre de trucs dont tu n'étais pas prévenu : soit que ton papa ne t'en avait pas parlé, dont tu ne te souvenais pas... ou bien qui ont changé depuis.

À toi de jouer.

B : donc B. respire un bon coup, s'avance "au milieu" puis sort sa tête / relève le voile, repose un genou à terre et se présente : " Honneur à toi, Immortel Maître Des Batailles, Seigneur du Bastion, Jhardogrohn au Trône D'airain. Te salue l'Inflexible Dahromjarn, fils de l'Invincible Gardien, Norgondram au Rempart du Sanctuaire, petit-fils de l'Invulnérable Protecteur, Ordrash sur le Pont Étoilé, et de la Resplendissante Matrice des Sublimes, Eordarahl au Jardin de Sagesse, fille de la Radieuse Maîtresse des Invaincus, Eteoldhran au Balcon Tutélaire. Revenu des terres indignes au Perron de la Gloire, mon âme est purifiée, ma lame à ton service"

Puis, il ira s'assoir à la gauche de la gauche du trône ... en se demandant le pourquoi du comment.

MJ : "Est-ce vrai ?" demande l'Immortel Seigneur du bastion de cette voix dont le moindre accent résonne dans toute la salle d'honneur. "C'est... possible", répond le Souvenant : "Lors de la Chute, l'Invincible Norgondram s'est vu confié la sauvegarde de la Resplendissante Eordarahl, épouse de l'Invulnérable Atharajal, tué lors de la bataille des Degrés Célestes (1). L'union datant de l'avant-veille et Atharajal étant resté aux créneaux jusqu'à l'offensive des shonvrhom (2), la nuit de noce n'a pas eut lieu et la dame est restée vierge. Les épousailles entre Norgondram et Eordarahl n'est pas enregistrée, néanmoins, et tous deux ont disparu dans les Sylves pendant 17 ans et trois mois. Jhardogrohn "Bouclier des Secrets" a en tous cas été déclaré en 1227 (4) au Séculaire Chroniqueur des Âges, Ananjhogar à la Chapelle Céleste (3), mais l'enfant n'a pas pu être présenté. Un "Bouclier des Secrets, fils de Norgondram" a ensuite rejoint la troupe de l'Importun (?) au matin de Hered mourant des Semailles 1244, avant qu'elle ne soit dispersée parmi différentes patrouilles impériales, et le jeune gardien affecté à celle du Sergent shonvarhed Esic Le Cornu, aux ordres du Capitaine Liméric Durgaut depuis le dernier Eled naissant des Bourgeons.

_Déclaré par qui ?

_Je... l'ignore, Immortel au Trône d'Airain, avoue l'archiviste en s'empourprant. le Séculaire Chroniqueur était déjà mourant à cette époque et ses mémoires ne sont pas...

_Son sang sera donc examiné.

_Il le sera, Immortel Seigneur du Bastion. Et le Bouclier des Secrets a apporté ce présent...", ajoute le Souvenant en sortant la ceinture du sac.

_Une plaque d'armure ? (L'Immortel a l'air très vaguement intrigué.)

_La plaque ventrale d'arjhomradhoror que nous ont volé ces blasphémateurs d'Ondhoroen, Seigneur." précise l'Implacable Okrathoran avec un sourire carnassier. L'Immortel se penche un peu sur l'objet, renvoie un regard indéfinissable à son second (en fait, c'est pas le masque qui est ressemblant, c'est lui qui est quasiment inexpressif !) et se tourne vers le Souvenant : "Son acte est-il pur ?" . Lohndralfar a l'air un peu gêné et se tourne vers toi avec un regard presque suppliant: "Avez-vous tué tous les profanateurs, Inflexible Bouclier des Secrets ?"

1) ça, ton papa t'en avait parlé : la défense du Sanctuaire a été telle que la seule prise de l'escalier menant à la salle du trône a donné lieu à une bataille qui a duré 4 jours et 3 nuits, faisant pas loin de 1500 morts côté reman et presque 250 parmi les Hornois. 2) "shonvarh" au singulier, "shonvrhom" au pluriel, "shonvarhed" est l'adjectif masculin singulier. Les accords de noms varient avec les castes, c'est très pratique... :) 3) quoique tu ignoras le fait, on aurait donc déclaré ta naissance au propre père du maître-archiviste. 4) depuis la fondation du Sanctuaire. L'année en cours est la 1245° du calendrier hornois.

B : "Leur chef est mort, comme tous Ondrènes présent et le sorcier Sylve qu'ils employaient, et j'ai mis le feu à leur église. Quelques uns de leurs supplétifs sylves sont parvenus à s'enfuir."

MJ : À ta réponse sur l'Ondhor, Okrathoran hoche gravement la tête, tu sens le soulagement du Souvenant et l'Immortel te regarde enfin. "Le sang", dit-il simplement au Souvenant, qui acquiesce et quitte la salle avec force courbettes (?). En attendant semble-t-il que Lohndralfar revienne, Okrathoran caresse un moment sa moustache en silence, avant que son seigneur ne lui adresse un petit coup de menton. S'éclaircissant la gorge, le Défenseur du Bastion demande alors :

"Tes nobles parents sont-ils encore vivants ?

(B)_Non. La Resplendissante Eordarahl est morte dans les Sylves, quatre années après ma naissance. L'Invincible Norgondram est mort au combat dans les Sylves, il y a deux ans".

_ Qui t'a élevé dans nos traditions ?

_L'Invincible Norgondram seul, depuis mes 4 ans et jusqu'à sa mort.

_Pourquoi ce "Bouclier des Secrets" ?

_Dans les sylves, mes nobles parents ont été confrontés à un sorcier térénide. L'Invincible Norgondram avait éradiqué sa clique, mais le sorcier s'est échappé et juré vengeance. Pour me protéger de ses maléfices, mes nobles parents on résolu de cacher mon nom. Le sorcier est revenu, accompagné d'hommes fauves et de démons. L'Invincible Norgondram a tué tous les assaillants, mais n'a pu sauver que ma vie".

_Quel genre d'homme est ce capitaine Liméric Durgaut ?