34) "Les Égarés" : Différence entre versions

De Marches du Nord
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Arrivée dans la vallée
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Les Talendans entrent dans la vallée à la pointe de l'aube. La corneille n'étant toujours pas revenue, Nadine est privée de ses yeux. Une progression prudente se prépare, quand Andréas propose une solution qui rassure tout le monde. Les géants sont réputés pour leurs sens aiguisés, mais ils semblent victimes, comme tous les êtres vivants, du maléfice qui rôde dans la Vallée. Dès lors, le chroniqueur se fait fort de détourner le maléfice avec sa boule pour que les géants évitent la patrouille "comme par magie". Il entame ses préparatifs alors que la sergente organise ses troupes, s'assurant de construire des binômes où un élément "résistant" accompagne un considéré plus fragile. Le casque de Songe-des-Rochers, celui de Langard, l'amulette d'airain, le fanatisme de Célias semblent garantir à peu près la résistance aux maléfices.
on remonte le cours d'eau
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La boule génère une zone d'évitement
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on oublie d'effacer les traces
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un géant sauvage nous suit et s'énerve - mais ne nous trouve pas
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on arrive au lac puis on le dépasse
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bivouac
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Le chemin n'est guère précis dans les notes de Langard, mais Vérité explique très vite que ses géants sont sensible à l'Essence qui "fuite" depuis [[La Porte-Sous-la-Montagne]], et qu'il suffit pour l'heure de suivre le cours d'eau qui semble canaliser celle-ci.<br>
chant des géants
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La troupe commence à avancer, silencieuse malgré sa protection théorique. Les éclaireurs repèrent rapidement un géant qui pêche. Il est contourné sans bruit mais semble réagir tout de même à la présence des hommes. Le géant cherche autour de lui, s'agite - et les Talendans réalisent avec angoisse qu'ils ont oublié d'effacer leurs traces... Certes, la boule semble bien troubler le géant, mais celui-ci est bien en train de remonter la piste laissée par les bottes. Alors qu'il s'approche de plus en plus, il faut à l'arrière-garde tout son courage pour ne pas bouger. Avec un grognement plus qu'inquiétant, le géant finit par renoncer et passe son trouble sur les arbres.<br>
harmonie d'Essence
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Méryle est immédiatement chargée de faire disparaître les traces suivantes alors que les éclaireurs signalent l'approche d'un petit lac dans le fond de la vallée. Après hésitation, Nadine choisit de contourner par l'ouest, ce qui a l'immense avantage d'éloigner le chemin des géants.
algue "magique"
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Alors que le soir tombe, la patrouille arrive de l'autre côté du lac pour y voir son chemin coupé par un trio de géants. Ceux-ci n'ont pas conscience de la présence des hommes, mais sont en plein sur la route à suivre. Plutôt que de risquer un passage trop proche, il est décidé de monter le camp pour le soir. Une éminence est repérée un peu au nord, et rapidement rejointe.
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Le bivouac commence bien. Toujours protégés par la boule d'Andréas, la patrouille s'installe à couvert en prenant garde à effacer ses traces. Dans la yourte montée à moitié, les dormeurs s'entassent comme ils peuvent. Les sentinelles prennent place presque sereines. Les géants sauvage n'ont pas donné signe de vie depuis quelque temps.<br>
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Le sommeil vient à peine de commencer quand des hurlements gutturaux déchirent le silence. Les géants "chantent", ou plutôt ils hurlent, de manière dissonante. Vérité explique à ses compagnons que, sans doute, le maléfice de la Vallée les a rendus incapable d'obtenir l'harmonie habituelle des soirs de pleine lune. L'inquiétude passée, puisque le comportement semble normal, la troupe attend patiemment la fin des cris pour se rendormir.<br>
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Mais, à peine le silence est il revenu, à peine les dormeurs de nouveau installés, que les hurlements reprennent. Les géants ont changé de ton, et semble se rapprocher, légèrement, de l'unisson attendu par Vérité. Seulement, à ce rythme, il leur faudra des heures de tâtonnement pour trouver la note juste, s'en satisfaire et se taire... si tant est qu'ils se taisent. Les Talendans cherchent désespérément une idée pour préserver leur sommeil, sans succès.
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Andréas, réveillé comme les autres, constate que les cris des géants suivent les fluctuations de l'Essence. Il remarque également deux effets plus inquiétants : d'une part cela semble "allumer" le petit lac central, qui luit dans la nuit, et surtout le flux semble croître. Si le premier phénomène est finalement explicable par la présence d'algues luminescente sous l'eau, le second est nettement plus troublant - si la quantité d'Essence augmente, serait-ce parce que Lune-Voilée et ses sbires ont trouvé [[La Porte-Sous-la-Montagne]] et l'ont ouverte ?
  
 
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Version du 27 février 2020 à 09:25

Guidés par Andréas "Odran" tout juste rentré d'Aroche, Nadine "la Moucheuse", ses fringants patrouilleurs et la dresseuse edell'okhil Vérité-Tranchante bravent les crêtes enneigées à la recherche de Virgile de Narcejane et de la patrouille d'Eldan "le Moineau", disparus il y a plusieurs mois au-delà de la Cordillère des Soupirs...

EN TRAVAUX

L'introduction restera inachevée (pour le moment) étant donnée la quantité de secrets dont seuls quelques protagonistes sont informés.

La mission, donnée conjointement par Durgaut et Kal Tayvohn, concerne donc :

Marche d'approche

Au matin de Semed croissant des Charbons, après avoir reçu leurs ordres, fait leurs paquetages, touché leurs rations et récupéré Célias au fond d'une geôle, les Patrouilleurs et leurs accompagnateurs ont remonté la route vers le Lac Deuxième.
Dans un touchant ensemble, militaires et civils ont passé une grande partie de la journée à marcher en désordre, lentement et sans guère prendre garde à leurs alentours... au grand dam du sergent, fermement décidée à reprendre cela en main au plus tôt.

Accueilli sur la route par Kal Tayvohn et Songe-des-Rochers, la patrouille s'est vu interdire l'accès au village - Durgaut préférait que ses hommes ne soient pas en contact avec des civils, et le chaman s'était rendu à ses raisons. La soirée s'est donc déroulée à deux lieues du village, autour d'un yourte préparée par le chaman.
Elle fut l'occasion pour la troupe d'en apprendre un peu plus sur le trajet à venir et ce qui attendait de l'autre côté de la Cordillère des Soupirs. Songe rapporte, sans trop en dire, l'étrange malédiction qui a touché ses compagnons dans les Vallées sauvages. Elle expose l'adversité : la troupe d’Arkonnelkan qui sont à la recherche du même lieu que les Patrouilleurs (en aparté, Kal Tayvohn les évalue à quatre ou cinq hommes, sans chaman ou sorcier, partis nuitamment de la Croisée des Pistes), les Hommes-Fauves, les géants sauvages, la faune locale. Le chaman précise à peu-près la route : une journée jusqu’à la première escalade, puis la grande falaise avant le col des Parleurs (300 mètres d’a-pic) puis descente vers les Vallées Sauvages.
Nadine parvient, malgré une certaine réticence de certains, à mettre en place des binômes pour les tours de garde. La nuit se passe sans encombre.

Premier jour

Réveillés par les "hou-hou" d'un jeune géant accompagnant Kal Tayvohn pour porter le matériel, la troupe s'équipe et se met en branle. Des adieux assez secs marquent alors le départ de l’expédition.
La troupe avance dans la forêt pour trouver la Rivière des Palabres. Andréas traîne la patte, est motivé (sic) par Célias avec lequel il a une longue discussion théologique autour du miracle de la Mine Bénie. A la pause, Nadine tente d’inculquer les signes de chasses aux Dirsen, sans succès. La rivière est atteinte peu après, elle est gelée en partie. La neige est de plus en plus haute. L’escalade, assez simple, se passe plutôt bien pour atteindre le plateau. Comme prévu, le "pont" de tronc, en travers de la cascade, est praticable - mais il faudra attendre le matin pour cela.
Songe admet sa surprise d'avoir tenu un aussi bon rythme alors que le campement s'installe.

Deuxième jour

L'expédition traverse le fameux "pont d'arbres" - quelques troncs jetés en travers d'une cascade en partie gelée, avec 80 mètres d'à-pic en contrebas. Feuille rousse et Andréas sont envoyés en avant avec une corde, qui est installée après une brève hésitation pour servir de main courante. La traversée se passe sans encombre, malgré un moment de panique de la part de Méryle, heureusement encordée et récupérée par Songe-des-Rochers.
Une pause nécessaire est décidée par Nadine après ce passage difficile. Les Emishens du groupe en profitent pour se frictionner à la graisse pour mieux lutter contre le froid. La marche reprend avec un groupe reposé, qui maintient un bon rythme et arrive assez tôt au pied de la barre rocheuse qu'il faut franchir avant la nuit.
Vérité se lance la première, aidée par Griffe d'ours. Elle arrive en haut sans encombre, mais épuisée, et ne tarde pas à s'endormir en partie dans les bras du géant. La corde sensée servir d'assurance aux suivants est posée à la va-vite et n'apporte qu'une aide réduite à Célias, qui s'élance en second. Lui aussi parvient à se hisser au sommet après avoir manqué de décrocher une bonne fois.
Le reste de la troupe suit petit à petit. Même Andréas trouve les ressources pour monter sous le regard attentif de Feuille rousse.

Une fois en haut, tout le monde est épuisé. Le vent glacé qui siffle dans la passe oblige à bâtir, même pour quelques instants, un abri de neige. Nadine réussit à convaincre Songe-des-Rochers d'expliquer aux Dirsen quelques règles de base de la marche sur neige. Les patrouilleurs l'écoutent plus ou moins attentivement, parfois plus préoccupés par leur maigre repas que par des considérations sur le degré de blancheur de la neige.
Deux cordées sont déterminées. Celle menée par Vérité-tranchante part en premier après un moment de flottement. La dresseuse choisit de tailler en plein dans la passe, sur le manteau de neige instable. Le chemin y sera plus facile qu'au ras des rochers, et elle n'a guère confiance dans le talent de montagnard des patrouilleurs. Sa cordée progresse bien jusqu'à ce que Mèryle trébuche et pousse un hurlement... La leçon sur les cris en montagne avait pourtant été claire... Une large plaque commence à se détacher en contrebas. Pour la première cordée, ce n'est plus un souci, mais pour la deuxième...
Songe aperçoit la nuée blanche et se lance dans la pente. Nadine, à sa suite, réalise que la coulée passera bien au large. Andréas suit sa guide et commence à accélérer. Derrière le Sylvain et la Flèche ne reçoivent guère de consigne. Nadine parvient finalement à canaliser tout le monde et l'incident semble presque clos.
La montée reprend alors que la première cordée arrive en haut du col. Songe, épuisée, et Nadine avancent à un bon rythme. Andréas, qui n'a pas les mêmes capacités physiques, ne parvient bientôt plus à suivre. Une plaque file sous son pied. Il se jette sur le côté et, de rage, se détache de la cordée. La plaque accélère. Elle souffle sous les pas du Sylvain qui s'accroche comme il peut. La Flèche, plus bas, ne peut rien faire pour l'éviter. Il s'accroche de toutes ses forces à la corde alors que le chemin s'écroule littéralement sous ses pieds. En tête de cordée, Songe panique et hésite. Nadine plante son bâton dans la neige et s'accroche de toutes ses forces. Le Sylvain dégaine son épée pour s'ancrer. Andréas court pour rattraper la corde. Finalement, dans un nuage de neige, la petite voix de Flèche monte depuis la crevasse. Ses compagnons parviennent à le tirer en lieu sûr.
Voyant cela, Vérité amarre sa corde en haut de la passe et entame le chemin à l'envers. Elle rejoint la deuxième cordée après un chemin qui semble, à elle comme à Nadine, interminable. Avec une ligne de vie, la fin est cependant vite avalée.

La passe entre les montagnes se poursuit, mais le chemin est devenu sûr. La troupe parvient à monter jusqu'au col avant la nuit. En haut, un Celias enthousiaste apprend à monter la yourte pendant que Méryle prépare le bivouac. La troupe s'installe pour la nuit.
Le premier tour de garde est à peine commencé que la Paillée rappelle sa chef : la Flèche et elle entendent des voix dans le vent. Nadine comprend rapidement que ses hommes ont confondu le bruit du vent avec des voix humaines. De son demi-sommeil, Andréas râle : - "C'est le col des Parleurs, vous croyez que ça s'appelle comme ça pourquoi ?". La nuit se passe sans incident.

Troisième jour

Au matin, la troupe reprend sa route. Une trace de chèvre les inquiètent un instant. Les éclaireurs progressent en avant de la troupe.
Le brouillard complique la progression. Nadine finit par envoyer Celias vers l'avant. La Flèche et le Sylvain sont courbés en deux, les yeux et les oreilles aux aguets. Ils ont entendus quelque chose. Un bipède semble progresser à proximité. On entend ses cris par intermittence.
Le Sylvain se glisse dans sa trace. Il progresse dans le dos du bipède et lui tombe dessus par surprise. Un premier coup lui fend la gorge, mais l'homme-fauve ne s'écroule pas. Wotkek redouble ses frappes. Choqué, il apprendra plus tard à ses compagnons qu'il lui aura fallu quatre coups pour qu'enfin son adversaire ne meure - alors que chacun aurait dû tuer.
La troupe se rassemble. Vérité apporte la dépouille de la chèvre, repérée un peu plus loin. La bête est morte de faim. Cette bizarrerie, ajoutée au comportement erratique de l'homme-fauve, confirme que la Vallée maudite porte bien son nom. Inquiets, les explorateurs poursuivent pourtant leur descente.

Alors que le soir approche déjà, les premiers contreforts de la vallée sont atteint. Au loin, une étrange forêt émerge du paysage : ses arbres arborent de belles couleurs mordorées. Pourtant, l'automne est déjà passé depuis longtemps...

Méryle repère un site propice au campement, vite installé dans une faille à l'abri des regards. Un feu discret est allumé, la yourte est montée et les premiers guetteurs s'installent pour la nuit.
Le premier tour de garde est vite dérangé. Des cris résonnent dans la nuit. Il devient rapidement apparent qu'une poignée d'hommes-fauves semblent s'être perdus comme celui du matin. Ils crient de manière désordonnée, se déplacent au hasard, mais ne devraient pas être un danger. Nadine retourne dormir, comptant sur la vigilance de ses hommes.
Le sergent est de nouveau secouée par la Mule. D'autres sons arrivent. Plus précis, plus prêts, le danger parait plus immédiat. Toute la troupe est éveillée. Avec l'aide des géants, plusieurs groupes sont identifiés à l'oreille :

  • un homme ? seul, qui masque son odeur et qui s'arrête par moment pour éliminer ceux qui le suivent.
  • les Hommes-Fauves entendus précédemment, qui courent après le précédent.
  • une troupe plus nombreuse, d'Hommes-Fauves également, mais nettement plus organisés. Ceux-là cherchent à pister et ont repéré les traces laissés par les Talendans.

La yourte est vite affalée, en silence. Le feu est étouffé sous un paquet de neige. Tout le monde s'étale sur le sol dans le plus grand silence. Les oreilles aux aguets, les mains sur leurs armes, les explorateurs entendent avec soulagement les hommes-fauves.

Quatrième jour

Révélations !

Dès l'aube, alors que tous se préparent à lever le camp, Méryle insiste énergiquement pour qu'on lui explique, enfin !, les raisons de l'expédition. Un certain flottement se fait sentir chez "ceux qui savent" (Nadine, Andréas, Vérité Tranchante et Songe-des-Rochers). Avec une certaine réticence, Andréas finit par admettre que le secret n'a plus guère d'importance maintenant que la vallée maudite est atteinte.
Il explique alors, à mots choisis, l'existence de La Porte-Sous-la-Montagne, des objets maudits qu'elle est censée renfermer, et surtout la nécessité de l'atteindre avant l'expédition envoyée par Lorkan. Il fait de son mieux pour présenter la situation en terme clair, éviter les débats théologiques avec Célias et être clair.
La question de "l'influence" que la vallée peut avoir sur les esprit est vite posée. Andréas tente de rassurer tant bien que mal ses compagnons quant à sa capacité à les en protéger. Il leur montre sa "boule", une étrange sphère cuivrée qui ressemble fort au "casque" de Songe-des-Rochers.
En entendant la description des nombreux dangers de la vallée, de la présence immédiate de "vétérans" Arkonnelkan et de celle, lointaine mais inquiétante, de leur sorcier, les Patrouilleurs prennent douloureusement conscience que les risques courus en montagne n'était qu'un souci mineur... Les regards se tournent vers Nadine en espérant un plan d'action précis qui les protégeraient, au moins un peu..

Il est finalement décidé que l'expédition se séparerait en deux groupes. Au nord, Nadine emmènerait son équipe sur la piste des hommes fauves tout en commençant à explorer les abords de la forêt maudite. Au sud, Célias désormais promu "second" et son groupe auraient pour tâche de retrouver le mystérieux chasseur entendu pendant la nuit. Un système de communication hâtif est mis au point, comptant sur la collaboration de la corneille amie de Vérité.

Ennemi ou Ami

Célias , La Mule, Meryl et Songe des Rochers décident d'explorer rapidement les abords du campement pour mieux comprendre ce qui s'est joué pendant la nuit, avant de poursuivre la piste au sud. Ils identifient six hommes-fauves (pieds nus, petits et lourds) qui ont approché du camp avant de se décider à repartir pour ne pas être à découvert.
Les traces de la poursuite leurs en apprennent davantage. Un groupe d'une douzaine d'hommes-fauves semble avoir utilisé les "hurleurs" comme chiens de chasse en les contrôlant avec de longues laisses. Ces "hurleurs" ont bien le déplacement erratique que leurs cris semblait indiqué, mais ils sont pourtant capable de suivre une piste au moins à l'odeur avec plus d'efficacité que les hommes-fauves eux-mêmes. Le poursuivi, quant à lui, semble avoir mené son affaire avec compétence : tout en courant une bonne partie de la nuit, ce qui indique une belle endurance, il a su séparer les hurleurs de leurs meneurs puis les isoler avant de les tuer un par un. Les traces des attaques sont très nettes et montrent qu'il n'a laissé aucune chance à ses cibles. Ses traces révèlent qu'il porte des mocassins de chasse emishen, une coutume surtout présente chez les Liam'Lon et autres clans chasseurs. Songe fait alors remarquer que la patrouille précédente comptait au moins un Emishen, Rhamdel le bouquetin, qui pourrait correspondre au peu qui est identifiable sur le poursuivi.

La piste du poursuivi avance vers le sud. Le groupe d'hommes-fauves a visiblement abandonné la poursuite après la mort des "hurleurs", dont ils ont emporté les cadavres. Leurs traces montrent qu'ils sont repartis au nord par un autre chemin.
Le poursuivi semble lui avoir piqué droit vers le "promontoire du monolithe" que les Talendans avaient aperçu depuis les montagnes. Une fois sortis des bois, le groupe de Célias ne peut que constater qu'un feu assez important fume au pied du monolithe. Comptant sur l'absence des hommes-fauves, le groupe presse le pas pour se rapprocher.
Après avoir longé un petit torrent, ils ralentissent en vue du promontoire. Les traces du poursuivi sont en partie effacée par les conditions climatiques. De plus près, en revanche, le feu fume de manière volontaire. L'homme est apparemment seul - et il a l'air fou. Les cheveux en bataille, couvert de boue, revêtus d'une peau de bête, sa silhouette semble noire de crasse. Son corps maigre ressemble à celui d'un homme athlétique qui aurait manqué de nourriture depuis des semaines. Surtout, il parle, d'une voix forte et claire - à une foule invisible. Ceux qui comprennent la langue des Vents réalisent bientôt qu'il défie des ennemis que lui seul semble voir. Par moment, il se précipite hache à la main dans l'une ou l'autre direction pour "repousser un assaut" tout aussi imaginaire.

Célias décide de s'identifier comme Patrouilleur. Il envoie, très légèrement en avant, Songe-des-Rochers qui dépasse, inquiète, des boucliers de ses compagnons. A l'interpellation de la montagnarde, il répond par un nouveau défi - non sans avoir confirmer qu'il est bien Rhamdel. Célias avance en espérant l'amadouer avec de la nourriture - sans succès, le fou le charge dès qu'il entend la langue des Pères. Alors que les explorateurs forment un front uni, boucliers en avant et Songe en couverture avec son arc, Rhamdel, saute du promontoire pour sortir du champ de tir avant de revenir pour lancer une flèche sur Méryle.
Célias se jette alors en avant sans attendre ses compagnons. Au niveau du monolithe, il percute l'homme qui l'attendait la hache à la main. Plus rapide, Rhamdel frappe. Célias recule sous le choc alors que la force du coup arrache des morceaux de son bouclier. L'instant d'après, Rhamdel frappe La Mule en lui sautant littéralement dessus. Le coup est terriblement violent, explose le boulier de La Mule dont le bras semble éclater sous l'impact. Le Sylvain dégringole dans la neige et Célias se retrouve de nouveau seul.
De loin, Méryle fait feu, plantant une flèche dans l'épaule de l'adversaire. Célias tente d'en profiter pour le désarmer et abat son bouclier sur la hache de Rhamdel. Ce dernier est pris au dépourvu et abandonne son arme. Rhamdel en retrouve sa langue des père et hurle un "sale con !" à Célias. Méryle lui replante une flèche dans la jambe, mais Célias reste incapable de maîtriser Rhamdel. Méryle les rejoint, tout le monde se retrouve à glisser dans la poudreuse, avant que Méryle ne finissent par prendre le dessus.
Une fois maîtrisé, Rhamdel semble tout étonné qu'on lui ait tiré dessus. Il regarde d'un air perplexe le manteau de patrouilleur de Méryle, avant de s'évanouir en étreignant toujours le manteau. Méryle commence à soigner la blessure à l'épaule de Rhambdel et obtient un bandage efficace. Elle parvient à stopper le saignement. Mais La Mule est encore plus mal, avec une belle fracture ouverte au bras.

Aux abords de la forêt jaune

La piste suivie mène distinctement à une trace qui approche bien trop de la forêt au goût de Nadine. Après une brève discussion, Andréas propose d'y envoyer un "cobaye" pour qu'il puisse juger de l'effet de la malédiction et comprendre comment s'en préserver. Vérité maugrée puis s'avance. Encordés, les deux colocataires s'avancent sous les arbres et disparaissent à la vue de leurs compagnons.
Une grosse demie-heure plus tard, Nadine est surprise d'entendre revenir Vérité et Andréas qui semblent apparemment pris dans un règlement de compte à mi-voix. Le chroniqueur et la dresseuse s'envoient insultes, vérités et accusations l'un à l'autre. La géante Feuille rousse est la première à réagir en couvrant Andréas de ses bras comme pour le protéger. L'intervention de la géante, qui considère ouvertement ce type tout maigre comme "son petit", permet de dissiper la tension. La forêt jaune a confirmé qu'elle était un danger.

Remis de ses émotions, Andréas se lance dans une analyse de ce qui s'est produit, sur lui comme sur sa compagne d'expérience. Pendant ce temps, Vérité dialogue avec Feuille rousse qui lui explique, tant bien que mal, que la forêt est en automne parce qu'elle est influencé par la rivière qui coule du Nord. Pour la géante, ce n'est pas tant la forêt qui est "magique" que la rivière.
Elle se plaint également des cris des géants sauvages - qu'elle entend depuis au-delà de la montagne. Pour elle, les cris sont dérangés et dérangeants : ce n'est pas une langue qu'elle comprend, cela ne semble même pas vraiment être une langue. Un voix plus grave et plus forte domine apparemment les autres.

Le groupe de Nadine continue de progresser malgré les nouvelles informations, en restant à une distance prudente des arbres jaunes. La piste des homme-fauves est rapidement retrouvées. Elle chemine vers le nord, sans effort pour se dissimuler. Après une heure environ de pistage, le groupe atteint un gué qui a été largement utilisé. Les éclaireurs, la Flèche et le Sylvain, sont envoyés au-delà, couverts par Nadine et son arbalète. A leur retour, le jeune Emishen tout excité explique comment ils ont retrouvé les trace d'un fort parti d'hommes-fauves - et comment il envisage de leur tendre une embuscade ! Son aîné a tôt fait de doucher son enthousiasme en mentionnant les risques énormes d'une telle tentative.

Nadine a alors décidé de planquer le groupe Nord au-delà du gué, dans un creux de rochers au pied du plateau des Hommes-Fauves, parmi les sapins clairsemés à la lisière de la forêt jaune : si besoin, une petite grimpette permettrait à un guetteur d'atteindre le rebord pour observer les mouvements de l'ennemi. Il suffisait alors d'envoyer la corneille au groupe Sud avec deux messages : le signe annonçant "suivez l'oiseau" ET celui disant "danger", dans l'espoir que l'équipe de Célias les rejoigne discrètement à leur cachette...

Par la suite, Ryakéra est revenue de sa reconnaissance aérienne en annonçant qu'elle avait trouvé un "chemin de crête" vers le vallon des géants qui contourne la forêt jaune par le sud, donc par la montagne. Ce nouveau trajet représentant 2 à 4 jours d'alpinisme sévère dans le vent et le froid, la possibilité est rapidement abandonnée au moment où Andréas explique qu'il a trouvé un moyen de protéger l'équipe de la folie grâce à son étrange sphère, en lui faisant émettre une sorte de "rayonnement" qui devrait garder le maléfice à distance. C'est encore un peu théorique à ce stade, mais puisqu'il aura sensément quelques heures pour y travailler avant que le groupe Sud ne revienne, il devrait pouvoir mettre ça au point.

Un Patrouilleur pas tout à fait net

Après les soins d'urgence, Célias organise son équipe de manière à interroger au plus vite Rhamdel. Même avec l'aide de Songe-des-Rochers, qui traduit comme elle peut, puis celle de Méryle dont la seule présence offre un baume au cœur blessé du Bouquetin, il est bien difficile d'en tirer des informations précises.
Rhamdel passe le plus clair de son temps à insulter, le plus vulgairement possible, la femme qui l'a trahi. Il explique néanmoins à Célias son plan consistant à faire un feu aussi visible que possible pour attirer les hommes-fauves et les massacrer. Les cadavres au pied du promontoire confirment ses dires.
Il confirme, tant bien que mal, qu'il est venu avec la patrouille d'Eldan pour chercher les prospecteurs. Ils ont trouvé les petits fanions laissés par Virgile de Narcejane. Vraisemblablement, l'expédition de Virgile a été capturée et peut-être bien dévorée par les Hommes-Fauves. La patrouille d'Eldan a été balayée en tentant d'attaquer le "village" des Hommes-Fauves pour sauver les précédents. Eldan, au moins, a été capturé et Rhamdel s'est échappé.
Depuis, il mène une guérilla acharnée contre les hommes-fauves, mais la forêt jaune a sérieusement atteint sa perception du temps. Il mélange passé et présent et ne cesse de revenir sur son ancienne compagne qu'il aurait vu... mais quand ?

La corneille arrive alors avec les ordres de repli. La patrouille repart avec ses blessés et Rhamdel. Avant de quitter les lieux, Célias met la main sur un paquet dissimulé par Eldan le long du fleuve. Un manteau de patrouilleur tâché de sang y protège un carnet et une paire de bésicles.

De retour au camp, Andréas et Vérité Tranchante se hâte d'interroger Rhamdel dès qu'ils l'entendent parler de son amour perdu. Pour les anciens de Tal Endhil, la présence de Lune-Voilées est une mauvaise nouvelle... même si pas entièrement surprenante. Avec des efforts, ils obtiennent du Bouquetin la confirmation que la Korme et quelques Arkonelkans sont passés par la forêt il y a quelques jours. En revanche, cela fait plus d'un mois qu'il n'a pas vu Eldan et les autres patrouilleurs.

Alors qu'Andréas se lance dans ses préparatifs techniques pour entrer dans la forêt jaune, le reste de la troupe observe avec inquiétude une tempête monter depuis l'est.

Cinquième jour

Au matin, les hommes-fauves traversent la rivière vers le sud et leurs zones de chasse. La troupe avance vers la forêt en restant aussi discrète que possible. La présence de Rhamdel est vite un problème. S'il est possible de le retenir quelque temps, alors que le Patrouilleur fou ne rêve que de se lancer à l'attaque, les efforts de Nadine et de ses hommes sont vite insuffisants. Au bruit des tambours, Rhamdel se lance au galop vers les groupes de chasse. La patrouille continue d'avancer, bien que Vérité demande à sa corneille de le suivre pour le surveiller.

Andréas manipule la Sphère pour protéger la troupe. Cela semble fonctionner alors que tous entrent dans la forêt. La progression est bonne et les hommes-fauves semblent loin.
C'est alors que Ryakéra-Krékara revient à tire-d'ailes pour signaler que Rhamdel est en danger. L'ancien Korme est poursuivi. La corneille offre de le sauver... sans préciser comment à sa partenaire qui acquiesce sans y penser. Elle repart aussi vite qu'elle est venue.
Il ne faut pas longtemps pour que Vérité se morde les doigts de sa réponse... Sauver Rhamdel, c'était tout simplement diriger sa fuite vers la patrouille - et avec lui, entraîner tous les hommes-fauves. Les tambours de guerre se font plus proches et plus rapides. Ryakéra-Krékara admet que ce sont de "gentils emishens" rencontrés au village qui lui ont suggéré cette solution pour sauver Rhamdel. Comme les Arkonelkans lui ont également donné des biscuits, elle n'a pas douté un instant de leur générosité.

Malgré les efforts de discrétion de la patrouille, une femme-fauve, tenant un hurleur en laisse, retrouve sa trace. Célias se jette sur elle en lui hurlant des imprécations. Le combat est bref et mortel, mais suffit à attirer d'autres hommes-fauves. Le groupe s'éclate dans la confusion. Vérité, ses géants et le gros de la troupe s'enfuient au Nord-Nord-Ouest. Proches de la rivière, ils s'apprêtent à la franchir. Nadine et quelques combattants éparpillés sont encore presque au contact et commencent à reculer.

Mexican Stand-off

A force de cri (autant pour la discrétion), Nadine parvient à resserrer ses hommes. La jonction se fait sur la berge, alors que les tambours de guerre signalent la poursuite par trois groupes d'hommes-fauves. Seul Andréas manque à l'appel - personne ne l'a vu disparaître au moment du premier accrochage, mais le chroniqueur n'est plus là. Et la Sphère non plus...
Pour gagner du temps, Nadine ordonne de fortifier un petite butte grâce à des arbres arrachés par les géants. Les premiers hommes-fauves sont repoussés par des tirs précis. Les sentinelles repèrent parmi eux la haute silhouette d'un guerrier Arkonelkan.

De son côté, Andréas retrouve peu à peu ses esprits. Il repère ses compagnons au son des arbres arrachés et se glisse dans le dos des hommes-fauves. Sa route croise celle de Rhamdel, qui mène sa guérilla solitaire, mais le chroniqueur ne parvient pas à le convaincre de rejoindre la patrouille. Andréas poursuit sa progression, comptant pas moins de trente hommes-fauves qui patientent à couvert. Il parvient à se glisser parmi eux et à rejoindre la "forteresse". Les tambours, qui n'ont pas cessé, indiquent que d'autres ennemis approchent.

Nadine décide de traverser la rivière. Une corde est tendue entre les deux rives. Méyle, puis Célias et Andréas traversent.
Dès qu'elle pose le pied sur la rive nord, Méryle repère du mouvement dans les fourrés et se rue à l'attaque. Elle tombe sur un hurleur et son dresseur... qui escortent Lune-Voilée. Apeurée, seule contre trois, Méryle dépose ses armes et se rend. Célias, Andréas et la Mule sont pris à parti par un énorme guerrier Arkonelkan. La chroniqueur subitement agressif est projeté d'un magistral coup et finit son attaque le nez dans l'herbe, à peine conscient. Alors que le colosse va pour se pencher sur Andréas, peu inquiété par la présence de la Mule, il se fige. Le guerrier devient un bloc paralysé que la Mule n'a qu'à pousser légèrement pour qu'il glisse au sol.

Pendant ce combat, le reste de la troupe a fini par rejoindre la rive nord. Nadine et Vérité, portée par les géants, arrivent les dernières pour découvrir le spectacle. La sergente a à peine le temps d'ordonner aux géants de ramasser Andréas que Lune-Voilée sort des arbres. Elle tient une dague sous la gorge de Méryle et, très détendue, propose à Nadine d'échanger la jeune patrouilleuse contre le "sorcier". Nadine répond par une volée d'insulte et menace, de son arbalète (pourtant vide), le guerrier écroulé au sol.
Méryle parvient alors à s'écarter de la dague. Une volée de flèche couvre sa course vers ses camarades et repousse les hommes-fauves comme les Arkonelkans. Profitant de la grêle qui commence à tomber, la patrouille s'enfuit vers l'Ouest. La nuit qui approche favorise sa disparition dans les arbres alors que Célias manque à l'appel.

Nadine envoie Méryle et Songe-des-Rochers en éclaireurs. Ils repère une première falaise qui est vite passée grâce aux géants. Un bivouac précaire est installé dans un creux de rochers qui protège à peu près de la grêle. Les tambours semblent s'être arrêtés avec la nuit et les intempéries. Tous respirent enfin. Pendant la nuit, Andréas travaille de nouveau sur la Sphère et réactive la protection.

Célias est bien loin de ses compagnons. Il a retrouvé Rhamdel, épuisé et blessé. Les deux hommes se réfugient sous un arbre et tentent se tenir chaud mutuellement. Des vision assaillent Célias durant la nuit, mais il bande sa volonté et parvient à y résister. La nuit, froide, est interminable.

Sixième jour

Dès l'aube, les recherches des hommes-fauves reprennent. Ils passent à quelques pouces de Célias et Rhamdel sans les voir. Les deux hommes restent d'autant plus discret que l'Emishen est presque mourant. Celias fait ce qu'il peut pour réduire les blessures et réchauffer son compagnon.

Plus à l'ouest, Nadine décide de passer à l'offensive. Le bruit des tambours confirme à tous que la chasse a repris. Une brève exploration permet de trouver un pierrier qui coupe la falaise, que les hommes-fauves seront contraints d'emprunter s'ils veulent continuer la poursuite. La sergente prépare son embuscade.
La troupe n'a pas a attendre longtemps pour voir apparaître un petit groupe de poursuivants. Une avant-garde de trois hurleurs tenus fermement en laisse par leurs dresseurs et un Arkonelkan précède un parti plus nombreux mais encore éloigné. Les ennemis progressent dans le pierrier sans guère de retenue. Le premier est arrivé en haut quand le tir se déclenche. En quelques flèches et carreaux, les ennemis sont éliminés. Le Sylvain se débarrasse des hurleurs au contact. La vitesse et la brutalité de l'attaque démoralise le reste des hommes-fauves qui se replie en désordre. Nadine entraîne alors sa troupe vers les montagnes.

La corneille est envoyée pour retrouver Célias. De son côté, il a réussi à convaincre Rhamdel, enfin réveillé, d'abandonner la guérilla et de rejoindre Nadine. Après avoir retrouvé le matériel de l'illuminé, les deux hommes progressent discrètement vers l'ouest. Grâce à la Sphère, Andréas parvient à manipuler la malédiction pour aggraver la confusion qui règne chez les hommes-fauves. Ce "bricolage" ajouté à l'embuscade semble suffire à égarer les groupes de chasse dont les tambours s'éloignent vers le sud. Celias et Rhamdel parviennent ainsi à rejoindre leurs compagnons sans incident.

Au pied des montagnes

L'ensemble de la patrouille enfin réunie rejoint les premières falaises alors que commence l'après-midi. Après un bref instant d'émerveillement devant la gigantesque cascade qui jaillit d'un grotte, un bref repos est organisé. Une grande partie de la patrouille choisit alors de se baigner dans les bassins naturels, et chauds, que la cascade alimente. Ceux qui continuent d'observer constatent en revanche qu'ils ne sont pas les premiers "civilisés" à se passer par ici. A quelque distance de la cascade, la falaise est équipée d'une série de pitons, plus épais et plus solides qu'il n'est apparemment nécessaire. Andréas en conclut rapidement que c'est par là que Urgrand, ses Chacals et des Kormes ont dû passer pour redescendre le sarcophage. Mais les pitons portent aussi la trace d'une ascension plus récente, confirmée par les empreintes de pas sous la cascade. Deux Emishen sont passés par là il y a peu, peut-être Lune-Voilée.

Le repos est interrompu par le Sylvain, descendu hors de la brume de chaleur pour monter la garde. Un groupe d'hommes-fauves se rapproche à nouveau. Les baigneurs sortent de l'eau et se rhabillent en hâte, frigorifiés. Grâce aux géants, la patrouille s'installe dans une étroite grotte à une dizaine de mètres de haut. Vérité et ses partenaires se cachent eux un peu plus loin sur la paroi.
L'attente ne dure guère. Les hommes-fauves approchent de la cascade, plus prudents et semble-t-il moins motivés que précédemment. Il faut toute la morgue de leur chef, reconnaissable à son casque ondrène, et d'un guerrier Arkonnelkan pour les faire avancer. Les Talendans se terrent dans leur cavité pour ne pas être vus. La troupe passe sous eux alors que le guerrier a disparu de leur vue. Après quelques longues minutes, les hommes-fauves semblent apercevoir non pas le gros de la troupe, mais la cavité où Vérité et les géants se sont dissimulés.
Alors que les hommes-fauves commencent à se rapprocher de la falaise, Nadine ajuste le cimier du chef. Un carreau dans l’œil le coupe en plein dans son élan - et démoralise les hommes-fauves qui s'enfuient en désordre. Un juron en langue des Vents confirme en revanche que l'Arkonelkan est toujours au pied de la falaise.

Après un bref conciliabule, Nadine décide d'en finir avec les poursuivants - l'escalade est impossible avec un tireur en contrebas et les hommes-fauves peuvent se reprendre à tout moment. Andréas signale un autre ennemi en embuscade au-dessus. Se couvrant avec les boucliers, la patrouille jaillit du surplomb. Nadine abat la femme avant qu'elle ne puisse tirer, profitant d'une confusion de son esprit provoquée par la boule. La Flèche et Méryle ont moins de succès avec l'Arkonelkan, bien caché dans les rochers et qui se défend. Il faut plusieurs tentatives avant qu'il ne tombe criblé. Il aura eu le temps de blesser grièvement le jeune Emishen, heureusement soigné avec talent.
En descendant pour s'assurer de leur décès, Célias et les autres mettent la main sur un étrange talisman, une rondelle d'airain dont Andréas explique qu'elle a été chargée d'Essence pour protéger son porteur pendant quelques jours. C'est un travail récent, et fait par un pratiquant de la sorcellerie - alors que les Arkonelkan semblaient en être dépourvus. Une certaine inquiétude se ressent dans la troupe à cette idée. Plus loin dans les rochers, le cadavre du chef des hommes-fauves a laissé échapper un casque de facture ancienne. Andréas l'identifie comme celui de Langard.

La patrouille, après la fouille et les soins, reprend son ascension. Une fois les pentes les plus abruptes passées, la combe s'élargit pour devenir un plateau étroit. En avançant, les éclaireurs trouvent des traces de l'archère abattue précédemment mais elle ne semble pas avoir été seule pendant un moment. Un bivouac est installé avant d'arriver à la Vallée, pour un dernier repos avant l'inconnu.

Septième Jour

Les Talendans entrent dans la vallée à la pointe de l'aube. La corneille n'étant toujours pas revenue, Nadine est privée de ses yeux. Une progression prudente se prépare, quand Andréas propose une solution qui rassure tout le monde. Les géants sont réputés pour leurs sens aiguisés, mais ils semblent victimes, comme tous les êtres vivants, du maléfice qui rôde dans la Vallée. Dès lors, le chroniqueur se fait fort de détourner le maléfice avec sa boule pour que les géants évitent la patrouille "comme par magie". Il entame ses préparatifs alors que la sergente organise ses troupes, s'assurant de construire des binômes où un élément "résistant" accompagne un considéré plus fragile. Le casque de Songe-des-Rochers, celui de Langard, l'amulette d'airain, le fanatisme de Célias semblent garantir à peu près la résistance aux maléfices.

Le chemin n'est guère précis dans les notes de Langard, mais Vérité explique très vite que ses géants sont sensible à l'Essence qui "fuite" depuis La Porte-Sous-la-Montagne, et qu'il suffit pour l'heure de suivre le cours d'eau qui semble canaliser celle-ci.
La troupe commence à avancer, silencieuse malgré sa protection théorique. Les éclaireurs repèrent rapidement un géant qui pêche. Il est contourné sans bruit mais semble réagir tout de même à la présence des hommes. Le géant cherche autour de lui, s'agite - et les Talendans réalisent avec angoisse qu'ils ont oublié d'effacer leurs traces... Certes, la boule semble bien troubler le géant, mais celui-ci est bien en train de remonter la piste laissée par les bottes. Alors qu'il s'approche de plus en plus, il faut à l'arrière-garde tout son courage pour ne pas bouger. Avec un grognement plus qu'inquiétant, le géant finit par renoncer et passe son trouble sur les arbres.
Méryle est immédiatement chargée de faire disparaître les traces suivantes alors que les éclaireurs signalent l'approche d'un petit lac dans le fond de la vallée. Après hésitation, Nadine choisit de contourner par l'ouest, ce qui a l'immense avantage d'éloigner le chemin des géants.

Alors que le soir tombe, la patrouille arrive de l'autre côté du lac pour y voir son chemin coupé par un trio de géants. Ceux-ci n'ont pas conscience de la présence des hommes, mais sont en plein sur la route à suivre. Plutôt que de risquer un passage trop proche, il est décidé de monter le camp pour le soir. Une éminence est repérée un peu au nord, et rapidement rejointe.

Le bivouac commence bien. Toujours protégés par la boule d'Andréas, la patrouille s'installe à couvert en prenant garde à effacer ses traces. Dans la yourte montée à moitié, les dormeurs s'entassent comme ils peuvent. Les sentinelles prennent place presque sereines. Les géants sauvage n'ont pas donné signe de vie depuis quelque temps.
Le sommeil vient à peine de commencer quand des hurlements gutturaux déchirent le silence. Les géants "chantent", ou plutôt ils hurlent, de manière dissonante. Vérité explique à ses compagnons que, sans doute, le maléfice de la Vallée les a rendus incapable d'obtenir l'harmonie habituelle des soirs de pleine lune. L'inquiétude passée, puisque le comportement semble normal, la troupe attend patiemment la fin des cris pour se rendormir.
Mais, à peine le silence est il revenu, à peine les dormeurs de nouveau installés, que les hurlements reprennent. Les géants ont changé de ton, et semble se rapprocher, légèrement, de l'unisson attendu par Vérité. Seulement, à ce rythme, il leur faudra des heures de tâtonnement pour trouver la note juste, s'en satisfaire et se taire... si tant est qu'ils se taisent. Les Talendans cherchent désespérément une idée pour préserver leur sommeil, sans succès.

Andréas, réveillé comme les autres, constate que les cris des géants suivent les fluctuations de l'Essence. Il remarque également deux effets plus inquiétants : d'une part cela semble "allumer" le petit lac central, qui luit dans la nuit, et surtout le flux semble croître. Si le premier phénomène est finalement explicable par la présence d'algues luminescente sous l'eau, le second est nettement plus troublant - si la quantité d'Essence augmente, serait-ce parce que Lune-Voilée et ses sbires ont trouvé La Porte-Sous-la-Montagne et l'ont ouverte ?

Huitième Jour

Face à l'urgence, et comme de toute façon personne ne peut se reposer correctement, Nadine fait lever le camp. Lentement dans la nuit, puis à marche forcée dès les premières lueurs, la patrouille avance en direction de la Porte - le flux d'Essence guidant Lune Rousse et Griffe d'Ours avec la sûreté d'une pierre magnétique.

La troupe parvient en contrebas d'un escarpement où semble se distinguer une ouverture. Mais un groupe de géants s'agite devant, rendant tout passage impossible. A couvert dans les arbres, les Talendans observent la situation et évaluent leurs chances quand un petit homme sort de la caverne. Il brandit ce qui ressemble de loin à un bâton, qu'il fait tourner en l'air pour produire un bruit étrange - et s'avance sans crainte au milieu des géants. Ceux-ci sont apparemment calmés par le son et s'assoient au sol. Certains paraissent même s'endormir.
C'est alors que l'homme se tourne vers les arbres qui dissimulent la patrouille, cherche du regard puis les salue d'une voix forte en les enjoignant à le rejoindre. Au temps pour la discrétion espérée...
Nadine s'avance hors du couvert de la forêt, suivie de loin par Célias et Méryle. En s'approchant, elle constate que l'homme porte les couleurs des Elloran et qu'il est un chaman. Se creusant la cervelle tout en marchant, elle l'identifie comme Kalel Kormil juste avant d'arriver à portée de voix.

Le chaman n'est aucune surpris de voir avancer les Talendans et, sans même se présenter, se lance dans une vaste dissertation sur la Porte des Fléau, qu'il faut maintenir fermée, et la pratique généralisée du mensonge - par les Dirsen, par les Kormes, par Lorkan, par la patrouille qui vient d'arriver...
Une discussion s'engage, progressivement rejointe par Andréas et d'autres Talendans. Kalel Kormil veut connaître leurs intentions : sont-ils ici pour ouvrir la porte ou pour la fermer définitivement ? Il ne semble n'avoir accompagné Lune-Voilée que parce que ceux-ci lui avait garanti leur intention de tout fermer pour mettre fin à la "fuite magique". Evidemment, à l'arrivée, les sbires de Lorkan lui ont appris qu'ils venaient tout de même chercher "une bricole, presque rien, juste un objet qui permettrait de mettre fin au règne de l'arbre-démon sur le territoire des Liam'Lon".

"Choisir son camp"


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