25) "L'Inquisiteur" : Différence entre versions

De Marches du Nord
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Version du 8 septembre 2016 à 06:22

Au début du mois des Cueillettes, un petit convoi de Talendan part pour Celanire afin d'y commercer, et plus si affinités.

PROTAGONISTES :

Prologue

Le Primat à peine reparti vers le Temple des Patriarches que les Talendans se remettent aux affaires. Profitant du roulage ordinaire vers Solerane, il est décidé de pousser jusqu'à Celanire afin d'y régler quelques affaires en suspens. Sous la direction de Mérane, un petit convoi s'organise. Les projets officiels sont nombreux :

  • vendre le poisson à Solerane (ne serait-ce que pour financer la suite).
  • acheter du métal (qui ira grossir les cales des nefs kerdanes), des chevaux, du grain (dont de l'orge), du vin (pour remplacer les hectolitres d'alcool bus pendant la visite du Primat).
  • trouver du matériel chirurgical correct pour les Sœurs Compatissantes.
  • recruter des ouvriers qui seront bien utiles sur les nombreux chantiers ouverts à Tal Endhil.
  • recruter des mercenaires pour compléter l'armée du bailliage.

Plus discrètement, le bailli Durgaut, Herle et Mérane ont également prévu de :

  • ralentir le chantier de l'abbaye voulue par Boniface (si elle est achevée avant celle de Tal Endhil, elle privera le bailliage de sa propre abbaye).
  • étendre le Vent des Rêves au sud.
  • recruter un alchimiste compétent pour la fabrication du Bleu des Lacs.
  • tirer le jeune Merrick de la Faille des pattes d'Aergabald de Rordame (et régler son compte à Eyfahr, l'écuyer de celui-ci, si l'occasion se présente).

Les heures qui précèdent le départ, voulu rapide par Mérane et Durgaut, sont l'occasion de recruter une légère escorte et de se renseigner, autant que possible, sur la situation à Solerane et Celanire. Le convoi va emmener la troupe loin de la frontière de l'Orage, dans une région fermement tenue pas les Seigneurs du Nord... même si officiellement nous sommes entre Impériaux, tout cela ressemble fort à une incursion en territoire ennemi.
Herle emprunte à Eliassin de Léandre, encore convalescent, un de ses templiers. Broghan est costaud, alcoolique et suffisamment curieux pour avoir appris quelques rudiments de langue des vents. Il ne semble pas mécontent d'aller faire un tour hors de Tal Endhil, surtout si cela lui permet de boire enfin autre chose que du vin de sureau. Côté emishen, Sifenen Arlan recrute son comparse Nael'Dharam contre une vague promesse de lui arranger le coup avec une donzelle peu farouche qu'il a déjà lutiné vers Celanire. L'ensemble forme une escorte raisonnable bien que légère.

Les Sœurs compatissantes, malgré des remarques déplacées d'Herle qui lui valent des regards courroucés, donnent aux voyageurs quelques noms. Ce ne seront peut-être pas des alliés, mais en tout cas la ville n'est pas tout entière sous la botte de Boniface.

  • la vieille Aurélia, patronne de l’Auberge de la Canne Sèche, est presque la doyenne du village. Ancienne sage-femme (elle a donc accouché la plupart des gens de plus de 20 ans) mais aussi avorteuse, elle était proche des Sœurs avec qui elle échangeait des remèdes, y compris des décoctions emishen fort peu légales. Elle n'a pas été inquiétée par Boniface, mais c'est pourtant la seule du village à avoir protesté contre l’exécution de la Mère Supérieure. Elle a fermé son établissement une semaine en signe de protestation, avant de ré-ouvrir devant le peu de courage public des autres villageois. Aurélia est, par sa position, la principale acheteuse de bière du coin, donc le brasseur Pirame est assez sensible à ce qu’elle raconte.
  • la famille de Greldorn vit dans un hameau fortifié de 4-5 familles à quelques km au sud-est de Célanire. Lui-même se retrouve donc à la tête d'une petite communauté assez autonome. Il est assez ouvert d’esprit pour commercer avec les Lewyllen. Il est probable que les Talendans seront bien accueillis, d'autant que ce ne sera pas la première fois que des Emishen restent au calme dans le hameau plutôt que de se risquer au village.
  • Vordyme est le plus gros propriétaire et marchand de Celanire. Les Sœurs ne l’aiment parce qu’il profite de sa position pour écraser la population et ses employés emishen. Ses fils sont le maréchal-ferrant et le cordonnier, il a 2 filles mariées et donc deux gendres. Cependant, l’arrivée de Boniface lui a fait perdre beaucoup d'influence sur le village et il est probable qu'il ne porte guère l'abbé dans son cœur.
  • le patron de la mine est un dénommé Norval, qui a été guerrier assez longtemps, s'est engagé comme garde à la mine puis en est devenu le patron. Fils de charpentier, il semblerait que ce ne soit pas pour ses compétences techniques qu'il ait été placé là. Les Sœurs n'ont pas d'idée de ses rapports avec Boniface.
  • Teillard est un drapier qu’il serait intéressant pour les Talendan de contacter, sans garantie toutefois.

Vent frais, vent du matin

Au petit matin, le convoi se met en marche. Nael'Dharam ouvre la route, souvent loin devant. Herle précède le premier chariot mené par Merane. Sifenen Arlan conduit le suivant tant bien que mal (l'Emishen est meilleur cavalier que charron) et Cyric fouette ses mules pour que son "carrosse" suive la trace. Broghan ferme la marche sur le cheval fatigué que le Temple a bien voulu lui confier.

Bien que la route vers la Passe de Nilfenan soit bien connue de tous, le rythme de cette première matinée est fort lent. Les conducteurs peinent à guider leur bêtes, les roues glissent dans les ornières et la route semble interminable. Fort heureusement pour les cavaliers, qui s'ennuient, le paysage est splendide sous le soleil d'été. Après une courte pause, il est décidé d'accélérer la cadence, seul moyen d'atteindre la passe avant la nuit. Tout le monde s'entraide et c'est un groupe nettement plus rapide, mais un peu fatigué, qui attaque la dernière montée quelque temps avant la tombée de la nuit.

Cyric, quelque peu en avance, rencontre un étrange Lewyllen : un petit bonhomme bardé de colifichet, coiffé d'un bonnet ridicule avec des oreilles de lapin. Le marchand l'identifie tout de suite comme le légendaire Chemin Tortueux et entame la conversation. Une pipe passe entre les deux hommes et Cyric a tôt fait de vomir son repas, tant l'herbe-nuage est forte.
Le colporteur lewyllen profite de l'arrivée de Merane pour l'entraîner à l'écart et échanger quelques rumeurs. Tout semble indiquer que ce nabot ridicule est très bien informé. En l'occurrence, il prévient les Talendans de la présence de Heymdal "l'Émacié" à Solerane. Il semblerait que le chasseur de prime ait provisoirement renoncé à poursuivre les esclaves évadés dans la Vallée de Cainil en raison des combats qui y ont lieu. Il serait donc de retour à Solerane où le capitaine Vanceslas Tremont l'aurai chargé d'enquêter sur la mort de Jornil "Cuivré". D'autre part, Chemin Tortueux annonce à Merane qu'elle risque de croiser, à Celanire, un étrange Emishen chauve et bien en chair. Herle reconnait à la description un Korme au service de Lashdan qu'il a déjà croisé aux environs de Tal Endhil. Habillé à l'impériale, sans tresses sociales (et pour cause), ce gros type est sans doute chargé des missions d'espionnage, mais Chemin Tortueux n'indique pas la moindre raison à sa présence.

La troupe s'arrête pour la nuit en haut de la passe, au milieu du campement des Hotars, des conscrits et des Sentinelles. Au matin, Ahroanfar le Bâtard accompagne le convoi dans la descente jusqu'à la Rivière aux Élans. IL est un peu inquiet. Les Sentinelles ont repéré des éclaireurs emishen dont elles n'ont pu identifier le clan et Ahroanfar sait désormais qu'il ne pourra pas compter sur de vrais fortifications avant un bon moment.

Une première étape étrangement calme

La route vers Solerane se déroule plutôt bien, les mules et les bœufs mènent un bon train et le convoi arrive à proximité du Marchepied en fin d'après-midi. Un peu en surplomb, Herle et Sifenen Arlan s'inquiètent de voir un bon nombre d'hommes d'arme en position aux abords de l'auberge. Une trentaine de mercenaires, ce n'est pas rien, et pour relever le tout, une bonne dizaine de vétérans portant la livrée jaune et noire des Lévriers de Rordame.
Le pisteur emishen repart prévenir le convoi qu'un autre gîte serait souhaitable, pendant qu'Herle descend se rincer le gosier... et se renseigner quelque peu.

Dans l'enceinte de l'auberge, les soldats ne semblent pas particulièrement sur le pied de guerre, mais ils ne sont pas détendus non plus. Les derniers combats ne sont pas si lointains. Plusieurs Lévriers accueillent Herle poliment mais fermement, la main sur le pommeau. La situation se détend toutefois assez vite autour de quelques bières - enfin une boisson civilisée !
Outre les soldats, l'auberge regorge de pèlerins sur le retour après la visite du Primat et la cérémonie à la Mine. Les mercenaires sont principalement issus de diverses escortes qui ont mené des esclaves aux mines pour le compte du Cuivré. Le reste du temps, ils patrouillent en prévision d'une incursion korme.
Les Lévriers, eux, sont venus de Celanire pour acheter des armes et du matériel à Solerane. Ils ont brisé une roue de leur chariot un peu plus tôt et profitent du délai pour se reposer au sec et au calme, loin de leurs officiers. Finalement plutôt aimables, ils confirment à Herle que la route est correcte et qu'il n'y a (a priori) pas trop de Kormes dans le coin (depuis le passage des Templiers). Ils expliquent sans difficulté qu'ils ont une cinquantaine à être cantonnés à Celanire (ce qui les arrange bien, c'est autrement plus calme que la vallée de Cainil) sous le commandement du chevalier Aymard, un type pas mauvais même s'il est un peu sanguin. En même temps, c'est un Ondrène, faut pas s'attendre à un calme.Les armes sont pour la population, leur officier veut renforcer la défense du village au cas où les Kormes pointent leur nez.

Le convoi installe un campement à la cascade, dans un recoin à l'écart de la route.
Profitant que la ferme de Turil le Brun n'est pas loin, Merane et Broghan s'en vont rendre les chiens comme promis à Vighnu. Le templier a bien du mal à retenir les molosses quand il approche de la chaumière. Un adolescent les accueille plutôt gentiment, avant d'être expédié à l'intérieur par sa mère nettement moins amène. La diplomatie de Mérane a fort à faire pour l'amener à s'adoucir. Les chiens lui sont rendus mais il faut déployer des trésors de persuasion pour qu'elle accepte l'idée de rejoindre Tal Endhil avec ses bêtes et sa famille. Un peu d'argent assouplit le dialogue et la mère finit par promettre de rejoindre le convoi au retour.

Le lendemain, hommes et chariots se lancent dans la montée jusqu'à Solerane où ils arrivent dans la matinée.
Mérane et Cyric s'empressent de se rendre au marché pour y vendre leur chargement de poisson séché. L'endroit est noir de monde, l'activité débordante. Les Talendans ne sont pas les bienvenus, ainsi que leur signifie plusieurs marchands. Un attroupement se forme rapidement, des mercenaires commencent à s'approcher malgré la présence intimidante de Broghan.
A nouveau, les talents oratoires de Mérane et la pénurie de poisson dans la ville finissent par avoir gain de cause : la cargaison pourra être vendu. Le grossiste habituel étant absent, les Talendans se retrouvent à vendre au détail - c'est plus long, mais l'argent rentre mieux. Et cela laisse du temps pour d'autres...

Herle en profite donc pour passer la journée, ou presque, à s'imbiber. Pardon, à recruter des mercenaires. La plupart sont bien contents d'être là, d'autant que le capitaine Trémond a eu la bonne idée d'offrir un pichet par jour à ceux qui resteraient dans la ville - il se paye ainsi une réserve à peu de frais. L'offre généreuse de 12 deniers mensuels (plus logement et couvert) pour les bleu-bites et de 2 lunes mensuelles pour les soldats aguerris, les tournées offerte et le prestige du "tueur de sorciers" finissent par convaincre une poignée d'hommes. Herle verse donc leur prime d'engagement (une demie solde) à sept mercenaires volontaires pour rejoindre l'armée de Tal Endhil. Il envoie les trois apprentis et un ancien pour leur servir de tuteur en direction du Bâtard qui les prendra en charge. Les trois autres restent pour accompagner le convoi :

  • Grevlin "Pied-d'Arbre", un Anguedais vieillissant, vétéran de la Révolte des Ondrènes puis de la Guerre des Sylves, à la large barbe grisonnante, crâne rasé, visage et bras tatoués, manie l'arc, le glaive et une lourde bardiche qu'il utilise aussi comme béquille, afin de soulager sa jambe de bois. Il prétend qu'elle ne l'empêche pas de combattre (quoique ça doive le ralentir un peu), mais c'est surtout pour son sang-froid et son expérience tactique que le Défroqué l'a recruté. Grevlin espère pouvoir finir sa vie dans un coin un peu accueillant et en tuant un minimum de monde (de son propre aveu, il en a un peu marre).
  • Malco Torodine, un Kerdan à la barbe en pointe et aux moustaches cirées, fin de la vingtaine, portant une flamboyante mèche orange vif et qui manie l'arbalète comme la rapièce. Contrairement au précédent, Malco est très impatient de parfaire son "Art" contre quiconque veut bien dégainer contre lui, d'ailleurs il était justement en route vers Tal Endhil pour y provoquer Nadine "la Moucheuse" en duel : elle aurait tué son frère il y a quelques années... Des conversations que Herle a eut avec lui, il est complètement cintré, mais proportionnellement pas plus qu'une partie des grognards de Durgaut et, prévenu que le duel pourrait ne jamais se produire, il a simplement répondu "Alors je lui paierais un verre à la place : mon frère était un sale con". Quand il ne combat pas, il joue de la viole en chantant (pas mal d'ailleurs), drague tout ce qui porte jupon et boit comme un trou.
  • la Grosse Rundella est une guerrière orsani (Herle avait entendu dire qu'elles existaient) qui porte fort bien son surnom, et une grande épée à deux mains étrangement noircie. Fille d'un forgeron de la côte Est, massacré lors d'un raid de pirates grésans, elle s'est d'abord jointe à l'armée d'Arund-le-Taureau comme cantinière, puis armurière, puis une retraite sanglante (après la bataille des Deux-Collines) a démontré son ardeur au combat et elle a été promue mercenaire de plein droit. Après 6 ans de service, elle avait économisé assez pour s'installer comme forgeronne sur le port d'Archerune... qui a évidemment cramé il y a deux mois. Franchement, si elle a le choix, elle préférerait être employée aux forges une fois arrivée à Tal Endhil, mais si pour ça elle doit dégommer quelques types de plus, c'est pas cher payé.

Le lendemain, le marché reprend.

WIP

Un cavalier arrive dans la grande halle. Il a un manteau au couleurs d’Orsane (duc-gouverneur) - vieux guerrier à moustache blanche -> c’est le pitaine Tremond. Il va pas tarder à prendre sa retraite. Il est venu ostensiblement acheter du poisson. On redescend pour la nuit... en compagnie des Lévriers qui retournent au Marchepied. On dort vers la ferme de la veuve Brun. Merane papote avec. Les mercenaires et moi dormont à l’extérieur, les Venteux à la cascade. Background check des mercenaires ok. Duel avec le Kerdan ridicule... pour moi. Le lendemain, y’a le Lewyllen à oreille de lapin qui va donner une leçon à Merane et Cyric. il file par le fumoir quand la veuve se réveille. Les mercenaires de Solerane sont « vendus » par un nommé Damgard, il vient d’Archerune et s’est déplacé exprès à la demande du Cuivré. On réfléchit au commerce des métaux - il n’y a que deux mines de fer, Celanire et TE - donc Solerane va manquer de fer très vite. Par contre, on peut y acheter du cuivre et de l’argent (qu’on peut ensuite revendre à Aroche). On croise des bucherons en remontant - ils ouvrent un nouveau camp d’abattage plein ouest pour une grosse commande d’un charpentier, probablement pour agrandir une mine. On se rend chez un gros marchand avec Merane et Rundella. Je reste à la porte parce que j’ai l’air trop méchant. Elle se renseigne sur Midral Cuivré. C’est lui qui a mis Heymdall sur le coup. Elle n’achète pas des verrerie chez Sageverel. Cyric vend le poisson et en tire 20 Lunes (au total, soit 1/3 de plus qu’en gros) Je vais faire un tour à la forteresse voir Trémond. La garnison prépare son départ (mais n’a pas compris qu’ils repartiraient là où ça chauffe... et ça ne manque pas). On picole ensemble. J’apprends pas grand chose jusqu’à ce qu’il sorte un parchemin « ordre du prévôt » qui lui interdit d’envoyer du renfort à TE (pendant la bataille).Heymdall est reparti pour Darverane. Il a refusé l’embauche du Cuivré parce que ces types surveillaient déjà à ce moment là... L’avis de recherche parle d’un type habillé en vert avec un chapeau à grelot. Les baladins ne sont pas passés par Solerane. Cyric va voir le forgeron Relgir (un des deux forgerons de Solerane, celui qui fait du matos à viander) Merane envoie un pigeon Silfenen lie connaissance avec un palefrenier demi emishen pour qu’il serve d’informateur. Ils deviennent à peu près pote, surtout avec le cheval. Chapelain à l’hostellerie des Moindres. Route vers Celanire A l’arrivée, on tombe sur une gamine à moitié à poil qui se barre. Deux Lévriers sortent de la foret derrière, puis leur sergent. On montre un peu les dents mais on passe sans soucis. A Dun Mollen, on passe un pont de bois vaguement fortifié (le ruisseau sert de douve) (le Venteux pense que ça ne sert à rien, vu qu’on peut passer à cheval 200 m au nord). Tout le hameau et son moulin sont en cours de fortification. Y’a un paquet d’ouvriers qui bossent. Plus au sud, on voit des fermes détruites qui sont en cours de réfection. On va loger chez Greldorn (où on laissera les chariots). Bonne position défensive (au fond d’une combe plus ou moins barrée par des rochers). Seul Ombre’ connait un peu. Greldorn serait un vieux copain de Virgile de Narcejane. On est accueilli par le vieux (boiteux et armé). On le salue, il a connu le père de Merane. On s’installe dans un coin entre les rochers (on tasse un peu tout, bête et chariots). On va ensuite manger avec un trentaine de personnes (la famille de Greldorn)... et on est mis à contribution. Malco joue de la viole et une nana chante en ondrène. Soirée agréable même si la conversation sur la sexualité d’Herle est assez dérangeante. A Celanire, le couvent est lentement transformé en donjon. Les Lévriers gardent les points d’accès et patrouillent la zone. Ils ne vont pas jusqu’au Val d’Orge (parce que Boniface ne leur permet pas). La défense semble plutôt correcte. (Les chevaux se trouvent essentiellement à Dun Mollen). Le sergent Dregar est en charge des patrouilles... et se sert au passage. le sergent TEnd l’Oreille s’occupe des fortifications. Il est un peu plus fréquentable. On va en barque à Célanire (Ombre’, Merane, Herle et Broghan). Ca construit dans tous les sens, c’est le sergent qui donne des ordres pour les fortifications. Pas mal de pèlerins bricolent des baraques. On rencontre (évidemment) une patrouille qui repère Ombre’ mais qu’on arrive à convaincre que c’est notre pisteur. On retrouve Noirsouche qui est là avec Elsar. Officiellement ils sont « malades ». Le baron leur a recommandé de rester au couvent. Merrick de la Faille est « malade » aussi. (On apprend que Heymdal est rentré à Darverane). On va boire un coup à l’auberge. On est servie par Persine, petite fille de la Cane sèche (qui elle refuse de servir les Lévriers). D’autres Lévriers viennent nous voir mais se barrent quand Noirsouche se lève. Il est probablement drogué (et il n’a plus le droit de boire de l’alcool). Merane papote avec Griselle, veuve du drapier. Corps du mari, problème de trésorerie et de transports. RDV à l’heure du déjeuner. On entend un roulement de tambour avant le déjeuner : les Lévriers arrivent sur la place avec deux prisonniers (un Okinohen et un Ondrène). Le chevalier d’Orlonde monte sur l’estrade (Boniface est là aussi) et annonce l’exécution d’un « espion venteux » et d’un voleur de chevaux. Il ajoute un petit discours pour justifier les corvées et le jugement rapide (et exécutif). On part avant la pendaison pour qu’Ombre ne fasse pas une connerie. Surveillance par des Lévriers en civil, focalisés sur moi. Peu de nouveaux dans le village donc on est très repérés. L’Okinahen mort était le neveu d’Alon Sohna, Dernier matin, officier dans son armée. Il venait en ville pour coucher avec une fille de drapier (qui n’a évidemment rien dit). Il s’est fait prendre par une patrouille dont il a buté deux mecs après avoir raté son bluff pourri. Il a été torturé et n’a forcément rien dit. Il a été enfermé 4-5 jours avant d’être pendu. Si le tonton l’apprend, ça va faire désordre. Emplettes : un couple de chevaux, plein de clous, autant de bière qu’on veut (le Val d’Orge est très content de vendre tout ce qu’on veut, vu que la conso locale a nettement baissé). Chemin tortueux se ballade comme il veut dans le village... Merane construit son réseau en utilisant les mécontents et ceux qui ont des soucis de thunes : le maréchal ferrand (vexé de ne faire que des clous), les drapiers (familles Teillard et Roué), les femmes (qui regrettent le départ des emishen et des nonnes qui fournissaient en plante, contraceptives et autres). Elle recrute Pauldine Roué et le maréchal ferrant. Remède miracle ??? algue rouge ??? Je rencontre le gamin à qui je raconte l’histoire de son frère. Il accepte de repartir avec moi sur les conseils d’Elsar d’Elorsame (lequel est toujours blessé et infecté, soigné par Boniface et le sergent Volk). Il lui conseille de sortir des magouilles des Seigneurs du Nord. Aymard d’Orlonde est pas vraiment heureux que je lui pique son écuyer potentiel. Construction : l’abbaye ne sera jamais faite ce mois-ci, peut-être pas le mois d’après. Aymard a fait faire une carte et il a bien prévu ses défenses. Il va faire des fossés qui deviendront des douves. Il fait fortifier aussi Dun Mollen pour contrôler les deux ponts. C’est à peu près tout ce qui est possible. Le point faible est le nord du village. Sa priorité est de construire un donjon : le couvent va avoir une deuxième porte, avec un nouveau mur et en rehaussant le tout. Il est pressé. Aymard a demandé à son frère de le rejoindre dès que Rhilder l’autorisera ; il attend un chargement d’arme (un vient d’arriver) pour équiper sa milice. Il prépare en plus de la milice une « réserve » qui récupère les armes pourries (il a recruté une 30aine d’archers grâce à un concours - dont des femmes). Il est sincèrement persuadé qu’il est en danger - parce qu’il sait qui il a pendu (et qu’il ne l’aurait pas fait si l’abbé ne l’avait pas exigé puisqu’il avait couché avec une fille du village). Aymard se laisse régulièrement convaincre par Boniface, alors même qu’il n’est pas pieux - il soupçonne tout de même que Boniface a fait pendre le mec pour actualiser la menace. Le fossé / douve sera prêt d’ici 2-3 huitaines. D’ici là c’est tendu. Les patrouilles doivent servir à prévenir les fermes en cas d’attaque, en plus du reste. Les finances viennent de Rhilder et de Boniface qui prélève pas mal de fric sur la population. C’est Boniface qui a décidé de ne pas protéger le Val d’Orge et Greldorn - il l’a d’ailleurs dit à Pirane. Boniface a une énorme influence sur une grande partie de la population. Les autres ferment leur gueule parce qu’ils ont peur - à raison, vu que certains se sont fait tabasser. Retour chez Gerldon trois jours plus tard pour retrouver Cyric. Il revient sans chariot et sans Pied d’Arbre. Ils ne sont pas blessés. Il y a eu un souci avec des Emishen au retour de la mine : des Okinahen ont arrêté le chariot et ils ont « pris le fer en otage » et tué Pied d’Arbre. Les Venteux veulent récupérer celui des leurs qui est prisonnier (oups). Ils veulent que Cyric soit le porte-parole. Rundella explique que Pied d’Arbre a réagit à l’assaut et qu’il s’est fait buter « sur un malentendu ». Peuplier confirme : Alon Sorhan a envoyé une armée (300 à 400 mecs) qui viennent du sud pour récupérer son neveu. Une autre « ailière » « Serment des Pierres » (rude et maligne) a été envoyé en avant et c’est elle qui a choisi Cyric comme porte-parole. S’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils vont tout cramer. !!! La menace ne porte qu’au sud du fleuve - au-delà c’est le territoire des Elloran (qui ne seront pas d’accord). !!! On discute dans la cuisine avec Greldorn et sa femme. Je passe mes nerfs en épluchant des pommes. Rundella. Le prix du sang ne peut être accordé que par les offensés. Chez les Elloran, c’est tout le temps possible. Chez les autres, c’est pas jouable - les Sosharkan n’accepteront pas. Pour eux, l’info provoquera la guerre, d’autant plus qu’Alon Sorhan a tout intérêt à attaquer Celanire (pour son propre bénéfice). Il peut prendre le risque d’attaquer et de s’excuser ensuite auprès des Elloran (qui risque de s’en foutre). Par contre, les Soso vont combattre Hagad : ils vont s’en prendre aux bâtiments mais pas aux gens qui ne portent pas d’arme. Même si ils espèrent que les villageois réagissent - toute personne en arme sera considérée en guerre. Les Soso s’alignent sur la colline en face du Val d’Orge. On va à Célanire en barge. On rencontre Aymard dans la bibliothèque (qui est assez fournie pour fonder une abbaye) en train de lire « Guerre et stratagème » (Aeryl de Sarde - > Lorkan ?). On l’informe. Le prix du sang est pas jouable ou compliqué (il faudrait aussi le bourreau et les autres participants à l’exécution). On obtient l’autorisation de déterrer le corps. On termine de récupérer le corps avant d’aller voir Boniface. Mérane se rencarde avant pour avoir une base de négociation. Boniface est proche du peuple. Il déteste les Emishen (convertis ou morts sont les seules options). Il se considère comme pur et sans péché à racheter, mais il a quand même monté les martyrs de Mont Griffon. Sur les questions militaires, Aymard a son oreille et Boniface est prêt à l’écouter y compris quand ça va contre ses intérêts. Déjeuner à la Cane Sèche. On va prier à la chapelle pour préparer la rencontre avec Boniface (qui est pour le moment en train de discuter avec Aymard). Je rentre dans le donjon (où les ouvriers ne bossent plus) et j’écoute sagement derrière la porte. Ils discutent de l’organisation de la défense - Aymard fait remarquer qu’on en serait pas là sans la pendaison sans que Boniface n’ait l’air de piger sa responsabilité. Aymard pense qu’avec deux jours, il aura assez de défense pour tenir face aux cavaliers le temps que les renforts arrivent. Il insiste pour que Boniface demande des renforts au Primat (les templiers du Temple des Patriarches) qui ferait leur jonction avec les hommes de Celanire. Mais Boniface déteste le Primat et ne veut rien lui demander. Je rejoins Cyric dans la chapelle (il prie devant la statue en plâtre de Melen). La statue brille et elle vient de poser un pied au bas de son piédestal. Je récite une prière rapide et me met à genoux. La statue passe sa main dans les cheveux de Cyric. Elle me fait signe de me lever. « Ma dame, je vous ai entendu et j’ai commencé à réensemencer mon cœur ». Elle désigne la porte et le village. Je réponds que nous ferons ce qu’il faut pour protéger le village. Cyric va prévenir les autres pour faire accélérer le mouvement et tenter de faire bouger les Venteux. Il en profite pour réfléchir aux liens entre Melen et « la Grande Mère » des Emishens. Pendant qu’on était à Célanire, ils ont jeté une lance de défi contre le portail sud de Dun Mollen. Le gros du groupe va à leur rencontre. Les mercenaires gardent le chariot plein. Cyric convint le sergent de les laisser passer et de leur montrer la lance : les Soso annoncent que tous ceux qui portent les armes sur leur territoire (la rive sud) seront considérés comme des combattants et donc tués. Une partie des plumes ont été trempées dans le sang - ce qui signifie que les combats ont commencé, probablement du côté de la mine. A la hauteur de Gerldon, le groupe croise beaucoup de réfugiés et une troupe Soso. Cyric discute avec et explique la raison de sa présence. Ombre d’un oiseau refait ses tresses. Les Soso s’interrogent sur l’odeur du cadavre et Mérane les informe sur la raison. Les cavaliers entourent le chariot. Ombre d’un oiseau est contraint de s’expliquer de sa tenue et de son absence de tresse (jusque là). Les Soso lui font reproche du pacifisme de sa tribu. Le gros des troupes est installé au carrefour au sud de chez Greldorn. Ils font la tronche en voyant arrivé Cyric et forment une haie autour de la route. Tout le monde a bien la trouille... et Mérane tente de s’enfuir avec le chariot en faisant demi tour sur un chemin trop étroit, tout en chialant comme une fontaine. Un guerrier fonce vers le chariot, ça merde, la chariot se renverse et un des bœuf est sévèrement blessé. Le cadavre tombe sur la route. Mérane s’est blessé au passage. Cyric tente de l’aider à se reprendre. Ombre d’un oiseau tente de faire entendre raison en s’interposant, sans succès. La situation est de plus en plus confuse jusqu’à ce que Serment des Pierres fasse preuve d’autorité. Il faut abattre le bœuf blessé ce qui fout un bordel pas possible. Cyric explique que le corps a été enterré, d’où le délai. La tension continue de monter. Cyric tente de négocier pour sauver les civils. Il raconte sa vision, ce qui produit un paquet de questions et de réflexions. Une partie des guerriers semblent assez impressionnés, mais pas Serment des Pierres. Elle accepte que ce soit Boniface qui paye plutôt que l’ensemble de la communauté et elle attendra 24h pour attaquer (le temps de le livrer). En revanche, elle refuse de faire le détail pour les habitants du sud (qui restent techniquement des envahisseurs sur des terres Soso). Les Talendans repartent avec un chariot tiré par un seul bœuf. Mérane s’énerve alors pour récupérer le Commodore avec son chargement de fer et fait un discours véhément justifiant la « réussite » de la mission de Cyric. Serment des Pierres finit par céder et le Commodore repart sous la direction de Cyric. L’évacuation continue sous la protection des Lévriers. Les Talendans reviennent après la rencontre avec les Soso et voient les paysans se réfugier en bon ordre. Il y a eu déjà quelques escarmouches, sans morts, entre Soso et Lévriers. Les Soso ont fait l’effort de ne tuer personne même s’ils ont largement abîmé les mecs. Une fois la nuit tombée, les Soso défilent sur les chemins avec des torches pour montrer leur présence. Ils ont écrouler le village de tente (sans violence). Les habitants commencent à être sérieusement effrayés. Les Talendans se planquent chez Gerldorn pour la nuit. Les Soso envoient des crieurs pour confirmer qu’il reste jusqu’à demain soir pour que Boniface soit livré - sinon ils pètent tout. Serment des Pierre surveille le dispositif d’un air désapprobateur (elle n‘a pas été vraiment convaincue). L’évacuation continue le matin. La colonne de réfugiés est rejointe par celle du Val d’Orge qui ont démonté un bon paquet de bordel. Dun Mollen continue d’être fortifié même si l’endroit sera probablement intenable. Vorbryn en profite pour essayer de vendre plus de chevaux que prévu à Mérane, qui en profite pour faire des emplettes supplémentaires. Nos chariots et les chevaux partent avec les mercenaires sur la route de Solerane. Broghan est en charge de l’expédition. Peuplier serre très fort Mérane dans ses bras et avoue être impressionné par le plan « diplomatique ». Dans la chapelle, Herle prie toute la nuit. Boniface s’occupe de l’accueil et est bien aimable avec tout le monde. Beaucoup de gens prient, dans la chapelle ou autour. La présence est constante. Certains pensent empêcher l’attaque uniquement par ce biais. Herle voit de nouveau la « Dame Blanche » qui semble observer la ville d’un regard un peu distant. Il est presque midi quand tout le monde se retrouve à Celanire. On est convoqué par Aymard au déjeuner. Il tend à Herle une missive de Durgaut qui dit « ne vous inquiétez pas, le temps de rassembler nos troupes et nous arrivons ». On débat de la solution, lui veut résister. Il finit par nous virer quand Ombre lui fait remarquer que le combat n’est pas « juste » parce qu’ils ont buté un innocent. On prend le temps de déjeuner et de prendre la température avant d’aller voir Boniface. Aymard a galvanisé la foule et armé une grosse partie des paysans - environ 250 défenseurs au total. Dans l’auberge, Merane aperçoit Chemin Tortueux. On finit par remonter vers la chapelle en même temps que des centaines de gens terrifié qui viennent cherche refuge là-bas (refuge physique autant que moral). Boniface est occupé à donner un grand sermon (les rebelles sont l’incarnation d’une épreuve envoyé par les Premiers et qu’il faut s’en montrer digne en résistant de leur mieux, le siège étant l’illustration du conflit entre la Sauvagerie et la Civilisation). Boniface est accompagné de son officiant (un pécore du coin) qui gère la foule. Conflit social. • Boniface m’attaque comme défroqué et alcoolo. Merane défend Herle sans trop de succès. • Aymard attaque Merane comme marchande mais elle se défend bien. • le bedeau Ervald (plus ou moins le doyen des pêcheurs du coin) hurle comme un damné sur Ombre d’un oiseau sans que ça produise beaucoup d’effet. • Cyric énerve le bedeau. • Herle s’adresse à la foule avec succès. • Dregard se met à gueuler depuis la foule mais notre Venteux répond le plus naïvement du monde qu’il travaille depuis des mois dans la région et qu’il ne « vend personne ». Ombre lui renvoie qu’il crie beaucoup trop et contribue à l’énerver. Leur petit duel se prolonge. • Aymard et Boniface continuent de s’en prendre, comme avant, à Herle et Mérane. Leurs arguments épuisent petit à petit les Talendans et le caractère buté de la jeune femme ne lui attire pas que des amis. • Ervald résiste à Cyric et contre-attaque mais Ombre réussit à lui faire péter un plomb jusqu’à ce que sa fille le tire à l’écart de la foule. • Herle continue d’haranguer le foule, malgré les injures de Dregard. Boniface s’en prend à lui de plus en plus brutalement. • Cyric et Merane s’en prennent à Boniface. Il réagit peu à Cyric mais les arguments de Merane sur son sacrifice possible font mouche. Boniface n’était pas au courant - Aymard fait grave la tronche dans l’instant. Il est désormais muet et incapable de parler, tourné vers le vitrail à l’est et plongé en prière à genoux. • Je m’engueule avec Aymard assez énergiquement. Cyric s’en mêle puis Mérane le tance en lui ordonnant de laisser Boniface prier tranquille pour trouver le chemin du martyr. Aymard tombe à genoux à côté de Boniface mais abandonne toute résistance. • Dregard menace Ombre pour le forcer à sortir. Ombre lui tend la main en signe de paix et le ridiculise. Merane lui explique à quel point sa conduite est stupide. Dregard se barre hors de la chapelle. Boniface se relève et se met à fendre la foule. Les Célaniens hésitent sur la conduite à tenir mais le laissent passer. Après avoir serré des mains et bénis des gens, il sort par la poterne pour se trouver face à 200 cavaliers Soso. Il disparait parmi les cavaliers qui font demi-tour. Serment des Pierres est la dernière à partir, avec son prisonnier. Le lendemain matin, les villageois trouvent l’abbé Boniface démembré, abandonné sur la route à 500m du village. Herle se penche sur le corps pour observer la méthode : à la hache, d’abord les bras, puis les jambes, puis la tête. Chaque membre correspond à une offense grave commise par le coupable. On apprend que la mine a été attaquée quelques jours plus tôt mais elle a tenu. Les Soso ont laissé tomber et se sont retirés sur leurs terres. Avant de partir, les gamins de Greldron me disent qu’ils ont aussi rêver de la Dame Blanche qui leur a dit que Herle allait les sauver. Je lui fait un presque câlin. On rentre à TE avec du fer, des chevaux, des mercenaires et plus de problème d’abbaye. Les Célaniens et Aymard sont encore plus remontés contre les Venteux. Nos actions passent à peu près inaperçues.

Cyric à Whardron

Pour cause d'absence du joueur de Cyric, les autres ont décidé de l'envoyer acheter du fer à la mine avec des PNJ (pendant qu'eux-mêmes avançaient à Celanire) : les 3 jours de son escapade ferrugineuse ont donc été racontés par mail.

Après la veillée chez Greldorn, levé à l'aube, alors que les autres se rendaient au bourg, Cyric parti vers le sud avec Branche-de-Peuplier, Grevlin Pied-d'Arbre, la Grosse Rundella et la carriole qu'il appelle "le Commodore" pour acheter du fer à la mine de Whardron.
Le sentier suivait les berges pentues d'une rivière tapie dans la forêt, que l'éclaireur lewyllen désigna comme les "Gorges des Oiseaux-Solstice" (une espèce de passereau migrateur jaune et noir). Serpentant de pentes en talus, presque toujours sous les sapins odorants, dans le bruit constant des eaux, des oiseaux et des insectes, le chemin gravit péniblement les contreforts du Tranchoir.
Au soir, l'arrière-train tabassé par une journée de cahots sur le banc du chariot, Cyric campa là avec son escorte, dans un creux de rochers à l'ombre des pins.

L'ascension s'accentua le lendemain et, peu à peu, visible par fragments entre les branches, une vallée encaissée apparut, encadrée de falaises de granit sur lesquelles les arbres s'entêtaient à pousser partout où une racine s'accrochait. En fin de matinée, rendu au pied de Whardron, le "Mont de Fer", le sentier fit une fourche au pied d'un ancien poteau de bois lessivé et vermoulu : vers le sud, l'ancien chemin vers Brendorne disparaissait rapidement sous les herbes folles et les arbustes, et le groupe obliqua à l'ouest, par le raidillon en lacets qui partait à l'assaut du mont.
Malgré la ténacité des mules et l'absence de poids dans le tombereau, monter là-haut prit encore plus de quatre heures, à négocier des virages, à tirer les mules par leur rênes, à pousser la carriole par-dessus les rochers... L'après-midi était donc plus qu'entamé quand les voyageurs atteignirent une sorte de fortin à moitié creusé dans la pierre, dont l'entrée, presque un tunnel incliné et mordu par une herse, déboucha finalement sur une terrasse pavée, ouverte à tous les vents, mais baignée de soleil : à main gauche, contre la montagne, un bastion presque cubique percée d'une porte basse et de quelques archères précédait le long abri bas d'une écurie. Au fond, dos au vide, une sorte de cabane à peine murée entourait l'épais fourneau d'une fonderie, jouxtant une maisonnette rehaussée d'une haute tour ronde, dominant la vallée.


Les sentinelles à l'entrée semblaient nerveuses et, alors qu'un palefrenier venait chercher les mules de Cyric, les soldats coulèrent des regards torves à Branche-de-Peuplier : un large sergent, un des rares hommes d'armes à porter la livrée des Lévriers de Rordame et qui dominait les autres d'une demi-tête, descendit des créneaux pour se présenter comme Gœrsund. Il demanda les armes du Lewyllen (ce qui fit des histoires) avant d'expliquer que, depuis quelques jours, les mineurs se rendant aux deux puits encore en exploitation, à un demi-kilomètre au nord-ouest de la place-forte (le puits principal, sous le bastion cubique, étant épuisé depuis une décennie) avait remarqué des traces de chevaux emishen (non-ferrés).
Il fallait dire que, depuis Whardron, le grand campement de la tribu rebelle des So'Sherkan se trouvait juste sur l'autre versant du vallon, à moins de deux jours de marche au sud-est, et Gœrsund avait donc envoyé la plupart de sa dizaine de Lévriers patrouiller le long de la rivière pour prévenir une attaque.

Le grand sergent emmena les nouveaux venus au réfectoire pour palabrer, au rez-de-chaussée de la lourde bâtisse cubique (dénudée et vaguement délabrée, maintenant que Cyric la voyait de plus près) ; il se montra surpris -et vaguement réprobateur- face à un marchand assez "téméraire" pour s'éloigner du bourg afin d'acheter du fer, laissa planer que la transaction serait sans doute impossible et se dit franchement déçu que la carriole n'ait rien apporté avec elle : les Lévriers -comme la soixantaine de mineurs- n'auraient pas craché sur quelques tonnelets de bière du Val d'Orge, un peu de fromage ou même des légumes frais pour améliorer l'ordinaire de gruau d'avoine, de plantes sauvages et de poisson de rivière.
Quand la soixantaine de mineur et les patrouilleurs ré-intégrèrent le fortin à la nuit tombante, Cyric put enfin rencontrer Maître Norval, le responsable de l'exploitation, accompagné par une sorte de trappeur indigène sans insigne de clan.

Sa barbe poivre-et-sel étalée sur son ventre imposant, ce bourgeois originaire de Brasure était fils d'étameur, éduqué chez les bons pères et ravi d'avoir un visiteur lettré à dîner, dans son bureau cossu au deuxième étage du bastion. Il prit quelques nouvelles du bourg et du reste de la Marche avant de commencer à parler affaires, expliquant qu'il était le second actionnaire de Whardron, dont le minotier celanien Vorbryn avait racheté les deux-tiers de la concession auprès des sénéchaux il y a plus de quinze ans. Les deux associés avaient alors rénové la mine abandonnée et son fort, embauché des mineurs, des gardes, des artisans, quelques serviteurs...
Depuis lors, Norval vivait sur place pour surveiller les travaux durant la belle saison (mais rentrerait dès l'automne auprès de sa famille, dans sa cité natale), il passait son temps libre à chasser et pêcher avec le Muet, le trappeur (effectivement d'origine Halia'Hetan) qui travaillait pour lui depuis près d'une décennie.
Alors, d'une certaine manière, Whardron était un peu "son domaine", où il n'appréciait guère la récente intrusion des Lévriers, venus renforcer la garde depuis plus d'un mois sur ordre du chevalier d'Orelonde.

Norval fut carrément vexé d'apprendre que « cette grosse brute de Gœrsund » ait osé insinué qu'il ne pouvait pas vendre son fer à qui lui chantait et, quoique se doutant bien que l'abbé et le chevalier ne seraient guère content, il se montra prêts à encourir leurs reproches "contre un bon prix". Puisque les Lévriers lui prenaient son fer à 6 deniers le kilo, livré deux fois par mois au dépôt de Celanire (où, en effet, les Talendans n'auraient rien pu racheter), Norval en demandait donc 7 deniers à Cyric qui, après une longue soirée de négociations et une bouteille de "vin du sud" presque entièrement sifflée par son hôte, obtint finalement 60 lingots de fer -presque le tiers de la production du mois- pour 93 £unes, 7 deniers et deux pointes (soit 150 kg, à 6 deniers-un-quart du kilo : si le prix d'achat au lieu de production avait déjà augmenté de plus de 20%, les tarifs à Aroche seraient faramineux !).
Et notre entreprenant Dalane pourrait même espérer un meilleur prix la prochaine fois, s'il avait la bonne idée de ravitailler la mine (et spécialement son patron) en éclairage, en alcool et en distraction : une troupe de baladin, quelques femmes (en effet, l'isolement aidant, même la Grosse Rundella s'était faite proposer la botte plusieurs fois dans la soirée, et semblait avoir jeté son dévolu sur un garde sympathique).


Il faudrait encore cultiver cette relation un bon moment -donc creuser le fossé naissant entre Norval et les Lévriers- pour peut-être obtenir un jour un informateur sur place (Cyric n'avait finalement guère eut accès aux ouvriers).

Épuisé mais content, notre fier caravanier alla donc se coucher auprès de son escorte, reléguée sur de mauvaises paillasses près des latrines, en marge du dortoir où les ronflement des mineurs faisaient résonner tout le premier étage du bastion, et devaient s'entendre jusqu'à l'autre côté de la place pavée, dans la haute tour ronde où les Lévriers avaient pris leurs quartiers.
Les Talendans repartirent à l'aube le lendemain matin et, pas très rassuré par l'évidente désapprobation du sergent Gœrsund, Cyric refusa l'escorte d'une de ses patrouilles même pas "au moins jusqu'à la fourche". Désormais éreinté par les longues journées de marche depuis Tal Endhil, les étapes trop brèves et les levers aux petites heures, Cyric confia bientôt les rênes à Grevlin pour tâcher de s'endormir à l'arrière du tombereau, sur une couche de couvertures jetées par-dessus ses précieux lingots...


Malgré les cahots du sentier, Cyric avait du s'assoupir quelques heures dans la charrette, agréablement chauffé par le soleil oblique du matin, tant que la route suivait la rive gauche de la Rivière des Oiseaux-Solstice. En fin de journée, on camperait entre les deux-gués successifs permettant de traverser les deux bras de la rivière, le chemin changeant de rive avant qu'elle ne devienne infranchissable pour obliquer vers l'Est quelques heures en aval. De là, on rejoindrait un autre cours d'eau, que les colons nommaient Alenrune -apparemment "la rivière à bière" en patois ondrène)- parce qu'il traversait le Val d'Orge pour rejoindre le Lac des Frères et donc Celanire...
Sauf que, bien avant cela, la charrette s'arrêta brusquement : Cyric ouvrit les yeux pour constater que toute son escorte s'était figée face à une vingtaine de cavaliers So'Sherkan, couverts de peintures de guerre, qui étaient surgit sur le chemin en pleine brousse, une dizaine devant, cinq du côté de la forêt (on ne pouvait guère s'enfuir côté torrent) et cinq pour couper la retraite, derrière la Grosse Rundella qui tenait fermement son cheval, une main sur la poignée de sa grande épée.
Les Rebelles avaient l'air incroyablement farouches, tout bariolés de rouge, de noir et de bleu, leurs tresses sociales nouées sur la nuque en signe de conflit, et brandissant des armes traditionnelles aussi bien que des épées et des lances remanes. Certains de leurs boucliers portaient encore les armoiries de Corelguil, la montagne noire aux trois deniers.

Après quelques instants à se toiser les uns les autres, durant lesquels Cyric sentit son estomac se nouer, une guerrière blonde s'avança au pas vers Branche-de-Peuplier, en tête du convoi :
elle s'appelait Serment-des-Pierres, du clan des Okhina'en, "ailière" (lieutenant) de Commande-au-Crépuscule en mission pour le clan, et demandait si le groupe transportait du fer... Sans cesser de sourire, Branche-de-Peuplier présenta ses Dirsen mais se montra très ferme sur la propriété talendane de ce fer, la neutralité de Tal Endhil dans le conflit, la protection que leur accordait les Sentinelles de l'Orage et sa propre appartenance aux Lewyllen de l'Aile du Silond, dont les Okhina'en dépendaient pour une bonne part de leur négoce.
Le temps qu'ils palabrent, un cavalier essaya de se saisir des rênes pour immobiliser l'attelage, mais Pied-d'Arbre le fit tomber à terre et saisit son fauchard : avant même qu'il n'ait vraiment pu brandir l'arme, une lance lui perça le ventre et une flèche se ficha dans sa gorge. Pendant qu'il se vidait de son sang sur les couvertures et les lingots, il fallu toute la persuasion de Cyric, l'autorité de Serment-des-Pierres et la contenance de Rundella pour que le combat en reste là.

Car les Okhina'en n'était pas venus pour le fer : un des leurs, le guerrier Dernier-Matin, le propre ailier et neveu du chef Commande-au-Crépuscule, avait été capturé en allant rendre visite à une demoiselle dirsen au Village-des-Deux-Collines (Celanire), où il était maintenant emprisonné depuis plusieurs jours (une grave insulte chez les Emishen, et Branche-de-Peuplier semblait compatir). Serment-des-Pierres était donc chargée de transmettre un ultimatum, et comptait sur les Talendans pour servir d'intermédiaire : si les Celaniens ne libéraient pas Dernier-Matin "avant que la lune ne change de visage" (fin de la huitaine), les So'Sherkan ravageraient tout le sud de la colonie (dont le Val d'Orge, le hameau de Greldorn et les fermes en reconstruction), tuant tous ceux qu'ils trouveraient en armes.
« Mais... heu... pourquoi le sud, en particulier ?
_Parce que la rive nord du fleuve Louvoyant est en territoire Elloran, expliqua Branche-de-Peuplier... »

Et parce que les Okhina'en -eux- respectaient la liberté humaine, ils laissaient partir Branche-de-Peuplier, ses Dirsen et leur cadavre d'imprudent. Mais ils garderaient la charrette et les lingots de fer en otage jusqu'à ce que les émissaires les retrouvent entre les deux gués avec la réponse de Celanire.
Cyric n'avait donc que trois jours pour rejoindre le bourg (une journée), négocier la libération du prisonnier auprès des Lévriers (!) et revenir : puisqu'ils étaient soulagés de leur charrette, Serment-des-Pierres recommandait que Cyric monte en croupe derrière le Lewyllen, et qu'ils ne traînent pas...


Une fois que les Talendans eurent accepté de servir d'émissaires et sommairement enterré Grevlin Pied-d'Arbre, les Okhina'en les escortèrent en aval, maintenant un solide trot sur le chemin forestier, relayant vos propres montures avec les leurs quand vos bêtes fatiguaient, manifestement pressés de vous mettre sur le bon chemin.
Atteignant les "deux gués" de la rivière des Oiseaux-Solstice au crépuscule, la troupe franchit le premier bras de la rivière pour rencontrer une véritable armée, déjà installée pour bivouaquer et entourée de nombreuses sentinelles. "L'escorte" menée par Serment-des-Pierres ne permis pas à ses ses "hotes" de s'arrêter et, éclairés par des flambeaux et plusieurs dizaines de feux de camps (qu'on devrait voir depuis Whardron, une fois la nuit tombée), les Talendans passèrent tout le long de l'armée, comme si l'Ailière voulait qu'ils puissent témoigner de sa puissance.
Cyric estima ainsi qu'ils étaient peut-être 3 ou 400 guerriers, hommes, femmes, jeunes et vétérans, se levant fréquemment pour regarder farouchement les visiteurs dans les yeux, présentant même parfois les armes, portant des tildhan de guerre comme des armures de cuir et des broignes remanes, arborant principalement les couleurs des Okhina'en mais aussi des Edell'Okhil et des Tallalnen.

Et cette armée coupait maintenant la route vers Whardron.
Pire, fit remarquer la Grosse : les So'Sherkan étaient déjà arrivés à une demi-journée de Celanire, sur une position relativement défendue par la jonction des rivières et de laquelle, désormais, ils pouvaient aussi bien frapper le Val d'Orge et le hameau de Greldorn que contourner le Lac des frères par l'ouest pour attaquer le bourg lui-même, partir plein Est vers l'Auberge du Pont ou même simplement faire demi-tour pour assiéger la mine de fer.

L'escorte continua de pousser les Talendans à travers le second bras de la rivière et encore plus loin vers le sud, jusqu'à la nuit noire, ouvrant la voie à la lueur des torches. À peut-être une heure de route du gros de l'armée, Serment-des-Pierres fit faire volte-face à ses cavaliers et salua les trois Talendans en leur recommandant une fois de plus de ne pas traîner : ceux-ci s'effondrèrent aussitôt dans un sous bois, aussi fourbus qu'abasourdis.
En partant à l'aube, ils pourraient atteindre Gerldorn pour midi, et Celanire une ou deux heures après...



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