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De Marches du Nord
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'''[[Les Kormes]]''' sont des renégats issus de divers clans des différentes tribus. Si jusqu'alors les différents "clans" de Kormes issu de leurs clans emishen respectifs combattaient indépendamment les un des autres, les événements de Tal Endhil ont démontré que les différents groupes tendent à s'assembler sous l'impulsion d'un "roi", [[Lashdan]]. S'il réussissait effectivement à unir les quelques milliers de "défunts" qui hantent les régions sauvages du pays, Lashdan cumulerait plus d'hommes que ne peuvent lui en opposer la plupart des colonies impériales dispersées, et les anéantir les unes après les autres. Selon les rapports récents des éclaireurs et les propres découvertes de Durgaut avant et depuis la bataille, il restait quelques Kormes au nord du "Lac Deuxième" (Andh Endhil) et nul n'y a été voir depuis [[Terrain Minier]], le corps de Lashdan n'a jamais été retrouvé et le gros des  "Défunts" assaillent actuellement la région de Darverane.
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'''[[Kormes|Les Kormes]]''' sont des renégats issus de divers clans des différentes tribus. Si jusqu'alors les différents "clans" de Kormes issu de leurs clans emishen respectifs combattaient indépendamment les un des autres, les événements de Tal Endhil ont démontré que les différents groupes tendent à s'assembler sous l'impulsion d'un "roi", [[Lashdan]]. S'il réussissait effectivement à unir les quelques milliers de "défunts" qui hantent les régions sauvages du pays, Lashdan cumulerait plus d'hommes que ne peuvent lui en opposer la plupart des colonies impériales dispersées, et les anéantir les unes après les autres. Selon les rapports récents des éclaireurs et les propres découvertes de Durgaut avant et depuis la bataille, il restait quelques Kormes au nord du "Lac Deuxième" (Andh Endhil) et nul n'y a été voir depuis [[Terrain Minier]], le corps de Lashdan n'a jamais été retrouvé et le gros des  "Défunts" assaillent actuellement la région de Darverane.
  
 
'''[[Les Arkonnelkan]]''' ("les condors") composent la tribu guerrière la plus puissante du Pays des Vents, en guerre ouverte avec l'empire. S'il paraît impossible de les déloger de la péninsule escarpée que forment les Montagnes des Épées, ils semblaient efficacement contenus par le blocus impérial sur le fleuve Ombreux... jusqu'à ce que quelques-uns d'entre eux ne se joignent à la bataille de Tal Endhil.
 
'''[[Les Arkonnelkan]]''' ("les condors") composent la tribu guerrière la plus puissante du Pays des Vents, en guerre ouverte avec l'empire. S'il paraît impossible de les déloger de la péninsule escarpée que forment les Montagnes des Épées, ils semblaient efficacement contenus par le blocus impérial sur le fleuve Ombreux... jusqu'à ce que quelques-uns d'entre eux ne se joignent à la bataille de Tal Endhil.

Version du 4 décembre 2013 à 12:40

Au delà des apparences

Quand on y connaît pas grand-chose, on peut aisément se fourvoyer au point de résumer les Marches du Nord à une situation simple : dans une vaste contrée fertile dont les montagnes regorgent de minerais vivent quelques centaines de milliers de sauvages, vaincus il y a une décennie lors de grandes batailles où l'empire reman a aisément démontré sa supériorité militaire, puis soumis les indigènes et annexé tous les territoires qui l'intéressait sans rencontrer trop de résistance. A la limite, il ne reste plus qu'à peupler tout ça de bons colons remans fidèles au Culte des Pères à partir des cités déjà bâties (c'est à peu près l'idée qu'on se fait des Marche du Nord parmi la bourgeoisie de Duriane)...

Mais dès qu'on y regarde de près, toutes ces affirmations s'avèrent fausses ou très imprécises... D'abord parce que c'est absolument immense : à vue de nez (car l'empire est loin d'avoir cartographié tout le "Pays des Vents"), les 5 Marches du Nord (aux frontières parfois toutes théoriques) ne couvrent même pas la moitié du pays. Les marches elles-mêmes sont loin d'être sous contrôle, mais plutôt constituées de "poches de civilisation" remane (qui se résument fréquemment à "une forteresse et quatre villages de colons dispersés sur des centaines de kilomètres") elles-mêmes séparées de larges zones sauvages impossibles à tenir avec les troupes disponibles.

Pour ne rien arranger, le relief est extrêmement montagneux, le climat rigoureux, la mer perpétuellement mauvaise et la nature plus sauvage que n'importe où dans l'empire : les voies de communications sont donc problématiques (et carrément interrompues 4 ou 5 mois par an) et la géographie favorise l'esprit d'indépendance déjà en germe parmi les colons, souvent issus des régions "nordiques" et volontiers contestataires de l'empire (Orsane, Anguedale, Lorune, Duriane...).

Les enclaves impériales se sont donc (laborieusement) développées indépendamment les unes des autres en de petits territoires hétérogènes dont les Prévôts sont modérément loyaux à la notion d'unité impériale (et traînent les pieds lorsqu'ils s'agit de se soutenir militairement les uns les autres) ou à l'autorité du Duc-Gouverneur : s'il n'y pour l'instant pas de guerre ouverte entre les seigneurs-colons (ne serait-ce qu'en raison de la taille des "zones de séparations" entre leurs territoires), le Duc doit constamment leur rappeler leurs devoirs, magouiller et espionner ses propres vassaux pour maintenir sa prise sur les Marches. Le pays se civilise donc très lentement et ses richesses, pourtant nombreuses, n'ont pas encore produit la prospérité espérée.

Mais les impériaux commencent également à prendre conscience que la nation indigène est au moins aussi morcelées que la leur : les Emishen sont divisés en une  dizaine de tribus de taille variable, chacune composée de clans dont l'alliance est plutôt théorique, eux-mêmes souvent dispersés dans les zones sauvages et/ou fragmentés en familles/campements/caravanes qui ne cherchent pas vraiment à se coordonner. Si certaines tribus ont donc effectivement été vaincues (soumises, enrôlées ou exterminées), il en reste presque autant qui n'ont été que précairement repoussées dans les zones sauvages et pourraient tout à fait en ressortir au premier prétexte. Si la guerre "globale" de tous les Impériaux contre tous les Emishens a donc été gagnée par les premiers depuis longtemps, le pays est encore régulièrement soumis à des conflits localisés entre tel seigneur reman et les clans indigènes voisins, telle colonie impériale luttant contre une bande de Kormes plus organisée que les autres.

Quelques chiffres pour situer :

  • l'armée du nord (troupes régulières, mercenaires et conscrits) totalisent un peu plus de 30.000 hommes.
  • la population totale des colons "impériaux" est un peu inférieure à 400.000 personnes et augmente lentement.
  • les "grandes" villes du Nord sont Aroche (50kh), Bragone (environs 15kh en comptant les militaires, les ouvriers, les marchands, les esclaves...), Salviane (12kh), Valmire (8kh),  Melenire (7kh), Darverane (5kh), Orbrune (5kh) et Corelghil (4kh).
  • quoique difficile à évaluer, la population emishen compterait entre 500k et 1M d'âmes.

LES FORCES EN PRÉSENCE

Au lieu d'avoir deux camps bien nets, les Impériaux d'une part et les Emishen de l'autre, l'échiquier du nord est actuellement divisés entre 6 groupes distincts ; quoique tous ne soient déjà pas forcément "unis", ils représentent des tendances fortes dans le conflit, des "communauté d'objectifs" et des moyens d'actions spécifiques. En bleu, les gens avec qui le Capitaine Durgaut est déjà plus ou moins en contact ou sur lesquels il a accumulé des renseignements.

Les troupes "impériales", commandées et payées par le Duc-Gouverneur Lamdo d'Orsane et ses vassaux "loyaux" (dont son fils Larmond d'Orsane -prévôt d'Aroche), le baron Romald de Corelghil -prévôt de la Marche des Gemmes, le général Salvor de Lycène -qui tient la forteresse de Mont-Griffon- et quelques chevaliers et capitaines orsani ou lorunois) tiennent à eux tous Bragone, la Marche des Gemmes, Aroche et (malheureusement pour eux) la frontière orientale qui préserve la Marche des Lisières de la puissante tribu des Arkonnelkan. Ils peuvent pour cela compter sur une petite moitié des troupes régulières sous le commandement du général Harobam de Marale, les mercenaires dalanes (issus des Sylves ou de Duriane, dont le capitaine Durgaut) et le soutient du Culte des Pères, très influent auprès du peuple.

En dehors de consolider leur prise sur les Marches et de pérenniser les chargements de minerais et de grains, cette faction a pour principal objectif d'ouvrir de nouvelles routes commerciales pour contourner les barrières douanières imposées par le duché d'Anguedale et tirer enfin un bénéfice substantiel des Marches (pour l'instant, les richesses exploitées servent très majoritairement à assurer les considérables frais militaires). Le Duc-Gouverneur est par ailleurs conseillé par un éminent personnage, le Primat Aristame de Gorme (l'équivalent d'un "cardinal", chef religieux de toutes les Marches du Nord), fin politicien et proche de l'Empereur lui-même, qui a récemment décidé de venir en personne (à la consternation générale) faire du Capitaine Durgaut un bailli impérial (?!).

Les "Seigneurs du Nord" sont les nobles, prévôts et généraux qui règnent très indépendamment (du Duc et les uns des autres) sur différents secteurs des Marches des Lisières ou des Lacs. Sans être exactement alliés, ils se rangent généralement derrière le seigneur Berinor, baron de Salviane et prévôt des Lisières. Parmi les plus notables sont le Prévôt Rhilder (de la Marche des Lacs, qui entretient ses propres mercenaires), Arund-le-Taureau (un chef-mercenaire qui a la haute main sur la protection des transports terrestre depuis sa citadelle lisiriane de Dun Kerheine) et le général lorunois Sigrell de Lorune.

D'après vos propres renseignements, cette faction aurait l'appui de différentes guildes et maisons marchandes (la jugeant plus à mêmes que le Duc de rentabiliser les Marches du Nord) et bien évidemment le soutien du Duc Brigard d'Anguedale.


Les Kormes sont des renégats issus de divers clans des différentes tribus. Si jusqu'alors les différents "clans" de Kormes issu de leurs clans emishen respectifs combattaient indépendamment les un des autres, les événements de Tal Endhil ont démontré que les différents groupes tendent à s'assembler sous l'impulsion d'un "roi", Lashdan. S'il réussissait effectivement à unir les quelques milliers de "défunts" qui hantent les régions sauvages du pays, Lashdan cumulerait plus d'hommes que ne peuvent lui en opposer la plupart des colonies impériales dispersées, et les anéantir les unes après les autres. Selon les rapports récents des éclaireurs et les propres découvertes de Durgaut avant et depuis la bataille, il restait quelques Kormes au nord du "Lac Deuxième" (Andh Endhil) et nul n'y a été voir depuis Terrain Minier, le corps de Lashdan n'a jamais été retrouvé et le gros des  "Défunts" assaillent actuellement la région de Darverane.

Les Arkonnelkan ("les condors") composent la tribu guerrière la plus puissante du Pays des Vents, en guerre ouverte avec l'empire. S'il paraît impossible de les déloger de la péninsule escarpée que forment les Montagnes des Épées, ils semblaient efficacement contenus par le blocus impérial sur le fleuve Ombreux... jusqu'à ce que quelques-uns d'entre eux ne se joignent à la bataille de Tal Endhil. Durgaut a reçu des rapports concordants indiquant que les Arkonnelkan se sont procurés des navires remans et que, en marge de leur alliance avec la coalition guerrière de Kainen Tahrel (combattant Rhilder et les Impériaux dans la vallée de Cainil), ils entretiendraient une base portuaire dans les Îles Shilorken.

Les indigènes "bellicistes"

Il existe enfin différents groupes d'Emishen qui, après près de huit ans de calme relatif, ont repris le combat contre l'envahisseur impérial sans pour autant avoir viré "défunts", que ce soit parce qu'ils ont une interprétation plus "large" des lois de la guerre ou parce qu'ils n'ont pas subi d'invasion en règle, leur territoire présentant peu d'attrait pour l'empire :

  • le clans des Oloden ("gerfaut des rivages") sont un clan de la tribu des Si'Olonil (tout comme les Elloran de la région de Tal Endhil et les Liam'Lon d'au-delà de la frontière nord) qui ne s'est jamais soumis. Ils sont presque 10.000 (dont un quart de guerriers), élèvent de nombreux chevaux, sont habiles à la navigation fluviale et leur territoire de plaines et de marais ne comporte pas grand-chose que l'empire puisse vouloir. Mais le prévôt Rhilder étant leur voisin immédiat et une certaine amitié les liant aux restes de la tribu des Rimdhel ("les Geaies") que le prévôt a massacré pour s'installer, les incidents de frontières ont tendance à se multiplier depuis quelques temps. Ils n'ont pas produit de Kormes et, semble-t-il, ne les aiment pas trop mais des Talendan qui étaient en mission commerciale chez eux ont assisté à la fondation de l'alliance des bellicistes de plusieurs clans et tribus sous l'autorité du grand chef Kainen Tahrel et du (redoutable) sorcier arkonnelkan Lorkan Elakhendil avec Lashdan : Nevel (encore lui) les a personnellement rencontré et, malgré des tentatives méritoires, n'a pas réussi à les convaincre de calmer les incidents de frontières déclenchés par les Kormes et les Arkonnelkan au sud de la vallée de Cainil, culminant en une bataille sans merci depuis près de trois semaines (j'y reviens plus bas).
  • la tribu des So'Sherkan, originaire de la Marche des Gemmes, n'a pas abandonné l'idée de reconquérir les territoires perdus. En particulier les clans Tallalnen ("harfangs") et Edell'okilh ("aigles à têtes blanches") continue d'attaquer des convois et les petites colonies isolées, mais les quelques centaines de guerriers qu'ils alignaient à eux deux n'étaient pas vraiment une menace pour le prévôt Romald... jusqu'à ce que, à l'occasion de l'Assemblée Tribale, le puissant clan des Okhina'en ne manifeste la volonté de reprendre le sentier de la guerre : les renseignements rapportés par divers Talendan indiquent qu'ils achètent des armes en quantité, on passé des accords avec Kainen Tahrel et tentent de rallier non-seulement leur tribu mais tous les volontaires possibles pour déclencher un grand soulèvement dans la Marche des Gemmes.

Enfin, et bien qu'il ne soit justement pas une faction "armée", le Mouvement de Fraternisation initié par certains chamans elloran prend tout doucement de l'ampleur à partir de Tal Endhil. Son "porte-étendard" actuel, le chaman Kal Feilan, ayant donc convoqué une Assemblée Tribale pour discuter de la situation avec des représentants d'un peu tous les clans et tribus emishen que cela peut intéresser (et si on en juge par les milliers d'indigènes qui convergent actuellement vers le Cercle des Cascades, il semblerait que la "conférence sur la paix" attire en effet beaucoup de monde). Si les "pacifistes" se sont paradoxalement unis et développés en participant à la défense de Tal Endhil contre les Kormes, ils représentent un certain espoir de paix pour le futur bailliage. Kal Feilan et ses compagnons semblent accorder une certaine confiance au capitaine Durgaut (que les Elloran appellent Dirsen'ssal : "le type très étrange(r)"), puisque Vanned Rey, un guerrier qui parle la Langue des Pères, a pris le temps de lui enseigner quelques rudiment de sa "Langue des Vents" et de lui expliquer les bases de la politique locale...

Escalade du conflit

Les troupes impériales et les seigneurs du nord arrivent à peu près à s'allier lorsqu'il s'agit de combattre les Emishen, mais d'ordinaire avec un manque de coordination stratégique qui fait peine à voir... Jusqu'à ces dernières semaines où, pour repousser l'alliance guerrière de Kainen Tahrel, Berinor de Salviane (qui a fournit des troupes), Rhilder le Fou, Arund-le-Taureau et le général Harrobam de Marale (représentant le Duc-Gouverneur) ont récemment joint leur force pour repousser loin de de Darverane les forces emishen ayant réussi à menacer les impériaux jusqu'aux murs de la cité du prévôt Rhilder et ont même mis le siège (avec des trébuchets!) à la cité voisine de Brasure. Suite à un ordre de mobilisation générale, près du tiers des troupes impériales (bientôt 8.000 hommes) convergent donc lentement vers la vallée de Cainil, où les Remans comptent écraser une bonne fois pour toutes les cavaliers indigènes, et même raser leur sanctuaire du Cercle des Hautes Pierres ("Domadhan") pour faire bonne mesure. Sauf si les So'Sherkan se soulèvent effectivement sur leurs arrières...

STRATÉGIES ASYMÉTRIQUES

Si Durgaut se familiarise à peine avec le fonctionnement tactique des Emishen et la stratégie impériale locale (un peu particulière), les sergents Esic Le Cornu et Barbaras le Hornois s'y connaissent assez pour lui avoir brossé un tableau global de la manière dont les combats se déroulent en général dans les Marches, et en particulier dans la vallée de Cainil...

L'organisation des deux armées est déjà très différente. Dans l'absolu, les troupes impériales sont relativement moins nombreuses que les forces emishens, mais ces dernières sont moins bien équipées, encore plus divisées dans le commandement, très indisciplinées et surtout, jusqu'à une époque récente, pas du tout mobilisées. Les indigènes manquent par ailleurs de véritables de stratèges (Bahardabras a personnellement rencontré ou affronté plusieurs des principaux "chefs de guerre" emishen et n'a pas été très impressionné), ils n'ont guère de talent pour le renseignement militaire ou le subterfuge, sont fréquemment presque ignares en tactique et conservent proportionnellement très peu d'hommes (ou de femmes) sous les drapeaux, quand l'armée impériale conserve constamment près de 30.000 combattants prêts à l'action.

Si les Remans sont bien plus "conquérants" en tant que peuple, beaucoup plus organisés, nettement plus "ordonnés" à la guerre et bien plus obéissants, les Emishen démontrent individuellement un courage et un volontarisme sans comparaison, particulièrement sensible quand il faut mobiliser : des milliers de volontaires peuvent saisir leurs armes et monter en selle en quelques heures s'ils croient la cause juste... ou délibérer pendant des semaines sans rien faire de concret s'ils sont plus hésitants : c'est difficile à prévoir.

En termes d'unités disponibles, l'Empire cumule des troupes très variées mais généralement spécialisées : une majorité de fantassins légers (principalement des piquiers), de l'infanterie lourde (hallebardes, épées, marteaux... et des boucliers), un peu de cavalerie légère, une cavalerie lourde déjà plus importante où se concentrent les officiers (le "chevalier" est une grande tradition aramide), des troupes de choc (comme les Hotars, les mercenaires vétérans, les Templiers, parfois des arbalétriers kerdans...), beaucoup d'archers dont le nombre compense le relatif manque d'habileté, des éclaireurs (Hornois, Fehnri et même indigènes), de l'artillerie (trébuchets, catapultes, balistes... le tout assez inefficace vu le terrain et la quasi-absence de forteresses ennemies à assiéger), une poignée de sapeurs (puisqu'ils ne servent guère), des espions, des patrouilleurs, des guetteurs, des milices locales et beaucoup d'auxiliaires : ouvriers, fourragers, muletiers et cochers de ravitaillement, armuriers, enseignes, estafettes, infirmiers, chirurgiens, cantinières, tambours, portes-étendards...

En face d'eux, les forces emishen sont presque exclusivement composées de cavalerie légère et polyvalente, nombre de ses membres pouvant assurer quasiment n'importe quelle tâche : mêlée, combat monté, archerie, reconnaissance, ravitaillement, communications, commando... De fait, les guerriers emishen ne sont jamais encombrés par des non-combattants ou du matériel lourd et, si leur culture tactique est très limitée, ils sont en fait capables de s'adapter très vite à la plupart des situations. Ils faut néanmoins compter avec une particularité assez rare mais significative, les Albannakh : les musiciens de guerre ne se manifestent qu'aux grandes batailles mais, transmettant en continu des ordres de combat et des rythmes de marche spécifiques (selon un code incompréhensible des Remans), leur intervention confère soudain aux troupes emishen une qualité de coordination et une réactivité opérationnelle très supérieure à tout ce qui peut s'imaginer côté impérial, en plus de leur impact psychologique. Ils ne semblent toutefois exister qu'au sein de deux tribus : les Arkonnelkan et les So'Sherkan.

Les capacités individuelles des combattants sont également très contrastées : l'armée impériale, spécialement les conscrits, sont de la piétaille inexpérimentée et maladroite, les officiers de l'armée régulière (presque tous nobles) sont plus souvent des brutes que des techniciens et seuls les mercenaires sont -pour une courte majorité- des professionnels du combat, quoiqu'ils intègrent aussi des maraudeurs de toutes sortes plus aptes à la rapine qu'aux batailles rangées (les Hotars -originaires de Horne- et la troupe de vétérans de Tal Endhil étant des cas à part). Les impériaux sont nettement désavantagé par le terrain, peinent à s'y déplacer, à y camper et tout particulièrement à y trouver leur subsistance, crevant parfois de faim en l'absence de ravitaillement. Inversement, les guerriers du Vent sont pour la plupart des combattants non seulement efficaces, mais polyvalents : presque tous manient plusieurs armes, sont capables de les fabriquer si besoin (leur archerie est excellente, leurs forges beaucoup moins), maîtrisent parfaitement le terrain : la cavalerie emishen est connue pour franchir sans encombre les montagnes, et même les fleuves (à la nage), elle se nourrit aisément sur le pays, s'y camoufle en un clin d’œil, installe et déplace ses campements sans effort. Mais les indigènes ne bâtissent quasiment pas de fortifications (un vague mur de pierres sèches par-ci par-là), produisent assez peu de métal, portent peu d'armures, ne protègent pas leurs chevaux, ne cherchent pas vraiment à tenir les vastes territoires où ils sont généralement dispersés... Enfin, la plupart des Emishen sont lourdement handicapés par leurs lois très strictes concernant la guerre : s'annoncer comme belligérants, s'affronter en duel ordonnés et équitables, ne jamais s'en prendre aux civils (ils sont donc assez démunis face à la colonisation par des fermiers ou la construction de grandes villes).

Les Kormes sont bien sûr une exception : non seulement font-ils des combattants redoutables mais, une fois débarrassés des contraintes morales de leur peuple, se révèlent volontiers violents, sournois, beaucoup plus disciplinés que leur congénères et donc particulièrement efficaces en guérilla, leur seule limite étant matérielle. En effet, n'ayant pas réellement accès aux ressources de leur peuple, ils sont encore moins bien équipés que les autres venteux et relativement mal nourris, au point d'attaquer fréquemment les caravanes de vivres. Il n'est donc pas surprenant que, depuis qu'ils se sont dotés d'un "Roi", Lashdan, formé à la stratégie par un Hornois, ils aient cherché à se rassembler et à fonder des bases arrières stables (la plus vaste ayant apparemment été au nord du Lac Deuxième).

La confrontation des différents camps suit généralement le même schéma : du printemps à l'automne, une forte armée impériale avance lentement dans les plaines en cherchant un peu vainement l'affrontement direct sur un "champ de bataille" favorable (si possible plat et dégagé... autant dire que c'est rare), encadrant l'infanterie légère, les archers et le train par l'infanterie et la cavalerie lourdes afin d'en assurer la défense. Pendant ce temps là, des archers à cheval emishen, moins nombreux, les harcèlent constamment, passant sans prévenir à la lance pour charger l'arrière-garde ou les flancs les plus vulnérables, se retirer avant d'être pris en mêlée et recommencer plus tard. S'ils sont poursuivis, ils se dispersent dans les forêts pour se retourner contre les poursuivants au premier signe de fatigue. Le jeu consiste alors pour les impériaux à tâcher de faire sur le moyen terme plus de dégâts qu'ils n'en subissent, afin d'épuiser les troupes indigènes moins nombreuses. Évidemment, les routes pavées, les plaines agricoles et les fortifications annulent à peu près les options des Emishen et ils ne se risquent généralement pas à y combattre (la Marche des Lisières étant de fait plus calme que tout le reste du Pays), à moins d'être exceptionnellement nombreux (et accompagnés d'Albannakh). Au final, les Remans tiennent donc presque aisément les cités, les places fortes et les secteurs "civilisés" (au moins déboisés), mais ne peuvent s'aventurer que très prudemment (donc encore plus lentement) dans les montagnes, les forêts et les marais... qui couvrent malheureusement une grande part des territoires "conquis".

Les Kormes, eux, peuvent surgir n'importe où, y compris dans les forteresses, de préférence la nuit ou lorsque la visibilité est la plus faible (pluie, brouillard...), hiver comme été, et massacrer tout ce qui bouge sans distinction (quoiqu'avec une prédilection pour les chefs) ni aucun souci de leur propre sécurité (puisqu'ils se considèrent comme "déjà morts") en causant des dommages délirants avant de disparaître en emportant leurs blessés et leurs morts (cette capacité d'évacuation laissant généralement aux impériaux l'impression déroutante qu'ils sont invisibles jusqu'à ce qu'ils frappent et vaguement immortels). Si les mercenaires de Durgaut et les Hotars réussissent à s'en défendre lorsqu'ils ont la chance de les voir venir (il faut vraiment être très vigilant), les colons, les conscrits et les troupes régulières se font généralement tailler en pièce avant d'avoir pu s'organiser.

En guise d'exemple concret, une lettre interceptée par Durgaut lorsqu'un templier, aujourd'hui intégré aux mercenaires de Tal Endhil, était encore en prison et recevait des nouvelles du front :


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LA "POLITIQUE" EMISHEN

L'organisation politique de "Emib" (le Peuple du Vent dans son ensemble) est relativement... inexistante. Ils ne possèdent pas à proprement parler d'unité "nationale" ni seulement la notion de "nation" telle qu'elle peut exister dans l'Empire ou chez les Kerdans : ils se considèrent tous comme plus ou moins cousins, descendant des mêmes origines (assez mystérieuses), partageant la même langue, les mêmes rites et un certain nombre de principes "moralo-religieux". Au-delà de ça, ils n'ont aucune organisation "nationale" en dehors d'un point de rencontre sacré (donc "neutre") à Sheb Risham ("le Cercle des Feux"), un petit mont dans la Marche des Gemmes où les chefs de clan se rencontrent aux grandes occasions, quoique ça ne se soit pas produit depuis des années (depuis les grandes batailles qui ont assis la domination impériale sur le pays il y a 11 ans, pour être exact).

Le niveau d'organisation le plus général actuellement est celui des tribus : il en existe une dizaine (entre les intégrations à la société coloniale et les massacres, les Elloran n'ont pas un compte précis), généralement formées de plusieurs clans possédant chacun un oiseau-totem. En dehors d'un très vague cousinage, ces tribus ne semblent reposer que sur un certain voisinage géographique, des relations commerciales et des traités de paix ou d'assistance militaire. Chaque clan élit ses "chefs" (apparemment une sorte de conseil des "responsables" des différents aspects de la vie du clan, présidé par le Mahriban, le "roi" du clan) qui ont surtout le devoir de gérer les affaires courantes, ne sont pas forcément décisionnaires (apparemment la coutume veut qu'ils plaident pour leurs points de vue et que l'ensemble du clan ratifie) et peuvent être démis de leurs fonctions ou démissionner... Pour un reman, en tous cas, ça a l'air bordélique et inefficace, surtout que le "Mahriban" actuel est un garçon de peut-être 20 ans, Malondil, qui a été élu après que son prédécesseur ait été "démis", essentiellement parce qu'il est le fils d'un grand chef défunt, mais il n'a dans les faits pas grande autorité sur son clan (contrairement à son chaman, Kal Feilan).

Le capitaine a au moins compris que la tribu des Si'Olonil (les "falconidés" de la région des lacs) étaient en fait assez divisés puisque des trois clans qui la compose, les Elloran sont relativement partisans de la fraternisation, les Oloden très hostiles aux dirsen et les Liam'Lon complètement désinvestis de la question jusqu'à récemment (mais ils semblent venir nombreux à l'assemblée tribale). Cette division n'est apparemment pas sans lien avec l'instabilité interne des Elloran, qui étaient plutôt la "tête pensante" de la tribu. Mais ce clan a lui-même été déchiré entre le mouvement de fraternisation et une violente insurrection il y a 15 ans, qui a été réprimée de manière particulièrement sanglante par le prévôt Rhilder (Nevel Sholdanan semble avoir alors été impliqué du côté des insurgés !?) et a créé par sécession le "clan" Korme que dirigeait Etayn-la-Louve (jusqu'à ce que le même Nevel ne l'abatte sur les ordres de Durgaut). C'est donc le bordel le plus complet, avec un Kal Feilan tentant de recoller les morceaux pendant que les Oloden menacent de lancer une nouvelle insurrection contre le prévôt vieillissant.

L'Assemblée Tribale

Ce grand rassemblement qui s'est tenu pendant trois semaines au Cercle des Cascades semble un phénomène exceptionnel : à l'invitation de Kal Feilan, des émissaires des différents clans et tribus de la région des lacs se sont réunis pour la première fois depuis près de 20 ans pour discuter de la situation politique et stratégique.

La Frontière de l'Orage

Une notion à la fois morale, politique et territoriale, inspirée par le "Hagad" (la loi, ici de la guerre) qui a récemment pris une importance... stratégique.

ET AU MILIEU : TAL ENDHIL

Du point de vue impérial, Tal Endhil est donc un avant-poste militaire de la Marche des Lacs, sous l'autorité du prévôt Rhilder et de l'état-major de Bragone, dont la garnison (et de fait la colonie) était jusqu'à récemment dirigée par le lieutenant-mercenaire Armeld (celui qui est bizarrement mort sous un arbre peu avant le printemps), lui-même en poste depuis 5 années consécutives (c'est apparemment un record), à sa propre demande. De ce que Durgaut a compris depuis son arrivée, Armeld était un fervent partisan du "laisser-faire" : il n'emmerdait guère les Elloran (qui ne lui causaient pas non plus d'ennuis puisqu'il n'avait pas recours à l'esclavage pour exploiter les mines), il évitait soigneusement d'envoyer des patrouilles trop loin du village et n'avait donc pas trop d'ennuis avec les Kormes, il taxait raisonnablement les marchands (impériaux ou kerdans) et, si la rumeur prétend qu'il tranchait les différents entre colons et attribuait les terres cultivables selon les pots de vin qu'on lui offrait, le peu de remous sur ces sujets témoigne là-encore d'un certain souci de ménager la chèvre et le chou.

Commander Tal Endhil implique d'abord des devoirs :

  • prioritairement, envoyer son quota de lingots d'argent à Bragone, évalué chaque année par un officier impérial et qui devrait correspondre à 50% de la production. Étrangement, si la mine a été peu à peu agrandie ces dernières années (plus de matériel, plus de mineurs), les registres officiels indiquent une production et donc des quotas presque stagnants depuis 5 ou 6 ans. Tout aussi étrangement, les stocks du donjon était quasi vides à l'arrivée de Durgaut (alors que toute la production d'hiver aurait du s'y accumuler).
  • payer annuellement des impôts au prévôt Rhilder, fixés par lui chaque année (les années précédentes ont été plutôt chères, à première vue)
  • exécuter les ordres de l'état-major (actuellement, t'en a pas), entretenir les fortifications
  • maintenir l'ordre et la loi impériale, protéger les colons des méchants indigènes, protéger le culte.

En termes de pouvoirs, c'est beaucoup plus simple : démerde-toi pour que le pognon rentre et que la frontière soit bien tenue, le reste est à ta discrétion. On reviendra sur les moyens à ta disposition.

Les colons s'avèrent donc être de braves pégus pas trop cons, plutôt fiables (et loyaux à leur héros) mais franchement incultes. Après la bataille, il en reste quelques 700 à Tal Endhil même et pas loin de 500 autres dispersés dans la campagne, en train de rebâtir leurs fermes incendiées par les Kormes. Là aussi, je te ferai un état-des-lieux sur les infrastructures dans le courrier suivant.

La Guilde avait apparemment commencé comme une arnaque d'Adira Pratesh pour ne pas te payer d'impôt pendant un an en échange d'unifier les marchands sous ta bannière pour la durée du siège. Mais la poignée de soiffards occupant une table au fond de l'Auberge du Cygne ont ensuite été rejoint par plusieurs notables du village et des alentours (artisans, propriétaires terriens, exploitant de la mine de fer...), puis carrément par les bateliers kerdans et Lel'Liamil, un maquignon lewyllen apparemment assez influent. Et puis les cousins Pratesh ont apparemment investi d'importants capitaux, convaincu les autres de faire d'eux-mêmes et, si rien de concret n'a encore été fait jusqu'ici, on dirait bien qu'ils ont des tas de projets (miniers, agricoles, artisanaux...) pour valoriser la région. Leurs 2 principaux souci à tous, pour l'instant, c'est d'améliorer les voies commerciales (seuls les Kerdans ont vraiment accès à la mer, les fleuves navigables passent par le territoire des Oloden et la route vers Darverane est actuellement menacée par des attaques Kormes) et de sauver le "Marché de Printemps". Normalement la principale foire commerciale du secteur (et une grosse source de revenus pour le village), le-dit marché pâtit cette année des gros remous militaires : la bataille, la destruction des fermes et le vol systématique des élevages de chevaux par les Kormes, le massacre des lewyllen "du Pic Blanc" ainsi que d'une bonne part des kerdans qui viennent d'ordinaire y faire du négoce, l'insurrection autour de Darverane et, depuis peu, l'arrivée des Templiers du culte qui ont chassé (presque sans le vouloir) une bonne partie des "autres lewyllen" et des trappeurs emishen vers le Cercle des Cascades. Basiquement, le marché de cette année est un échec : il a du se passer des Emishen et de la majorité des productions locales, coûtant au village sa principale source de revenus annuelle !