Épée remane : Différence entre versions

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[[Fichier:Epee remane courte.jpg|540px|thumb|right|Une épée rémane "courte"]]On la distingue des épée "courtes", d'environ 80 cm et un peu plus légères, qu'on évitera de confondre avec les glaives et autres lames. Une épée courte reste une épée, une arme de qualité : simplement, elle a été raccourcie pour les besoins de son utilisateur. On trouve ces épées couramment aux mains des officiers de milices urbaines, des mercenaires qui ont une autre arme de prédilection, des officiers d'armes "spéciales" (les sapeurs, les engins de siège). Quelques marins l'ont également adoptée. De nombreux nobles font aussi ce choix, surtout quand ils ont peu de goût pour la chose guerrière : quitte à trimbaler une épée pour des raisons protocolaires, autant qu'elle ne soit pas trop encombrantes. De ce fait, les épées de parade ou de cérémonie sont souvent des épées "courtes".  
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[[Fichier:Epee remane courte.jpg|540px|thumb|right|Une épée rémane "courte"]]On la distingue des épée "courtes", d'environ 80 cm et un peu plus légères, qu'on évitera de confondre avec les glaives et autres lames. Une épée courte reste une épée, une arme de qualité : simplement, elle a été raccourcie pour les besoins de son utilisateur. On trouve ces épées couramment aux mains des officiers de milices urbaines, des mercenaires qui ont une autre arme de prédilection, des officiers d'armes "spéciales" (les sapeurs, les engins de siège). Quelques marins l'ont également adoptée. De nombreux nobles font aussi ce choix, surtout quand ils ont peu de goût pour la chose guerrière : quitte à trimbaler une épée pour des raisons protocolaires, autant qu'elle ne soit pas trop encombrante. De ce fait, les épées de parade ou de cérémonie sont souvent des épées "courtes".  
  
  
[[Fichier:Epee remane batarde.jpg|540px|thumb|right|Une épée rémane "bâtarde"]]Les épées "bâtardes" ou "une main et demie" mesurent 110 à 120 cm, ce qui donne une lame de près d'un mètre. Elles sont plus lourdes, entre un kilo et demi et deux kilos. Correctement équilibrées, elles s'utilisent bien à une main pour peu que l'épéiste soit costaud. Tenues à deux mains (la main gauche se place sur le bas de la poignée et le pommeau), elles permettent de délivrer des coups nettement plus puissant au détriment de la défense.  
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[[Fichier:Epee remane batarde.jpg|540px|thumb|right|Une épée rémane "bâtarde"]]Les épées "bâtardes" ou "une main et demie" mesurent 110 à 120 cm, ce qui donne une lame de près d'un mètre. Elles sont plus lourdes, entre un kilo et demi et deux kilos. Correctement équilibrées, elles s'utilisent bien à une main pour peu que l'épéiste soit costaud. Tenues à deux mains (la main gauche se place sur le bas de la poignée et le pommeau), elles permettent de délivrer des coups nettement plus puissant au détriment de la défense.
  
 
==Usages==
 
==Usages==

Version actuelle en date du 26 février 2021 à 12:44

Fabrication et composition

L'épée est forgée en martelant, à chaud, une tige de fer ou d'acier. La qualité de l'arme est directement proportionnel au temps de fabrication et à l'alliage ferreux utilisé.
La technique la plus utilisée consiste à façonner la lame d'une seule pièce, à partir d'une barre de fer que le forgeron va porter au rouge et modeler au marteau. Une fois que l'épée a pris sa forme, le forgeron frotte la lame rougie avec une corne pour rendre l'extérieur plus dur [La corne permet d'ajouter du carbone au fer, donc de faire de l'acier - mais la technique a une base empirique et la majorité des forgeron n'ont aucune idée de la chimie à l'oeuvre derrière ce qu'ils ont appris par imitation]. Cette méthode permet d'avoir une épée dont le centre est souple et le tranchant plus dur - une arme à la fois solide et flexible. Elle est complétée par le trempage, le refroidissement rapide de la lame en la plongeant dans l'eau entre chaque passage dans le feu. Plus une lame est trempée et martelée, plus elle sera solide et son tranchant se conservera.
Fabriquer une bonne épée demande donc au forgeron une bonne connaissance de ces techniques et un usage précis des températures. Tout ce savoir est essentiellement oral et visuel, basé sur l'expérience. De ce fait, une épée peut varier très largement en qualité suivant qui l'a travaillée. Les meilleurs forgerons sont réputés et vendent leurs armes fort cher.
Une épée de bonne qualité peut durer longtemps, pour peu qu'elle soit entretenue - une des premières choses qu'un combattant apprend est de prendre soin de son arme. Elle doit repasser régulièrement à la forge pour retrouver son fil (une bonne épée est trop dure pour pouvoir être affûtée correctement avec une pierre). Là encore, il vaut mieux que le forgeron soit compétent : une mauvaise chauffe ou une trempe mal maîtrisée peuvent ruiner une bonne épée.

Une épée se compose d'une lame et d'une poignée. Elle est toujours accompagnée d'un fourreau qui la protège de l'humidité.

Une épée rémane moderne, avec une lame en triangle

La grande majorité des épées rémanes ont une lame de section "lenticulaire" (en forme d’œil, grossièrement) avec deux tranchants parallèles et une pointe peu marquée. Ce sont des épées de taille uniquement (elle servent à trancher, pas à percer). Des lames à la forme plus triangulaire sont apparues plus récemment : elles sont un peu plus complexes à forger, un peu moins solides mais elles ont une pointe aiguë qui peut désormais servir. Toutes les lames, quelque soient leur forme, sont plus épaisses à la base que vers la pointe, c'est indispensable pour obtenir une arme équilibrée. De nombreuses lames un peu travaillées portent une gouttière qui les allège et les assoupli, des épées très larges peuvent en avoir deux.

Entre la lame et la poignée se trouve la garde. Elle est souvent simple : deux quillons droit qui partent perpendiculairement de l'épée. Plus l'épée est ancienne, ou peu chère, plus ces quillons sont courts. Ils servent à arrêter la lame adverse avant la main... si l'épéiste les a placés correctement. La garde peut être très simple : un pièce de métal quasi brute pour les épée de guerre, ou très décorée pour les épées destinées à l'apparat. Une petite pièce de cuir épais est placée en avant des quillons, sur la lame, c'est la chape, qui a pour fonction principale d'empêcher la pluie d'entrer dans le fourreau. Sur un coup de chance, la chape peut éviter un doigt coupé, mais c'est rare.

La poignée prolonge la lame et se termine par le pommeau. Elle est généralement enfilée autour de la fin de la lame, qu'on appelle la soie. Les matériaux utilisés pour les poignées sont très nombreux : le bois, le cuir, l'os... Tout dépend du fabricant et du prix à payer. Une épée rémane ordinaire a une poignée de bois recouverte de cuir, parfois avec des renflements créés par une tresse passée sous le cuir pour améliorer la prise en main. Le pommeau termine l'arme. Son poids (et sa matière) est fonction de l'utilisation de l'épée. Une arme de taille (les plus courantes) aura un pommeau relativement léger, en bois ou en métal, qui sert à "terminer" l'arme et à bloquer la main du porteur. Cela donne une épée dont le poids part vers l'avant, qui sera donc un peu moins précise mais dont les coups seront plus puissants et plus difficiles à dévier. Le point d'équilibre de l'arme est alors entre le premier et le deuxième tiers de la lame. Les épées qui servent à frapper de pointe ont un pommeau proportionnellement plus lourd qui place le point d'équilibre au niveau de la garde. Ce sont des armes dont la pointe est donc plus légère, donc plus rapide et plus précise, mais la puissance s'en ressent.
Un épéiste a généralement un style favori qui se base sur l'équilibre de l'arme avec laquelle il a appris à se battre. Il n'est pas rare qu'un forgeron change un pommeau ou une garde à la demande d'un client pour modifier l'équilibre de l'arme vers l'avant ou l'arrière. Cela explique aussi pourquoi il n'est si évident de passer d'une épée à une autre sans un peu de préparation.

Plus c'est long, plus c'est...

Une épée rémane "longue"
L'épée rémane ordinaire est une épée "longue", c'est à dire une arme qui mesure environ un mètre avec une lame de 80-85 cm. Elle pèse un peu plus d'un kilo.


Une épée rémane "courte"
On la distingue des épée "courtes", d'environ 80 cm et un peu plus légères, qu'on évitera de confondre avec les glaives et autres lames. Une épée courte reste une épée, une arme de qualité : simplement, elle a été raccourcie pour les besoins de son utilisateur. On trouve ces épées couramment aux mains des officiers de milices urbaines, des mercenaires qui ont une autre arme de prédilection, des officiers d'armes "spéciales" (les sapeurs, les engins de siège). Quelques marins l'ont également adoptée. De nombreux nobles font aussi ce choix, surtout quand ils ont peu de goût pour la chose guerrière : quitte à trimbaler une épée pour des raisons protocolaires, autant qu'elle ne soit pas trop encombrante. De ce fait, les épées de parade ou de cérémonie sont souvent des épées "courtes".


Une épée rémane "bâtarde"
Les épées "bâtardes" ou "une main et demie" mesurent 110 à 120 cm, ce qui donne une lame de près d'un mètre. Elles sont plus lourdes, entre un kilo et demi et deux kilos. Correctement équilibrées, elles s'utilisent bien à une main pour peu que l'épéiste soit costaud. Tenues à deux mains (la main gauche se place sur le bas de la poignée et le pommeau), elles permettent de délivrer des coups nettement plus puissant au détriment de la défense.

Usages

L'épée sert à la guerre.
C'est tout.
Pour chasser, c'est mauvais, comme outil ça ne sert à rien (à part à l'abîmer), et en plus, c'est cher.

L'épée rémane est faite pour le combat rapproché en plein air. Elle est trop longue pour être vraiment pratique dans un lieux clos, elle se prend dans les branches dans une forêt trop dense, elle est trop lourde sur le pont d'un bateau... mais le reste du temps, c'est l'arme la plus destructrice qu'il soit pour peu qu'elle soit bien utilisée. L'épée est versatile, elle sert aussi bien à pied qu'à cheval, on peut s'en servir seule ou la compléter d'un bouclier, d'une dague, d'une branche, elle peut casser un membre, démailler un haubert, bloquer un coup.
On apprend à se servir d'une épée (alors qu'on montre vite fait l'usage d'une pique au conscrit). Des heures sont passées à l'entraînement, des maîtres créent leur réputation sur leur talent de bretteur et d'enseignant. Les techniques sont nombreuses. Elles varient d'un lieu à l'autre, d'une arme à une autre, mais la finalité est toujours la même : avoir le dessus en combat singulier.

Symbolique

L'épée est une arme de "professionnel". Elle est chère, relativement difficile à fabriquer et surtout ne sert à rien d'autre qu'à la guerre. Dès son adoption par les Rémans d'antan, elle acquiert une charge symbolique très forte. Un guerrier est celui qui manie l'épée. Les autres sont des paysans, qui peuvent être armés, mais des paysans.
De ce fait, elle est le symbole du pouvoir de vie et de mort envers autrui, donc de l'autorité du guerrier sur les paysans. L'épée et le pouvoir sont étroitement liés : un noble, en premier lieu, est un guerrier porteur d'épée. Sa légitimité vient en partie de son arme (même si la noblesse a évolué et qu'elle n'est plus uniquement une classe sociale de combattants).
L'épée matérialise l'autorité, elle est liée aux valeurs guerrières de courage, de force, d'honneur. Elle peut représenter un territoire ou une charge. Faire le don d'une épée n'est jamais anodin : on distingue ainsi le passage à l'âge d'homme, l'accession à un commandement, la récompense d'un haut fait. Dans les vieilles familles, l'épée se transmet d'une génération à l'autre, elle est alors un élément primordial de l'héritage. Celui qui a reçu l'épée familiale, au moment où le père ou l'oncle ne combattent plus du fait de l'âge, est matériellement distingué comme l'héritier à venir. Cela peut même être plus fort que le droit d'aînesse.

L'ensemble des fonctions symboliques de l'épée se mélange et entretiennent une confusion entre le port d'épée et la noblesse. Or, de nombreux guerriers qui n'ont pas le moindre quartier de noblesses portent l'épée également. Chez ces "roturiers", la charge symbolique est bien moindre. L'épée est un outil au même titre que le reste du matériel militaire, c'est simplement un outil cher donc précieux, d'autant plus qu'une bonne épée ne se trouve pas facilement. Pourtant, on remarque une porosité entre la conception "noble" de l'épée et celle des simples combattants : il n'est pas rare qu'un mercenaire soit attaché à son arme, lui prête des vertus particulières et se décarcasse pour la préserver.

Des épées extraordinaires

L'importance de l'épée dans le quotidien des combattants est à l'origine d'histoires à n'en plus finir. Les personnages célèbres sont associés à des épées exceptionnelles, dont on se répète le nom et les qualités.
Dans l'Empire, certaines épées bien réelles sont connues, nommées et liées à une fonction. L'épée du roi des Ondrène, par exemple, a mystérieusement disparu et la rumeur dit qu'elle réapparaîtra au poing de son porteur légitime. Des épées associées au Culte des Pères sont conservées comme des reliques. Le Temple les confie parfois à ses meilleurs combattants pour galvaniser les troupes - non seulement ces épées sont réputées rendre presque invincibles, mais elles agissent extrêmement bien sur le moral des troupes.


L'épée d'Herle, un exemple de lame ancienne remontée sur une garde et une poignée moderne. Les runes ne sont pas immédiatement visibles.
Il existe aussi des épées "magiques" aux capacités surnaturelles. D'après une discussion entre Andréas et Herle de Lorune, ce sont des lames qui ont été enchantées par un puissant sorcier. Pour l'heure, seule quelques armes de cet ordre sont connues des Talendans :
  • l'épée ancestrale d'Herle de Lorune, une grande bâtarde runique dont l'origine est encore mystérieuse (mais elle est vieille). Elle est réputée pour "sentir" la magie et la repousser. Herle sait que sa lame vibre en présence de sorcellerie et a constaté qu'elle fait terriblement mal aux créatures surnaturelles.
  • le glaive faisant partie de la même paire que sa "grande sœur". Longtemps la propriété de Heymdal "l'Émacié" qui a éventré plus d'un sorcier avec lors de sa longue carrière de chasseur. A la suite d'un duel, le glaive est désormais en possession d'Herle de Lorune. A l'inverse de l'épée bâtarde, il semble être attiré par la magie. Heymdal s'en servait visiblement comme d'une encombrante boussole pour traquer ses proies.
  • le glaive antique utilisé par Urgrand pour sa magie noire. Cette très vieille arme de bronze semblait capable d'absorber l'Essence de ses victimes. Il est probable que personne n'en apprenne davantage, le glaive ayant fini au fond de la Baie des Griffes, jeté par dessus la lice du Coppavento.