22) "Les Enfants Perdus"

De Marches du Nord
Version du 15 décembre 2014 à 18:24 par Florent (discuter | contributions)

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Dans la nuit de Kered croissant des Fenaisons (avant-dernier jour de la Huitaine 11), le sergent Herle de Lorune a urgemment besoin de former une équipe discrète, rapide et qui connaisse bien la région pour une petite expédition en montagnes. Il ne trouve pas grand-monde d'encore éveillé à cette heure avancée de la nu... du très long crépuscule qui éclaire (vaguement) la période de Nuits Blanches et ses options sont drastiquement limitées par le peu de gens fiables et disponibles au village en cette fin de huitaine...

Après avoir cavalé dans les ruelles de Tal Endhil pour trouver des volontaires à peu près compétents, avoir juré dans sa barbe un bon nombre de fois après Dario Celsine et l'oncle Bart' ("ces feignasses de Kerdans, jamais là quand on a besoin d'eux, pi les Venteux, c'est pas mieux, l'es où Maliam ?"), Herle arbore un air fatigué et bougon en rassemblant autour de lui ses recrues. En faisant valoir, à voix basse, qu'il s'agit de sauver de pauvres petits enfants-esclaves menacés par un sort funestes aux mains de vilains comploteurs, il finalement réussit à réunir :

  • Islinna "Maliam'nid" Sotorine, qui trainait à l'Auberge du Cygne en se plaignant auprès de son Oncle Bart' que son amoureux l'ait privée de son lit "parce qu'il doit se lever tôt le lendemain" (ce mufle).
  • Neri'Helin, qui dormait mais qui apparemment n'a aucun scrupules à sécher le boulot au chantier voisin pour un jour ou deux.
  • Nadine "la Moucheuse" qui espérait se reposer et échapper quelques heures à l'entraînement fastidieux des recrues.

Herle s'assoit sur une caisse qui traîne par là, ses compagnes font de même et le conciliabule commence à voix basse. Le sergent gribouille vaguement une carte des environs dans la poussière.

"Bon, écoutez bien, parce qu'on a pas des masses de temps devant nous alors je ne vais pas me répéter. Le Capitaine a eu des infos qu'il considère fiables sur une vilaine magouille destinée à faire foirer la visite du Primat et à relancer la guerre.
Un certain Isias, vraisemblablement un truand sans morale qui émarge chez Rhilder, a profité du convoi venu de Darverane pour faire passer en douce deux gamins emishen achetés comme esclaves quelque part au sud. Avec un autre type, Engord, ils ont planqués les mômes dans des tonneaux, mis le tout sur un charrette et ont suivi le convoi sans encombre.
La source du Capitaine nous a expliqué que le but de la manœuvre était de buter les gamins dans les environs et de faire porter le chapeau aux templiers : les gamins ont encore leurs tresses sociales, Isias leur a trouvé des habits et des bijoux en bon état pour que personne ne se doute que ce sont des esclaves. Il a aussi mis la main sur un tabard du Temple qu'il laissera sans doute comme "preuve" après le meurtre.
Bref, faut trouver ce salopard et son acolyte, leur casser la tête et surtout récupérer les gamins en bon état. Vu le plan supposé, les mômes sont encore en vie pour quelques jours - le meurtre est sûrement prévu pendant la visite du Primat.
Evidemment, la source ne sait pas où est leur planque. Elle a juste pu donner une série d'indications dont je vous passe les détails. Pour faire court, entre les infos, en particulier une histoire d'aconit, et ce qu'a pu me dire Frère Darverom il y a une heure, il y a des chances que les tueurs soient quelque part à mi-chemin de la Mine Bénie et du Cercle des Cascades, pas trop loin de la route. Nous allons foncer là-bas et de chercher un coin avec de l'armoise et de l'aconit." Herle pointe un endroit dans la poussière, ça doit être clair pour lui [cela correspond à la croix la plus à l'ouest, un peu au nord de la mine et du cercle de pierre]

"On part le plus vite possible, alors il faut se décider. On a deux possibilité : soit le Capitaine réquisitionne quatre chevaux et on cavale là-bas par la route, soit on trouve une embarcation rapide et on y va par le lac et la rivière. Les deux ont des défauts alors faut faire un choix : les chevaux, vous savez comme moi que c'est bruyant, stupide, et qu'on ne saura pas quoi en faire une fois qu'on aura localisé nos cibles. La barque, ça veut dire remonter la rivière et c'est pas simple, puis se taper un bonne marche jusqu'à l'aconit. Et je ne sais pas si ton Totor va pouvoir monter à bord ou cavaler sur le chemin du bord. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut qu'on arrive là-bas aussi vite et silencieusement que possible, on n'a aucune idée du temps qu'il reste aux gamins. Et je suis à peu près sûr que les tueurs les tuerons immédiatement si ils nous repèrent.
Donc, vos avis, rapidement."

Herle regarde les filles une par une, les mâchoires serrées. Seule Islinna a droit à un regard à peu près amène.