12) "Ville Basse"

De Marches du Nord
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Alors que tombait le soir de Sened croissant des Semailles (huitaine 7, jour 6), le Coppavento est entré dans le grand port d'Aroche et a louvoyé dans l'intense trafic maritime pour atteindre le port "kerdan" : une longue rade isolée finissant au pied de la haute Arche Melangoline, la pyramide kerdane dominant toute la ville basse au point d'empiéter sur la ville-haute. Pendant que des mariniers s'affairent pour tirer le navire à quai, les passagers se massent au bastingage : il y a là Diovire Sotorine et ses matelots, mais surtout les Protagonistes :

  • Adira Pratesh, principal architecte de cette expédition, se frotte les mains en pensant aux bénéfices qu'il tirera de la vente de sa laine et de... hum... d'autres "marchandises".
  • Mérane "Roulier" pense aux différentes missions que le Capitaine lui a confié et se promet de ne pas se laisser impressionner par les nobles gens de la grande ville.
  • Bartolome Sotorine retrouve avec plaisir l'odeur des quais et le bruit des tavernes du port : il les a bien souvent écumé avec son cousin préféré, Vasco Sotorine, célèbre maître-d'armes qui commande la garde de l'Arche..
  • Islinna "Maliam'nid" Sotorine, représentant à la fois les intérêts de la Guilde et celle de son entreprenante mère, la pilote Ranyella.
  • Bahardabras "le Hornois", le sergent ayant été officiellement loué au capitaine (mercenaire) par la Guilde avec 5 de ses camarades pour assurer la sécurité de l'expédition :
  • Nadine "la Moucheuse" est moins que ravie de se retrouver dans une ville où des Kerdans et des mercenaires revanchards la recherche activement. Heureusement, elle a depuis changé son nom et son apparence...
  • Herle de Lorune, "le Défroqué" gratte sa barbe grisonnante en songeant à la puissante famille lorunoise de "Garde-Lunes", alliée à la sienne et dont il espère un peu d'aide au nom du capitaine.

Le reste de l'escorte se compose de Trevan "le Perdu", jeune chevalier rigérien travaillant pour Durgaut et ravi d'être auprès de l’intimidante arbalétrière dans une grande aventure, l'arbalétrier lettré Foriam l'Estrani et le doyen des mercenaires, Arsombald la Tortue.


Prologue

Avant même que la coque de bois ne heurte les sacs de sable garnissant le quai, Adira est déjà sur le pont, impatient de débarquer. Mais à peine la passerelle posée au flanc de la nef, c'est kerdan portant les insignes de la questure qui y pose le pied. Le jeune Questor Dario Celsine entreprend de monter à bord poliment mais fermement, et explique être mandaté pour inspecter leur cargaison. Pendant qu'on attend l'oncle Vasco pour tirer ça au clair et que le Questor investit déjà la cale, Adira et Islinna n'attendent plus : le petit marchand hèle une équipe de porteurs fehnri et commence à organiser le déchargement des marchandises vers l'entrepôt voisin qu'Islinna avait réservé.

À bord, le commandator vigile Vasco Sotorine est arrivé pour régler les formalités douanières, Nadine a bientôt reconnu Dario comme l'homme qu'on a mis sur sa piste et attend une occasion de l'égorger proprement, mais Herle de Lorune intervient pour éjecter le questor importun. Tout le monde fini par débarquer et, une fois les marchandises bouclées et sous la garde de plusieurs mercenaires, les Protagonistes s'égayent dans la ville à la recherche d'une taverne conviviale, d'une chambre pour la nuit ou d'une vieille connaissance...

Quartier des Écueils

Après quelques verres de vin chaud pour se revigorer de la froidure qui est tombée sur la cité avec la nuit, Adira a réussi à convaincre Bartolome de l'accompagner, de troquet en estaminet, jusqu'à la taverne de la Cloche Rouge, ancienne chapelle de sinistre réputation, où se réunit l'Ondhor, la pègre ondrène régnant sur la ville-basse. Ayant échoué à les en dissuader et dans le fol espoir d'empêcher le grand ours roux et le petit noir de s'attirer trop d'ennuis, Dario Celsine se propose de les accompagner et tous trois se retrouvent dans la grande salle enfumée par les torches et les cuisines, où se rassemblent beaucoup d'Ondrènes de ce quartier accroché entre les récifs et la falaise comme une algue malodorante.

En faisant la conversation et en surveillant quand il le peut les portefaix qu'il a engagé pour le suivre à distance, Adira Pratesh attend que le Questor s'enivre ou s'en aille pour enfin s'occuper des affaires secrètes qui l'ont conduit ici avec son garde du corps Brannock et un grand costaud comme Bartolome. Il faut dire que trois ballots de "laine spéciale", cachés dans une ruelle proche avec leurs trois porteurs fehnris, attendent que Maître Pratesh leur trouve un acheteur. Heureusement, une bagarre "soudaine et fortuite" éclate bientôt et une chopine en étain s'abat sur le nez de Dario Celsine, le décidant à rentrer chez lui.
Adira s'excuse alors auprès de l'Oncle Bart', qu'une ébriété avancée rend très accommodant, et se glisse discrètement vers l'étage, dans les alcôves sombres ménagées derrière la scène où quelques troubadours désespèrent de couvrir le brouhaha.

À la troisième tenture qu'il écarte, Maître Pratesh trouve enfin celui qu'il cherchait : le contrebandier fehnri Avishag, subordonné à la "matriarche" Saraatsha dont les voleurs fehnri rôdent dans le quartier de la Rade. À peine plus grand, plus rond et plus barbu qu'Adira, Avishag le contrebandier se trouve présentement entouré de deux putains au tempérament joyeux et d'un garde du corps aussi tatoué que Vighnu (autrement plus impressionnant que le miteux Brannock qui lui fait face). Il a toujours eu un net penchant pour l'hydromel local et les femmes aux seins blancs mais, présentement, il se lamente sur l'état des affaires depuis que de sinistres "sylvains" ont débarqué en ville et monté la tête des Ondrènes : ils ont trouvé un allié en la personne d'Obdal, un guerrier ondrène qui a défié et vaincu l'ancien chef dans un duel à mort pour le commandement de leur mafia ancestrale. Et contrairement à son prédécesseur, Obdal ne compte plus respecter bien longtemps la trêve conclue avec la Matriarche : c'est sans doute la dernière fois que le pauvre Avishag pourra profiter de ses vices "exotiques". En effet se dit le talendan, ça chante beaucoup d'hymnes patriotiques violents dans cette taverne pleine de grands blonds revêches.
Cette mauvaise nouvelle pourrait bien modifier les plans d'Adira et, après avoir fait dégager les deux filles, il ne tarde donc plus à en venir à son affaire...


Maître Pratesh sort une petite fiole de son chapeau, et explique à son collègue la merveille qu'elle contient : de l'huile d'herbe-nuage. Incroyablement plus puissante que l'herbe elle-même, extraite par « un apothicaire de ses amis » , cette nouvelle drogue pourrait bien inonder le marché impérial si la Matriarche y consentait. Mais en attendant, Adira a trois ballots plein d'une herbe de première qualité, reçue des Kormes de Lashdan il y a maintenant deux mois et qu'il lui faut absolument fourguer. Les deux trafiquants négocient un moment, l'huile miraculeuse semble avoir rendu le sourire (et une hilarité complètement hors de propos) au pauvre Avishag et il finit par accepter l'offre d'Adira : à lui de livrer les ballots dans l'entrepôt que le contrebandier possède du côté de la Rade, rendez-vous dans une heure.

Son affaire conclue et considérant qu'il vaut désormais mieux renvoyer les porteurs et trimballer les ballots eux-mêmes par souci de discrétion, Adira récupère son garde du corps et réveille Bartolome qui s'endormait dans sa bière. Le fehnri convainc sans mal le kerdan ivre de le suivre dans une petite balade avec un bagage sous chaque bras et, Brannock râlant sous le poids du dernier paquet, le trio s'enfonce dans les ruelles bourbeuses et les pontons moussus qui relient les ilôts et les épaves pris dans les Écueils au quartier voisin.
S'ils ignorent qu'une poignée de silhouettes sombres ont quitté la taverne après eux, leurs suiveurs ne remarquent pas non plus un jeune métis fehnri qui observait la scène de loin et qui, remarquant la menace, s'enfuit à travers les passerelles de bois...

Traquenard

Après s'être perdu plusieurs fois dans les Écueils, le temps pour les embruns glacés de dessouler Bartolome, les trois hommes finissent par trouver la bonne porte du bon bâtiment de la bonne ruelle du bon pâté de maison et, sous une petite lanterne qui brille de motifs compliqués, la porte arrière de l'entrepôt les attends, déjà entrouverte. Bartolome allait entrer après un Adira pressé quand un solide gourdin s'écrase sur le bonnet de fourrure du marchand et qu'un des ballots du Kerdan reçoit un carreau d'arbalète. Soudain, des lames sortent des ombres : fonçant droit devant lui avec un paquet en guise de bouclier, Bartolome charge dans l'entrepôt en piétinant son compagnon, assommé sur le sol de terre battue. Brannock a également bondit vers l'intérieur, tire son épée et, immédiatement, il ferraille furieusement contre les adversaires que l'épais corsaire n'arrive pas à retenir, les deux combattants encaissant de méchantes estafilades alors qu'ils tentent de sauver leur vie (et éventuellement celle d'Adira).
Le remue-ménage est suffisant pour réveiller Ramesh, le garde du corps d'Avishag, qu'un coup de matraque a assommé en traître il y a déjà un moment : jeté derrière une pile de marchandises, il se découvre les poignets attachés dans le dos et affalé sur son patron qui ronfle doucement comme un bienheureux, envapé d'alcool et d'herbe-nuage. Constatant que les Talendan commencent à avoir le dessous et se doutant du sort qui l'attend une fois que les assaillants les auront massacré, il se tortille pour repasser ses mains vers l'avant par-dessous ses fesses, dégage le poignard courbe dissimulé dans son juste-au-corps de cuir et, sans même prendre le temps de trancher ses liens, se jette dans la bagarre. Mais même avec son aide les PJ ne font que retarder l'inévitable défaite, à 3 contre 6 alors que plusieurs d'entre eux sont déjà blessés et que le fehnri est entravé...

Presque à l'autre bout de la ville-basse, dans le quartier kerdan qui entoure l'Arche, un jeune métis fehnri cogne à la porte du Questor Celsine : entre ses grandes inspirations pour reprendre son souffle, il parvient à expliquer qu'il s'appelle Abhijeet et surveille la Cloche Rouge pour un autre Questor (Sino Melangoline) les étrangers avec qui Dario buvaient ce soir sont sur le point de tomber dans un guet-apens...
Le Questor saisit alors sa rapière et s'élance dans les rues à la suite de l'indicateur, attrapant au passage sa camarade Danilla et les quelques "vigile" qui patrouillaient avec elle autour des navires : tous cavalent alors follement pour sauver une bande d'imbéciles malhonnêtes qui n'écoutent pas les avertissements. Arrivant au pas de charge dans le quartier des entrepôts (Abhijeet leur désignant le bon avant de filer), Dario et sa poignée de gardes kerdans prennent bientôt les tueurs à revers et les mettent en fuite.
Réalisant alors qu'ils sont dans un entrepôt probablement plein de contrebande avec deux truands fehnri, un Adira piétinné et de gros ballots plein de substance illicite alors que la maréchaussée débarque (enfin : "une sorte de"), Brannock a la présence d'esprit d'assommer le dernier tueur capable de raconter des bêtises. À peu près réveillés, Adira et Avishag (encore un peu "flottant" et ponctuellement pris de fous rires) entreprennent d'expliquer au Questor furieux qu'il était bien aimable d'intervenir, mais qu'il est en dehors de sa juridiction, sur une propriété privée et qu'il ne faudrait pas grand-chose pour qu'il devienne importun (surtout que ses hommes commencent à fouiller dans l'entrepôt). Dégoûté par tant de mauvaise fois, Dario se saisit du tueur encore inconscient et annonce que, puisque c'est comme ça, il emmène interrogera le type à l'Arche pour l'interroger et repart avec ses vigile en maudissant les Talendan...
Mais quand Bartolome se penche sur les cadavres sanglants des tueurs défunts abandonnés sur le sol en terre battue de l'entrepôt, il découvre un large tatouage qui leur barre la poitrine, et Adira s'exclame : "Oh merde : des Chacals !".

Crevés, blessés et pressés de retrouver un peu de sécurité alors qu'il est un peu tard pour trouver une chambre libre dans une auberge, Brannock et l'Oncle Bart' décident de se rabattre sur le dépôt où les mercenaires de Durgaut protègent les cargaisons du village. Le temps de recevoir son paiement des mains d'Avishag et de dissimuler la lourde bourse dans les plis de ses vêtements, Adira se joint à eux d'une démarche particulièrement joyeuse : "Tout compte fait, on s'en est bien tirés, hein ? " sourit-il malgré sa trogne piétinée.

_lendemain matin, l'informateur métis

_passage par les Vénérables, déjeuner au Goéland avec le Traque-Légendes

_interrogatoire du Chacal, tout le monde se disperse

_Adira et Brannock pris dans les émeutes

_sous la pression du lieutenant Remlin Anvarel, les Talendans se mettent en quête de preuves contre Obdal...


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